L'anniversaire de Tim - Chap 3

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Proposée le 16/03/2010 par Lepage

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3

Dans la salle commune du petit mas, Dom étira les bras et réprima un bâillement. l'antique pendule accrochée au mur marquait près de vingt-trois heures.

- Bon, mes amis, je vais me faire dormir les yeux, moi. Restez si vous voulez, et servez-vous si vous avez encore faim ou soif.
- Oh non, merci ! dit mon père, nous y allons nous aussi, bonne nuit.
- Moi aussi, dit Marie, je n'en peux plus.

Oh la menteuse ! Elle me faisait face, radieuse, et pas fatiguée pour un sou. Elle me parut plus belle que jamais. Son regard croisa brièvement le mien. j'y vis comme une promesse, mais sans doute prenais-je mes désirs pour la réalité. Enfin, nous verrons bien. Et voilà, je bandais encore ! Heureusement sans grande envergure, car mon pantalon de toile n'avait pas les vertus de dissimulation de mon bon vieux jean.

j'embrassai mon père et ma mère puis Dom et à leur attitude, j'eus la certitude qu'ils n'avaient pas remarqué la folle séquence tout à l'heure sous la table.

Après d'autres échanges de « bonne nuit, dormez bien ! », quelques plaisanteries de plus, Dom et mes parents montèrent l'escalier grinçant vers leur chambre. Je me retrouvais seul avec Marie. Nous y étions. Je n'osais pas la regarder. Elle m'intimidait.

Elle se pencha vers moi. Son visage se fit très proche.

Elle souffla :
- Je te fais peur ?
- Non, mais'
- Tu es timide ?
- Voilà.
- Et comme ça, tu le serais moins ?

Elle s'inclina un peu plus, plaqua ses deux mains sur mes joues et attira mon visage vers le sien. Je fermais les yeux. Un colibri se posa sur mes lèvres et les franchit puis vint jouer avec ma langue. Je mis un moment à réagir. c'était si loin des pelles baveuses de mes ex-copines.

Mon inexpérience me terrassa encore. Savais-je même embrasser ? Je devais la décevoir, c'était certain. j'étais en train de gâcher ma nuit avec Marie avant même de l'avoir commencée. Mais le colibri se fit papillon, et ma langue parvint à suivre le rythme. Ses lèvres étaient fermes et douces. j'aurais aimé la serrer contre moi, surtout contre mon Impériale, qui avait repris du service, mais Marie était trop grande pour moi, et je n'osais même pas toucher son corps incliné vers le mien, ses seins si proches. Et si elle faisait comme Annie, si elle s'offusquait et me lâchait dans un ricanement : « Tu rêves, ou quoi ? ».

La pointe de la langue de Marie parcourut doucement mes lèvres, puis elle m'embrassa sur le front.

- On y va, Jonathan ?

Ah oui, le goéland !

Elle ajouta :
- « Ca marche toujours lorsqu'on sait ce qu'on fait. »
- Comment ?
- c'est dans le livre.
- Ah oui.

Je n'avais rien compris. Je ne savais même pas ce que je faisais et ce que j'allais faire, alors, comment cela pourrait-il marcher ?

l'outremer de ses yeux plongés dans les miens s'assombrit.

- La nuit est jeune. Allons-y, Petit Prince.

Jonathan, et maintenant Petit Prince ? Je m'appelle Tim, allait-elle me parler de philosophie toute la nuit ?

Nous sortîmes sur la terrasse. La Lune était encore haute dans le ciel et il était inutile d'allumer les lumières. Le chemin qui menait à la caravane se dessinait nettement, ainsi que celui qui allait à la grotte. Dans une sorte d'hallucinations, je me vis faire furieusement l'amour à Marie sur le sable, ses cris multipliés par les échos que renvoyaient les parois de la cavité.

Marie me prit la main sans un mot. Je suivis sa marche lente. j'avais le sentiment d'être un tout petit garçon entraîné par une prêtresse vers un temple où j'allais être sacrifié. La crainte m'envahit, une fois encore.

Les doigts de Marie qui avaient si bien joué sur ma bite pressaient maintenant tendrement les miens, mais ma Vertigineuse demeurait assoupie. Sans doute ne dormait-elle que d'un oeil. Méfiante, elle attendait la suite.

Marie était une longue forme blanche à côté de moi. Je sentais sa chaleur. l'épice de son parfum s'était faite plus piquante. Qu'était-ce, bon sang ! j'en emplis mes narines et le désir revint.

- Nous y voila, dit-elle.

Elle lâcha ma main et monta les trois marches qui menaient à la porte de la caravane. La vue des ses mollets bleutés dans le clair de Lune et de ses formes élancée m'émut fortement, mais, perchée sur les marches, elle était encore plus grande, et mes craintes se ravivèrent.

Qu'allais-je faire si elle reprenait ma main, m'attirait sur un lit, si nous commencions à faire l'amour ? Oserais-je même me montrer nu ? j'eus l'impression que l'on m'avait propulsé au volant d'une Ferrari alors que je n'avais même pas le permis de conduire.

Marie ouvrit la porte et se retourna :

- Allez, viens, pourquoi restes-tu planté là ?

Je secouais la tête pour chasser mes angoisses et la suivis dans le salon de la caravane, meublé d'une longue banquette adossée au mur et munie de profonds coussins. Sur le mur d'en face trônait un placard en merisier où Dom entreposait de multiples bouteilles, et où siégeait un téléviseur grand écran. Entre la banquette et le placard était placée une longue table basse propice aux repas sur le pouce et aux apéritifs. Le sol était recouvert d'une moquette bleue parsemée de dessins d'abeilles. La pièce était éclairée d'une lampe à crémaillère qui répandait une lumière douce. l'odeur de cire et d'encaustique qui régnait dans les lieux ne résista pas longtemps au parfum du corps de Marie et ma Sourcilleuse eut un frémissement annonciateur de son épanouissement proche, ce qui ranima mes craintes.

- Tu as sommeil peut-être ? dit Marie, d'un ton si maternel qu'il m'agaça.
- Non, pas encore !

Je m'en voulus immédiatement de mon ton de défi, mais Marie n'y prêta pas attention.

- Moi non plus' j'ai soif, pas toi ?
- Si, attends.

Je me levais pour rejoindre le réfrigérateur placé dans le large couloir qui menait aux chambres et à la salle de bain. Une gazinière et un évier lui faisaient suite, dans ce qui était pour moi la plus merveilleuse petite cuisine du monde où je m'étais fait tant de copieux petits-déjeuners lors de mes séjours chez Dom.

Marie était assise sur la banquette, respirant profondément, la nuque sur le dossier, bras écartés, yeux fermés, visage vers le plafond, un énigmatique sourire aux lèvres. Dramatiquement belle, elle se relaxait. Sa pose faisait saillir ses seins. Sa robe dessinait son bassin. Le faisait-elle exprès ? En tout cas, ma gorge se dessécha une fois de plus. Une boisson serait bienvenue.

j'ouvris le réfrigérateur. Une bouteille de Champagne y trônait entourée d'un long ruban rouge où était fixée une étiquette. Dom y avait calligraphié : « Buvez-moi ! ». Je m'éclaircis la gorge et me tournait vers Marie en brandissant la bouteille.

- Ça vous dit ?
- Super ! dit-elle en ouvrant les yeux. Elle ajouta : Tu peux me tutoyer, quand-même !

Revenu dans le salon, je posais la bouteille sur la table et ouvris le placard. j'y pris deux belles et hautes flûtes en cristal, les posais à côté de la bouteille et vint m'asseoir à côté de Marie. Elle attendait je ne sais quoi, mais je compris enfin.

- Je ne suis pas très fort pour les ouvrir? lui dis-je, me maudissant de manifester d'emblée mon inexpérience, même en matière de saut de bouchon.

Elle rit. :

- Oh, pas grave !

Elle saisit la bouteille. La sécheresse de ma bouche s'accrut quand je vis la main de Marie se refermer autour du bouchon, l'autre serrant le col.

Je n'osais pas mettre mes doigts dans mes oreilles, mais j'avais une phobie des bruits soudains et violents, dont les pétards et les débouchages de bouteilles de Champagne. Je savais que cela remontrait à ma petite enfance quand, à l'âge d'environ trois ans, un ballon de baudruche hyper gonflé que m'avait offert un marchand de chaussures m'avait explosé contre l'oreille parce que je l'avais frotté contre un mur rugueux en marchant dans la rue, ma main dans celle de ma mère. Je me souviens encore de mon souffle bloqué puis de ma crise de larmes tandis que ma mère essayait de me calmer.

Marie m'épargna pourtant cette épreuve. Avec une poigne dont la force me surprit, elle fit tourner le bouchon sans effort et le laissa monter lentement en le retenant dans son poing. Elle finit d'ouvrir la bouteille, ce qui ne fit qu'un faible « pschitt », puis l'inclina afin que la mousse n'en dégorge pas. Cette fichue bouteille se contrôlait beaucoup mieux que je ne l'avais fait tout à l'heure sous la table.

Ses cheveux voilèrent son profil, ne laissant voir que le bout de son nez, quand elle se pencha pour verser le Champagne dans une flûte, puis dans l'autre. Je savourais le spectacle. Ma Ténébreuse passa à l'était de semi-rigidité. Cela ne se voyait pas trop encore sous mon pantalon à la toile trop fine, mais je croisais les bras sur mon bas-ventre, par précaution. A défaut d'être un homme, je voulais être un gentleman, et ne pas montrer à Marie ma bestialité croissante alors qu'elle servait le Champagne, un moment d'amitié.

- Tiens, me dit-elle en me tendant une flûte, me regardant droit dans les yeux. Et bien entendu nos doigts se frôlèrent. j'eus le sentiment que ma bouche se remplissait du sable du Sahara quand le soleil est au zénith. Nous trinquâmes, nos doigts s'effleurèrent bien entendu encore, cette fois un peu plus longtemps.
Elle me sourit, ses yeux aux prunelles noires dilatées droits dans les miens :

- Hé bien, à nous ! Ce n'est pas très original, mais c'est sincère.
- A nous ! parvins-je à croasser.

j'essayais de boire sans trop de précipitation. Les bulles piquèrent ma langue et une fraîcheur bienvenue m'emplit le palais. Je ne connaissais pas la marque de ce Champagne, mais quel délice ! Je te l'ai dit, mon Cher Paul, Dom avait toutes les bonnes adresses.

En tentant de ne pas finir ma flûte d'un seul coup, je repensais à ces effleurements des doigts de Marie contre les miens. Il y aurait une suite, c'était certain. Je savais maintenant que ce n'était pas une allumeuse, elle ne m'aurait pas branlé à ce point. Encore que? Que sera la suite ?

Elle buvait à petits coups, les yeux fermés, comme en extase, ce qui décupla subitement mon désir, celui de la « baiser ». Je repoussai mentalement ce mot, qui me paraissait trop cru, mais il s'imposait. Le carrousel d'images défila dans ma tête. Elle était nue sous moi, les cuisses en équerre. Je m'agitais. Ses ongles griffaient ma nuque tandis que je goûtais enfin au mystère, ma Perforante déployée. Allais-je savoir cette nuit ce que signifiait « baiser » ? Et je vidais inconsciemment la fin de ma flûte d'un trait.

Marie mit fin à mes rêves :

- Ça t?a plu ?
- Oui, ce Champagne est vraiment très bon, fraîcheur idéale, et j'étais mort de soif.
- Je ne parlais pas de ça?

Alors, elle voulait dire? Ma naïveté me navra une fois de plus, mais le Champagne m'avait délié l'esprit. La scène me parut cependant irréelle. Je me revis éjaculant à tout va sous la table, me masquant le visage d'une main afin de le dissimuler à Dom et mes parents, tandis que Marie continuait à me branler avec dextérité. Ce devait être vrai, pourtant, puisqu'elle en parlait. Si ça m'avait plu ? Comment lui répondre ? Mon silence durait.

- Allo la Lune ?
- Excuse-moi. Oui, ça m'a plus.

Les mots ne me venaient pas. Je repris :

- Terriblement. Mais j'ai eu' peur, tu vois.

Elle roucoula :

- La peur pimente le plaisir, non ?
- Je ne sais pas, Marie.

Son épaule s'appuya contre la mienne :

- Je te montrerai, tu verras.

Elle me montrera quoi ? Et si elle était folle ? Branler un adolescent à plein poignet pendant son dîner d'anniversaire, était-ce raisonnable ?

j'eus un profond soupir.

- Quoi donc, Petit-Prince ?
- Rien Marie, je?

et ne pus terminer ma phrase.

Le colibri revint voler dans ma bouche. Il vacillait sous l'effet des bulles du Champagne dont le goût jaune se répandait sur ma langue. Marie m'embrassait. Et flûte, c'était bien le cas de le dire. Je me centrais sur ce baiser. Quelque chose céda en moi. Cette grande cavale n'aura pas le dernier mot. j'approfondis mon baiser, ma langue se fit aussi folle que la sienne, et j'osais lui saisir le cou quand sa main se posa sur ma cuisse. Je devenais fou peu à peu. Je parcourus une épaule nue, descendis vers les seins d'une main sans doute trop fébrile, entraîné, je dois le dire, par mon Indomptable qui réclamait son dû : la main de Marie, sur elle, tout de suite !

Elle me repoussa avec douceur, rompant le contact, quittant mes lèvres, laissant sa salive s'évaporer sur mon menton.

- Doucement, Jonathan, la nuit commence, savourons-là.
- d'accord, d'accord, excuse-moi.
- Ne t?excuse pas. Je vois bien ton état, mais patience.

Mon état ? Je jetais un coup d'oeil à mon entrejambe. Ma bite avait pris son indépendance. Elle distendait le tissu. Elle était si visible que je croisais à nouveau mes bras sur mon pubis.

Marie eut un rire de gorge.

- Tu sais que tu es particulièrement bien monté pour ton âge ?

Bien monté ? Je ne connaissais pas l'expression, mais son sens éclata dans ma tête.

- Je ne sais pas, non.

Il est vrai que je n'avais aucune référence en termes de dimensions.

- Allez, une de tes copines a bien dû te le dire.
- Mais non, Marie, non.
- Ne me dis pas que je suis la première?

Je marquais encore un long silence, mais il fallait que j'avoue mon état de puceau intégral.

- Non aucune, tu es la première, voilà.
- Mais Tim'

Enfin elle me donnait mon vrai nom.

- ? Tu as un visage d'ange, tes cheveux noirs, tes yeux verts, ton corps de nageur, tes muscles. Aucune de ces petites ne t?a amenée plus loin que moi ?

Je pensais à Annie, à mon érection gigantesque dont elle n'avait pas voulu profiter, mais sans doute était-elle encore pucelle et ne voulait pas que mon arbre pousse dans sa forêt. Étais-je donc si beau ? Ma mère me le disait souvent, mais c'était ma mère.

- Non, aucune ne me l'a fait comme toi.
- Je suis sure que tu mens. Même pas une petite caresse bien placée ?
- Non, Marie, je t?assure.
- Tu sais que j'en rêvais ?



Quoi encore ? Marie, la reine des coqs à l'âne !

- De ?
- De te rencontrer.
- Moi ?
- Toi. Quand ta mère m'a invitée à ton anniversaire, elle m'a montré des photos de toi. c'était il y a un mois, et depuis j'ai rêvé jour et nuit de te voir.

Attends, là ! Elle m'embobine ! Ainsi, cette espèce de top modèle qui devait avoir tous les hommes, les vrais, à ses pieds, rêvait d'un gamin ? c'est c'la, oui !

- Marie, franchement?
- Franchement quoi ?

Ses yeux virèrent au noir, celui de l'encre de la seiche qui étend ses tentacules outremer.

Surmonter le Champagne et ses bulles. Ne pas nous quereller. Sinon, je ne baiserai pas cette nuit. l'enjeu est d'importance. Baiser.

- Je n'y crois pas, Marie, tu es si belle, les hommes sont à tes pieds, je ne suis qu'un gamin.
- Non et non. Et tu vas encore moins me croire, quand je t?aurai dit.

Elle posa sa tête sur mon épaule. Elle était si légère. j'attendis la suite.

Marie reprit d'une toute petite voix :

- Je suis Vierge, tu sais ?
- Ah oui ? Moi je suis Verseau. Tu crois que ça a de l'importance ? Pour nous ? Je n'y connais rien, en astrologie.
- Tim, oh Tim ! gémit-elle.

Quelle connerie avais-je encore pu dire ? Je compris soudain, comme si Dom avait allumé son projecteur à l'intérieur de ma tête.

- Non, je ne parlais pas d'astrologie, essaie de comprendre.

Je réfléchis un instant. La vérité se fit jour.

- Tu te moques de moi, Marie, lui dis-je en haussant les épaules.
- Pas du tout, je t?assure.
- Mais enfin, je viens de te le dire, tu es si attirante, comment?
- Si tu me laissais t?expliquer, au lieu de t?énerver ?

Je hochais la tête. Marie remplit ma flûte, puis la sienne et en but posément la moitié. Qu'allait-elle me dire, qu'elle était lesbienne, je savais ce que cela signifiait, mais comment expliquer sa dextérité sous la table, la connaissance intuitive de mes mécanismes intimes dont elle avait fait preuve. Ou bisexuelle ? Enfin, patience, écoutons'

Elle prit son souffle :

- Tu vois, Tim, dès que j'ai su comment on fait l'amour, par mes parents, mais aussi par des copines plus délurées, l'idée de la pénétration m'a rebuté. Pas parce que ça pouvait faire un peu mal la première fois, mais il me semblait que cela aurait violé mon intimité, même avec un garçon que j'aimerais, que quelques choses d'étranger s'introduirait en moi. Mes copines me répétaient ce qu'on avait dû leur dire, que ça faisait du bien, que ça donnait même un plaisir fou à certaines, mais ça m'était indifférent. Tu sais, Tim, je me donnais assez de plaisir comme ça toute seule, je n'avais pas besoin de? faire l'amour comme ça, de sentir cette? chose dure s'insinuer. Et je n'ai pas changé sur ce plan là.

Elle marqua une pause. Une pensée claqua dans ma tête : « c'est foutu ! ». Le pauvre Tim ne perdrait pas son pucelage ce soir dans le triangle de Marie, ni même plus tard avec elle. j'en débandais presque instantanément.

Je ne pu dissimuler ma déception, et Marie compris immédiatement.

- c'est vrai, Tim, pour toi, ce ne sera pas le grand soir, mais crois-moi, tu ne vas pas regretter ta nuit quand-même.

Sa langue revint rouler sur la mienne. j'aurais donc droit à au moins une branlette au grand jour, si j'osais dire. En embrassant Marie de toute ma jeune science, j'osais lui effleurer un sein, et mon Adjudant reprit un garde-à-vous impeccable malgré son récent jeu de yo-yo.

Marie caressa brièvement le haut de mes cuisses, ce qui me fit frémir, et dit dans le même temps :

- Tu vois, savoir que je te plais et?

Elle me fit un clin d'oeil, sa main repassa puis s'éloigna.

- ? le constater ainsi me donne déjà un plaisir fou. Où en étais-je ? Oui. Mon premier copain s'appelait François, ce n'est pas allé bien loin, il m'avait donnée mes premiers baisers la nuit tombée en été sur une plage de Corse. Très romantique, n'est-ce pas ? Nous étions bien jeunes. Le second s'appelait Alain, j'en étais très amoureuse. Nous avions le même âge, le même que le tien ce soir, quand nous nous sommes rencontrés lors d'une boum. Un après-midi, un samedi peut-être, je suis allée chez lui, ses parents n'étaient pas là. Nous nous sommes embrassés sur son lit, de plus en plus fort. Il me caressait partout, et je l'ai laissé faire. A un moment, il s'est allongé sur moi. j'ai senti son truc très dur sur mon ventre. Il m'a dit qu'il m'aimait, il m'a demandé si je voulais le faire, être à lui, lui à moi, pour la vie, quelque chose comme ça. Nous y étions, il voulait le mettre, là, tu vois ? Je l'aimais si fort, je n'ai pas voulu le décevoir. c'était peut-être bon, après tout ? l'idée de l'invasion m'effrayait encore, mais je lui ai dit oui, oui, soit gentil mais s'il te plait, ne me fais pas mal.

Elle secoua la tête et but encore, perdue dans ses souvenirs.

- Il m'a embrassé en abaissant ma culotte. Il ne m'avait même pas enlevé ma chemise et ma jupe. Mais je te choque peut-être ?
- Non, Marie, continue.
- Je ne voyais pas ce qu'il faisait, mais j'ai compris qu'il ouvrait son pantalon, à toute vitesse. Et puis j'ai senti son truc chercher son chemin, appuyer de plus en plus fort. j'aurais bien aimé le voir, quand même, des trucs, je n'en avais jamais vu, en vrai. Il grognait, il forçait. Je me suis aperçue que si mon esprit avait presque accepté l'idée qu'il me pénètre, mon corps n'en voulait pas. j'étais fermée, hermétique, tout s'était resserré. j'avais beau tenté de me détendre, d'aider le pauvre Alain du mieux que je pouvais, impossible !

Elle but une autre gorgée.

- Il finissait par me faire mal, je lui ai demandé gentiment d'arrêter. Il s'est assis au bord du lit. « Je suis nul, ou quoi », il m'a dit. « Non, c'est moi, je ne peux pas, c'est tout ». Il est resté muet, comme désespéré. Et enfin, je la vis, sa chose. Elle était dressée, elle m'a paru énorme, je savais comment c'était fait, mais je la voyais beaucoup plus petite, et pas raide comme ça. Elle m'attira. Je ne sais pas comment te décrire, j'ai eu un drôle de frisson dans le ventre, et c'était bon. « Ne me laisse pas comme ça, quand même? », il m'a dit. Il pleurait presque. Je me suis affolée, je ne savais pas quoi faire. Alors, il a prit ma main et me l'a fait serrer son truc. Ça m'a donné encore plus de frissons dans le ventre. c'était dur et doux à la fois, très chaud, avec une texture, je sentais plein de fibres tendues dans ma main. Je regardais mieux. Je trouvais ça très beau. Ça continuait dans mon ventre, et puis plus bas. Ça me faisait comme un soulagement. Les frissons et les pincements se transformaient en plaisir, je ne sais comment te dire, un plaisir bien plus fort que celui que je me donnais toute seule. Il a commencé à faire aller et venir ma main. Sa peau était fine. Ça coulissait si bien, c'était si lisse et fort. Je me suis agenouillée par terre entre ses jambes pour mieux continuer.

Marie porta la flûte à ses lèvres. Encore une gorgée. Elle savoura avant de reprendre :

- j'ai vite compris le mouvement à prendre, et j'ai commencé à y aller comme il me l'avait montré. Il s'est accroché des deux mains aux draps de lit et il s'est mis à grogner. Je continuais à monter, descendre, monter, descendre, en serrant un peu. Son truc était à deux centimètres de mon nez, j'en ai profité pour le regarder mieux encore, il était de plus en plus beau, il grossissait à vue d'oeil. Surtout la pointe, on aurait dit un bouchon de Champagne, tiens !

Elle termina sa flûte.

- Il n'a pas tenu bien longtemps, il était si excité. Je ne pensais pas avoir un tel pouvoir. c'est devenu très dur, de plus en plus dur. j'ai continué, monter, descendre. Je m'appliquais. Alain a crié je ne sais plus quoi. Et il a balancé des flots sur ma poitrine. Mon chemisier était foutu, mais qu'importe. Sentir sa bite vibrer?

Tiens, elle ne disait plus « son truc »?

- ? et, comment de dire Tim, le voir jouir. Ça a fini par percuter dans mon ventre. j'ai ressenti quelque chose d'énorme, de puissant, et en continuant à agiter sa bite, j'ai eu mon tout premier orgasme, je le sais maintenant, et il ne m'avait même pas touchée ! j'ai crié avec lui alors qu'il giclait encore. j'ai regardé sa bite, mes doigts serrés tout autour, j'ai eu une impulsion, je l'ai prise dans ma bouche. Alain a crié encore. Le goût? oh mais j'en ai trop dit, excuse-moi, Tim.
- Non, continue.
- Le goût, j'ai adoré. Ou la saveur. Je ne trouve plus mes mots. Sers-moi un autre verre.

Je remplis sa flûte. La mienne était intacte. Ma Ravisseuse dressée m'adressait tant de sensations que je n'avais certainement pas besoin d'alcool.

Marie reprit :

- Le goût ou la saveur, oui, et la chose d'Alain qui s'amollissait dans ma bouche. Ça a encore explosé dans mon ventre, ma poitrine, mon dos, partout. j'ai essayé?

Elle s'arrêta net.

- Oui ?
- j'ai essayé de le? sucer encore, je voulais qu'il recommence, que, tu vois, cette fois, ce soit dans ma bouche qu'il vienne. Mais c'était fini. Il m'a dit à son tour que je lui faisais mal. Je me suis arrêtée. Je ne me souviens pas comment ça a fini. Il est parti vite en m'embrassant à peine. Nous avons essayé encore quinze jours plus tard, chez moi. Même résultat. j'avais beau faire, je ne pouvais pas m'ouvrir. Alain a essayé encore et encore, et puis il a arrêté. Je le sentais furieux. j'ai repris la même position, ma tête entre ses jambes, mais cette fois, je n'ai pas attendu qu'il me montre, je l'ai pris dans ma bouche tout de suite. Il disait Marie, Marie, Marie, ah, Marie. j'aurais tant voulu que ça dure? c'était si bon. Ça roulait encore plus fort dans mon ventre. Il a joui au bout de trente secondes, à peine. Mais moi encore plus fort que lui, tu vois ? Ça coulait à plein dans ma gorge, excuse-moi, j'ai mis ma main entre mes jambes, tu vois, et j'ai? joui une seconde fois.

Marie s'énerva soudain.

- Ce petit con couinait comme un porc. Quand tout a été fini, il a changé brutalement. Il m'a dit des choses horribles, tu suces mal, tu vas trop vite, tu peux même pas baiser, tu es une infirme. j'en ai marre. Je te quitte, et cætera, tu vois ? Ça m'a mise en colère. c'est ça, je lui ai dit, casse-toi, puceau ! Il a failli me flanquer une claque. Je l'ai foutu dehors. Il est parti en me faisant un bras d'honneur. Il m'a dit « Et un gros comme ça, tu ne l'auras jamais, tu es nulle ». Je lui ai hurlé des horreurs. l'amour est proche de la haine, comme on dit. Très banal, finalement.

Ensuite, je n'ai plus eu de mecs. Ce n'était pas faute de me faire draguer.

- j'imagine?
- Arrête ! Mais non, j'avais mon droit à mon corps.

Cela me rappela quelque chose, de mes études :

- Habeas corpus ?

Elle rit :

- Tiens tu sais ça ! Oui, dans un autre contexte, mais oui, j'ai un corps, c'est le mien, et je ne veux le donner à personne, tu vois ?
- Je vois.

Que pouvais-je répondre d'autre ? c'était une discussion d'adultes. Étais-je adulte en tant que puceau ? Mais les prêtres, les moines, tous ceux, celles, qui ont choisi la chasteté étaient des adultes pourtant. Oh merde, que tout cela est compliqué, je voulais baiser ce soir, et c'était foutu.

Marie continuait à parler, je l'écoutais à peine, et une phrase me réveilla :

- Quand j'ai eu vingt ans, il y a cinq ans, ça m'a pris d'un coup une nuit, j'ai eu envie de revoir Alain. Mais pas à son âge, le mien, celui qu'il avait à l'époque, le tien, tu me suis ? Mais je dois t?ennuyer avec tout ça.
- Non, non, au contraire.

Elle me jeta un regard circonspect.
- Ne me dis pas que tu bandes ?
- Ben'

Je resserrais mes bras sur mon bas-ventre.

Elle secoua joyeusement la tête :

- Tu es incroyable ! Donc, j'ai fait un rêve. Cela ne m'était jamais arrivé, mais j'avais le sexe d'Alain dans ma main. Je ne voyais pas Alain lui-même, simplement son sexe, comme si c'était un animal indépendant qui n'arrêtait pas de durcir et de grossir au fur et à mesure que je le caressais. Je n'entendais pas les couinements de cet imbécile d'Alain, mais une musique, comme une flûte, lente, un peu triste. Le sexe s'est mit à onduler entre mes mains au rythme de la musique. Il s'est transformé en cobra, il continuait à se dresser mais je ne voyais pas son dresseur.

Elle soupira.

- c'est drôle, je m'en souviens comme si c'était hier. Je n'avais pas peur qu'il me pique. Je continuais à le caresser des deux mains, il n'était pas froid comme un serpent, mais de plus en plus chaud. Pas écailleux, mais très lisse. Son capuchon s'élargissait de plus en plus, je l'ai couvert de baisers. Le cobra devenait si immense que j'avais du mal à le tenir. Il continuait à monter, je sentais tous ses muscles. j'ai tenu sa tête à hauteur de la mienne. Je l'ai encore caressé. Il a ouvert tout grand sa bouche, je n'ai pas vu de crocs, mais son venin à jailli tout droit sur ma figure, ça m'a plu, ça ne faisait pas mal, ça sentait bon. c'était encore plus chaud que son corps, qui se tordait. Il continuait à m'inonder. c'était bon. Les pincements que je n'avais plus sentis dans mon ventre depuis Alain se sont faits très forts, j'ai vu comme un éclair. Le cobra s'est dissous dans mes mains, il est devenu un nuage de fumée, ça sentait l'encens, j'étais mouillée des pieds à la tête. c'est revenu dans mon ventre, encore plus fort. j'ai entendu un cri et je me suis réveillée. j'ai continué à crier un moment encore tant c'était bon. j'ai passé mes mains sur mes yeux pour essuyer le venin, mais ce n'était que ma sueur.

Alors, j'ai voulu la retrouver, cette chose dure, tu vois ? Et j'ai dragué des gamins comme toi? Oh pardon, je ne voulais pas dire? Excuse-moi, tu n'es pas un gamin.

- Pas de souci. Alors ?
- Alors, ça a été facile. Je ne suis pas trop moche, non ?

Je haussais les épaules :

- Non.
- Alors, tout bêtement, j'ai fait la sortie des lycées, des clubs de sport. Comme si j'attendais mon petit frère. j'en repérais un, de ton âge, c'est un don, je devine les âges des gens. Un sourire, un autre, deux soirs de suite ou trois. Un contact. Des plaisanteries échangées. Le lien se faisait. Je voyais dans leurs yeux quand ils se disaient « Peut-être? ». Ils n'y croyaient pas au début qu'une fille de vingt ans les drague, et puis ils finissaient par y croire. Il me suffisait de m'incliner en les regardant droit dans les yeux, avec un certain sourire, comme ça?

Elle approcha ses lèvres des miennes, sans pour autant aller plus loin, son nez se pinça, et ses yeux braqués dans les miens hurlèrent « Je te veux ».

Elle était terriblement belle à cet instant, je faillis l'embrasser, et plus encore, mais je voulais l'écouter. Je ne réagis pas.

- Leur émotion était visible. Ils sont venus chez moi sur un prétexte quelconque, voir des vidéos de foot, par exemple. Et puis'

Je restais silencieux.

- Et puis, je les ai tous eu, ou presque.
- Presque ?

Marie changea une fois encore de cap :

- On finit la bouteille ?
- Un fond pour moi. De toute façon, il y en a une autre au frais.
- Si on la boit, Dom va trouver ça bizarre.
- Il s'en moque.
- En ce cas'

Elle remplit sa flûte et me versa le restant de la bouteille. Je bu une gorgée en conservant un avant-bras soigneusement plaqué sur mon Impatiente. j'appuyais un peu sur mon « truc » érigé, ce fut encore meilleur que de l'écouter continuer à se confesser. Quel beau verbe !

- Je n'ai eu qu'une dizaine d'échecs.
- Sur combien de mecs ?
Elle rosit.
- Plus de quarante?
- Oh !

Sa voix vacillait un peu. Le Champagne sans doute.

- Je ne compte pas mes échecs de drague, mais je n'en ai pas eu beaucoup. Il faut dire qu'à votre âge, vous en avez presque tous tant envie, de? baiser, que ce n'est pas trop difficile.

Elle prit un ton de professeur de sciences de la vie :

- Mes échecs ont eu deux causes contraires. Dans le premier cas, ils étaient si excités, affolés, qu'ils étaient en panne totale, rien de rien, malgré mes efforts ! Je les ai consolés, je leur ai dit que c'était fréquent la première fois, que cela ne voulait rien dire. Certains sont d'ailleurs revenus une seconde fois, et il n'y a pas eu de problème, bien au contraire. On aurait dit que leur panne de la première fois leur donnait une sorte de rage de bien faire. Le second type d'échec, c'est à peu près le contraire. Ils bandaient comme? ce que tu veux, mais quand je voulais passer aux choses sérieuses, ils disaient quelque chose du genre « Oh non, m'dame, c'est pas bien », en reculant. Pourquoi étaient-ils venus, alors ? Ils avaient du croire à mes histoires de vidéo de foot, mais qu'importe, je n'insistai pas bien sûr. A chacun ses péchés, tels qu'il les considère. j'ai eu quelques déceptions aussi, mais c'était inévitable : ceux qui ne tenaient même pas vingt secondes, malgré toute mon attention. A peine un effleurement, ils avaient ce frémissement que je connais bien, et en avant, argh ! Et hop là ! Remarque, c'était souvent spectaculaire, je suppose qu'ils n'avaient pas pu retenir tout ça, mais c'était trop bref pour que j'en profite.

Elle marqua encore un silence puis regarda le fond de sa flûte :

- Je n'en ai pas revu un plus de trois fois. Et encore, trois fois, ça a été rare. Il fallait vraiment qu'ils soient exceptionnels. Beauté, dureté, durée, tu vois ? Après ça devenait de la routine, ça ne m'intéressait plus. c'est tellement excitant l'exploration, la découverte, l'attente.

Elle rêva un instant en entourant son index d'une mèche dorée.

Elle leva les yeux au plafond :

- Tu te souviens du marchand de pilules qui apaisent la soif et qui font gagner cinquante-trois minutes par jour ? « Moi, se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine... ».

Sa main effleura mon genou.

- Par exemple, là, tu vois, j'ai très envie de la suite, quand tu décroiseras les bras, et je suis sûre que tu es train de bander encore plus fort que tout à l'heure, parce que tu sais maintenant qu'il y aura une suite, je me trompe ?

Je lui répondis non de la tête. Je me sentis rougir, elle me perçait si facilement à jour.

- Alors j'imagine ce que tu caches, je ne l'ai pas vue, mais j'en ai le souvenir dans ma main. Ça va gonfler ton orgueil de jeune coq, je t?ai déjà dit que tu étais bien monté, mais maintenant que tu en sais plus, je peux te dire que j'en ai jamais tenu une pareille, d'un garçon ayant un si beau visage et un tel petit corps si bien fait. Quand je suis arrivée cet après-midi et que je t?ai vu sortir de la piscine, j'ai dû me retenir pour ne pas te draguer sur le champ.

Ce n'est pas ainsi que je m'arrêterai de rougir. j'aimais ses paroles, bien sûr. Pourtant, si je connaissais les performances de ma bite, je ne les savais pas inouïes et ne me sentais pas un tel Adonis. Le Champagne faisait sans doute exagérer Marie, mais c'était bien agréable. Mon Impatiente se redressa à nouveau, cachée par mon bras, m'envoyant des ondes de plaisir, mais je me forçais au calme. Marie avait bien raison, plus je tarderai, plus se serait bon dans l'approche finale entre ses mains, et le largage final du Canadair qui éteindra l'incendie du corps de Marie.

Je m'aperçus soudain qu'elle avait cessé de parler. Elle n'agaçait plus ses mèches. Songeuse, elle enroulait et déroulait le ruban rouge de la bouteille de Champagne autour de son poignet. j'en profitai pour boire à mon tour.

- Dis-moi, reprit-elle, tu aimerais qu'on joue ?

Le changement brutal de sujet me désarçonna. Que me proposait-elle maintenant ? Dames, échecs ? Ce serait d'actualité, mais il n'y avait rien de tel dans la caravane. Peut-être un vieux jeu de 32 cartes dans le placard, mais rien d'autre, ni Scrabble, ni Monopoly. Je me vis jouer à la belote avec Marie jusqu'à l'aube, ma Déçue bouillonnant dans mon slip. Autant aller me coucher tout de suite.

- Quel jeu, Marie ?
- Un jeu entre toi et moi.
- Lequel ?
- Tu vas penser que je suis folle?

c'était déjà fait !

- Un jeu de rôle, comme un théâtre improvisé.

Elle lissa le ruban entre deux doigts. Je n'y comprenais rien :

- Explique?
- Ça donne du piment. On se fait un petit scénario?
- Lequel ?

Elle me prit la main et posa à nouveau sa tête sur mon épaule. Son parfum eut un effet immédiat, et je ne décroisais pas les bras.

- Écoute l'histoire?

Sa voix se fit très douce, comme si j'étais un tout petit enfant aux portes du sommeil :

- Il était une fois, voici très longtemps dans un pays lointain, Ardara, une jeune et puissante reine qui exigeait chaque soir un jeune homme différent dans son lit. Elle envoyait tous les jours ses gardes battre la campagne, jusqu'à ce qu'ils en trouvent un, paysan ou bourgeois, peu importe, s'il correspondait aux critères de la reine : bien bâti, et de préférence puceau.

Le garçon arrivait apeuré au château à la nuit tombante, sur un cheval blanc, entouré par les gardes, qui avaient la consigne de ne pas lui dire pourquoi il était ainsi convoqué. Il devait se mettre nu et passer une tunique bleue qui lui arrivait au genou.

On lui faisait monter un interminable escalier en colimaçon dans un très haut donjon, un garde devant, un autre derrière, l'épée à la main. Une porte s'ouvrait sur un étroit couloir, fermé d'une autre porte. Les deux gardes le poussaient dans le dos et verrouillaient la porte. Il se retrouvait seul, dans l'obscurité la plus complète. La panique montait. Derrière la seconde porte qu'il avait à peine eu le temps d'apercevoir, il devinait ses juges et le bourreau, les chaines, les brodequins et les charbons ardents. Son procès allait commencer. Tout le monde a quelque chose à se reprocher.

Il mijotait là un long moment, une heure peut-être, accroupi contre le mur, essuyant d'un revers de main la sueur froide sur son front, et il sursautait, le c'ur battant, quand la porte s'ouvrait d'un seul coup. Il ne voyait rien d'abord, ébloui par des dizaines de cierges, simplement une forme immobile à contre-jour.

Puis il la voyait mieux. Sa reine se tenait devant lui, les bras croisés, impassible, des étincelles dans les yeux. Il ne comprenait plus. Elle le faisait entrer dans la pièce ronde aux murs percée de meurtrières, uniquement meublée d'un grand lit et d'une table couverte de fruits, de flacons et de petits couteaux tranchants. Une bûche se consumait dans une cheminée haute et étroite emplie de braises. La pointe d'un tisonnier laissé dans le feu avait viré au rouge.

Au bas du donjon, les gardes écoutaient. Ils pariaient tous les soirs sur le moment où les cris tomberaient, faibles compte tenu de la hauteur, mais bien distincts dans le silence de la nuit. Et puis ils se donnaient des coups de coude dans les côtes en riant dans leur barbe quand les cris arrivaient enfin. Des pièces d'or changeaient de main, les perdants payaient leur dû.

Quand les cris étaient particulièrement perçants et variés, le capitaine hochait la tête et disait toujours la même phrase : « Quand même, j'aimerais ben être à sa place, à c'p?tit bougre là ! ». Ce à quoi les autres riaient grassement et le sergent répondait invariablement : « Y?a pas que les fumelles qui gueulent quand ça leur plait. Mais y dure bien çui-là, y doit être bien dur aussi. Ah ah ! Quand même, j'me demande ce qu'elle lui fait au p?tit gars, not? reine » « Tu le sauras jamais, disait le capitaine, tu es trop vieux et trop laid, et t?as en une trop petite pour elle ».

Ils riaient en échangeant des obscénités, ils buvaient un dernier verre de vin épais et allaient se coucher dans le dortoir commun. Ils prenaient leur plaisir comme ils le pouvaient, tantôt seuls, tantôt à deux ou plus, dans la franche camaraderie des troupiers, en écoutant les gémissements et les exclamations confuses qui tombaient régulièrement du donjon, et parfois jusqu'à l'aube, si le petit gars prisonnier de sa reine était de taille à assumer.

Le garçon repartait au matin, titubant, les yeux cernés, comme halluciné. l'intendant du château lui remettait solennellement une bourse bien pleine et un anneau en or massif ciselé qu'il devait porter au majeur de la main gauche, afin que nul n'ignore qu'il avait connu les supplices enchantés d'Ardara et faisait partie de l'élite qui pouvait témoigner de la puissance de la reine. Il avait droit ensuite à un copieux petit-déjeuner, et les gardes le raccompagnaient chez lui, où il passerait le restant de ses jours à rêver d'Ardara, qu'il ne reverrait jamais, et à raconter sa folle histoire, à laquelle personne ne croirait.

- Ça te plait, mon scénario ?

Je sursautais. j'avais plus écouté la voix de Marie qu'entendu son histoire, mais j'en avais compris les grandes lignes.

- Oui, mais' Tu veux jouer à ça ? Comment ?

- Attends la suite? Un soir, un de ces garçons n'a pas voulu se laisser amener à ce qu'il croyait être une mort certaine. Il a piqué des deux sur le cheval blanc et a essayé d'échapper aux gardes. Il avait un visage d'ange, des cheveux noirs, des yeux verts, un corps de nageur et plein de muscles, tu vois, ça te rappelle quelqu'un ?

Mais il n'est pas allé bien loin, il n'avait pas l'expérience et l'entraînement des gardes de la reine, ils l'ont rattrapé et cerné. Arrivé au château, ils le mirent nu d'autorité et il dut passer la tunique bleue sous la contrainte, en les insultant de tout son c'ur. Ils lui lièrent les poignets et les chevilles et le portèrent à deux jusqu'en haut du donjon. Ardara remplaça ses liens par d'autres afin qu'il ne s'échappe pas, et l'odeur de sueur dans le dortoir des gardes se fit puissante cette nuit là, car jamais garçon n'avait hurlé si fort entre les mains de sa reine.

Elle enroula prestement le ruban rouge autour de mon poignet et le serra un peu.

- Tu vois, maintenant ?

Marie respirait à petits coups, et ses lèvres humides touchaient presque les miennes. Son parfum devenu fauve était un tel appel que ma Vertueuse, qui s'était endormie, s'ébroua.

Je luis dis :

- Bon' Tu seras la reine, et moi? Et tu veux m'attacher avec ce ruban ?
- c'est le piment. Mais si tu ne veux pas, ce n'est pas grave. On fera autrement.
- Je ne dis pas ça.
- Oh, tu sais, c'est pas une corde, tu sais, si tu tires un peu, ça casse.

Elle tremblait d'envie.

Je réfléchissais vite. Être à la merci d'une demi-folle ne me plaisait qu'à moitié. Mais elle avait raison, il serait simple de me libérer. Je vis un grand avantage : étant contraint à la passivité, je n'aurais pas à prendre d'initiative ni à étaler mon ignorance au grand jour. Et si elle me faisait gueuler jusqu'à l'aube, j'en serai bien heureux, même si elle me refusait l'accès à son triangle.

Marie s'efforça à retrouver son calme. Elle souffla contre mes lèvres :

- Alors, c'est d'accord ?

Je tentais de réfléchir encore, mais à quoi bon. j'avais trop envie de la suite. Je me lançais dans l'aventure comme j'aurais sauté d'un plongeoir de vingt mètres dans une mer inconnue, après une ultime hésitation :

- On peut essayer ça.
- Tu es sûr ?
- Si je dis arrête, tu arrêtes, hein ?
- Mais oui.

Où allais-je ? j'imaginais la reine Ardara dans son donjon. Que faisait-elle donc aux « petits gars » pour qu'ils crient si fort ? Je n'avais pas eu le fin mot de l'histoire. Marie me proposait de le vivre. Je réfléchis encore. Elle n'était peut-être pas si folle après tout. La preuve, elle respectait mon silence.

Le monde vacilla quand sa main glissa innocemment sur ma cuisse. Mon zizi devient verge et puis ma Lancinante.

Marie eut un coup d'oeil oblique et gloussa :

- Ça te plait, on dirait, mon histoire.

Sa main s'égara un peu plus haut, s'envola, frôla mon gland et revint se poser sur ma cuisse, aussi légère qu'une mésange. Ma décision fut prise : oh oui, qu'elle le refasse, qu'elle m'amène plus haut et plus loin. Qu'elle ébahisse mon Affamée.

- Oui, elle me plait, ton histoire.
- On y joue ?
- Allez, c'est parti, dis-moi la suite.

Elle rit et faillit battre des mains.

- Attends, je reviens.

Elle courut vers sa chambre. Je profitais de son absence pour remettre une fois de plus ma Tour de Pise d'aplomb d'une main dans ma poche. Et je lui dis : « Tiens-toi bien, tête haute, ça va être ta fête, non, ton anniversaire à toi aussi. Après tout, nous sommes nés le même jour ».

Marie revint, tenant à la main ce qui me parut être une sorte de sortie de bain en tissu éponge bleu qu'elle me lança.

- Voila ton costume de scène ! Mets le, dans la salle de bain, rien dessous bien sûr, et attends que j'ouvre la porte. Éteins la lumière, reste dans le noir, respecte le scénario.

Je n'aimais vraiment pas les ordres, mais Marie était si belle dans son excitation qui lui mettait du rose aux joues. Je me sentis plus adulte qu'elle. Quel âge avait-elle dans sa tête ? l'âge d'Alain sans doute, celui des ses premiers émois. Je n'étais pas Alain, et si elle espérait retrouver cette chiffe molle, ma Durandal lui ferait retrouver raison.

j'ai fait un petit signe à Marie et suis allé dans la salle de bain. Je me mis nu, et observai ma Naïve baisser lentement la tête. Je passai la sortie de bain de Marie et la nouai à la taille. Elle devait lui arriver aux genoux, mais elle me tombait presque aux chevilles et flottait un peu sur mes épaules. Je me regardai dans le grand miroir piqué de rouille et me trouvait parfaitement ridicule. Mais peu importe, Tom Pouce allait se faire manger la géante, hardi petit ! Mais fallait-il toute cette mise en scène pour gicler un bon coup ? Le piment, oui, admettons'

j'ai éteint la lumière afin de respecter la règle du jeu. Dans le noir, je vis Marie si proche, la fossette de ses genoux, la pointe de ses seins. Je sentis sa langue jongler dans ma bouche. Hallucinations ! Champagne ! Elle me manqua soudain très fortement, que fabriquait-elle ?

Je sursautais quand elle ouvrit la porte de la salle de bain d'un coup sec. Je ne l'avais pas entendue arriver. Elle avait dû marcher sur la pointe des pieds.

Elle me regarda des pieds à la tête :

- Tu es à craquer, non à croquer.

Je la regardais, moi aussi, admiratif. Marie s'était drapée dans un drap d'été très fin, un peu usé, sans doute en lin, dont elle avait formé une sorte de toge qui dessinait les reliefs de son corps. Elle avait dressé ses cheveux en chignon, ce qui dégageait sont visage triangulaire et s'était légèrement maquillée. Je ne parvenais plus à quitter ses yeux, qu'elle avait rendus immenses à petits coups de pinceau.

Elle se redressa, les mains sur les hanches, bombant la poitrine afin de mieux me dominer de toute sa taille.

- Ainsi, tu voulais échapper à ta reine, jeune imprudent ? dit-elle d'une voix glaciale.

Bon, le jeu avait commencé. Je faillis pouffer tant cela me paraissait du théâtre de patronage, mais autant jouer, voir jusqu'où elle irait. Peut-être cela l'amènerait-elle à se surpasser pour mon plus grand bonheur ? A la croire, j'étais son meilleur coup à cette heure. Laissons-là délirer tout à mon bénéfice. Seule l'histoire du ruban me chagrinait, mais il serait en effet facile de le rompre, et elle ne me paraissait quand même pas assez folle pour se livrer à des violences.

- Pardon, ma reine, je ne le ferai plus, répondis-je bêtement, mais cela parut la satisfaire.

Elle me serra le bras de toute sa poigne et m'attira dans sa chambre à grands pas. j'avais très souvent dormi, depuis ma plus tendre enfance dans le vieux lit à baldaquin que Dom avait si bien restauré. Je n'aurais jamais pensé, mon Cher Paul, qu'il deviendrait le lieu de mes plus doux supplices.

Le ruban rouge de la bouteille de Champagne serpentait sur le drap comme une coulée de sang.

La voix aigre de Marie claqua :

- Allonge-toi sur le dos, et n'essaie plus jamais de fuir.

Je m'allongeais, docilement. Elle me lia les poignets et les chevilles aux quatre poteaux du lit, sans pourtant trop serrer les liens.

Je gisais, le corps en X. Elle me plaça un épais coussin sous la tête.

- Tu ne manqueras ainsi aucun détail de ce qui t?attend, jeune rebelle.

j'avais en effet une vue imprenable sur mon corps à sa merci.

- Qu'avons-nous là ? dit Marie. Elle écarta les pans de ma sortie de bain afin de me mettre le torse à nu, puis elle posa ses deux mains à plat sur ma poitrine.

- Très bien. c'est plat, c'est ferme, murmura-t-elle en me massant lentement les seins de ses paumes très chaudes, un peu rugueuses.

Je fermais les yeux. Mes mamelons se dressèrent.

- Voyons plus bas'

Elle continua à écarter les pans de ma sortie de bain, mettant mon ventre à nu, et mes abdominaux se contractèrent. Elle y descendit ses mains, se pencha vivement et donna un coup de langue dans mon nombril, ce qui me fit me crisper encore. Si seulement j'avais pu mieux me contrôler?

- Dur, ferme encore, et mmmmmmmm' Délicieux.

Sa voix s'enrouait.

- Tes jambes seront-elle à la hauteur de nos espoirs ?

Je me retrouvais cuisses à l'air. Seule la ceinture qui retenait encore ma frêle armure à la taille évitait que je ne sois totalement nu.

Je m'en voulu de gémir, mais la surprise fut trop forte. La pointe de la langue de Marie débuta sur ma cheville, remonta sur mon mollet, s'attarda sur mon genou et continua son parcours à l'intérieur de ma cuisse, s'arrêtant presque en haut du chemin, très proche de ma Dubitative, qui hésitait entre prestance et frayeur.

- Excellent, dit Marie, à peine un petit duvet. Je n'aime pas les velus !

j'ouvris les yeux. Je ne vis que le sommet de son crâne, son chignon qui se défaisait, laissant échapper une longue mèche, mais ses lèvres frôlaient ma peau, et je gémis encore. Mon Imprudente commençait à relever le défi. La langue de Marie parcourut mon ventre à petits coups légers, explora mon nombril. Décidément, elle l'aimait ! Les sillons de fraîcheur que laissait sa salive s'évaporant me firent frissonner.

- Qu'avons-nous encore là ? Voyons'

Elle tira lentement sur un pan de la ceinture et la ganse commença à se dénouer. Ma Plénitude allait se trouver à nue sous les yeux de Marie. Pour la première fois, une femme allait me voir en érection, et de très près !

Une vague de pudeur bien tardive me parcourut. Je n'aurais pas dû la laisser m'attacher, sinon, j'aurais pu masquer mon intimité des mains. La honte et la confusion me firent rapidement débander, ce qui accrût ma gêne. Elle allait croire qu'elle ne me plaisait pas, que ses caresses me laissaient indifférent.

Marie fit une rapide vérification sur mon entrejambe tout en continuant à dénouer ma ceinture.

- Tiens ! On dirait que l'oiseau s'est envolé. Rien de grave, il a eu peur. Nous allons le faire revenir. Je sais ce qu'il lui faut.

La ceinture céda. Conservant sa lenteur, Marie finit d'écarter les pans de la sortie de bain. Nous y étions, j'étais nu sous ses yeux, je devais être pathétique avec mes bras en croix et ma zigounette affaissée.

- Que c'est mignon, dit-elle en parcourant d'un doigt ma Décédée puis mes boules. Ici aussi, reprit-elle, c'est lisse et doux, si bien proportionné? Adorables petites boules, fermes et tendres. On en mangerait.

Ah non, ne pas les manger ! Sa caresse ne me fit aucun effet, ma honte s'accrut et je fermais les yeux. Le lit grinça, je compris qu'elle venait de se lever.

- Regarde, jeune mutin. Dis-moi si cela ne réveille pas tes ardeurs.

j'ouvris les yeux, Marie me sourit et me tourna le dos. Conservant sa lenteur, elle défit son chignon, et ses cheveux croulèrent sur ses épaules qu'elle dévoila l'une après l'autre en défaisant sa toge. Le drap continua à descendre, dévoilant peu à peu son dos.

Mon Effarouchée sortit enfin de ses limbes. Les courbes de Marie la séduisaient.

Elle descendit le drap jusqu'à sa taille et marqua une pause. Elle me jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Cela fit comme un rayon bleu vert.

Elle dit dans un rire :

- Je vois' Nous sommes sur le bon chemin, ou plutôt sur la bonne pente. Continuons de ce pas.

Le drap glissa sur ses hanches et découvrit le haut du sillon de ses fesses. Ma Curieuse accusa le coup et redressa nettement la tête. Marie marqua encore une pause puis lâcha le drap. Il tomba à ses pieds et elle m'apparut subitement dans sa nudité. Les formes de son corps me firent penser à celles d'un violoncelle.

Elle demeurait immobile. Je passais à la contemplation de ses jambes, des fuseaux ciselés qui appelaient la caresse. Ah, les sentir se refermer autour de ma taille, se croiser dans mon dos tandis que je? mais oublions ça.

Marie eut un nouveau coup d'oeil par-dessus son épaule.

- Ah ! dit-elle avec un petit rire ironique, je le savais ! On fuit sa reine, on feint de la dédaigner, mais on n'y résiste pas.

Elle leva les bras au-dessus de sa tête, fit onduler ses hanches un instant et se mit à tourner lentement sur elle-même. Elle s'arrêta, de profil. Les courbes de ses seins hauts et le galbe de son ventre donnèrent des élancements à ma Persévérante.

Elle me fit face, un sourire radieux aux lèvres, les bras toujours dressés. c'était ma première femme nue « en vrai », c'était bien autre chose que sur le papier glacé de certains magazines.

Elle me laissa l'admirer, son visage, ses seins, son ventre et puis son sexe. Une toison blond sombre courte et frisée qui devait être très douce le recouvrait, remontant haut vers le ventre. Ma Térébrante eut eu sursaut et mon gland décolla brusquement de mon ventre.

- Très bien, dit Marie, mais ce n'est rien encore, tu peux bien mieux faire, je le sais.

Elle quitta sa pause et s'approcha du lit, les yeux brillants et frôla mon Entreprise.

- Tu ne vas plus le reconnaître, ton' prolongement, je t?assure. Je vais l'amener très loin. Tu me supplieras de t?achever, jeune rebelle. Je vais tant t?assécher que tu ne pourras même plus te faire plaisir tout seul pendant un an.

Elle semblait prendre un grand plaisir à dire tout cela, comme si elle s'excitait elle-même.

Revenu à moi, je me souvins que nous jouions.

- Pitié, oh ma reine ! dis-je d'un ton que je voulais convaincant.
- Non, ton châtiment s'approche. Tu mourras dans une explosion.

Bien, ce n'était pas du Molière, mais ses lèvres s'étaient faites encore plus humides.

- Pitié, dis-je encore en tirant sur mes liens.
- Jamais Reine ne cède, et voilà les prémisses.

Elle s'assit sur le bord du lit et ses mains s'envolèrent vers mon Attentive. Je me dis qu'était enfin venu le moment de la branlette, et me promis de tenir le plus longtemps possible, mais Marie ne s'empara pas de mon membre.

Elle le survola d'une main, puis de l'autre, le touchant à peine, mais ce fut comme si elle avait eu un fluide magnétique. Des ondes parcoururent mon Éblouie tandis que Marie poursuivait son manège. A chaque passe magique, ma queue se dressait éperdument, tandis que se crispaient les muscles de mon ventre. Encore quelques instants à ce rythme, et je me dis que mon érection devait être maximale, que Marie allait passer à la vitesse supérieure.

Et pourtant non. Marie s'allongea, dressée sur un coude plaqué contre ma hanche, sa tête surplombant ma Surprise, et elle se mit à lui parler :

- Bonjour, ma poupée. Tu es bien jolie. Mais attends, ça ne va pas, je vais te recoiffer.

Elle enroula une longue mèche de ses cheveux dorés autour de ma hampe et la peigna des ongles, me griffant légèrement au passage. j'en décollai les fesses du lit et le spasme fut si violent que je crus que l'issue était proche.

c'était mal connaître Marie? Elle poursuivit ainsi, du bout des ongles :

- Tu as bien grandi, ma poupée, c'est bien. Tu aimes les sucres d'orge ? Oui ? Nous allons en manger un toutes les deux. Non, non, il ne faut pas le croquer tout de suite. Regarde comment il faut faire.

Je ne m'y attendais pas. Marie déroula sa mèche et sans autre préliminaire balaya ma Soumise de sa langue.

- Tu vois comment on fait ? Et ensuite, on commence par là?

La pointe de sa langue vint titiller le dessous de mon gland. Je me tordis dans mes liens.

- Là, là, sois sage, ne sursaute pas comme ça, ça commence seulement. Il faut faire comme ça, regarde.

Sa langue insista encore, puis ses lèvres s'approchèrent. Je réalisais enfin que j'allais tout droit vers ma première pipe, donnée par une bouche qui aurait fait tomber un stylite de son pilier.

- Allez, croquons la pomme avant le sucre d'orge, murmura Marie.

Elle mordilla doucement mon gland puis y fit déferler sa langue en me branlant à coups légers.

- Très bien, tu grandis encore, tu vois, quand tu veux, ma poupée !

j'eus un « han ! » d'effort quand ses lèvres se refermèrent sur ma Ferrugineuse. Mes poignets me faisaient mal tant je tirais sur ces fichus rubans. Je me forçais au calme afin de mieux savourer.

- Et maintenant, tu vois, un sucre d'orge, ça se grignote comme ça?

Je vis ses lèvres descendre d'un mouvement continu. Elle ne s'arrêta que quand son nez toucha mon pubis. j'eus une révélation : une main, c'était bien, une bouche, c'était encore mieux.

Marie se mit à me sucer posément, remontant jusqu'à mon gland qu'elle aspirait un instant avant de m'engloutir à nouveau. Je fermais les yeux pour mieux me relaxer encore, je ne voulais surtout pas jouir maintenant, puis je les rouvris tant le spectacle était beau.

Marie continua à sucer mon Engloutie dans un rythme implacable, émettant de temps à autre de curieux sons de gorge, comme si elle dégustait sa pâtisserie préférée. Quand elle se mit à flatter simultanément mes boules, je gémis à nouveau, car je sentais le mécanisme s'enclencher. Ça se bousculait à la racine. Je sentais la pression monter. Ma Bienheureuse s'arqua et je me préparais à la délivrance.

Mais la bouche de Marie me quitta avec un « plop » sourd.

Elle secoua la tête :

- Non, pas encore, dit-elle en serrant la base de ma Déçue.

La maudite était parvenue à enrayer la mécanique. j'eus un cri de protestation tant le moment avait été proche, mais je ressentis un plaisir sourd, profond, à la limite de la douleur, et qui me fit crier encore en me tortillant. c'était toute autre chose qu'un orgasme, et c'était pourtant tout aussi puissant.

- Tu vois, jeune rebelle trop pressé, tu ne sais pas ce qui est bon. Marcher tout doucement vers la fontaine, je te l'ai dit, mon doux demi-puceau.

Elle se contenta de caresser ma Pantelante du dos d'un index, mais le besoin d'éjaculer me reprit, insoutenable.

- Je n'en peux plus, Marie, finis-moi maintenant.
- Je m'appelle Ardara, dit-elle froidement. As-tu donc même oublié le nom de ta reine ? Pour pénitence, tu souffriras encore plus longuement.

Fichtre ! Son malin jeu, je l'avais oublié !

j'avais la gorge en feu, tant j'avais crié :

- j'ai soif, Ardara.
- Bien, j'ai pitié, un peu, mais pas plus. Il doit rester du vin pétillant de nos marches de l'est. Je m'en vais le quérir.

Elle quitta la chambre, me laissant admirer sa danse, de dos, une parfaite harmonie des épaules aux talons.

j'entendis un autre « pschitt », elle ouvrait la seconde bouteille.

Je profitais du répit pour tenter de me relaxer, espérant ramener mon Aventureuse à des dimensions plus confortables. Elle se détendit un peu, mais demeura très raide, m'envoyant des messages d'impatience, mais aussi des ondes fulgurantes de plaisir.

Marie revint avec deux flûtes pleines. Elle me tint la tête comme une infirmière pour me faire boire. Le Champagne n'avait jamais été aussi bon. Il était glacé, un peu trop peut-être, mais c'était exactement ce qu'il me fallait. Je me détendis, soupirant de soulagement, débandant un peu.

Marie but une gorgée et m'embrassa en me caressant le ventre. Sa langue jouant contre la mienne relança mon érection. Je fermais les yeux, grognant de plaisir. Elle quitta mes lèvres, et je restai ainsi, béat, attendant ses initiatives, puisque j'étais réduit à la passivité. Je mesurai ma chance, mon Cher Paul, être ainsi entre les mains d'une telle experte pour ma presque première fois. Tant pis, vraiment, si je ne la « baisais » pas, je n'avais jamais éprouvé tant de plaisirs divers. Ou pervers ?

Le plaisir suivant fut plus fort encore. Une onde brulante parcourut mon Everest et je criais de surprise et de peur, ouvrant des yeux écarquillés, manquant d'arracher mes liens. Cette folle m'avait-elle brûlée ?

Marie me suçait jusqu'à mi-hampe, la bouche emplie d'un liquide glacial. Et je compris. Elle me suçait à travers le Champagne. La douleur fit place à une jouissance pure. Le Champagne se réchauffait peu à peu. Je sentais ses bulles me picoter et la mousse se former.

La fellation de Marie se fit si onctueuse que je cru défaillir. Le plaisir s'accrut quand le liquide brassé par la langue de Marie se réchauffa. Elle accéléra. Et je criais encore. Le besoin se fit pressant. Ce coup-ci, je lâche tout !

Je creusais les reins, tentant de pénétrer la bouche de Marie au plus profond pour en finir plus vite. Hélas, elle se redressa, les joues gonflées, me fit un clin d'oeil et déglutit. Ma Frissonnante détrempée battit en vain comme une truite tirée sur le rivage par un pécheur sans pitié.

- Non, pas tout de suite, et c'est comme ça que ta Reine aime le Champagne. Épicé. Tu ne le savais même pas, petit ignorant.

Comment s'appelait-elle, déjà ? Ah oui ! Ardara !

- Ardara, ma bonne reine, achevez-moi, je n'en puis plus.
- Déjà tu le demandes ? l'aube n'a point encore paru.

Cela ne s'améliorait pas du côté des dialogues de notre pièce de théâtre improvisée, mais je compris qu'elle n'allait pas me faire gicler de si tôt, même si elle devait en avoir envie elle aussi. j'en ressentis de l'agacement, mais aussi de l'excitation. A quels sommets allait-elle m'emmener. Je devais déjà tant avoir accumulé de sécrétions que mon bouquet final ne pourrait être que niagaresque. Alors, oui, marchons tout doucement vers le geyser, le Vésuve, l'Etna, l'Apocalypse.

Elle se pencha encore. La pointe d'un sein frôla mon bras. Cette nudité si proche mais intouchable me frustrait énormément. Et si je faisais craquer ces fichus rubans ? Parcourir sa poitrine, embrasser ses hanches.

Oui, mais je mettrais certainement fin au jeu. Elle s'en irait sur un haussement d'épaule

Marie me goba une boule et serra légèrement les lèvres, éveillant un début de douleur que chaque homme connait. j'eus peur, une fois encore, mais elle avait l'art de m'amener à la limite de la souffrance pour renforcer mon plaisir. Je m'en voulus de gémir encore, mais tant pis, il aurait été trop difficile de me retenir. Jamais je n'aurais cru que mes boules étaient elles aussi une source de plaisir. La bouche de Marie passait de l'une à l'autre, les faisant délicatement rouler. Oui, c'était une Reine, une vraie ! Elle aurait dû jouer à la pétanque.

Je n'étais pas au bout de mes surprises. Elle prit mes boules dans main en coupe les souleva et en lécha le dessous, sa tête écarta mes cuisses et la pointe de sa langue vint frémir sur mon anus. Je ne voulais pas céder à cette nouvelle caresse, je ne la savais pas possible, et elle m'horrifiait par son impudeur. Mais cette sensation fut si douce et si forte que je m'y abandonnais. n'avais-je pas fait don de mon corps à Marie, après tout ?

Elle continua tout en agitant un peu ma Soumise, me faisant gémir encore. Je sursautais quand sa langue fut remplacée par quelque chose de plus dur. Elle n'allait quand même pas'

- Non ! lui dis-je en tentant de serrer les fesses, mais les rubans me retenaient.

Elle ne répondit rien, et son doigt continua sa pénétration sur quelques centimètres. Ma honte s'accrut, je protestais encore. Mais que c'était bon !

La pointe de son index se mit à masser en rond, et un éclair parcourut mon ventre pour mourir dans mon cou. Je sus soudain ce qu'elle faisait, un massage de cette glande, la prostate, j'avais lu quelque chose là-dessus, mais j'avais cru à une blague.

c'était indicible. Les éclairs se succédaient, faisant vibrer tout mon corps. Ma Tempétueuse s'arqua et je crus dix fois de suite que j'allais éjaculer sur le champ, mais rien ne venait, sinon un liquide translucide qui sourdait de mon gland et que Marie étalait de deux doigts et étanchait de sa langue, le souffle rendu court par son excitation.

Elle s'était longtemps maîtrisée, mais se laissait aller maintenant à son plaisir.

- Tu connaissais ça, petit guerrier nubile ? dit-elle d'une voix rauque.

Je ne parvins même pas à répondre.

La pression de son index s'accentua et elle engloutit ma Sursautante d'un seul coup, l'aspirant pour en vider le suc.

Enfin, ça y était ! Je sentis les vannes s'ouvrir sous les pressions de l'index de Marie. Le flux montait, mes exclamations se brisèrent, et je creusais les reins une fois de plus. Me vider enfin'

- Non, pas encore, finalement, dit la voix calme de Marie, qui avait retiré son index et regardait mon Exorbitée, un coude sur le lit, une joue dans sa main.

Ma vision était trouble, mais je regardais à mon tour et ne vit pas de trace. Je n'avais pas joui. La reine me l'avait fait croire. Un orgasme sec, j'ai appris ce nom longtemps après.

- Elle est vraiment belle, maintenant, ma poupée, non ?

j'y vis mieux. c'était à moi, ça ? Cette chose difforme, aux veines saillantes, marbrée de bleu et de rose ? Mon gland me parut plus gros que le bouchon de feue la bouteille de Champagne.

Marie continua à la caresser afin qu'elle demeure en l'état.

Tout cela était si raide, si congestionné, que je commençais à souffrir.

- Ma reine, s'il vous plait, je vous en supplie maintenant, vraiment. Libérez-moi, par pitié !
- Tu vois, tu supplies que je t?achève. Je t?avais dit que tu le ferais, la reine sait tout.

Sa voix se fit rêveuse.

Elle se pencha, ses lèvres vibrèrent contre ma tige quand elle murmura :

- c'est drôle, j'ai envie?

Qu'allait-elle inventer encore ? Allons, trois coups de poignet, et on n'en parle plus ! Fais-le !

- Poupée, envie de t?avoir en moi, toute en moi, toute entière.

Je n'étais plus en état de chercher à comprendre. Qu'elle fasse donc ce qu'elle veuille pourvu qu'on en finisse, et vite !

- En moi, dure et belle comme tu es, j'ai envie.

Belle ? Dans l'immédiat, ma queue était simplement monstrueuse.

- En moi, oui? soupira-t-elle.

Elle se dressa. Son corps me parut encore plus immense quand elle s'agenouilla au-dessus de moi, ses mollets enserrant mes flancs, ses seins frôlant ma poitrine

- Oui, je veux !

Elle se redressa, saisit mon Impressionnée et la mit à la verticale, puis s'abaissa lentement. Mon gland vint au contact d'une chair douce et détrempée, et je compris enfin. Elle frotta un peu à l'entrée du mystère, au creux de son triangle.

- Marie, oh !
- Non, je m'appelle Ardara ! soupira-t-elle avant de s'empaler d'elle-même, mettant fin à ma vie de puceau.

Je perçus une brève résistance, qui céda subitement. Marie lança un « Aïe » aigu. Elle non plus n'était plus vierge maintenant, mais cela ne l'empêcha pas de descendre encore.

Mon Cher Paul, je découvris la fin de l'adage : une bouche, c'est mieux qu'une main, mais un sexe de femme, c'est incomparable, surtout profondément enfoui comme j'y étais. Il me serrait de toute part dans un monde liquide et quand Marie commença à monter et descendre de fines crêtes de chair vinrent agacer ma Colossale.

- Que j'ai été bête, quelle conne ! gémit Marie. Bon sang, ce que c'est bon ! Tu es encore plus gros et dur que dans ma main, que dans ma bouche. Tiens bon, tiens encore.

Puis elle ne parla plus. Ses râles et les miens emplirent la petite chambre.

Oui, je tiendrais bon, d'autant plus qu'à force de bander, mon membre était devenue une sorte de barreau indépendant de mon corps d'où ne me parvenait plus que le soyeux glissement du sexe étroit de Marie, qui me rendait peu à peu fou. Le besoin d'éjaculer était devenu sous-jacent, une pression constante, mais comme un léger mal de dent. On y pense, on l'oublie, il revient puis repart.

j'accédais à un autre niveau de conscience. Des nuages bleus ponctués d'étincelles défilaient sous mes paupières. Mon corps quitta le matelas. l'obscurité se fit quand le visage de Marie se pencha sur le mien, son souffle rugueux sur mes lèvres. Ses cheveux frôlaient mes joues, me voilant de leur masse. Elle continuait à faire monter et descendre son bassin. Son sexe était une marée montante, de longs filets chauds coulaient entre mes cuisses.

Son souffle brûla mon oreille :

- Oh Tim, tiens bon encore, tiens. s'il te plait?

j'étais redevenu Tim maintenant, et c'est elle qui suppliait. Le jeu était fini.

Je passais au troisième niveau de ma montée au nirvana. La totalité de mon corps devint source de plaisir. Quand Marie lécha mes lèvres sèches grandes ouvertes en s'enfonçant à nouveau d'un seul coup, les nuages bleus se volatilisèrent et un soleil orange apparut. j'entendis un hurlement lointain. Peut-être était-ce moi ? Je vécus un paroxysme sans pour autant jaillir encore.

Je m'aperçus soudain que mes deux mains étaient libres. j'avais dû rompre les rubans sans même m'en apercevoir. Je les posais sur les hanches mouvantes de Marie.

- Oh Tim'

Je remontais sur son dos, sa nuque, descendit sur ses fesses.

- Marie?

Foin de l'inexpérience ! Tout m'était naturel dans cette union. Mais mains trouvaient leur chemin sans même le chercher. Elle eut un cri de souris quand je léchais un mamelon dressé qui balayait ma joue.

Au quatrième niveau, je devins Marie. Comment te dire, mon Cher Paul, je ressentais ce qu'elle ressentait. Elle délirait, des mots que je ne comprenais pas, et je faisais de même. Son sexe élastique devenait le centre de mon nouveau monde. Je voguais sur son océan, dans ses vagues, bercé pas ses aller-retour. Je n'avais même plus de « bite », de « verge », de « queue », ni d'Éblouissante, ni même d'Étincelante. c'était moi en elle, elle en moi.

Vint le cinquième niveau de mon ascension. Marie accéléra, mais cela ne dura pas. La lumière jaune de la petite lampe de la chambre frappa mes yeux quand elle leva son visage vers le plafond, me libérant de ses cheveux.

Elle s'enfonça une fois, deux fois, comme pleine de rage. Elle eut cet « Aïe », presque le même qu'au moment où elle m'avait fait la déflorer, mais en beaucoup plus fort.

Son sexe se crispa autour du mien, plusieurs fois, très vite.

Au cinquième niveau, Cher Paul, tu ressens tout sans y être. Ah que c'est difficile de t?expliquer !

Le cri de Marie débuta dans les graves, entrecoupé de « Non ! ». Je posais mes mains sur ses hanches pour tenter de la contenir dans son grand galop. En vain. Son sexe battant me serra, à la fois fer et velours. Son cri monta dans les aigu puis se bloqua. Elle demeura tétanisée, bouche grande ouverte, souffle coupé, puis cria encore à m'exploser les tympans. Elle vacilla et s'effondra sur mon corps, m'écrasant de son poids, ce qui fut un autre plaisir.

Marie dévora mes lèvres, mon sexe encore engagé dans le sien. Elle eut un ultime mouvement de bassin et aspira ma langue, me murmura deux ou trois mots à l'oreille que je ne compris pas et demeura inerte.

La sueur de son dos était douce sous mes doigts, qui vinrent sous son pubis. Je palpais cet endroit étrange, à la racine de ma queue enfouie. Tous ces ruissellements sur mes cuisses. Les femmes sont des mystères que je ne percerai jamais.

- Oh Tim, je? !

Elle s'était redressée, ses yeux dans les miens. Une larme avait coulé sur sa joue. Elle se dégagea dans une ultime lisseur, ma Crispée jaillit d'entre ses cuisses. c'était un carreau d'arbalète, sa flèche impérieusement dressée très haut au-dessus de mon nombril. Elle ne m'appartenait plus, elle avait pris sa vie propre.

- Oh, mais Tim, tu n'as pas'
- Pas grave, Marie.
- Aussi, avec mon jeu à la con, quelle idiote ! Tu as mal ? dit-elle, inquiète.
- Non, c'est drôle, mais non.

Elle eut un petit rire.

- Alors, espèce d'anarchiste, Ardara va te libérer de tes derniers liens.
- Merci, ô reine.

Je revins au premier niveau du plaisir, celui du naïf, quand elle reprit ses passes magiques. Ses lèvres, ses mains, sa bouche enfin.

Le torrent reprit son cours au plus creux de mon corps. j'accédais directement au dixième niveau quand elle me suça avec ardeur pour m'amener en courte finale.

Je caressai ses épaules, ses bras, et le creux de ses poignets.

Cela monta tout doucement, mais la fontaine était proche. Mon corps se tendit.

La bouche de Marie quitta ma Lucide, mais sa main la remplaça, terriblement douce et efficace.

Elle alterna ses mains sur ma Lourdeur, les faisant glisser alternativement dans un mouvement continu, excitant mon gland de sa langue. Ma Surmenée se tendit pour l'approche finale. Comment faisait-elle pour bander encore plus ? Marie se fit plus attentive, la saisit d'une main et son poignet se fit très souple.

Je fis un effort insensé et fus pris de panique. Cela ne venait pas, quelque chose était bloqué, une sourde douleur avait remplacé le plaisir. Dents serrés, souffle bloqué, je forçais encore. Ma queue demeurait dans le même état, affreusement rigide, et rien ne se passait. Marie, avec ses jeux idiots, avait dû casser quelque chose.

Elle comprit mon problème :

- Calme-toi, laisse-moi faire.

Je parvins à suivre ses conseils et arrêtai mes efforts. Marie se remit à me sucer, mais très tendrement cette fois. Ses lèvres m'apaisaient peu à peu. La douleur disparut, et tout se déclencha d'un seul coup. Marie cessa de me sucer et se contenta d'accompagner mon Exaspérée, la branlant à l'exacte vitesse qu'il fallait.

Je me convulsais quand le premier jet parcourut ma Reconnaissante comme une onde de choc brûlante et jaillit en une haute et puissante fusée que Marie salua d'un rire joyeux. Je ne me retins pas de crier, c'était encore meilleur. Marie continua à me branler avec ferveur, son corps tremblant de jouissance dans son orgasme par procuration. Je ne comptais pas mes éjaculations, mais elles me parurent interminables, et la suivante meilleure que la précédente. Il y avait ce plaisir pur, et cette sensation exquise de soulagement. Au bout d'un long moment, j'ouvris les yeux. Mon sperme ruisselait sur les doigts de Marie, qui continuaient leur cadence, et faisait de longues coulées sur ses seins. Pourquoi me branlait-elle encore ? Tout était accompli.

Mais elle me connaissait mieux que moi-même. Au bout d'une minute, ma verge mollissante se raidit et j'éjaculais à nouveau un long trait, meilleur que tous les autres. Un voile noir passa devant mes yeux et je me sentis m'envoler ailleurs.

Marie était une magicienne. Je naviguais ainsi entre deux eaux je ne sais combien de temps. Une sensation douce me ramena au monde. Marie avait repris mon sexe dans sa bouche et l'amenait à son sommeil. La fatigue m'envahit, mais aussi un immense bien-être. Jamais je ne m'étais senti aussi bien, si euphorique. Je caressai ses cheveux, sa nuque, l'arrière de ses oreilles. Je n'avais pu encore avoir un geste de tendresse envers elle, il était temps de me rattraper. Elle se mit à ronronner, continuant à sucer ce qui restait de mon Épuisée. Cette pipe apaisante était tout ce qu'il me fallait.

Quand il ne resta plus rien de ma Consolée, elle posa sa joue sur ma poitrine et resta ainsi, me caressant l'épaule, soupirant de bonheur en même temps que moi.

- Tim, quelle aventure !

Elle s'assit :
- Oh pardon, quelle conne !

Elle avait oublié de me délier les chevilles et me rendit vite ma liberté complète.

Elle passa une main sur sa poitrine encore humide de mes expansions.

- Tu en avais des ressources, dis-moi !
- c'est toi qui les as accumulées !

Elle rit, massant ma chenille comme pour lui dire au revoir. Elle lui donna un baiser du bout des lèvres puis se leva :

- Bon, je vais prendre une douche.
- Je ferai pareil après toi.

Elle quitta la chambre et j'entendis vite couler l'eau. Je l'imaginais lavant son grand corps, le débarrassant de nos sécrétions mêlées, mais cela n'émut pas ma Terrassée. Je n'éprouvai que de la tendresse envers Marie. Elle m'avait promis qu'elle me viderait tant que je ne pourrais plus me branler pendant un an, et pour l'instant, j'y croyais ferme.

Marie revint au bout d'un long moment, tout aussi nue qu'elle était partie, démaquillée, les cheveux encore humide croulant sur ses épaules. Elle me montrait un autre aspect de sa beauté, le portrait vivant de Vénus sortant des eaux, en plus grande et plus mince.

- Ah toi ! dit-elle.

Je rejoins la salle de bain. Elle était encore imprégnée du parfum de Marie. Je m'offris une douche écossaise, me retenant de siffler afin de ne pas déranger Marie, qui devait s'endormir. Je me sentis neuf, reposé. Mes paupières se faisaient lourdes. Le sommeil serait bienvenu dans ma petite chambre.

j'enroulais une serviette autour de la taille et m'en alla dire bonne nuit à Marie. Elle était allongée sur le ventre, le nez dans le creux de son coude. Le drap qu'elle avait tiré sur elle jusqu'au cou dessinait ses courbes. Je cru qu'elle dormait, et failli me retirer sur la pointe des pieds.

- Tim, dit-elle, tu veux bien rester ? Dors avec moi, je ne crois pas que je ronfle.
- Moi non plus, on verra bien.

j'ai laissé tomber la serviette. j'ai soulevé le drap, dévoilant un autre aspect de la beauté de Marie, de son corps de violoncelle, et je me suis allongée tout contre sa fraîcheur. Elle me fit face, me serra dans ses bras, m'embrassa de toute sa légèreté. Ce fut un long baiser, à peine palpitant, un vrai baiser de bonne nuit, de plus en plus tendre. Une idée me traversa : m'aimait-elle au-delà de ma queue ?

Ses lèvres quittèrent les miennes. Elle me lécha le bout du nez puis tendit la main vers la lampe.

- Allez, dors bien, Jonathan.
- Dors bien, Ardara.

Le noir se fit. Je flottais dans des eaux tièdes. Marie se serrait de temps à autre contre moi en soupirant.

Marie? j'aurais voulu caresser son corps jusqu'à ses creux les plus intimes, mais j'étais épuisé, et elle devait l'être aussi.

l'aimais-je ? Si du moins elle m'aimait? Non, j'étais trop jeune. Profitons de l'instant. Carpe Diem. Puis je ne pensais plus, le sommeil m'ensevelit et je m'endormis une main sur une hanche de Marie, l'autre serrant ses doigts.

(A suivre)