Nuit cévenole 2

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Proposée le 15/11/2009 par Alphecar

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Résumé du 1er épisode :
Lilian participe depuis une semaine à une randonnée dans les Cévennes avec 11 autres personnes. Les tentes ont été réallouées sur la base des préférences de chacun et Lilian doit en conséquence passer la nuit avec une jeune femme aussi jolie que revêche, Sonia. Déçue par l'inaptitude flagrante de Lilian à la moindre prise d'initiative, elle s'endort. Le jeune homme choisit alors d'aller prendre un peu l'air mais deux surprises consécutives changent notablement le cours de sa soirée: il tombe d'abord, accidentellement, sur deux randonneurs du camp en plein accouplement ; puis sur Sonia qui, le surprenant en flagrant délit de voyeurisme, décide de le déshabiller entièrement et de lui offrir une petite fellation impromptue.



C'en était trop pour Lilian, et bien trop vite. À l'instant précis où les lèvres de Sonia furent sur le point de se poser sur la partie la plus sensible de sa personne, il s'agenouilla à son tour sur le matelas de mousse et son visage se retrouva à la hauteur de celui de la jeune femme.

Si elle fut surprise ou déçue, elle n'en manifesta aucun signe. Complètement nu, portant de surcroît les signes les plus visibles de l'émotion quelque part entre ses hanches et son nombril, Lilian réfléchit rapidement au parti à prendre à partir de là. C'était risqué, mais tant pis : quoi qu'il arrive maintenant, il était de toute façon déjà ridicule. Il souleva donc prudemment à son tour le tee-shirt de la jeune femme, s'attendant à essuyer une rebuffade d'un instant à l'autre. Mais elle finit au contraire par l'ôter d'elle-même, comme exaspérée par autant de prudence, et il en profita pour apprécier son corps et ses courbes aux inflexions marquées. Plus bas, la culotte de pyjama était courte, mais avait le mérite de l'existence, ce dont ne pouvait se prévaloir en revanche aucun soutien-gorge. Les aréoles de ses seins, larges et rouges, se détachaient nettement sur la pâleur exceptionnelle de sa peau.

Toujours hésitant, il approcha son nez du cou de Sonia et la main de l'un des seins, qu'il se mit à caresser délicatement. Ils étaient plus généreux qu'il ne l'aurait supposé, bien qu'évidemment de proportions plus humaines que ceux de Caroline. Quand, encouragé par les doigts de Sonia courant sur sa nuque et dans ses cheveux, il eut pris suffisamment de confiance, il se décida enfin à l'envelopper de sa bouche et sentit très perceptiblement le durcissement du mamelon.
La jeune femme poussa un long soupir de satisfaction.
D'un geste maintenant plus assuré, il l'invita à s'allonger sur le dos. Il brûlait à son tour de la délivrer de sa culotte pour voir son sexe, le toucher, humer sa fragrance unique et tester sa sensibilité. Il voulait l'explorer avec ses doigts, avec sa langue - en un mot, il voulait la découvrir dans son intimité la plus profonde. Elle avait voulu le prendre dans sa bouche ; quoi de plus naturel que de lui retourner la politesse ?

Dans un premier temps, il se contenta de caresser du bout des doigts les bras, puis les cuisses de la jeune femme. Silencieuse, mais approbatrice, elle le regardait, les mains posées sur les épaules de Lilian, ramenant parfois l'une d'entre elles à son visage pour en écarter les cheveux qui la gênaient. Les doigts du jeune homme remontèrent vers l'entrejambe. En fin de course, il sentit comme une humidité poisseuse. S'agissait-il uniquement de transpiration ? Intrigué, il s'attarda sur l'endroit et en profita pour caresser de la joue un ventre plat et ferme, et pour exciter le nombril d'une langue inquisitrice. Son nez s'arrêta un moment juste un peu plus bas, au niveau supérieur du mont de Vénus. La respiration de Sonia se fit plus sonore tandis qu'il passait lentement l'index de la main gauche le long du périnée. L'extrémité de ses doigts longea l'élastique de la culotte, avant de passer furtivement derrière et de découvrir un renflement à la fois humide et soyeux. Le bassin de Sonia eut à cet instant un léger sursaut, puis se livra à des contorsions dont il eut du mal à comprendre si elles avaient pour objet de défendre un accès ou d'annoncer qu'il lui était désormais ouvert. Voulait-elle lui interdire de lui ôter cette petite culotte, ultime rempart contre sa curiosité vorace, ou bien l'invitait-elle au contraire à le faire sans plus tarder ?

Dans le doute, il retint l'option qui avait sa préférence et s'efforça d'oublier que cette jeune femme, il y a une heure à peine, n'était pas loin de le terroriser. De ses deux mains sur les hanches de Sonia, tandis que, serviable, elle l'assistait en remontant les genoux et en soulevant les fesses, il fit glisser très lentement la culotte vers lui. Il s'inclina ensuite de façon à positionner son nez au niveau requis pour inspirer le parfum qui émanait de son pubis.

Le cœur battant, fasciné, il découvrit alors enfin le triangle qui recouvrait son sexe - large, sombre et touffu. Tandis que, toujours sans dire un mot, elle restait allongée sur le dos et l'observait agir, il continua de faire glisser la culotte le long des jambes - ce qui lui permit d'en apprécier le galbe parfait - jusqu'à ses chevilles. D'un mouvement du pied, elle envoya sa culotte à deux mètres de là. Elle était maintenant entièrement nue, face à lui, et lentement, elle commença à entrouvrir ses cuisses.

Même aux yeux peu assurés de Lilian, il devenait clair qu'elle avait envie qu'on lui fasse l'amour.

Son regard avait encore gagné en intensité lorsque, d'une voix basse mais rendue un peu rauque par la tension, elle reprit la parole. C'est d'entre ses cuisses que son visage s'adressa à Lilian.
— Ça te plait, ce que tu vois ?
— Assez, oui, dit-il en déglutissant avec difficulté.
— Eh bien, dis-le, alors... Tu la trouves comment, ma chatte ? demanda-t-elle en inclinant légèrement la tête de côté, d'un air mutin affecté.
Un peu saisi par la crudité de la question, il fut sur le point de répondre « brune et mouillée », ce qui, quoique purement descriptif, eût été rendre une parfaite justice à la vérité. Il tenta maladroitement de se mettre au diapason :
— Très belle, vraiment très belle.
— Tu n'aurais pas envie de la toucher ? poursuivit-elle dans un souffle, car elle aimait faire le tour complet d'un point à l'ordre du jour avant d'aborder le suivant.
Lilian comprit que la forme interro-négativo-conditionnelle de l'énoncé cachait une invitation pressante. Pour toute réponse, il appliqua donc un premier doigt sur les grandes lèvres du vagin, puis un deuxième. Il vit la poitrine de Sonia se soulever pour prendre une longue inspiration. Ses doigts appliquèrent ensuite une très légère pression entre les deux premières lèvres et furent aussitôt comme aspirés jusqu'aux dernières phalanges derrière le second barrage de lèvres vaginales, avec un bruit de succion qui lui fit prendre la mesure de la disponibilité de la jeune femme et perdre momentanément aussi bien le désir que la simple faculté de poursuivre la conversation.
— J'ai envie... de la toucher avec ma bouche, osa-t-il pourtant - non sans un reste de prudence, car malgré un développement rapide dans la qualité de leurs rapports, la crainte de se voir adresser une baffe inopinée ne l'avait pas entièrement quitté.
Sur ces mots, il sentit les reins de sa partenaire se cambrer et vit le triangle touffu venir à la rencontre de son visage, ce qu'il choisit d'interpréter comme une réponse sans équivoque.
— Oh oui ! Vas-y, lèche-moi... S'il te plait!
Il choisit d'obéir deux fois plutôt qu'une à cette prière aussi ensorcelante que poliment exprimée et ses lèvres avides se déposèrent aussitôt sur la vulve de la jeune femme, ce qui la fit pousser un cri qu'elle n'essaya manifestement même pas d'étouffer. Il eut à peine le temps de la voir basculer le visage en arrière avant de pouvoir enfin éprouver de sa langue la saveur douceâtre et légèrement salée de ses sucs vaginaux. En guise de témoignage de sa gratitude, elle ébouriffa de sa main les cheveux de Lilian, que celui-ci se félicita intérieurement d'avoir shampouinés la veille au soir. Les genoux de Sonia montèrent en même temps que ses cuisses s'écartaient davantage, de façon à rendre plus approfondies les investigations des lèvres et de la langue du jeune homme.

Il s'appliqua à caresser de sa bouche la fente enflée de Sonia sur toute sa longueur, de bas en haut, laissant s'attarder à chaque fois sa lèvre inférieure tout en cherchant à découvrir, du bout de sa langue infiltrée, la petite excroissance du clitoris. À une légère crispation du bassin de la jeune femme, ainsi qu'au murmure prolongé qui l'accompagna, il sut qu'il l'avait découverte. Il la délaissa aussitôt, puis y revint, et réitéra plusieurs fois ce manège, renouvelant ainsi à loisir l'effet de surprise qui, à chaque fois, arrachait à Sonia un petit gémissement en lui faisant refermer ses jambes sur le visage de Lilian.

Son érection devenait douloureuse, avide d'être soulagée. Il se sentait pris dans un tourbillon de sensations étourdissantes et il perdit la notion du temps. Les oreilles enfouies entre les cuisses humides de la jeune femme, il entendit, étouffé au milieu des secousses qu'elle imprimait malgré elle à ses fesses offertes, un cri aigu de plaisir. Pour ne pas se laisser emporter trop rapidement lui-même, il releva le visage, autant pour reprendre son souffle momentanément coupé par l'émotion et par l'effort, que pour profiter, sous la clarté lunaire, du spectacle de cette jeune femme intimidante, de ses cuisses écartées, de ses seins qui s'épanouissaient de chaque côté de son buste, du buisson à la fois ténébreux et luisant de son sexe, de ses fesses rondes et offertes - si blanches et si parfaitement lisses que jamais il n'aurait pu imaginer les avoir un jour sous les yeux et encore moins sous la bouche.

Elle profita de cette phase d'observation pour reprendre comme elle put ses esprits et se redresser avec énergie.
— Tu m'as mis dans un bel état... Tu caches bien ton jeu, mon bonhomme ! dit-elle avec le même début de sourire qui avait tant surpris Lilian alors qu'ils observaient Caroline et Hervé.
Il lui sembla que le reproche avait un accent de sincérité.
— Mais ça ne va pas s'arrêter là, poursuivit-elle sur le ton de l'oracle de Delphes annonçant la guerre de Troie.

Elle joignit alors ses lèvres à celles de Lilian. La vigueur avec laquelle sa langue s'enroulait autour de celle du jeune homme annonçait le franchissement d'un nouveau cap.

Elle ne s'interrompit que pour lui enjoindre de s'asseoir en tailleur en face d'elle et aussitôt que ce fut fait, il la vit - il eut du mal à le croire - s'accroupir sur lui d'un air concentré et déterminé, sans même l'ombre d'une hésitation. Ils s'emboîtèrent ainsi dans la position dont Lilian crut se souvenir que le Kama-Sutra la désignait sous le nom de « position du Lotus ». Il s'efforça de mémoriser pour l'avenir la sensation enivrante de sa poitrine généreuse au contact de la sienne, de ses jambes enserrant sa taille et de ses pieds nus dans le bas de son dos. Sous leur poids, ses seins pâles s'affaissaient légèrement vers le milieu de son abdomen et surplombaient le pli formé par le bas de son ventre, au niveau de l'aine. Cette vision émut encore davantage Lilian, que les dix minutes qui venaient de s'écouler avaient déjà passablement excité. Le ventre de Sonia frottait son pénis. Il réalisa soudain à quel point cette femme était belle et s'étonna de ne s'en être jamais fait la réflexion jusqu'ici. Rien de tel parfois, se dit-il, que le frottement lascif de la réalité pour ajuster son jugement sur une personne.

Un parfum de femme en proie au désir physique, entêtant, à la fois reconnaissable et très personnel, parvenait maintenant à ses narines.
— J'en avais envie depuis le début de la semaine, lui souffla-t-elle à l'oreille, resserrant maintenant son étreinte.
— De faire ça ? ... Avec moi ?
— ... Non, avec Jeanne d'Arc.
— Sûrement un très bon coup, comme toutes les militantes passionnées, approuva Lilian.
— Je vais voir de quoi tu as l'air quand on te fait perdre la tête. Tu es timide, mais tu as l'air doué.
— Oui? Merci, c'est gentil, murmura-t-il, sincèrement reconnaissant.
— Je savais que tu avais envie de moi, aussi, poursuivit-elle.
— Ah... Et comment tu savais ?
— A ta façon de me regarder... Tu ne t'en rends même pas compte, j'en suis sure.
Il ne jugea pas opportun de la détromper. Cet échange de vues commençait à lui faire perdre un peu de sa concentration : il eut envie, sans trop savoir pourquoi, de donner à la séance une tonalité plus romantique.
— Si je te regarde comme ça, c'est peut-être que je suis un petit peu amoureux de toi.
À l'instant où ces mots franchirent ses lèvres, Lilian eut comme le sentiment que le spectateur en lui venait de se dissocier de l'acteur et le premier regretta aussitôt les propos un peu mièvres du second. Contre toute attente, il sembla néanmoins qu'ils aient un effet plutôt bénéfique, car elle passa alors ses mains derrière la tête du jeune homme, caressa ses cheveux tout en attirant son visage entre ses seins, puis souleva légèrement son bassin. Comprenant son intention, Lilian accompagna son mouvement en glissant ses mains le long des cuisses de sa partenaire, depuis les genoux jusque sous les fesses. Son cœur s'accéléra encore lorsqu'il la vit, les lèvres entrouvertes, observer sa verge dressée tout en essayant de se positionner à l'aplomb. Il songea à un exercice aérien de ravitaillement en vol.
— Pénètre-moi doucement, lui dit-elle dans un souffle.
C'est en libérant un long soupir de satisfaction et en adressant un nouveau regard intense à son partenaire incrédule, qu'elle laissa doucement retomber son poids sur la verge durcie de Lilian. Il eut une exclamation de plaisir et de surprise mêlés lorsqu'il sentit son pénis s'engouffrer enfin dans ce vagin qui semblait n'avoir été conçu que pour l'envelopper.

Leurs bassins commencèrent alors à s'activer sur un rythme lent et cadencé. Lilian, un peu plus petit que Sonia, avait le nez au niveau du cou de la jeune femme. Il essayait de sentir le moindre millimètre de sa peau en contact avec celle de sa partenaire - en particulier au niveau de son sexe, tellement perdu dans les profondeurs du vagin de Sonia que l'idée étrange lui traversa l'esprit qu'il pourrait ne jamais le récupérer. Puis, de nouveau, il enveloppa de ses mains les fesses voluptueuses de sa partenaire et l'encouragea à les soulever jusqu'à pratiquement libérer leur prise - ce qu'elle fit brièvement, avant de se laisser retomber avec un nouveau petit soupir de plaisir.

Enlacés, ils entamèrent un mouvement de va-et-vient de quelques minutes, très agréable quoique excessivement physique au goût de Lilian. Ils n'échangeaient plus un mot, et leur respiration devenait saccadée. Avec une impatience qu'il s'efforça de dissimuler, Lilian attendait que Sonia prît l'initiative d'une pose un peu moins sportive. Il sentait son plaisir, toutefois, monter doucement vers une issue qu'il savait fatale.
Sonia fit une courte pause. Se dégageant avec douceur, elle invita Lilian à s'allonger sur le dos, puis l'enfourcha de nouveau en l'embrassant.. Le pénis cherchait déjà fébrilement à retrouver son délicieux abri, ce qu'il parvint très vite à faire avec la contribution active des fesses de Sonia et à la satisfaction clairement exprimée des deux partenaires.
- Maintenant, je vais te faire gémir, le prévint-elle, en énonçant bien distinctement ces mots comme pour lui faire bien prendre la mesure de l'avertissement.
De fait, ils résonnèrent comme une menace aux oreilles incandescentes de son partenaire, qui se doutait qu'ils pouvaient être écoutés et observés. Elle rapprocha encore ses seins du visage du jeune homme et lui adressa un regard de défi, tout en se cambrant et en accentuant le mouvement ondulatoire de ses fesses. Ses longs cheveux noirs effleuraient le visage et la poitrine de Lilian.
— Oh, Sonia... J'aime... Tellement... Ce que tu me fais, lui dit-il, un peu plus haut qu'il n'aurait voulu.
Il s'essoufflait, et ses propos devenaient hachés.

Du coin de l'œil, il vit soudain Caroline, seule, assise en train de les observer, adossée un peu à l'écart contre un grand chêne, vêtue de sa tunique encore ouverte et d'une jupe. Sous l'effet de la surprise, il faillit interrompre son activité, mais n'eut aucune peine à contrer ce mauvais réflexe.
— Tu as vu ?... Caroline... Là... Elle nous regarde !
— Oui... Et alors ?.... Tant mieux.... Qu'elle regarde... Qu'elle regarde bien ce qu'on est en train de faire... (Elle augmenta encore, ce disant, l'amplitude des mouvements de son bassin)... Qu'elle vienne même..... Qu'elle vienne avec nous, si elle en a envie.

Le discours de Sonia avait lui aussi perdu un peu de sa fluidité et de sa cohérence, et elle semblait avoir un peu de mal à retrouver son souffle. Mais ces propos n'étaient pas précisément de nature à apaiser le feu qui commençait à embraser les sens de Lilian et ils eurent pour effet immédiat de lui faire au contraire varier l'angle et accentuer la profondeur de ses mouvements de pénétration.

— Ouh la la, tu vas me faire crier ! Réagit-t'elle aussitôt.

Il fit mine de ralentir son rythme.

— Oh non, ne t'arrête pas... Surtout ne t'arrête pas, je t'en supplie, poursuivit-elle, resserrant son étreinte.

Mais c'est elle qui produisait l'essentiel du mouvement et de la conversation.
— Encore... Oui... Oh oui, encore... Oh, LILIAN !
Le prénom du jeune homme - qu'elle prononçait pour la première fois - avait été énoncé à voix haute et intelligible, et dans les secondes qui suivirent, il entendit s'ouvrir la fermeture éclair d'une tente, à une dizaine de mètres de la scène.
Il s'efforça d'oublier les visages de Nathan et d'Hélène qui venaient d'apparaître à travers l'ouverture. De toute façon, compte tenu du degré d'excitation réciproque atteint, l'ensemble du groupe aurait pu s'asseoir autour d'eux qu'il eût été trop tard pour changer quoi que ce soit au cours des événements : ils en avaient tous les deux complètement perdu le contrôle.

— Sonia Sonia, je crois... je crois que...Oh, j'en peux plus!

Lilian savait, bien plus qu'il ne croyait, qu'en ce qui le concernait l'issue était imminente. Dans l'ignorance où il était des intentions de Sonia, ces balbutiements haletés visaient, à toutes fins utiles, à l'en informer pour qu'elle puisse prendre les dispositions qu'elle jugerait nécessaires. Mais elle ne parut pas encline à changer de stratégie, car, projetant son buste vers lui, elle lui confirma la fatalité de cette issue, ses yeux plongés dans ceux du jeune homme :

— Je te sens venir ! Comme elle est grosse! Tu vas jouir, c'est pas possible! Oh la la, ça y est, moi aussi.... Oh, mon dieu, je vais jouir comme une folle! Oui, oui, oh ouiiiiii ... Oh, Oh, OH ÇA Y EST !!! OH OUI !!! OH - MON - DIEU !!!

En dépit de la fierté légitime qu'ils lui inspiraient, Lilian aurait préféré que ces derniers mots, bien détachés et confinant au blasphème, ne soient pas criés. Lui-même était de nature taciturne et peu encline à prendre les autorités transcendantes à témoin dans l'exercice de certaines activités. Néanmoins, l'annonce de Sonia eut raison de ses ultimes résistances et c'est en abondance qu'emporté par les secousses maintenant frénétiques des fesses survoltées de la jeune femme, il se sentit délivrer au plus profond des reins de la jeune femme une quantité généreuse de sperme chaud, tout en essayant d'étouffer lui-même dans le refuge de ses deux seins offerts un cri aussi prolongé que son orgasme.

Le lendemain matin, c'est avec une petite appréhension qu'il rejoignit l'emplacement du petit déjeuner. Auprès de la tente Q.G., ils étaient tous là, adossés à un tronc d'arbre couché. Sonia aussi - elle s'était levée un peu plus tôt - mais il n'osa pas lui adresser un regard, se contentant d'un salut collectif maussade.
Cette appréhension n'était pas infondée, comme il put rapidement le constater. Ce fut Éric qui lança la discussion.
— Alors, bien dormi... LILIAN ?
Quelque chose dans l'intonation de cette question, et notamment le timbre de voix appuyé avec lequel son prénom était prononcé, déplut à Lilian, aussi la réponse qu'il marmonna fut-elle brève.
Hélène annonça qu'elle avait entendu du bruit autour des tentes pendant la nuit, et tandis que Lilian s'efforçait de déterminer si cette remarque était aussi ingénue qu'elle en avait l'air, Émilie ajouta que, c'était marrant, elle aussi.
Caroline sembla aussitôt trouver un intérêt aussi soudain que passionné à l'étude de ses grosses chaussures de randonnée Quechua, tandis que Hervé s'absorbait dans la contemplation de sa tasse de café comme s'il venait de trouver un gros scarabée au fond.
Pour ne pas laisser sans réponse les remarques d'Émilie et d'Hélène, Lilian hasarda qu'il devait s'agir de cochons sauvages, à quoi Éric crut bon de répondre qu'à sa connaissance il n'y en avait pas dans les Cévennes. Sans se démonter, Lilian répliqua qu'ils étaient sauvages, que c'est pour ça qu'on ne les voyait pas souvent, mais qu'ils sévissaient dans les forêts cévenoles un peu comme les légendaires razorbacks dans le bush australien.
Hélène reprit la parole pour demander aux autres s'ils jugeaient possible que les cochons sauvages aient une silhouette humaine. Lilian eut le sentiment désagréable que la question le visait en priorité. Il ne voyait pas trop où elle voulait en venir et en tout cas, en dépit de la sympathie qu'il éprouvait à son endroit, ne souhaitait pas qu'elle y parvienne. Ce fut donc avec soulagement qu'il accueillit la diversion de Sonia : elle avait vu un reportage, disait-elle, où l'on évoquait les dégâts que pouvaient causer ces fameux cochons sauvages dans un camp de randonneurs.
Avec fort peu d'à-propos, jugea Lilian, Nathan rétorqua que plutôt qu'un documentaire, c'était le film « Les randonneurs », avec Poelvoorde, qu'elle avait dû voir.
Hélène insistait. Ces cochons sauvages à silhouette humaine, leur arrivait-il parfois de pousser des gémissements ou des grognements analogues à ceux pouvant être émis par des êtres humains, et plus particulièrement, crut-elle nécessaire d'ajouter, par des randonneurs en rut ?
Lilian, qui commençait à sentir l'abattement le gagner peu à peu, avança l'hypothèse que ce pouvait être le fruit d'une domestication poussée, avant de réaliser que cette proposition anéantissait accessoirement l'essentiel de son argumentaire.
Renonçant aux demi-mesures, Sonia insista sur les dégâts occasionnés par les cochons sauvages et, semblant s'adresser plus particulièrement à Hélène, signala qu'on rapportait des cas d'hommes - et de femmes, précisa-t-elle, les dents serrées - qu'on avait retrouvés mutilés, voire étripés, après leur passage.
Un Fabien ricanant la coupa imprudemment en lui faisant remarquer qu'elle devait confondre avec les razorbacks, justement, à moins que ce ne fût avec les yétis ou les tigres du Bengale, pendant qu'Anne-Cécile tentait de faire savoir à l'assemblée à quel point toute cette conversation lui paraissait stérile et puérile.
Hélène, dans une souveraine indifférence aux efforts d'Anne-Cécile et aux menaces à peine voilées de Sonia - sans doute animée d'une très louable propension à examiner une question sous tous ses angles jusqu'à ce qu'elle soit parfaitement éclaircie - s'enquit du point de savoir s'il était vraisemblable que les cochons sauvages aient à la fois une silhouette et une voix humaine, et qu'ils aient de surcroît un rapport de familiarité tel avec Lilian qu'ils sachent l'interpeller par son prénom.
Car c'est ce qu'elle avait distinctement entendu l'un d'entre eux faire la nuit dernière, ajouta-t-elle.
C'est le moment que choisit Lilian, au vu du tour défavorable pris par la conversation, pour s'éclipser sans un mot. Il eut cependant le temps d'entendre Sonia, à qui son tempérament sanguin semblait avoir fait oublier toute prudence, demander à Hélène si elle l'avait bien entendue la traiter de cochonne sauvage. Il se dit que ces échanges un peu vifs et spontanés étaient peut-être, finalement, de bon augure pour le déroulement de la journée, ainsi que pour le développement de l'harmonie et de la convivialité au sein du groupe. Tout en s'enfonçant dans le bois, il se demanda avec qui le sort lui ferait partager sa tente, le prochain soir.
Et pourquoi pas Sonia de nouveau ?
Il était déjà impatient.