Celluloïd Bretonne (suite)

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Proposée le 15/05/2007 par annedarobace

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Celluloïd bretonne

2) Le paradoxe de la putain


Délaissant donc, le père Lapin pour la mère la pine (désolée, c'était obligé), nous remontâmes le sentier pentu, jusqu'au bord du chemin. Là nous nous séparâmes... provisoirement. Comme pour des élections, il prit à gauche, je pris à droite vers une intersection que je devinais au loin. Quelques marches en bois marquaient le début de la bifurcation qu'il m'avait indiquée. Le chemin montait durement ! Il avait "oublié" de me le signaler ! J'arrivais essoufflée, au bord de la route, à deux voies, bi-route donc, départementale, je présume. Ouf !

J'attendis là. Seule. La route était déserte. Les bois foncés de part et d'autre de la chaussée, se confondaient par endroit au goudron surchauffé dans ces mirages de chaleur. Le soleil tapait dur. Malgré ce que l'on dit de la région ! Le soleil tapait dur et moi je tapinais. Du moins j'essayais.
Je m'entraînais dans ma tête à imiter la pute qui attend le client comme je me représentais un tableau, mais en réalité je n'étais pas vraiment rassurée. Que dire ? que faire ?, comment ?... çà c'est déjà plus facile, et puis "on verra bien "...
A me regarder je rigolais intérieurement: un jean et un chemisier banal, je n'étais pas habillée pour le rôle, jusqu'à mes espadrilles à lacets qui "trahissaient" ma condition.
J'entrepris de mieux coller à mon personnage: J'enlevais subrepticement mon soutien-gorge et le fourrais comme je pouvais dans une poche de mon jean. Ce n'étais pas vraiment discret, mais "mon client" n'en aurait cure... toujours satisfaire le client... me revenait comme un écho du boulot... Je déboutonnais outrageusement mon chemisier pour laisser ma poitrine au vu et au su du passant... qui ne passait toujours pas...
Mes petits seins se gonflaient au contact de l'air et ne demandaient qu'à sortir pour "vivre" hors de l'étoffe. Je me recoiffais vite fait, quelques mèches faussement négligées sur une épaule. Toujours seule. Pas un bruit, sinon le ZZZzzzz de mouches affreuses dans la chaleur de l'été, pas même de coucou de cette forêt bretonne. Le soleil tapait de plus en plus dur et Walter n'arrivait toujours pas.

Du bruit enfin ! D'abord comme un ronronnement venu de nulle part puis le son régulier d'un moteur; Je respirais un grand coup et je me mis en évidence sur le bas coté. Je n'avais même pas de sac à main. Sans baise-en-ville cela ne faisait pas pro et je ne savais pas comment marcher. Je dandinais du cul en forçant le geste au maximum, même mes tout petits tétons se baladaient de droite et de gauche.
Je jouais franchement la pétasse alors que la voiture était encore bien trop loin pour me voir. Et à vrai dire, moi aussi j'étais encore trop loin pour voir que ce n'était pas Walter ! En un réflexe Pavlovien, je jouais la pute au son d'une bagnole !
La nature humaine est extraordinaire !
Le doute m'assaillit. Je n'ai pas le sens de l'orientation mais j'attendais Walter de l'autre coté. J'arrêtais mon tapin et me figeais. Ma posture était grotesque, la brise s'engouffrait dans mon décolleté alors que je bombais le torse en une maintenance exagérée, une main sur la hanche, je ne jouais plus mon rôle de pute, j'étais une pute !
Je ne réfléchissais plus, mon trouble était trop grand. Le doute ne m'importait plus, çà doit être Walter qui aura fait un détour... peut-être... peut-être pas... j'ai du mal à me raisonner... je suis à la fois si excitée et si angoissée... que vais je faire si ce n'est pas Walter ? ... je n'eus pas le temps de me poser la question...
La voiture ralentissait maintenant et ce n'était pas la mienne !
Un vieux grigou stoppa son véhicule à ma hauteur. Il descendit la vitre. Je tremblais de tout mon corps et je refermais par réaction le col de mon chemisier. Il me toisa comme si j'étais une pute. Je n'osais rien dire, c'était un peu vrai. Je me sentais ridicule et belle à la fois. Le paradoxe de la putain en quelque sorte. J'avais à offrir et je m'y préparais. A ses yeux, il me voulait, le salaud... il mâchouillait sa clope maïs... une seconde qui me parut l'éternité... et "l'éternité, c'est long, surtout vers la fin"(cit.)...Nos regards se croisèrent, mais ce n'était pas les mêmes. Pour lui c'était un regard d'envie, pour moi c'était un regard de crainte, j'étais à vendre et il en bavait, et moi aussi j'en bavais, pas pour les mêmes raisons, pas pour les mêmes regards, pour lui c'était le regard d'une pute de l'autre coté d'la route, pour moi c'était le dégoût qui ressortait de son âme, je n'étais pas à plaindre mais j'en bavais, je n'étais pas à vendre non plus, en tous cas pas à lui, mais il ne le savait pas, un regard de déroute et moi et moi émoi...

-"tu veux monter, ma belle ?" lança t'il d'un air pétillant.

Le silence en guise de défense, je restais muette et... terrorisée...

Sauvée ! J'apercevais la R5 qui surgissait au loin ! Mon Walter ! Tel un chevalier sans peur (mais avec des reproches que je lui ferai plus tard...) venait me délivrer de ce vicieux péquenaud !
Voyant Walter foncer vers nous, il me jeta un "va te faire mettre salope" du meilleur effet et partit dans une accélération digne d'une formule1 tant il est vrai que son "moteur" avait dû chauffer !
Quel soulagement quand Walter se gara à mes cotés !

- " tu arrives à temps, j'ai cru que j'allais y passer ! " lui dis-je

Il éclata de rire, en une réponse atterrante.

- " bah t'aurais aimé quand même... la queue d'un inconnu... çà t'aurait pas excitée ?"

Je ne sais toujours pas si il était sérieux ou si il me provoquait... mais je ne pus répondre...
Et notre Walter de ne pas perdre le nord ! Vu qu'on était dans l'ouest...

- " attends là, c'était pas tout à fait ce que j'avais imaginer, on se la refait..."

De fait, il reculait d'une cinquantaine de mètres. Cet épisode ne l'avait manifestement pas perturbé, mais moi j'avais eu peur. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, j'oubliais un instant les cinq dernières minutes. Bon Dieu mais c'est bien sûr ! Tirer un trait sur tout çà et repartir de l'avant ! Telle était la seule solution.
Puisqu'on la refaisait je jouais jusqu'au bout.
J'en profitais pour me remettre un peu. J'entrouvris de nouveau mon chemisier, ce n'était plus un décolleté, je n'avais pas résisté à faire sauter le dernier bouton ! Chaque pan de tissu se baladait au gré du vent. Dans ma posture excessive j'avais l'air pire qu'une pute !
Walter allait se régaler ! Quelle reprise !

La voiture s'avançait de nouveau vers moi à faible vitesse, toutes vitres descendues. Un Walter souriant apparu dans le reflet du pare-brise. Arrivé à ma hauteur, il se pencha. Je m'avançais.

-"tu prends combien ?"

Je fus un peu prise de cours sur le moment car aussi étonnant que cela peut paraître je n'avais pas pensé au tarif ! Çà doit être un truc de mec... de plus je n'étais pas vraiment au fait des prix pratiqués par "mes collègues".

-"euh...50 euh... la pipe, 200 l'amour" bredouillais-je

Les tarifs avaient l'air de convenir à mon "client", il tendit le bras pour m'ouvrir la porte.

- "va pour 200 balles, monte !"

Obéissante... je montais.
A peine étais je assise dans la voiture qu'il démarra. Il roulait à vitesse modérée jusqu'à une allée forestière. Encore une centaine de mètres et il s'arrêta, chemin bloqué par une barrière.
Il coupa le moteur. Plus de bruit, rien que quelques ZZZzzz de ces insectes, les mêmes que tout à l'heure, des arbres, quelques buissons éparses, une clairière, quelques rais de lumière de ce soleil d'été, et moi et moi émoi ...
Même si c'était Walter, mon cœur commençait à battre rapidement. Je n'étais pas vraiment rassurée, là, dans cette bagnole, au milieu de nulle part, et surtout je me sentais empruntée dans ce rôle que j'avais accepté librement peut-être, par compassion un peu, par défi sûrement...
Je me rendais compte qu'être une pute n'est pas une sinécure !
Walter ne disait mot. Il n'en pensait pas moins. Il attendait.
Que dire ? Que faire ! C'était à moi de jouer !

Ne sachant pas vraiment quelle technique emploie mes consœurs,... et vu nos positions respectives... j'entrepris de me lancer dans une fellation de mon meilleur cru.
Je me penchais vers le siège conducteur et déboutonnais le jean "du monsieur" tandis qu'il m'aidait en ouvrant sa chemise. Une tache mouillée sur son slip trahissait son état, à moins que ce ne soit les traces d'une éjaculation que je n'avais su déceler à la cabane du père Lapin... non "trop fraîche" pour qu'il en soit ainsi... bref, je tirais sur sa culotte pour "découvrir" le gland et une partie de la bestiole...
Comment font-elles ? Je n'avais pas de place pour "m'exprimer " ! j'étais pliée en deux sur le coté, la tète coincée par le volant d'un coté, engoncée dans le ventre de Walter de l'autre, les genoux sur le levier de vitesse et les mains... dans les vides... poches...
De plus je n'avais pas réussi à avoir la queue dans son entier, on voyait bien que c'était la première fois que je pratiquais en voiture !
Walter ne disait rien et il se laissait faire. Il regardait comment je m'y prenais sans doute avec son petit air amusé. Il se mit plus à l'aise quand même !
Il recula son siège au maximum en même temps qu'il tirait sur son ensemble pantalon-slip.
"Je poussais un ouf de soulagement". C'était déjà nettement plus facile, j'aurais dû, en pro, y penser dès le début. Là, maintenant, j'avais à portée de langue son sexe tout entier. Non pas qu'il fut énorme mais si près et gonflé de désir, il me paraissait plus gros que d'habitude.
Mais l'habitude nous joue des tours n'est ce pas ?
Plus à mon avantage, je commençais par le branler doucement, ma tête sur ses cuisses, me régalant du spectacle de cet énergumène on ne peut plus commun, m'enivrant de ce corps que je connaissais tant, comme si ce moment était une découverte, une nouvelle vision de mon Walter.
Son obelix se dressait juste devant mes yeux, presque fier et majestueux, en pleine gloire, et dire que bientôt il allait me donner le fruit de ma bataille... sa potion magique...
Sa verge était alternativement pale et rosée au rythme de ma branlette, et les veines qui se dessinaient se gorgeaient de mes envies. N'y tenant plus, j'entrouvris mes lèvres pour une petite gâterie. Sauf qu'en l'occurrence, la gâtée, c'était moi ! Je le suçais bien, en prenant soin à chaque va et vient d'y aller tendrement, doucement et bien profond, le plus profond possible - je sais qu'il aime çà -, la bouche bien enveloppante pour ne rien laisser perdre, comme on dirait "étanche" en langage... de plombier...
Parfois, pour reprendre mon souffle, je donnais ces petits coups de langue qui font toute la différence :
Une pipe est avant tout une caresse languée, n'est-il pas ?
"On voyait" bien qu'à chaque lichette baveuse une perle ourlait au sommet du bonhomme, et cela m'encourageait davantage à m'appliquer encore et encore. Je sentais bien aussi ses couilles à ma merci, prises dans le creux de mes caresses, malaxées, soupesées, empressées, par le feu de ma main ( celle qui n'était pas coincée dans le vide poche ), bientôt, ces couilles là, seraient animées de soubresauts et tourneraient ...vinaigre... divin...
Pourtant Walter ne réagissait pas. Pas de respiration haletante, pas de souffle contenu, juste le silence de ma succion, pas de mots inavouables, même pas cette retenue du mâle devant les signes inavoués quand le plaisir s'approche. Non rien ! Comme si son corps s'était divisé, coupé en deux dans le sens de la hauteur (quoique Walter soit déjà petit), séparé de corps et d'esprit mais unique ! L'ubiquité dans sa largeur ! Juste un mot signifiant : marmoréen !
Je le pipais et lui ne pipait mot...
Dans un dernier effort, j'essayais de tourner la tète vers lui pour qu'il voie que j'aimais çà et qu'il sache que je me préparais à recevoir sa semence, lorsque Walter m'interrompit.

-"il faudrait peut-être passer aux choses sérieuses maintenant !"

A ce moment, je me rendis compte qu'il ne m'avait pas payé ! Vraiment, sur le marché, je me serais fait laminer par le premier travelo venu ! Cependant, en un tour de main inespéré, je retournais la situation à mon avantage:

-"Je te signale que je n'ai pas eu mon pognon !"

Un..."oh la salope ! , elle en veut !"...s'échappa de sa bouche...

-"Eh, tu m'auras pas comme çà, qu'est ce que tu crois !"répliquais-je.

-"excuse moi, j'avais complètement oublié..."

Et tous deux de se mettre à rire. Car enfin, comment qualifier la situation, sinon de burlesque tant nous étions empotés ! Dans une bagnole au fin fond d' la Bretagne, une jeune fille des plus convenable au demeurant jouait la putain magnanime tandis que son mari habituellement maître de lui se retrouvait comme un puceau timide et distrait... cela ne nous ressemblait pas.
Il se retourna pour prendre sa sacoche, fouillait un instant, inquiet, puis sortit le billet de 200 FF avec soulagement.

-"tiens ma cocotte, pour ce prix là t'as intérêt à faire çà bien..." menaçait-il en plaisantant

-"OK, tu en auras pour ton fric, "mon coco", mais j'espère que j'aurai droit à une rallonge... t'as eu une pipe en entrée quand même..."

-"Mouais... mais j'ai rien demandé... en tous cas même la bouche pleine tu parles beaucoup trop... occupe toi plutôt du dessert, allez hop ! Au boulot !" me lançait-il en me tendant le billet du bout des doigts.

Je pris le billet et le fourrai ...dans ma poche ...vu qu'entre mes seins... la tradition ne tenait pas ...
C'est dans cette ambiance badine que l'on attaqua donc " les choses sérieuses " chères à Walter...
Je baissais au maxi le siège passager pour m'apercevoir qu'il ne descendait pas jusqu'à l'horizontal.
Je regardais Walter perplexe. Putain de Renault ! Mais pas Renault de putain !
Rapidement mis devant l'évidence, nous décidâmes de passer sur la banquette arrière, non sans mal dans cette deux portes. Vous parlez d'un tableau ! Moi, souple comme un lave-linge (euh... pas facile çà....), presque torse nu, à quatre pattes sur le siége pour accéder à l'arrière; Et mon Walter, fin comme un lampadaire (c'est déjà mieux...), m'enjambant, à moitié désapé, se laissant tomber lourdement pour atterrir, grimaçant, le dos contre mes genoux... finalement après tout ce chambardement, nous nous retrouvâmes assis simplement côte à côte... du comique vous dis-je !

C'était pas tout d' le dire il fallait maintenant que je le... fasse... aussi je me lançais de suite dans l'action !
J'enlevais mes chaussures sans les délasser, retirais mon pantalon en une seconde et je me retrouvais à poil, vêtue si l'on peut dire que de mon chemisier ouvert à qui mieux mieux !
Walter n'était pas en reste: il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps non plus pour s'extirper de son Jean. Premier essai. Je "m'installais" à califourchon. Là encore, je vis tout de suite le problème de position impossible à tenir. Décidément nous n'étions pas doués pour la "conduite en automobile" !
Que cela ne tienne, je pris l'une de mes postures favorites: je m'assis directement sur la queue de Walter, le dos contre son corps. Ainsi tenue, je pouvais à mon gré m'empaler à mon rythme ! De surcroît, les mains de mon homme se baladaient à l'envie, de mes seins trop timides à mon clito tout humide, de mes fesses vulnérables à mes lèvres honorées. Évidemment les mouvements n'étaient pas d'une grande amplitude mais toutefois suffisants pour que l'on en profite ! Je n'ai touché le plafond de la voiture q'une seule fois ...mais il est vrai que Walter s'était avachi sur la banquette ...et que nous sommes petits !
Comme quoi, l'espace dans les Renault de putain... quand même...

Je ne sais pas comment se passe ...une passe... mais je m'attendais à ce que Walter s'égare de son langage châtié, qu'il m'assène de ces expressions triviales qui servent à exciter autant que d'exutoire :

-"Ah quelle pute tu fais ! Tu vois t'es vraiment une grosse salope ! T'aime la queue toi, ça's voit... allez baise... ma puuuuute... ah... "

Ou encore

-"hum, je ne savais pas que t'étais aussi salope que çà, ça te vas bien ce rôle de pute parce que t'en es vraiment une ! Ah la vache ! T'aimes çà en plus, hein ma chienne ?"

Tout cela m'eût paru normal de la part d'un homme qui assouvit un fantasme, tant de patience pour quelques instants de rêves, d'amour ou de rancœur... ces quelques mots ne m'auraient pas choqués, voire, ils m'auraient révélés plus salope encore et encore !
Et pourtant, il ne dit rien, rien que quelques onomatopées et puis un "hum, c'est bon..."qui semblait lui échapper malgré sa retenue.
Il appréciait, c'était déjà çà !
Walter, tout calculateur qu'il soit, n'avait pas prévu cet épisode, j'en suis persuadée. La preuve, cette maladresse et cette expectative malgré ce fantasme mille fois revu et corrigé.
Un Walter surpris, c'est une Anne étonnée !

Je le sentais bien en moi et j'essayais de le garder. Je m'embrochais gentiment et en rythme. De temps en temps il sortait pour mieux me revenir, comme pour revivre de nouveau le plaisir de la pénétration précédente. Il me donnait des coups de butoir qui en disaient "long" sur son état !...le mien... je ne vous en parlerai pas ... une vrai fontaine...
Si, "dans la forêt lointaine on entends le coucou", son coucou à lui me chantait un opéra !
Pas de paroles, des actes ! Peu importait l'unité de lieu, peu importait l'unité de temps, l'harmonie il s'en foutait en cet instant, acte un, acte deux, étaient rayés du texte, il passait in directo à l'acte final !
Je sentis la semence mouiller l'intérieur de mes cuisses, il avait éjaculé en un râle inhumain, comme un Pavarotti éraillé. Son opéra se terminait en couilles ...et ma foi, c'est ce qu'il voulait ...
Essoufflée, je m'abandonnais dans cette position audacieuse pour le moins, en tous cas inhabituellement indécente pour nous. Son sexe, même ratatiné, était encore en moi. Je lui caressai les bourses pour m'amuser. Il sursauta. Je sais : il n'aime pas. Avant, oui ; pendant oh que aussi ; mais après... il me chamaille que ça chatouille...
Nous restâmes un temps interminable comme ça ! Aucun de nous deux n'osait, ni bouger, ni parler. Chacun se délectait de l'instant présent, chaque seconde de plaisir gagnée sur le dehors, tous ces cris intérieurs échappés en silence, le Cul, un remède contre la plénitude, le Sexe en terme de plénitude, jouir de la vie, c'était cela...

Mais toutes les bonnes choses ont une fin... Et celle là n'échappait pas à la règle... hélas !
Le sperme avait coulé le long de mes jambes et taché la banquette, encore le genre de truc impossible à enlever.
Là, commençaient les désagréments habituels de l'affaire...
Nous nous rhabillâmes tant bien que mal, là une culotte introuvable, là une chaussure rétive ; cet ultime tableau ne manquait pas de piquant non plus.

A peine avions nous terminé cette dernière séance, que du bruit provenait des buissons. Un couple en sortit, leurs yeux énamourés et leurs joues rouges de confusion nous firent craindre le pire.
Ils passèrent en croisant nos regards. Je répondis d'un petit rire confus tandis que Walter, gêné un peu mais fier beaucoup, lançait d'un air niais ses grimaces indulgentes.
Ils nous voyaient, là, tous deux à l'arrière du véhicule... sans chauffeur... incongru quelque peu.
Ils nous voyaient là, mais qu'avaient-ils vu auparavant ? Étaient-ils présents depuis le début ou sortaient-ils tout simplement du bois comme des promeneurs du dimanche ?
Tant de questions en un instant si court...
Les yeux du gars s'étaient posés sur moi. De beaux yeux clairs, brillants et insistants. Je soutenais un instant son regard puis je baissais les yeux, non pas que je me sentis fautive, mais plutôt par timidité.
Il était beau et il le savait. Il hantera encore mes rêves pendant longtemps...
Sa gonzesse aussi avait l'air jolie quoiqu'un peu fausse dans ce maintien de bonne élève. Petite mais fine, un peu pulpeuse et aguichante, une robe d'été bien courte pour elle, Walter devait déjà penser à quelques vils desseins. Cela sentait la brune décolorée, la Marilyn de pacotille, la blondasse tout terrain, mais que cette nana devait être dangereuse ! Une fille à l'air sauvage et rebelle, sage comme une image quand il le faut, brute et directe en vérité, Le genre de copine à ne pas présenter à ton mec !
Mais ils passèrent, furtifs, sourires, un dernier regard, un dernier regret peut-être, une image et puis...

Il me semble que ce moment a révélé en moi ces refoulements qui me pesaient. J'y ai bien réfléchi depuis et je crois que le plaisir de m'exhiber a commencé ce jour là. Le déclic quand vint le clap.
Dieu que j'ai pu fantasmer avec ces deux là ! Combien de fois ai-je pu me refaire le film dans la R5 ! Seule, à 2, 3, 4 et même avec le paysan au clope maïs ! Tous ces scénarii possibles et imaginés !
Émoi, émoi, et moi, mais combien de fois !
Sans doute trop parfois lorsque j'atteignais des plaisirs inavouables, quelquefois pas assez quand mes caresses nocturnes ne me suffisaient plus, à la limite de mon jardin secret...

Peut-être un jour ou plutôt une nuit, irais-je vous dire ces choses... que l'on ne voit que dans les films... mes films... en celluloïd... bretonne...

La Bretagne, je la visiterai une autre fois, en supermarché, une cassette VHS en promotion et l'affaire sera bonne, je siroterai un verre de cidre en même temps pour me donner le goût, je m'enivrerai de ce varech et de ces hortensias qui me seront offerts par écran interposé, j'ancrerai en moi le raccourci, la lande en réduction, le 0% coton 100%acrylique, l'iode artificielle et les bateaux lointains pixélisés, la carte 1/20 000 Michelin juste à coté, le flux sans le reflux, sans odeur et sans bruit, bref, l'aseptisé, et puis... quand le magnétoscope clignotera me signifiant la fin de l'aventure, je resterai assise au fond du canapé, immobile, je me s'rai endormie... là bas ...dans la cabane du père Lapin...

ANNE

Pour ceux qui veulent me contacter : anne-walter@wanadoo.fr