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Proposée le 29/08/2010 par Lepage
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Irlande, pays chaud
Je n'en cru pas mes yeux quand elle s'agenouilla à mes pieds sur le sable mouillé en faisant glisser ses paumes sur ma poitrine.
Tout avait commencé avec cette valse. j'avais remarqué d'emblée cette fille aux cheveux bruns qui lui dissimulaient un peu le visage, son petit nez, ses lunettes rondes et ses lèvres roses, et surtout ses longues jambes moulées dans un jean et son bassin étroit comme je les aimais.
Le haut de son pull dessinait deux jolies bosses qui devaient être fermes sous la main. Elle devait avoir la vingtaine, dans les cinq ans de moins que moi. Son regard bleu sombre avait croisé le mien et j'y avais vu un curieux mélange de timidité, de curiosité et de provocation qui m'avait fait frémir. Mais comme elle s'était tournée immédiatement pour continuer à rigoler avec ses copines. j'avais replongé mon nez dans ma pinte puis contemplé les coulées de pluie qui ruisselaient sur les vitres dépolies du pub ornées de motifs supposés celtiques, remballant mon érection naissante pour une autre occasion.
j'en étais au troisième jour de mes vacances à Ballynabola, un petit port perdu sur la côte nord de l'Irlande du sud, la géographie et la politique ne font pas bon ménage. j'étais dans ce Donegal dont un ami m'avait tant vanté les charmes que j'avais fini par commander un billet d'avion jusqu'à Belfast, et de là par Derry en autocar puis taxi jusqu'à mon B&B, ma chambre avec petit-déjeuner trouvée par hasard sur internet.
j'avais besoin de cette pause loin de tout. Je m'étais fait larguer quinze jours avant par ma copine d'un coup de SMS, sans autre explication, et quand je l'avais appelée, elle m'avait dit : « Écoute, Luc, pas la peine. », avant de raccrocher. Elle avait pourtant assez crié entre mes bras, m'avait si souvent dit que mon prénom à l'envers était prédestiné, et s'était si souvent exclamé sur la rigidité de ma virilité que je ne pensais pas qu'elle aurait eu si vite besoin d'une autre. Je ne l'aimais pas vraiment, Stéphie, mais son sexe crispé glissant autour du mien me manquait violemment.
Ce samedi soir, j'avais bravé la tempête qui sévissait depuis le matin pour me rendre au pub local qui promettait une soirée de musique traditionnelle. Le propriétaire de mon B&B m'avait certifié que les musiciens étaient très bons. j'avais donc renoncé à une soirée télé pour zigzaguer sous les rafales, ma casquette de laine tout neuve enfoncée jusqu'aux sourcils.
j'étais arrivé beaucoup trop tôt, vers 21 heures. Je ne savais pas encore que la musique ne commencerait pas avant 22 heures trente, et que l'heure indiquée sur l'ardoise à l'entrée du pub pour la prestation des Barley Juice n'était que purement indicative, le temps est plus élastique en Irlande que partout ailleurs.
Le pub était presque désert au début, mais s'est peuplé peu à peu, et de plus en plus vite, jusqu'à l'entrée piaillante de ces sept filles dont ma longues jambes-bouche rose faisait partie. Elles étaient tout aussi trempées que je l'avais été tout à l'heure, mais la chaleur humaine du pub allait vite les sécher. En ce 18 août, il faisait à peine 13 dehors, et encore plus froid dans les rafales.
j'avais finalement bien fait de venir tôt, car le pub continuait à se remplir, et j'avais un excellente place à une table proche de l'orchestre, qui commençait à déployer son matériel.
Je cherchais des yeux hanches étroites-bouche rose dans la foule au coude à coude pressée contre le bar enchaînant les commandes de boissons et ne la trouvai pas. j'ai sursauté de confusion quand je vis son regard se planter dans le mien juste au-dessus de l'épaule d'un colosse roux puis s'égarer ailleurs.
l'orchestre avait enfin fini de monter son matériel et réglait la sono à coups de « one two » dans les micros. Il y avait un accordéoniste, un guitariste et un batteur, formation élémentaire mais qui me parut suffisante, surtout quand ils attaquèrent le premier air, Foggy Dew, un grand classique qui m'emporta si haut que je ne perçus qu'avec retard la silhouette accoudée sur le dossier de ma banquette, son bras frôlant mon épaule, ses longs doigts fins tapotant la mesure à dix centimètres de ma joue. Elle !
j'en dégringolai de mon ciel pour des pensées plus terre à terre. Je ne pu m'empêcher d'imager ces doigts enroulés bien serrés sur ma camarade qui raidissait doucement dans son entresol. Le désir me dessécha tant la gorge que j'en finis presque ma pinte. Il fallait que je fasse quelque chose, mais je n'avais jamais été très fort pour la drague, trop timide, trop coincé.
Je me résolus à jeter un coup d'oeil sur son profil. Elle me répondit par un sourire qui me rendit définitivement fanatique de ses lèves. La musique était si forte qu'elle ne pouvait pas parler. Elle pointa de l'index la minuscule place qui restait à ma droite sur la banquette, où une famille toute entière était venue s'installer, me refoulant dans mes retranchements.
Ses yeux dirent : « Je peux ? ». Je lui fis un « bien-sûr » de la tête en ne croyant pas à ma chance. Le pub était comble, il y avait bien cinquante personnes debout, lèvres roses cherchait simplement une place assise, rien d'autre à espérer, faut pas rêver. Je me poussais contre mon voisin de gauche, qui voulut bien s'écarter, et longues jambes-petit cul vint s'asseoir à mon côté, sa cuisse frôlant de si près la mienne que j'en perçu la chaleur.
Je n'entendais plus l'orchestre malgré son fracas. Je n'avais d'yeux que pour ces jambes et ces genoux pointus gainés de toile bleue sur lesquels je m'efforçais de ne pas loucher. Emporté par le rythme, son corps heurtait le mien par à-coups.
j'étais fumeur, mais je bénis la loi irlandaise qui avait banni le tabac des pubs quelques mois auparavant. Le parfum légèrement épicé de hanches étroites-p?tits seins ronds me parvint aux narines. j'avais toujours été très sensible aux odeurs et ma camarade d'en bas se mit au garde-à-vous de parade, celui que l'on adopte lors d'une revue des troupes par le Général. Il faut dire qu'elle était bien sevrée, ma pauvrette. Deux mois d'abstinence, deux mois au sec, ça rend folle tout navigatrice de haut bord. Elle regrettait les océans de Stéphie quand elle arrivait à l'orgasme. Elle n'avait qu'un défaut, mon ex, elle ne voulait pas sucer, et moi, j'aimais tant ça.
j'eus une espèce d'hallucination où je vis lèvres roses-bouche en c'ur courir sur ma sollicitude, et l'orchestre s'arrêta sur un accord brillant salué par les applaudissements de la foule.
- Bonsoir, me dit-elle avec un accent saisissant, roulant légèrement les « r ». Tu es français, oui ?
- Bonsoir, mais comment savez-vous' ?
- On sait tout à Ballynabola !
Oh cette façon de prononcer le nom du petit port dans la pure musique du gaélique irlandais !
- Je m'appelle Bridget, dit-elle.
- Moi c'est Luc.
- Liouk, dit-elle avec application.
- Voila, vous parlez très bien français. Vous êtes la première que je rencontre ici qui parle français.
- Je veux être professeur de français plus tard. Tu peux me dire tu, tu sais.
Ses yeux dans les miens, ses lèvres si proches. Aurais-je ma chance ce soir ? Ma camarade enfouie en était si anxieuse qu'elle se raidit d'espoir.
j'allais lui répondre, mais ne le pu pas, car l'orchestre avait repris sur une gigue diabolique. Je l'entendis simplement crier : « Tu aimes ? », ce à quoi je répondis en levant un pouce en l'air. Elle rit.
j'avais trop soif.
- A drink ? lui hurlai-je à l'oreille, mon épaule contre la sienne.
- Yes, thanks, shanty.
Avait-elle dit gentil ?
- Shanty ?
- Oui, demande au bar.
Je me frayais un chemin dans la foule et j'eu la clé du mystère. Un shanty, c'était tout simplement un panaché bière limonade. Je me commandais une autre pinte de stout.
Je revins à ma place avec les deux verres. Bridget m'accueillit d'un sourire. Mon gros voisin de gauche avait envahi mon territoire. Je m'insérai dans la place restée libre, et le corps de Bridget se colla au mien des genoux aux épaules.
Ma camarade d'en bas n'eut plus aucun doute quand les doigts de Bridget restèrent un peu trop longtemps au contact des miens quand nous trinquèrent. Il ne me restait plus que mon horreur des allumeuses. n'allait-elle pas se lever pour rejoindre ses copines et leur raconter en gloussant à quel point elle avait fait bander cet idiot de français ?
Mais sa cuisse demeurait fermement contre la mienne, y battant la mesure, comme tout son corps, si fort qu'à un moment, un sein heurta mon bras. Elle ne faisait aucun effort pour s'écarter. Le shanty ne pouvait pas la rendre déjà ivre. Mais savait-elle ce qu'elle faisait ? j'ignorais les m'urs locales. Devais-je prendre sa main pour en finir et savoir un bon coup ? Et me prendre une baffe et me faire lyncher par la foule ?
Fin du morceau. Applaudissements. Cris. Sifflets. Brouhaha.
- c'était bien, non ? dit-elle, sa cuisse maintenant calme toujours contre la mienne, brûlante.
- Très bien.
- Tu viens d'où ?
- Marseille.
- Oh, le sud ! Tu dois pas aimer ici, la pluie?
Que lui dire, que j'étais un marseillais atypique ?
- Non, j'aime la pluie, le vent, la tempête, comme ce soir.
Elle se vrilla la tempe de l'index en rigolant.
Et il y eut cette valse. Une lente balade qui donnait du baume aux oreilles. Un couple puis deux se mirent à tournoyer.
Bridget se leva à demi :
- Viens, danse !
Terreur et catastrophe ! Je ne savais pas danser, surtout ça.
- Je ne sais pas danser, Bridget.
- Oh, come on' Dit-elle en me prenant la main d'autorité.
Je me retrouvais sur la piste de danse en planches de sapin qui sonnaient sous les pieds. Une de mes mains étreignait celle de Bridget, l'autre était posée légèrement sous ses omoplates, juste au-dessus de l'agrafe de son soutien gorge dont le contact furtif me fit serrer les dents.
Je me forçais à suivre le rythme. Un deux trois, un deux trois. Ce ne devait pas être compliqué. Ne pas lui marcher sur les pieds. Penser au rythme. Pas à ses doigts qui serraient de plus en plus les miens. Pas à son parfum de plus en plus présent. Pas à la monstruosité qui rugissait si fort au bas de mon ventre que je finis par m'écarter, dansant le cul en l'air, me sentant ridicule. Bon sang, ce n'était pourtant pas la danse des canards, mais une douce et belle balade, faite de nostalgie, d'amour et de paix.
Les cheveux de Bridget balayèrent ma joue. Un deux trois un deux?. trois. Je faillis trébucher et l'attirait à moi sans le vouloir. Ma lance heurta son ventre. Je me reculais encore, mais ce fut elle qui revint au contact, de plus en plus serrée, chantonnant dans mon oreille l'antique mélodie que jouait l'orchestre.
Ma raideur ne quitta plus le ventre ferme de Bridget, qui la berça doucement jusqu'à la fin de la valse, la faisant rouler de ça, de là, enlevant toute honte à ma bandaison féroce. Notre valse se transforma en une sorte de slow beaucoup plus dans mes cordes. Elle était tout entière contre moi, et ma poitrine jouissait de ses seins. j'avais saisi sa main sur mon épaule et son index avait griffé ma paume. Sa joue brûlait contre la mienne, et le coin de ses lèvres vint au contact des miens.
Je brûlais d'envie de l'embrasser, mais pas en public, pas ici, pas encore. Malgré mes yeux troubles, je repérai la bande de copines de Bridget assises autour d'une table couverte de verres vides, nous regardant d'un air entendu en ricanant et se flanquant des coups de coudes dans les côtes, mais je m'en moquais. Mon monde était centré sur ce pilier douloureux plaqué sur des muscles mouvants.
La musique s'arrêta. Elle me serra si fort que je crus exploser.
- On sort ? me dit-elle en me montrant un paquet de cigarette.
j'allais récupérer mon blouson et ma casquette, et elle une ample veste de tweed.
Le vent était encore assez fort, mais l'averse s'était transformée en crachin. Nous étions sous un large auvent. Au sol, un seau en métal était posé à l'attention des mégots.
Elle n'alluma même pas sas cigarette et je la retrouvai tout contre moi. Elle ferma les yeux et sa langue dévora la mienne, déversant des flots de salive abreuvant ma gorge sèche. Mes mains quittèrent les siennes et remontèrent sous sa veste. Je sentis la pointe de ses seins se dresser sous mes pouces. Elle me mordilla la lèvre inférieure, ses mains se nouèrent sur ma nuque et son ventre vint compresser ma hurlante, cette fois sans retenue car personne ne nous voyait.
La situation devenait intenable. À part rouler ensemble sur le sol et achever notre délire à quelques pas de la foule, je ne voyais pas solution. Mon désir était si violent que j'en grinçais des dents en quittant la bouche de Bridget. l'amener à mon B&B, lui arracher ses vêtements dans ma chambre et? Mais il était encore trop tôt. Le patron n'était sans doute pas encore couché, il connaissait forcément Bridget, tout le monde se connaît à Ballynabola. Il la verrait débouler ainsi accrochée à mon bras et alimenterait les conversations locales jusqu'à Noël prochain, au moins.
Au prix d'un effort dont je ne me croyais pas capable, je m'écartais d'un pas de Bridget et vit son désir dans ses yeux, aussi violent que le mien. Je n'avais jamais lu cela dans le regard d'une fille. Le bleu de ses yeux avait viré à l'outremer, ses pupilles étaient aussi dilatées que celles d'un chat nocturne et ses lèvres avaient rougi sous mes assauts. Dieu qu'elle était belle !
Je secouais la tête :
- Bridget, je?
- Viens, on part, dit-elle en me prenant la main, comme si elle avait capté ma pensée.
Je dis au revoir au barman d'un index levé et la porte du pub claqua en me bottant les fesses. Il ne pleuvait pas pour l'instant, mais le vent demeurait fort. Des nuages bas couraient, démasquant parfois la pleine lune, qui y allait alors d'un petit coup de projecteur.
Je suivais Bridget qui marchait à grand pas. Allait-elle au port ? Non, elle bifurqua vers la plage, un croissant de sable orange désert qui s'étendait sur deux kilomètres. Elle prit un sentier qui franchissait le sommet d'une dune dont elle dévala la pente en courant. Elle m'attendit sur la plage. La marée était haute, des rouleaux croulaient à vingt mètres de moi et du sel envahit ma bouche. Les rafales me faisaient tituber et le sable rendait mes pas encore plus incertains. j'enfonçais un peu plus ma casquette qui menaçait de s'envoler.
- Allez, vite ! dit-elle.
Elle repartit en courant le long de la dune et je suivis sa silhouette dansante tant bien que mal. Un rempart de rochers barrant la plage se dressa devant nous. Bridget se dirigea vers une faille verticale, se mit de profil et s'y engagea. Je la suivis. Le passage était très étroit. Le granit poli par la mer me facilita pourtant la tâche. Et ce fut le miracle. Je débouchai dans une petite enceinte ovale où le vent ne soufflait plus, coupé par les hautes roches. On sentait simplement sa présence, plus haut.
Bridget se dressait au centre de l'arène.
- Tu as mis du temps ! Tu aimes ici ?
Que lui dire ? Que c'était l'un des plus beaux endroits du monde que j'ai jamais connu ? Surtout avec elle, de plus en plus proche, et qui se blottit dans mes bras tendus.
- j'aime? Bridget, j'aime beaucoup?
Je retrouvais ses lèvres et sa langue et ses seins sous mes paumes et le creux de son dos. l'incendie n'avait fait que couver et reprenait de plus belle. Elle recula un peu pour s'adosser à la paroi de granit et bomba la poitrine pour mieux accueillir mes caresses de plus en plus pressées. Ses seins dont je ne percevais que la forme sous un pull épais me rendaient hystériques peu à peu. Je n'osais pas encore aller plus loin, si tôt, si vite, descendre plus bas, vers ces hanches éroitees, mais elle prit les devant.
Sa main s'inséra entre nos ventres et vint balayer ma furie.
- Oh, my God ! murmura-t-elle dans ma bouche.
Je n'en crus pas mes yeux quand elle s'agenouilla à mes pieds sur le sable mouillé en faisant glisser ses paumes sur ma poitrine.
Je vacillais quand elle remonta son front sur ma braguette, puis son nez et sa bouche. Je pivotais pour m'appuyer à mon tour sur la roche, et Bridget suivit le mouvement.
Ses doigts s'activèrent. Ma ceinture céda la première, puis les boutons de ma braguette et enfin, mes oripeaux tombèrent sur mes chevilles et cette chose douloureuse que je ne reconnaissais même plus comme bien se dressa dans le vent, bleutée sous la Lune réapparue.
- My God ! dit-elle encore, un peu plus bas. Il est vrai que Bridget m'avait tant excité que mon Arthurine était dans une forme éblouissante. Elle l'empoigna à pleine main.
Je hurlais comme un loup le nez dressé vers la Lune quand Bridget commença à prendre langue avec ma complice d'en bas, lui expliquant des choses que je ne connaissais même pas, mais qu'Arthurine comprit très bien, manifestant son contentement en se raidissant plus encore.
Les mains de Bridget avaient empoigné mes hanches. Il fit très sombre et je n'y vit plus rien, puis un bref coup de projecteur de la lune me montra les lèvres roses s'attaquer au champignon quasiment atomique qui terminait mon bâton de berger.
Elle descendit lentement, très lentement, puis remonta. Tudieu cette pipe ! Ma première depuis longtemps. Pour la toute première, j'étais très jeune, et je n'aurais pas cru non plus que la supposée petite innocente que j'avais draguée et amenée sur un banc du jardin de ses parents un soir de surprise-partie se soit abattue sur mes genoux et mise à me pomper sans avertissement. Cela avait été bien frustre et ma surprise avait été telle que je n'avais pas tenu bien longtemps. Mais ce soir, j'étais tombé sur une experte. Elle connaissait d'instinct tous mes points sensibles et paraissait prendre un grand plaisir à m'en donner. c'était à la fois onctueux et ferme, râpeux et glissant, allant du plus superficiel au plus profond, tantôt brûlant et tantôt très frais quand Bridget reprenait son souffle dans le vent avant de m'aspirer encore. Je posais mes mains sur son crâne agité afin de mieux jouir de ses mouvements.
Je n'allais tenir bien longtemps à ce train. Je m'étonnais de ne pas avoir cédé encore à l'appel de cette succion qui me remontait jusqu'à la gorge. Ma traversière se raidit éperdument et je m'entendis glapir, mais le ciel me sauva. j'entendis passer une forte rafale au-dessus de l'enceinte de rocs, et le ciel nous tomba sur la tête au moment précis où je m'étais résigné à ne plus résister et jouir au fond de la petite bouche bien humide qui continuait à me pompignoller.
Des traits de pluie continue nous trempèrent presque instantanément, et Bridget se releva d'un coup, laissant ma pauvre camarade palpiter désespérément.
- Vite, viens !
Je remontais mon slip et mon pantalon comme je le pus, et sans même boucler ma ceinture, et suivis Bridget en courant. Nous nous retrouvâmes sur la plage noyée de vapeur d'eau. La pluie était horizontale et le vent me la projetait si fortement au visage que j'avais l'impression d'être passé à la toile émeri.
Elle prit un petit sentier entre deux dunes, et je vis une vague forme, qui se précisa, un petit bâtiment en parpaings bruts couvert de tôle ondulée rouillée. Bridget y courut, et je la rejoignis à l'intérieur.
Le vacarme était tel sur le toit, où ce qu'il en restait, que je ne pus lui dire un mot, mais je l'entendis quand même rire en secouant ses cheveux trempés. Je ne voyais que vaguement son visage, mais il me parut encore plus beau ainsi marqué par l'eau.
La pluie se calma, et le bruit de la pluie fut remplacé par celui des multiples cascades que laissaient passer les trous du toit. Bridget rit encore et m'embrassa avec tant de fougue que j'en lâchais mon pantalon. Elle repartit à l'assaut de mon slip et ne tarda pas à me branler avec efficience en me serrant dans sa main refermée en bec de canard.
j'avais largement débandé dans l'aventure, mais ma copine d'entresol ne tarda pas à reprendre vigueur sous l'insistance de mon Irlandaise. Le baiser de Bridget se fit de plus en plus passionné. Elle quitta mes lèvres et me murmura à l'oreille un sauvage : « Fuck me ».
Je voulais bien, moi ! Je regardais autour de nous. Le sol était couvert de graviers, impossible de s'allonger là-dessus, il allait falloir continuer encore à la verticale, et ça, je ne l'avais encore jamais fait. Mais qu'importe, on apprend à tout âge.
- Viens ! j'ai trop envie ! gémit-elle encore en pressant ma rudesse contre une de ses hanches.
À mon tour de jouer ! Sa ceinture ne me résista pas longtemps, pas plus que le reste. j'aurais tant aimé la voir nue, mais je me contenterai de ce que j'avais, un doux territoire frisé, une fente où mon index vint s'insérer avant de pénétrer dans un monde liquide. Bridget me griffa la nuque. Je lui rendis la monnaie de sa pièce. Les graviers piquèrent mes genoux, mais je ne ressentis pas la douleur quand mon nez se perdit dans de fines boucles. Malgré les rafales, j'entendis Bridget gémir et prononcer des mots que je ne compris quand la pointe de ma langue trouva ce qu'elle cherchait, une crête durcie et fort longue que j'aspirais de bon c'ur.
Elle avança le bassin pour mieux s'ouvrir, et sa source secrète ruissela sur mon menton quand elle attira mon front violemment contre son mont de Vénus avec un autre « My God ! » qui résumait décidément toutes ses émotions. j'aimais la saveur qui m'emplissait la bouche, elle avait le goût de l'amour sauvage, le parfum de la pénétration qui m'attendait.
Et d'ailleurs'
- Come now, oh come.
Je me redressai. Les chevilles liées par son pantalon abaissé, Bridget n'avait pas beaucoup de marge de man'uvre, mais elle empoigna mon Arthurine avec sa fermeté désormais habituelle, se redressa un peu, écarta les cuisses et s'empala d'un seul coup. Elle était aussi étroite que profonde, plus que chaude et lisse, et son sexe était hérissé de douces aspérités que je ne tardais à balayer avec passion, à si grands coups de hanches que les fesses de la pauvrette frottaient contre le mur rugueux. Je n'en avais cure, et elle non plus d'ailleurs, si j'en jugeai par ses vocalises :
- Yes, yeeees, fuck me hard !
Nous étions réellement faits l'un pour l'autre. On aurait dit que mon sexe avait été moulé dans le sien, ou le sien autour du mien. La congruence était plus que parfaite, et nous nous possédions réciproquement sur toute notre longueur. Je la soulevai en la prenant sous les fesses, elle n'était pas bien lourde, et je la laissai retomber de tout son poids.
La pluie s'abattit soudain avec encore plus de force, et les cris de Bridget montèrent à l'unisson. Dans un dernier effort, elle croisa ses mains sur ma nuque, releva ses jambes de sauterelles et croisa ses chevilles derrière mon dos. Elle était maintenant tout entière à moi, et je la fis balancer comme une cloche de Pâques, la tenant fermement sous les cuisses. Mon champignon gonflé parcourait l'antre roucoulant de tous les plaisirs.
Encore un coup, encore un autre? Un ultime, un dernier, et mon sperme jaillit aussi fort que la pluie au plus creux de Bridget dont le cri me vrilla l'oreille. j'aurais tout donné pour rouler sur le sol avec elle et terminer mes épanchements entre ses jambes levées au ciel, mon nez plongé entre ses seins mais je me contentais de ce que j'avais, qui était déjà superbe, ce sexe qui se faisait encore plus étroit à chacun de mes ultimes coups, jusqu'aux dernières gouttes.
Bridget reposa ses pieds sur le gravier, se retenant à ma nuque et laissa mourir en elle ma camarade comblée en me donnant un long baiser.
Je ne traduirai pas ce qu'elle me dit ensuite à l'oreille, en anglais, avec son doux accent du Donegal. j'ai ma pudeur. Je lui répondis de même, en français, avec toute ma sincérité. Mais nos propos étaient identiquement tendres.
Il m'aurait été impossible de quitter Bridget maintenant, ma chair assouvie, de lui faire un bisou mouillé, de la saluer d'un geste de la main : « Merci pour tout ! », et je savais qu'il en était de même pour elle. Nous nous voulions l'un à l'autre bien plus totalement que par cette étreinte sous la tempête de vent d'ouest. Faire l'amour jusqu'à l'aube et au-delà, l'un pour l'autre, l'un dans l'autre à l'infini.
Je me dis que le patron de mon B&B avait dû enfin rejoindre sa couette, et que Bridget serait parfaite sous la mienne, nue enfin, et si attentive à nos mutuels plaisirs.
- On va chez moi ? lui-dis je.
- Chez ce bon vieux Seamus ?
- Décidément, tu sais tout.
- Tout se sait à Ballynabola, Frenchy.
- Tu me l'as déjà dit ! Allez, viens.
Je lui pris la main et nous sortîmes sur la plage. Le vent avait éparpillé les nuages. Le ciel était du même bleu noir que celui des yeux de Bridget quand l'orgasme l'avait emporté. La marée était haute, les rouleaux s'écroulaient. Je te prendrai avec la même force tout à l'heure, je serai la vague de tous tes océans, la roche où jaillira ta cascade. Ta chair sera la mienne et nous n'aurons qu'un seul corps.
- Allez, viens.
- Je te suis, Luc.
(À suivre)