Irlande, pays chaud (suite et fin)

Histoire-Erotique.org lutte contre le plagiat pour protéger les oeuvres littéraires de nos auteurs.

Cette page est destinée à être consultée en ligne et ne peut pas être imprimée ou copiée.

© Copyright : Ce récit comme tous les autres sont protégés par le Code de Propriété Intellectuelle. Un nombre important d'auteurs nous ont donné l'exclusivité totale de leurs textes.

Proposée le 12/09/2010 par Lepage

ATTENTION : © Copyright HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Irlande, pays chaud (suite et fin), lire le chapitre I

Et c'était reparti ! Je courrai sur les trottoirs défoncés de Ballynabola à la poursuite de Bridget, mes chevilles manquant se fouler à chaque nid de poule. Les poules irlandaises devaient avoir la taille d'une autruche. Et comme de bien entendu, le ciel avait remis une autre tournée, entourant les lampadaires de halos de brume orange. Une voiture de la Garda, la garde nationale, passa à grande vitesse. Qui pouvait commettre un crime par un temps pareil ?

j'eus la mauvaise idée de raser les murs, ce qui me valut de recevoir de pleins jets de gouttière sur ma casquette, qui fort heureusement avait été conçue pour cela. Et Bridget courait encore, le torse baissé face au vent. j'aimais ses jambes, mais à ce point, je les voyais floues, et je devais me courber aussi pour résister aux rafales.

Foutu pays ! j'ai haï en cet instant le Donegal, ses pluies, son vent, ses pompes et ses ?uvres. Je ne savais pas à quel point je l'aimerai.

Le B&B de Seamus se profila enfin. Bridget m'attendait devant la porte peinte en rouge. Je sortis la clé que m'avait donnée le patron. Bridget me regarda comme si j'étais fou et ouvrit la porte.

- Personne ferme à clé ici, pourquoi faire ?

La maison était silencieuse, sauf un fort ronflement qui venait de l'étage. Seamus naviguait dans ses étoiles à lui nées d'un peu beaucoup de whiskey. Peut-être rêvait-il à cette femme qu'il n'avait jamais épousé faute de la chercher. j'avais constaté que ces forts en gueule d'Irlandais étaient souvent très timides. Bridget marchait derrière moi sur la pointe des pieds, délicieuse Fantômette. Une porte, une autre encore, ma chambre enfin, si calme et bien chaude grâce au feu de tourbe que Seamus avait allumé dans la petite cheminée.

- We did it !

Elle me sauta dans les bras. Elle sentait la laine mouillée, les embruns et l'air sauvage et son baiser eut un goût salé.

- Je reviens dans une minute !

Je me retrouvais seul. Elle s'en était allée à la salle de bain sans même me demander comment s'y rendre. Elle connaissait en effet la maison de Seamus par c'ur. Je me regardais dans le miroir qui trônait au-dessus de la cheminée. j'avais un nez très rouge, et mes joues de même couleur. j'enlevais mes vêtements trempés, les posai sur le dossier d'une chaise devant le feu et mis un pantalon et une chemise blanche.

Au bout d'un petit quart d'heure, Bridget réapparu, plus belle que jamais, enveloppée des épaules aux genoux dans une grande serviette éponge qui drapait superbement son corps, ses yeux rougis par le shampooing, ses cheveux plaqué faisant ressortir l'ovale de son visage. Mon Arthurette en eut une secousse. Je devais être malade pour bander à ce point au moindre geste de Bridget. ça se soigne Docteur ? Non, oubliez, Docteur, je préfère rester malade.

- A toi ! me dit-elle en me montrant la porte de la chambre de son pouce par-dessus son épaule.

Je résistai à l'envie mordante de la prendre dans mes bras et de faire tomber cette fichue serviette pour un galop d'essai.

- Ok !

Le froid de ce mois d'août me saisit dans le couloir qui menait à la salle de bain. La pièce à la petite fenêtre était encore imprégnée du parfum de Bridget.

La douche électronique de la salle de bain du B&B était une pure merveille. Elle permettait de régler la température de l'eau au degré près. Je pris ma douche irlandaise, très chaude d'abord, et très fraîche ensuite, braquant les jets sur mon Arthurette qui ne tarda pas à se recroqueviller. Bien fait pour toi, maudite !

Je ne sais combien de temps je restais là-dessous, les très récents événements défilant sous mes paupières closes. Surtout quand Bridget était accrochée à mon cou, quand nous jouions aux cloches, ce qui d'ailleurs réveilla mon Arthorrible tant l'envie de se frotter à nouveau à la pointe du V des jambes de Bridget la saisit.

Qu'est-ce que je foutais là-dessous à attendre ? Je sortis de la douche, essuyai la buée sur le grand miroir fixé au mur et me regardai des pieds à la tête. Certes, je n'étais pas repoussant, mais je me trouvais ordinaire. Qu'avais-je donc pour que tout fût allé si vite, pour que Bridget ai piqué sur moi du haut de son ciel comme un fou de Bassan sur un hareng égaré ?

Entre mon premier regard croisant celui de Bridget dans le pub et ses lèvres retrousées sur mon centre du monde, trois heures à peine s'étaient écoulées. Elle n'avait pourtant pas l'air d'être une saute-au-paf ou une nymphomane, mais d'une jeune fille bien sage, bien rangée. Mystère de l'âme irlandaise ? Il me restait encore dix jours pour le vérifier.

Je renonçais à me rhabiller, comptant bien me déshabiller très vite, et passai simplement une sortie de bain prêtée par la maison, à la mesure de Seamus, trop grande pour moi et qui me tombait aux chevilles, mais munie d'une ceinture que je serrai fortement à la taille. Un dernier coup d'oeil au miroir. Oui, ça irait. Le manque de Bridget me mordit soudain si fort au ventre que je courus dans le couloir me chaussures à la main, mais habits sur l'autre bras.

j'ouvris la porte de ma chambre avec un sourire que je voulais radieux et qui se figea dans un rictus. Bridget n'était plus là. Quel con ! j'ai trop tardé, elle est partie. Elle avait juste voulu tirer un coup sur la plage avec un Français de passage, une lubie, sans doute pour tester notre réputation, paraît-il bien surfaite. Tous mes fantasmes accumulés s'écroulèrent. « Et meeeeeeeeerde ! » dis-je à haute voix, voyant s'étendre devant moi une longue nuit sans sommeil que je passerai à soulager périodiquement mon Artdurette à grands coups de poignet. Et meeeeeeeeerde !

Je m'aperçus enfin que l'épaisse couette qui recouvrait mon lit était plus haute que d'habitude. Je la soulevais doucement, découvrit le front de Bridget, puis ses yeux qui riaient. Quelle idiote ! Je l'aurais volontiers étranglée de la peur qu'elle m'avait faite !

- Comment allez-vous ? dit-elle d'un ton d'ambassadeur.
- j'ai été long, non ? Excuse-moi.
Je m'assis au bord du lit.
- Quand Dieu a créé le monde?
- Pardon ?

Bon, voilà autre chose, faut-il faire sa prière avant l'amour en Irlande ?

- Écoute : il a fini plus vite que prévu. Sept jours seulement, tu sais ? Alors il a regardé le gros paquet de temps qu'il lui restait, qu'en faire ? Il n'aimait pas gaspiller. Il a vu une petite île toute verte, avec beaucoup de pluie et beaucoup de vent. Peut-être n'avait-il pas été très gentil avec ce pays là ? Il lui donna tout le temps qu'il lui restait en stock, un gros stock. Alors, tu sais, en Irlande, depuis, on a vraiment tout le temps. Rien que pour nous. Rien que pour toi? et moi.

Je m'étais en effet aperçu que « dans dix minutes » en Donegal désignait un espace de temps qui allait de tout de suite à demain matin ou un peu plus tard, selon l'humeur et le vent. Je m'assis au bord du lit et fit descendre la couette, découvrant le visage de Bridget.

- Vous n'avez pas des lois contre ça en Irlande ?
- Pardon ? Contre quoi ?
- Tu es trop jolie, ce devrait être interdit, comme en France.
Elle rosit.
- Stupid idiot !

Et cette insulte habituellement si dure fut si douce que je caressai son front et embrassai l'aile de son nez, l'arrière si doux d'une oreille puis le coin de ses lèvres avant de savourer le velouté de sa langue. Le baiser fut bref, car j'avais hâte de passer à la suite. La couette avait beau être épaisse et ne dessiner que de vagues formes, il était clair qu'elle était nue là-dessous. La grande serviette qui l'enveloppait naguère séchait d'ailleurs sur la chaise que j'avais placée devant le feu pour mes propres vêtements.

Elle crispa ses mains sur l'ourlet à hauteur de sa gorge quand j'entrepris de continuer à le faire descendre.
- No ! No way ! Laissez-moi dormir, Sir !
Je tentais de soulever un index, puis un autre, mais les longs doigts pourtant si fins me résistèrent.

Autant entrer dans le jeu.

- Vous avez donc sommeil, my Lady ?
- Terriblement. La tempête me tue.
Comme pour lui répondre, une gifle de pluie propulsée par le vent frappa la fenêtre. Les rideaux vacillèrent et une bouffée de fumée s'échappa de la cheminée, emplissant la chambre du parfum de la tourbe. La maison retentit de coups sourds. Une rafale à 110 kilomètres heure sans doute, ou même plus. Fichu pays !

Je renonçais à la lutte et posai mes mains sur les siennes.
- Vos mains sont froides en effet, my Lady, je vais les réchauffer.

Je fis courir mon haleine sur les doigts de Bridget, ils se dénouèrent un peu. Un index daigna se soulever et j'en léchai furtivement la pulpe. Les autres doigts cédèrent un à un sous mes lèvres, et je pus enfin retourner une main, en embrasser la paume, puis le creux du poignet marbré de fines veines. Elle soupira, laissa retomber ses bras contre son corps et me laissai passer à la suite.

Il fallait que j'aille le plus lentement possible. Je savais bien que, quel que fût mon avenir avec Bridget, je ne pourrai découvrir son corps qu'une seule fois, et que toute ma vie je garderai en ma mémoire ce rêve fait chair.

Je dévoilais la gorge de Bridget et savourai sa pomme d'Ève. Son gémissement vibra contre mes lèvres.

Encore plus bas, encore un peu. l'ourlet dévoila le haut des seins. Mon désir se tendit encore alors que je croyais en avoir atteint le sommet. Je bénis la sortie de bain de Seamus. Elle permettait à Arthurette de se développer tout à son aise. Que c'était bon de bander sachant l'issue certaine !

Je découvris tout d'abord le sein droit jusqu'à son aréole très brune qui tranchait sur la peau de lait d'une fille d'Irlande pour qui la bronzette ne pouvait être un sport favori. Le mamelon apparut, fortement érigé. Je caressai ce sein d'une paume que je voulus la plus douce possible, m'émerveillant de cette ferme élasticité, de cette harmonieuse rondeur.

Elle gémit, cette fois plus fort, et ses doigts crispèrent le tissu éponge sur ma hanche quand je me mis à jouer au nourrisson affamé. La chair granulée qui roulait sous ma langue se durcit. Je me souvins de l'autre pointe solitaire, la clé des plaisirs, plus bas, bien plus bas encore.

Je résistais à l'envie de renoncer à mes v?ux très provisoires de chasteté, d'envoyer valser cette fichue couette, et de retrouver la source de tous mes désirs, tout en haut de ces cuisses si minces que mes mains en avaient fait presque le tour quand nous sonnions les cloches tout à l'heure dans l'abri délabré.

En parlant de cloches, si la sortie de bain de Seamus avait été en bronze, on se serait cru à Pâques tant mon battant battait. Je parvins une fois encore à me retenir, et me félicitai de ma persévérance quasiment monastique. Et puis il me restait un autre sein à explorer. Il fut bientôt à l'air, et je lui fis subir le même sort. Bridget serra si fort ma hanche que je ressentis la pointe des ses ongles à travers le tissu. Je n'aurais jamais osé rêver d'une telle entente. Elle réagissait à la moindre de mes sollicitations. Et qu'allait-elle me faire, elle, plus tard, du bout de ses lèvres roses, qu'elle mordait actuellement, la tête rejetée en arrière ?

Je descendis l'ourlet sous sa poitrine et la contemplai dans toute sa gloire. Mon travail sur les mamelons s'était avéré efficace. Deux petits volcans roses couronnaient les globes parfaitement adaptés à mes mains.

Je vis jouer à ma langue à saute-cotes sur son thorax qui s'effilait vers une taille fine. Le creux des flancs apparut et j'entendis nettement le violon de l'orchestre du pub tant les courbes étaient similaires.

Le ventre de Bridge était légèrement bombé. j'en explorais le nombril de la langue, ce qui me valut un rire chatouillé. Les muscles se durcirent sous ma main quand j'abaissais un peu plus bas l'ourlet, découvrant la lisière du champ de blé bouclé de mes rêves, qui crissa sous mes lèvres.

Cette idée qu'avaient certaines filles de se raser de nos jours ! Elles nous faisaient perdre ce contraste entre la douceur de leur peau au bas de leur ventre et le fil de leurs poils sous nos lèvres à la frontière de leur triangle d'or. Ah, Madame, jetez-moi ce rasoir !

Je me forçais une fois de plus à la raison en découvrant l'origine du monde. La clé saillait tout en haut de la faille. Le champ de blé n'était qu'un fragile rempart. Dans un ultime sursaut de pudeur, Bridget mis un bras sur ses seins.

Plus bas était la source. j'eus soif. Mais, Chevalier héroïque perdu dans le désert, je renonçais à l'oasis pour conquérir le territoire.

Je continuais mon lever de rideau à l'envers, découvrant ces jambes qui avaient retenu mon regard au pub, et que j'avais si mal vues dans l'abri près de la plage. Finesse et résistance. La marche est un sport national en Irlande.

Un morceau de tourbe croula dans le feu, des flammèches s'élevèrent et le corps de Bridget palpita sous des lumières jaunes.

Je découvris ses mollets façonnés par des années de danses, puis ses chevilles et ses pieds.

Mes lèvres glissèrent sur les orteils. j'en gobais un au hasard, puis je remontais sur une cheville, un mollet, un genou encore un peu gros comme si Bridget était restée en enfance, à l'époque des « genoux d'abeilles », comme l'on dit en anglais.

l'abeille se mit à vrombir de façon plus sérieuse quand elle s'entrouvrit afin que je parvienne à la zone la plus lisse du corps d'une femme : l'intérieur d'une cuisse.

Mon front heurta le champ de blé, puis ma langue s'égara dans le pli de l'aine, et Bridget s'ouvrit un peu plus, lâchant ma hanche et laissant tomber son bras.

Mes deux mains enserrèrent le haut de ses cuisses. Je n'avais pas rêvé, mon index et mon pouce se touchaient presque. La pointe de ma langue rencontra la crête dure. Le temps était venu. Le Chevalier se pencha vers la clé et la fit tourner entre ses lèvres pour lui ouvrir l'esprit.

Mais la Dame se raidit et repoussa mon front :
- Stop, Luc, no, stop !

Et voila, c'était fini, j'étais allé trop loin. Stupid idiot !

- Tu veux que j'arrête ?
- Non, mais je crie, je vais crier, je peux rien pour ça, je crie.
- Alors, crie doucement, et Seamus a le sommeil lourd. Écoute?

Un puissant ronflement parvenait de l'étage.

- Tu vois ?
- No, stop !

Ignorant les dénégations de Bridget, je revins à mon propos premier. Elle tenta faiblement de me repousser encore, mais le c'ur n'y était pas. Elle finit par saisir la couette au sol et en mordre un coin, ce qui étouffa ses cris, qu'elle ne put en effet retenir, quand le champ de blé fut tout entier sous mes lèvres. La clé de Bridget durcit plus fort que la pointe de ses seins et la source de l'oasis enfin trouvé coula librement sur mon menton.

Seamus, je crus qu'elle allait déchirer ta couette de ses petites dents pointues quand mon index partit à l'assaut de la grotte. Si ce point existait, le Chevalier allait trouver son Graal. Et le Chevalier eut son miracle, le point était bien là, légèrement renflé, exactement à la taille de la pulpe de son index.

Je m'aperçus soudain que je délirais, ma tête agitée par les coups de bassin de Bridget :
- Ma moitié de clé d'orange, non, l'inverse, mon complément bleu, mon oasis, ma cavale?

Bridget ne pouvait plus m'entendre. Son pied rejoint sa main sur la moquette et elle plia une jambe en équerre contre le mur. Le Chevalier courut sur tout le territoire très largement ouvert. l'eau de la source sentait le musc et la menthe, et d'autres parfums exotiques.

j'en bus abondamment, ma langue élargissant la faille en sentant sous mes mains danser les muscles du ventre de Bridget.

Elle s'envola soudain.

Elle ne cria pas, cette fois, mais eut une suite de petit « Ouch ! » étranglés de plus en plus aigus, finit par un « Luc.. » à peine murmuré et plongea tête en arrière et le corps en arc de cercle dans un pays qui m'était hélas inconnu.

Je caressai sa peau couverte d'une fine sueur. Elle se calma lentement, secouée parfois par un spasme.

j'allais ce soir de découverte en découverte, le visage de Bridget trempé par la pluie puis rieur quand le découvris m'avait paru la plus belle chose du monde, mais son corps écartelé sortant à peine de l'orgasme et ses seins palpitants de son souffle encore agité prit la place de première merveille du monde.

Je me dis que j'en avais trop fait, qu'après une telle aventure, elle allait me tourner le dos et s'endormir, mais c'était mal la connaître. Elle était de cette antique souche d'Irlandaises qui s'en allaient biner les patates une heure à peine après avoir accouché de son huitième enfant.

Elle ouvrit des yeux flous et me regarda comme si elle ne m'avait jamais vu. Elle ressemblait à la princesse évanouie qui ne savait que dire « Où suis-je ? » quand elle reprenait conscience sous l'effet de sels d'ammoniaque placés sous ses narines.

- Oh, Luc' Dit-elle en secouant la tête, comme si elle avait peine à croire à ce qui venait de lui arriver.

Je demeurais modeste, mais ma fierté était grande. Jamais une femme, et surtout pas mon ex, n'avait ainsi manifesté son bonheur entre mes bras.

Elle attira la couette et s'en recouvrit.
- Viens me réchauffer, j'ai froid, viens.

Je me levais et jetais deux gros morceaux de tourbe dans le feu, puis, sans y voir malice, dénouait la ceinture de la sortie de bain et la laissai glisser sur la moquette.

Le regard de Bridget me parcourut des pieds à la tête, puis se braqua au bas de mon ventre et ses yeux s'agrandirent. Je vis s'esquisser un « My? » sur ses lèvres, mais elle ne termina pas. Je suivis ses yeux et faillis sursauter moi aussi.

Je savais bien que mon Arthurette était en pleine forme, mais je n'avais pas réalisé qu'elle avait pris un tel développement. A vrai dire, je ne me souvenais pas de l'avoir vue ainsi, dressée, massive et d'une raideur féroce, contrastant avec le corps délié de Bridget et toutes ses étroitesses.

Arthurette était déchaînée, et bien plus imposante que quand Bridget l'avait honorée de la reine des pipes sur la plage. Je me sentis monstrueux. Elle allait avoir peur de cette difformité qui ne pouvait que lui déchirer les entrailles, dire non, et partir sans doute?

Mais elle se dressa à demi et me tendit une main :
- Viens ! Vite !

Je me glissais sous la couette et serrai Bridget contre moi en caressant son dos et ses flancs. Sa main serra ma détestable.
- Oups ! Tu ne? tu n'étais pas comme ça tout à l'heure. Comment tu appelles ça en français ?
- Quoi donc'
- Ça.

Sa main me serra un peu plus fermement.
- Oh ! Il y beaucoup de mots, comme en anglais je suppose.
- Je sais, mais celui que vous utilisez le plus souvent ?
- Peut-être « bite » ?
Elle rit.
- Un bit ? Mais c'est un tout petit bout en anglais ! Alors que quand même, tu vois'
Sa main se resserra d'un cran.
- Je n'y peux rien, c'est comme ça, et puis c'est « une » bite.
Elle rit encore.
- Et en plus c'est féminin ? Mais vous êtes fous !

Mon/ma bit/bite se raidit quand Bridget fit descendre et remonter lentement sa main.
- Et ça, comment tu l'appelles ? Tu sais' hard on'

Elle n'allait quand même pas me faire faire un cours de la linguistique jusqu'à l'aube ?
- On dit généralement « bander ».
- Comme quand on met un bandage ? c'est idiot.
- Non, comme quand on bande un arc pour le tendre, c'est le même mot.
Elle réfléchit, puis dit d'un ton appliqué :
- Ta bite bande dure.
- Voilà. Surtout si tu continues comme ça.

Elle cessa son babillage, posa ses lèvres contre mon épaule et s'occupa sérieusement de ma camarade d'en bas. Bridget avait de l'or dans les mains. j'eus le sentiment de doubler de volume.

- Doucement, s'il te plait, je ne suis pas de bois.
Elle rit plus fort.
- Mais si, justement !
- Idiote, non, je veux que ça dure, tu comprends ?
- Mais c'est dur !
- Non, que ça dure, dure, a long long time, you know ? Si tu continues comme ça, c'est fini.
- Oh yes, sorry. Mais deux fois seulement et tu peux plus ?

Je pensais à Stèphe, quand elle refusait sous un prétexte ou un autre mon deuxième ou troisième assaut, alors que ma vigueur était à son zénith. Mais de Bridget ou de moi, qui épuiserait finalement l'autre ?

- Bien-sûr, je peux.
- Alors, relax Luc, laisse-moi faire.

Elle me poussa par l'épaule afin que je roule sur le dos, et je m'abandonnai à ses mains, heureux d'être enfin passif.
- j'aime ton corps, souffla-t-elle avant de faire courir sa lèvre inférieure sur ma poitrine. j'aime ton bit aussi?
- Ta?
- Ta bit, yes.
Sa tête disparut sous la couette, puis en émergea.
- Shit, je peux pas respirer dessous ça.

La couette valdingua une fois de plus sur la moquette. Je tournais la tête. Les lèvres de Bridget effleuraient mon ventre. Je m'aperçus que le haut miroir mural placé à côté du lavabo me renvoyait le spectacle d'Arthurette dressée à qui Bridget donnait le branle tandis que sa tête s'en approchait peu à peu. Son intention était claire, et me donna une telle érection que je crus que tout était fini.

- Relax, man.

Elle attaqua de la pointe de la langue, laissant de longs sillons brillants sur ma hampe, et se fut à mon tour de me mordre la main quand elle absorba mon gland avec un « Mmmm' » qui roula dans sa gorge.

c'était ma seconde fellation de la soirée mais, confort d'un lit oblige, elle était bien plus intense et profonde que sur la plage. Comment faisait-elle pour m'absorber ainsi sur toute ma longueur ? Encore un mystère de la nature. Elle ressortait, me frôlait de la pointe du nez et recommençait à me faire descendre encore le long de sa langue. Je me raidis pour me retenir quand elle se mit à me caresser un testicule avant de le gober. Cela, on ne me l'avait jamais fait, surtout accompagné d'une branlette de plus en plus accélérée.

- Relax, dit-elle en continuant à faire coulisser la peau de ma hampe à haute vitesse, une main suivant l'autre dans un frottement continu.

Je l'écoutais enfin. Tant pis, ça allait être catastrophique. j'espérais simplement que je m'étais suffisamment épanché dans la baraque sur la plage pour épargner une inondation au lit de ce brave Seamus.

- Err? Oh yes ! Tu' bandes' dur?, dit-elle, puis elle me donna l'estocade, m'engloutissant à une profondeur qu'elle n'avait pas encore atteinte.

Ah l'inconsciente ! Allait-elle se retirer afin que je puisse enfin jaillir en paix ?

Comme dit-on « Fait gaffe » en anglais ?

- Bridget, attention ! parvins-je à gémir.

Mais pour toute réponse, elle m'aspira si fortement que les vannes s'ouvrirent. Elle ne se recula pas d'un pouce et continua à me pomper comme si sa vie en dépendait, adaptant son rythme à celui de mes jets. Mon regard était à nouveau flou, mais je la vis déglutir en la regardant dans le miroir, et ses cheveux qui s'agitaient sous la cadence comme s'ils avaient été repris par le vent.

Finalement, je ne m'étais pas vidé à ce point tout à l'heure, ou alors, le spectacle et les goûts du corps de Bridget avait reconstitué mon stock aussi rapidement qu'un orage l'aurait fait d'une mare asséchée.

Je me redressai pour expulser ma dernière rasade, que Bridget avala en frémissant. Elle me donna une longue finition, comme si elle n'acceptait qu'à regret mon inéluctable ramollissement.

Seamus pouvait continuer à dormir tranquille, pas un de mes épanchements n'avait atteint les draps de son lit, seule une larme blanche demeurait au coin des lèvres de Bridget, qu'elle essuya du dos de la main.

Elle remonta son visage jusqu'au mien. Ses lèvres naguère si roses étaient rouges et gonflées, et je sentis ma propre odeur dans son haleine, ce qui ne me déplut pas, à tel point que je l'embrassais pour mieux en profiter. La chair en paix, pour quelques instants, je l'espérais, la curiosité me prit. Je n'avais jamais été aussi intime avec une fille qui était encore une étrangère pas plus tard que l'après-midi dernier.

- Bridget ?
- Mmmm ?
- Tu as quel âge ?
- 19, c'est important ?
- Non, c'est pour savoir.
- Et toi ?
- 25 et demi.
- Tu es trop vieux !
Je lui mordillais l'oreille pour la punir.
- Ouch !
Elle me flanqua un coup de poing dans l'épaule.
- Tu es d'où ? me dit-elle.
- Marseille.
Elle fronça les sourcils.
- Dans le sud, tu vois ?
- Oh, yes ! La mer, le soleil, et tu es venu te perdre ici ?
- Devine, pour te rencontrer.
Elle haussa les épaules.
- Tu as une amie en France ?
- Non.
- Je te crois pas.
- Je te dis que non. Et toi, tu as un ami ici ?
- Non.
- Je te crois pas non plus.
- Écoute, on se connaît tous depuis la petite école ici, alors'
- Mais à la grande école, là où tu apprends le français ?
- Juste un il y a six mois.
- Et combien d'autres ?
- Oh, deux. Voilà.
- Bridget, c'est pas possible.
- Quoi pas possible ?
- Tout ce que tu sais, avec si peu.
- j'ai appris beaucoup avec le second pendant six mois, le troisième, ça a duré une nuit. On s'est pas entendu.
- Et le premier ?
- Tu es nosy, hein ?
- Nosy ?
Je ne connaissais pas le mot.
Elle tira sur son nez.
- Curieux, c'est ça ?
- Ok.
- Le premier, c'était un touriste, un Allemand. Il était venu en voilier. Il faisait le tour de l'Irlande en solitaire. Il était grand, blond, musclé? Wonderful !

Je fus soudain stupidement jaloux.
- Comme moi, quoi !
- Toi, c'est pas pareil.

Elle caressa Arthurette hélas endormie.
- Dis-moi.
- j'avais 17 ans, environ. Je l'ai rencontré au pub.
- Décidemment !
- Et où tu veux qu'on se rencontre, ici ? Au bureau de poste ? Il était très gentil, pas' errr, quand un garçon fait la chasse des filles ?
- Dragueur ?
- Dra?gueur. Well. Il me plaisait. Il parlait très bien anglais. Il m'a raconté des histoires de bateau. Je lui ai dit que j'aimerais bien faire un tour sur le sien. Il m'a invité pour le lendemain, si il y avait beau temps. Le lendemain, c'était juillet, pas de nuage, presque pas de vent. 19 degrés le matin, tu te rends compte ?
- Un peu frais pour Marseille.

Elle continua sans m'entendre.
- Nous sommes allés très au large de Bally, il conduisait torse nu. Et je me dis que j'étais' fed up.
- Que j'en avais marre.
- Voilà, d'être la gentille fille, la rose de Bally, tu comprends ?
- Bien sûr. Mais Bally ?
- c'est village en gaélique. Ballynabola, c'est un peu long, alors on dit Bally, comme pour tous les Bally d'Irlande.
- d'accord. Raconte.
- j'avais mis un maillot sous ma jupe, au cas. Je me suis déshabillée et je me suis allongée à l'avant du bateau, comme pour? errr? bronzer, c'est ça ?
- Oui.
- Et j'ai fait ce qu'il fallait pour attirer Rob, il s'appelait Rob.

Elle releva un genou, étendis son autre jambe et passa une main sur ses seins en me faisant un sourire à damner l'enfer.

- Comme ça, tu vois ?
- Oui.
- Il a toussé, et j'ai vu ses mains devenir toutes blanches, il serrait fort le volant. Je me suis tournée, retournée encore. Comme ça, tu vois ?

Elle se tourna sur le ventre et remonta les fesses pour se mettre à quatre pattes mais s'arrêta à mi-chemin. Elle mit sa main en visière sur son front comme si elle scrutait l'horizon, ses seins vacillant à la verticale.

Ses fesses étaient griffées de sillons rouges, je n'aurais pas dû la prendre si fort contre le mur de parpaings bruts.

- Oh, si, je vois ! lui dis-je.

Du coup, mon Arthurette s'était réveillée en sursaut. Le dos de la main de Bridget s'y posa et ne la quitta plus quand elle revint s'allonger sur le côté tout contre moi, poursuivant ses confidences à mon oreille :

- Il regardait ailleurs. Mais je voyais bien que sous son short il'

Elle fit un effort de mémoire.

-? bandait, yes ? Et ça m'a décidée. Je lui ai demandé de me faire visiter la cabine. Il m'a dit non, que c'était en désordre, pas propre. Mais j'ai insisté. Ses yeux étaient rouges, et il respirait fort. Il a dit encore qu'il ne pouvait pas quitter le volant, mais je lui ai dit qu'il n'y avait pas de vent. Il a fini par remonter les épaules, il a mis une main devant son short pour cacher son bit?
- Sa?
- Sa, sorry ! Il a ouvert la porte de la cabine. Elle était toute petite, et on se frottait l'un contre l'autre quand il me montrait les appareils pour naviguer. Moi je me frottais plus que lui. Il a fini par s'arrêter de faire la visite. Il m'a dit que j'étais très jeune, et qu'est ce que je voulais à la fin.

j'ai fermé la porte de la cabine et je me suis assis sur le petit lit et je l'ai regardé, c'est tout. Il serre les dents et me dit encore que je suis très jeune, et qu'on rentre au port parce que la tempête qui arrive. Je lui dis « Rob », je le regarde ? Il est colère, tout rouge. Il baisse le short. Tu sais ça petite idiote ? il dit.

c'était un' une belle bit. Pas comme toi, mais j'avais jamais vu encore. Il voulait que j'aie peur, que je m'enfuie. Well, partir courir. Mais moi ça me plaisait.

- Et il a craqué ?
- Craqué ?
- Il n'a pas tenu ?
- Il a tenu cinq minutes, non trois, deux, en me regardant comme un fou, et puis il a dit des jurons dans sa langue et il m'a renversé sur le lit d'un coup.

Il m'a enlevé mon maillot. Ses mains tremblaient. Il était comme fou, mais je n'avais toujours pas peur. Je l'ai caressé pour le calmer, partout, tu sais ? Ça l'a calmé un peu et on a eu sex, non, on fait l'amour, c'est ça. j'ai un peu mal, mais pas trop, et ça me plait,yes. Il m'écrase un peu et il grogne, puis il crie et il se lève, et il verse sur mon ventre. Après, il pleure, il excuse, il dit qu'il est fou. Je dis que non, que moi je voulai aussi. Consentante et que c'était bon. Il est sorti de la cabine en claquant la porte et il est revenu au port avec le moteur. Il a rien dit de plus. Pas un mot. Il m'a même pas regardé quand je suis rentrée chez moi. Le lendemain matin, il était parti.
Elle rit :
- It?s all folks !

La vision de ma Bridget compressée sous le corps d'un colosse blond et perdant sa virginité dans un sourire ravi m'avait fait mal. Rob n'avait rien compris. Avait-il même profité de cette souple étroitesse qu'il avait l'immense chance de défricher ? Avait-il même coiffé et décoiffé les blés comme je recommençais à le faire de mes doigts en griffe.

- Alors je t?ai endormi avec mon histoire ?
Pour toute réponse, je pressai Arthurette contre la cuisse de Bridget.
- Si tu aimes tant le sexe, pourquoi tu le fais pas plus souvent ?
- Hey, Frenchy, j'ai pris des cours de votre cuisine, aussi.
- Et alors ?
- Pas confondre quantité et qualité?
- c'est vrai que tu es si petite que je vais te manger.
- Essaye seulement?

Je revins à ses seins, puis à son dos et ses fesses, que je n'avais pas encore assez pétries. Le champ de blé frottait sur mon ventre et s'irriguait peu à peu.

Bridget serra ma lance, mais n'alla pas plus loin. À la façon dont elle me mordilla l'épaule, je compris qu'il lui fallait du sérieux maintenant.

La position du missionnaire me parut stupide. c'eut été gâcher ce cadeau du ciel, mais il fallait que je décide vite.

- Luc' Je?

Sa main serra un peu plus fort mon centre et je sus ce que je voulais. Il me suffit de la faire se tourner un peu, pour qu'elle reprenne la pose qui avait si fort ému le navigateur solitaire, coudes et genoux sur le lit.

Elle me regarda par-dessus son épaule. Ses yeux avaient viré au bleu-jaune, une couleur impossible.

Je me mis debout, et Bridget comprit enfin quand je la pris par les hanches et la tira à moi. Elle remonta ses fesses, posant une joue sur les draps. Je vis entre ses cuisses un abricot brun légèrement velu fendu verticalement d'un sourire d'ange.

La pointe de ma lance y joua un long moment, s'enfonçant peu à peu. Et cela la reprit :
- My God ! Oh Luc, fuck me hard !

À votre service, my Lady !

Elle n'avait plus que les draps à mordre, et ne s'en priva quand je saisis ses cuisses et m'enfonça au plus profond d'un seul coup. Je ne me souvenais pas qu'elle fût si étroite, ou étais-je encore plus gros ?

Bridget se redressa sur ses deux bras et fit voler ses cheveux quand mon pubis claqua sur ses fesses. Elle était profonde aussi, mais de cela, je m'en souvenais. Arthurette ne manifestait aucune impatience. Ayant déjà joué aux grandes eaux deux fois, elle était prête à tenir jusqu'à l'aurore, au moins.

Le lit grinçait. Je repris le rythme de la valse que Bridget m'avait apprise au pub. Un deux? trois. Un deux? trois. Un peu plus fort sur le trois.
Des « God, God, God' » étouffés me parvinrent, et des phrases pressées dont je ne compris que quelques mots, dont « dur », « long », « gros (ou large) » et « fou », ou encore « stop », ou « non ».

Je naviguais en eaux libres et des icebergs brisaient mon Titanic qui ne coulait pourtant pas. Des zones froides, et d'autres volcaniques. Une subite sécheresse qui m'irrita, puis le baume de la crue du Nil, et un resserrement encore. l'étroitesse se fit si rude que j'accélérais pour en finir, réunir Nil et Niagara.

j'entendis un pas lourd ébranler l'escalier. Je m'arrêtai.

- Oh no ! grogna Bridget.

Il devait être six heures, peut-être cinq, Seamus partait soigner ses douze vaches et ses trois cent deux moutons, dont il m'avait montré des photos.

Bridget me regarda par-dessus son épaule.
- Come on'
- Chut, attends'

Je sortis à regret Arthurette du gant de fer et de velours qui l'enserrait si bien. Elle luisait de tous les sucs de Bridget. Ce fut plus fort que moi, j'y portais un index et me le fourrai dans la bouche. Oubliez le Château Margaux, mes chers compatriotes, la Source Bridget, si vous la connaissiez, avec tous ses arômes, fruits rouges et grains de blés murs, avec un soupçon d'étoile et un brin de houblon, sans oublier les bulles.

j'allongeais Bridget sur le lit et rabattit la couette.
- Luc, quoi ?
- Il va partir, attends.
Elle roula sur le dos.
- No, j'attends pas !
Un bruit de vaisselle heurté parvint de la cuisine. Je m'allongeais sur Bridget. Ses chevilles se nouèrent sur mes reins.
- j'attends pas !

Je m'enfonçais au ralenti. Ce n'était pas le moment qu'elle hurle, mais cela ne suffit pas. j'étouffais ses râles sous un baiser. j'avais abandonné la valse, me contentant de parcourir ses ruissellements.

Je ralentis encore, à quoi bon cette frénésie ? Bridget avait-elle donc manqué de tendresse ? Elle avait beau me tirer les fesses pour que j'accélère, je ne cédais pas.

l'odeur de l'Irish breakfast me parvint, le petit-déjeuner irlandais typique que Seamus m'avait déjà servi : sausages, bacon, un ?uf au plat, des rondelles de tomates, des haricots et un triangle de « farls », un pain aux pommes de terre frit dans la poêle. Avec ça dans le ventre, on tient jusqu'à l'heure du thé, et même au-delà. La faim me dévora, j'avais fait tant d'exercices, y compris au grand air, cette nuit.

Cela me passa. Je revins à la sublime chair où j'allais et venais sans limite. Bridget se crispait sous moi puis devenait toute molle. Je l'embrassais préventivement quand je fis rouler son clitoris sous mon pouce que ma verge frottait.

Était-elle plus clitoridienne que vaginale, ou les deux à la fois, était-elle mon rêve incarné ? Et pourquoi tous ces mots techniques me venaient-ils alors que Bridget se laissait aller plus encore ? Je caressais ses cuisses et les saisis. Oui, mes mains en faisaient bien le tour, comme celui de ses genoux, comme celui de ses chevilles. Bridget? Je t?? non, pas encore. l'aube n'est pas venue. Je suis un étranger, un touriste, un Rob sur un voilier de passage.

Des bruits d'eau vinrent de la cuisine, Seamus faisait sa vaisselle.

Bridget semblait ailleurs. Elle avait fermé les yeux et un vague sourire flottait sur ses lèvres, mais son bassin dansait le slow avec le mien. Elle semblait comprendre les bienfaits de l'amour calme. Je revins à mon désir premier, la petite clé si dure sous mon pouce, et son sourire s'élargit. Je passais une main sous son dos, puis sous ses fesses, et la pointe de mon index se posa sur la petite corolle que j'avais si bien vue à l'époque si lointaine de la levrette. À Bridget de jouer. Si elle ne voulait pas, je n'irai pas plus loin.

Elle me roula un baiser fou, changea de position, et mon doigt alla vivre sa vie dans un autre endroit chaud.

La porte d'entrée claqua. Le démarreur du gros 4x4 diesel de Seamus se fit entendre. Je pensais qu'il en aurait bien pour deux ou trois fois, mais le « kof kof » du moteur qui cognait au démarrage se fit entendre. l'embrayage grinça, puis le bruit s'éloigna.

Nous sommes seuls, tu peux crier, Bridget !

Mais elle ne le fit pas. Elle était si légère sous moi. Elle délirait doucement dans une étrange langue, était-ce du gaélique ? Je continuais à aller et venir de toute ma tendresse, et mon index s'était enfoncé un peu plus. Je lui donnais vie, au même rythme que celui de ma hampe, au même rythme que celui de mon pouce, je n'avais aucune envie de jouir, et je bandais comme jamais, ô plus heureux des hommes !

Le sexe de Bridget jouait au casse-noisette en se contractant par petites salves de trois à cinq coups, mais elle ne disait plus rien. Le feu de tourbe n'était plus que braise. Le jour filtrait par les fenêtres. Le vent s'était calmé. Je me moquais de l'heure. Depuis combien de temps l'avais-je prise, et la balayais-je ainsi. Je m'en moquais aussi. j'aurais pu la chevaucher jusqu'à la fin de l'éternité, et au-delà. Tant de beauté répandue sous mon corps'

Cela vint lentement. Elle ouvrit ses yeux d'outremer, brillants comme si elle avait été extralucide. Elle plaqua ses paumes sur mes joues :
- Luc, I? I love you' And' you ?
- I love you too Bridget.

Et c'était vrai.

c'est elle qui me pénétra de sa langue pour sceller notre accord que ma tendre Arthurette et mon index avaient déjà signé, et son corps se raidit. Je savais maintenant ce que cela signifiait, mais elle monta tout doucement à son ciel. Les lianes de ses bras, l'étreinte de ses cuisses. Je l'accompagnais comme un chef d'orchestre l'aurait fait de son premier violon.

Son souffle s'arrêta, puis tous ses mouvements. Ses dents luisaient dans sa bouche grande ouverte. Elle secoua la tête, ses cheveux couvrirent son visage. Son sexe serra si fort le mien que je ne pu faire qu'un ultime mouvement, et le cri jaillit enfin, à faire trembler les vitres, celui de la Banshee, la sorcière blanche d'Irlande, qui annonçait la mort. Mais Bridget l'avait transformé en cri de vie.

Je me retirai, craignant qu'elle n'eut perdu connaissance, mais elle se rétablit vite.

- Luc ?
- Yes ?
- Tu te souviens ce que tu dis ?
- Quoi ?
- I love you, tu as dit ?
- j'ai dit.
- Tu moques ?
- No.

Elle éclata de ce rire que j'aimais tant :
- Oh no ! Avec un Frenchy ! Quelle est ma chance ! Tu pars demain avec ton bateau comme Rob, no ?
- No.
- But?
- Pas de but, indeed.
- You stupid idiot ! j'ai soif.

Elle se leva, se pencha sur le lavabo, ouvrit un robinet et but dans sa main.

Comment me retrouvais-je courbé sur Bridget qui me tournait le dos ? m'a-t-elle bien repoussé avant de me faire face et de s'appuyer au mur, me regardant d'un air de « Vas-y si t?oses ? » comme elle avait dû le faire à son Allemand ?

Avait-elle saisie ma lourde oblique, avait-elle dit « j'aime debout » ? l'avais-je prise ainsi, toute droite, et avais-je fait le cri du loup en la soulevant jusqu'au plafond, me semble-t-il, quand je l'eus toute empalée sur moi et que mon geyser eut comblé tous ses creux et ses bosses ?

De cela, je ne me souviens plus bien, mais notre réveil vers midi est encore clair dans ma mémoire. Il commença par un baiser et se continua par un breakfast bien meilleur que celui de Seamus.

- Tu pars alors ?
- Oui, mais je reviens.
- Joke !
- Tu verras.

Je changeais mon billet d'avion, rentrais en France le lendemain, résiliait le loyer de mon studio, dit au-revoir à mes parents par téléphone, ce fut un peu long, mais ils comprirent. Les SMS de Bridget faisait sonner mon portable nuit et jour. Enfin Roissy-Belfast, le bus, Derry, un autre bus encore. Et Bally.

Bridget m'attendait, dans la nuit noire et le vent. Je faillis lui rompre la nuque tant j'étreignis ma vérité.
- Tu as trouvé un taxi ? lui dis-je.
- Mieux ! dit-elle simplement, en me montrant du pouce un vieux 4x4, dont j'aurais dû reconnaître le « kof kof ».
- Welcome home, son ! me dit Seamus en me tendant la main.
Bienvenu chez toi, mon fils ! Je serrai cette immense pogne chaude et rugueuse par les travaux de la vie.

Il nous ramena à son B&B et nous accompagna jusqu'à ma chambre où le feu de tourbe brûlait haut et clair. Je tenais la main de Bridget, nous n'avions plus rien à cacher.

- Soyez sages, dit-il dans l'anglais du Donegal avec son accent chantant. Faites moins de bruit que la dernière fois, j'ai le sommeil léger.

Il posa une main sur l'épaule de Bridget
- Et si cet homme est mauvais, dis-le moi, ma fille.
et il sortit en me faisant un énorme clin d'oeil.

- Tu es sa fille ?
- Non, c'est mon oncle, le frère de mon père, qui est mort. Oublie Luc, tu as tous le temps pour apprendre en Irlande, tu te souviens ? Tout le temps.

Bridget et moi cette nuit là furent de toutes les tempêtes. Elle chevaucha son Chevalier à la lance brandie, et il en fit de même, dans l'autre sens, et dans tant de sens que je ne saurais dire. Je labourai les blés, Bridget répondait de sa bouche à ma force, et nous nous sommes envolés vers des ailleurs que je souhaite à quiconque, sans toutefois trop faire de bruit par égard pour Seamus.

Et depuis, trois ans après ?

j'ai fait venir mes quelques meubles de France. Nous habitons un petit cottage à cinq minutes de l'océan.

Les soirs de tempête, quand le vent d'ouest de lève, nous courrons sur la plage pour sonner les cloches contre les parpaings, son corps dans le mien, et réciproquement.

Son ventre s'arrondit. Il nous vient un fruit de mer. Ce sera Sean si c'est un garçon, et Sinead si c'est une fille.

Que le vent soit doux sur vos âmes et que longtemps fume votre cheminée.