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Vacances de neige - Mercredi

Proposée le 15/11/2009 par Cidoux

ATTENTION : © Copyright HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Michel se réveille mal à l'aise. Il fait sombre dans la pièce, il n'a pas l'habitude. Où est sa montre ? Ah ! A son poignet. Les aiguilles dansent devant ses yeux. Il s'assied sur le petit lit et écarte un peu le rideau. La brusque clarté l'éblouit. Déjà plus de neuf heures ! Annie n'ira pas à son cours ce matin ! Il ouvre un peu plus.
- Lumière ! se plaint Françoise.
- Il fait un temps splendide.
- M'en fout, grogne Isabelle qui se retourne contre le mur.
Une épaisse couche de neige fraîche gomme les aspérités du paysage.
- Hé ben ! Qu'est-ce qu'il a neigé cette nuit !
- M'en fout ! Laisse-nous dormir !
- Oh ! Une explosion !
- Zut ! Vas-tu te taire à la fin !
Le bruit assourdit de la détonation parvient aux dormeuses, suivie de plusieurs autres. Annie interroge de la chambre voisine.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des explosions pour déclencher des avalanches et sécuriser les pistes.
L'adolescente ouvre la porte de séparation. Michel la trouve adorable dans sa nuisette translucide.
- Il faut que je me prépare pour le cours de ski.
- Trop tard ma belle. Nous avons fait la grasse matinée...
Isabelle n'est pas contente.
- Non ! Nous n'avons pas fait la grasse matinée ! J'aurais bien continué à dormir mais c'est impossible avec vous.
- Laisse-la rouspéter et viens m'aider à faire le petit déjeuner, propose Michel en entraînant Annie.
- C'est ça, fichez-nous la paix !
Il attrape au vol le coussin que lui jette Françoise. Pour se moquer de la jeune femme il le replace soigneusement sous sa nuque.
- Voilà, voilà, voilà ! Dormez, on vous réveillera quand le café sera prêt.

Il rejoint Annie dans la kitchenette. De près, la nuisette est presque transparente. Il devine les petits seins qui déforment le tissu. L'adolescente rougit sous l'examen. Ses tétons se redressent et pointent sous la fine toile. Une bouffée de désir gonfle le ventre du jeune homme.
- Ajoute de l'eau dans la cafetière s'il te plaît.
Il lui tourne le dos pour cacher son trouble et s'affaire auprès du grille-pain. Annie glisse derrière lui. Elle se frotte. Le fait-elle exprès ou n'est-ce qu'à cause de l'exiguïté de la cuisine ? Son regard sérieux ne lui apprend rien. Il lui tend les tasses.
- Apporte-les sur la table.
Elle revient, repasse dans son dos :
- Pardon.
Elle prend la confiture. De nouveau glissade et frottement. Il lui semble surprendre une ébauche de sourire. Ma parole, elle le fait exprès, pense-t-il. Il la suit avec les tartines et la cafetière en évitant de répondre à la provocation.
- Le déjeuner est prêt, à table !
Sylviane fait son apparition. Françoise et Isabelle consentent à s'asseoir. Les vestes de pyjama bâillent sur les poitrines. Michel ne sait où porter le regard pour ne pas les fixer mais renonce très vite à contempler le plafond. Si elles s'exhibent ainsi, c'est qu'elles ont envie qu'il les admire, se justifie-t'il. Annie le dévisage avec un sourire narquois. Il répond par une grimace ne voulant pas se laisser intimider par la gamine.

Sylviane a récupéré de la crise de la nuit.
- Excusez-moi pour hier soir, j'étais énervée. Maintenant c'est fini, on n'en parle plus.
- Que si, on en parle ! s'insurge Michel. Si tu agis comme si rien ne s'était passé, tu traîneras toute ta vie ce boulet.
- Et alors ? Le passé est le passé !
- Oui tu as raison, le passé on n'y peut rien changer, par contre l'avenir si !
Françoise qui n'est pas encore au courant, écoute de toutes ses oreilles. Elle s'abstient de réclamer des explications sentant que cela ne ferait que buter la jeune femme.
- Quel avenir ? rétorque Sylviane.
- A mon avis, tu n'as plus besoin de te sacrifier.
- Et Annie alors ? Tu me conseilles de l'abandonner à la lubricité de ce salaud ?
Isabelle attire la jeune fille contre elle. Tous écoutent avec attention. Michel poursuit sa démonstration.
- Cela m'étonnerait qu'à présent elle accepte que son père la touche... (signe de dénégation de l'adolescente), ou la caresse.
- Qu'il essaye, il recevra mon poing dans la figure !
Sylviane sourit à la sortie de sa sœur.
- Tu vois, continue Michel, tu as atteint ton objectif. Annie a grandi en toute innocence. Ce n'est plus une gamine de dix ans, elle est de taille à se défendre.
- Un peu oui ! Qu'il tente quoique ce soit sur moi et il verra de quel bois je me chauffe !
Sylviane n'est pas rassurée.
- Tu crois, Michel ?
- Oui. Ce que tu as vécu est horrible, mais au moins ton sacrifice n'a pas été inutile. Tu peux en être fière. Et toi Annie, tu peux remercier ta sœur.
Elles tombent dans les bras l'une de l'autre en sanglots. Françoise croit deviner. Elle se penche vers Isabelle :
- Sylviane subissait le père pour éviter qu'il s'attaque à Annie ?
- Tu as tout compris.
- Quel salaud ! Et comment vous l'avez su ?
- Hier soir, il y a eu une dispute entre les deux sœurs et sur le coup Sylviane a tout déballé ! révèle Michel.
- La pauvre, je comprends pourquoi elle avait tant de difficultés à sortir avec des garçons. Ça m'avait d'ailleurs étonné qu'elle accepte de te rejoindre dans ta chambre.
Il sourit, elles n'ont pas à savoir ce qui c'est passé exactement entre lui et Sylviane dans le grand lit. Françoise se lève et entoure les deux sœurs de ses bras.
- Mes chéries, calmez-vous, c'est fini, le cauchemar est terminé.
Sylviane essuie ses larmes du revers de sa manche.
- Tu sais ma chérie, à notre retour à Paris, déclare-t-elle à Annie, je cherche un logement où nous vivrons ensemble.
- A ta place, conseille Michel, je demanderai à ton père de vider les lieux. Il n'est pas en état de te le refuser. Tu peux le menacer de le dénoncer pour pédophilie.
- Je ne le ferai jamais, j'aurais trop honte. Et puis c'est mon père, que veux-tu. Je ne peux pas l'oublier.
- Il suffit qu'il t'en croie capable, je pense que cela suffira.
- On essaiera, n'est-ce pas Sylviane ?
Annie a moins de scrupules que sa sœur aînée. Michel se lève.
- Maintenant que l'avenir de ces donzelles est éclairci, permettez-moi de prendre une douche. A vous quatre vous arriverez bien à débarrasser le petit déjeuner !
Il disparaît dans la salle de bain.

La table est vite rangée. Françoise va vers la fenêtre.
- Quelle neige ! J'ai bien envie de m'éclater dans cette poudreuse.
- Tu ne skies pas avec tes copains aujourd'hui ? s'étonne Isabelle.
- Non, ils sont descendus à Morzine. Vous venez avec moi ?
Sylviane a besoin d'être cajolée, rassurée. Elle fixe Isabelle d'un air suppliant. Celle-ci lui sourit et déclare :
- Non, pas ce matin. Peut-être cet après-midi.
Françoise comprend que deux femmes veulent rester seules. Isabelle l'aurait-elle remplacée dans le cœur de Sylviane ? Un soupçon de jalousie étreint sa poitrine. Puis elle se reprend. Elle-même les laisse tomber le soir. Elles profitent de son absence, c'est tout. Prenant le bras d'Annie elle l'entraîne.
- Toi, tu skies avec moi. Il faut compenser le cours que tu as séché ! Viens te préparer dans la salle de bain.
- Mais il y a Michel !
- On va pas attendre qu'il ait fini de se pomponner celui-là !
- Mais...
- Tu as déjà vu un homme tout nu ! Non ? Bonne occasion pour commencer ! Et vous, s'adressant aux deux autres, n'essayez pas de nous en empêcher. Je m'occupe de l'éducation de cette demoiselle, il est temps qu'elle affronte la réalité en face !
Isabelle éclate de rire. Sylviane n'ose s'interposer. Françoise tire l'adolescente un peu désemparée.

Elles surprennent Michel sous la douche. Il se protège comme il peut.
- Eh là ! Je suis tout nu !
- On le voit bien ! On n'est pas aveugles.
Françoise ne fait pas cas de lui à l'inverse d'Annie qui ne peut détacher le regard des fesses nerveuses. La jeune femme attire l'adolescente.
- Viens ici toi.
Elle retire par le haut la nuisette, ne lui laissant que le petit short en soie. La jeune fille croise les mains sur la poitrine.
- Allez, allez ! Tu en montres encore plus à la plage ! Débarbouille-toi sans faire de chichi.
Mâtée, Annie prend la main éponge que lui tend son amie et frotte sa figure. Michel admire les seins hauts placés. Les tétons fripés témoignent de l'émotion de la jeune fille. Il abandonne toute pudibonderie et termine de se rincer. Françoise s'amuse : Annie, l'air de rien, jette des coups d'œil appuyés chaque fois que Michel leur fait face. La gamine est frustrée. Elle ne peut détailler à sa guise l'engin poilu qui pend entre les cuisses de l'homme.
- S'il vous plaît, l'une de vous deux me passe une serviette ?
Françoise décroche un drap de bain mais au lieu de le lancer à Michel, le transmet à Annie.
- Tiens, donne-lui.
Celle-ci est obligée de s'approcher du sexe qui la fascine. Il prend le drap des mains tremblantes et se tourne exhibant ses fesses. Il a tôt fait de s'essuyer. Nouant la serviette à la taille, il enjambe la baignoire.
- Je vous laisse vous récurer mesdemoiselles, moi j'ai fini !
Dans la glace, il peut détailler la jeune poitrine. Sous la serviette son sexe réagit. Il sort la tête haute. Isabelle et Sylviane dans les bras l'une de l'autre, ne se séparent pas à son arrivée.
- Terminée la douche ?
- Oui.
- Elles ne t'ont pas ennuyé ?
- J'ai survécu.
Le drap de bain mal noué, glisse à terre. Il reste surpris, les bras ballants, le sexe en pleine forme. Isabelle éclate de rire.
- Cela se voit ! Tu ne peux pas nier avoir pris du plaisir à te laisser admirer !
Même Sylviane sourit. Isabelle ajoute mutine :
- Et à les admirer aussi je pense.
Vexé, il se réfugie dans la chambre et s'habille à l'abri du placard.

Les jeunes femmes poursuivent leurs caresses. Elles ne s'interrompent pas quand Michel, en tenue de ski les enserre dans les bras. Il ajoute ses doigts aux leurs sur les poitrines à moitié découvertes.
- Hum, hum ! On ne vous dérange pas, j'espère ?
Françoise, habillée de pied en cap surgit de la salle de bain. Le trio ne s'émeut pas et continue caresses et baisers, même quand Annie curieuse passe en rougissant la tête au-dessus de l'épaule de Françoise.
- Tu vois ma chérie, lui dit celle-ci, il vaut mieux partir, notre présence n'est pas désirée.
Michel abandonne son poste.
- Je viens avec vous. J'ai envie de skier.
- Avec plaisir.
Ils enfilent leurs lourdes chaussures de ski. Sylviane et Isabelle les regardent faire. La main d'Isabelle est cachée sous la veste de pyjama de Sylviane.
- Amusez-vous bien.
- Vous aussi lance Françoise. Vous venez nous rejoindre dans un restaurant ou on vous retrouve ici ?
- Au restaurant où tu as fait connaissance avec tes amis skieurs. Nous y serons à midi et demi, précise, décrète Isabelle.
- D'accord ! A tout à l'heure !

Les deux jeunes femmes écoutent le bruit de la lourde démarche décroître dans le couloir. Elles sont heureuses d'être seules. La promiscuité du séjour à cinq dans ce petit appartement pèse à la fin. Isabelle attire Sylviane. Debout au milieu de la pièce, chacune fait glisser la veste des épaules de l'autre. Elles caressent la poitrine, jouant avec les tétons, rapprochant les globes. Les mains descendent sur la taille, poussent vers le bas le pantalon, se perdent dans les toisons bouclées. Les deux jeunes femmes enjambent le tas de soie à leurs pieds. Elles s'enlacent. Isabelle guide son amie vers le grand lit où elles tombent serrées l'une contre l'autre...

Plus tard, beaucoup plus tard, elles récupèrent allongées. La réverbération du soleil sur la neige illumine le studio les obligeant à fermer les paupières.
- Que penses-tu de Michel ? questionne Isabelle.
- C'est un gentil garçon, il te plaît ?
Isabelle ne répond pas directement.
- Vous avez fait l'amour, toi et lui lundi soir ?
Sylviane rougit.
- Allez, tu peux me le dire, je ne suis pas jalouse.
- Non... enfin, si... un peu.
- Un peu qu'est-ce à dire ?
- On s'est... caressé.
- Tu veux dire que vous n'avez fait que vous caresser ? Il ne t'a pas péné...
Sylviane l'interrompt vivement.
- Non !
La jeune femme tremble. Isabelle la serre dans ses bras.
- C'est vrai, excuse-moi, j'oubliais ce que cela représente pour toi...
Les deux femmes s'abîment dans leurs pensées.
- C'est toi qui lui as demandé ?
- Oui, et il n'a pas insisté.
- Il... Il caresse bien ?
- Oh oui !
- Mieux que moi ?
- Non, c'est différent.
Sylviane embrasse son amie.
- Dis, Sylviane.
- Oui ?
- Tu regrettes ?
- Regretter quoi ?
- Qu'il n'ait pas...
- Qu'il ne m'ait pas fait l'amour ? N... n-non. Non, je ne regrette pas. Je suis... J'étais contente même.
- Tu étais ? Parce que maintenant, si tu pouvais... ?
- Je ne sais pas... Embrasse-moi !
Les deux femmes s'étreignent et roulent sur la couverture. Un moment après, Sylviane se dégage.
- Oh ! Il est tard ! Nous avons juste le temps de nous préparer...

Michel et Annie se laissent guider par Françoise. Celle-ci les emmène sous-bois où ils s'enfoncent dans près d'un mètre de neige profonde. Elle leur apprend à bien tourner dans la poudreuse, à alléger les skis pour éviter de les planter. Cela ne va pas sans chutes d'où ils ressortent poudrés jusqu'au nez.
Vers midi, Annie demande grâce.
- J'en peux plus ! On s'arrête ?
- Juste une dernière descente avant de rejoindre ta sœur au restaurant.
- Pas dans la poudreuse je t'en prie ! J'en ai soupé pour toute l'année !
- Bon d'accord, une descente sur une piste balisée.
- Je te remercie.
Après la profonde, la neige damée semble facile. Michel admire l'aisance de la gamine. Que de progrès accomplis depuis le début du séjour ! Arrivés au restaurant ils tombent sur Sylviane et Isabelle qui déchaussent leurs skis. Annie s'étonne.
- Oh ! Vous avez quand même skié ?
- Non, nous irons après le repas...

A deux heures, ils reprennent les spatules.
- Où tu nous emmènes ? demande Michel à Françoise.
- Je veux montrer à ma sœur où on était ce matin, propose Annie.
- Et lui faire admirer tes prouesses dans la profonde, n'est-ce pas ?
- Non, s'il vous plaît, pas dans la poudreuse, je n'y arrive pas, se plaint Sylviane.
- Mais si, tu verras, ce n'est pas difficile, assure sa sœur.
- Ce n'est pas ce que tu nous disais avant le repas, se moque Michel.
- Une descente, une seule ?
- Bon d'accord, tranche Françoise, une descente dans la poudreuse puis nous irons nous promener sur les pistes balisées.
Sylviane souffre dans la neige profonde. Elle n'arrive pas à prendre le bon rythme et plante ses skis une fois sur deux. Elle déchausse et ils perdent un bon quart d'heure à rechercher la spatule enfouie sous la neige. Michel la découvre haut dans la pente. La pauvre Sylviane, les larmes aux yeux se voyait déjà remonter à pied, enfoncée jusqu'aux cuisses dans la neige. Françoise coupe dans les bois et rejoint une piste damée au grand soulagement de la jeune femme.
- On ne m'y reprendra plus !
- C'était marrant n'est-ce pas ? plaide Annie.
Sylviane concède qu'à part la perte de son ski elle s'est bien amusée.
- Mais ça suffit !

Le reste de l'après-midi ils se cantonnent aux pistes balisées. Michel et Françoise parviennent à convaincre leurs amies de les accompagner dans la piste noire du deuxième jour. En bas de la partie difficile, Annie et Sylviane regardent la pente toutes étonnées de leur exploit.
- Vous voyez, leur dit Françoise, je savais que vous y arriveriez.
- Le plus curieux c'est que du haut en bas je n'ai pas vu mes skis ! s'amuse Sylviane. Ils sont restés enfouis sous la neige ! Heureusement que je n'ai pas déchaussé !
Michel se rapproche d'Isabelle.
- Et toi, tu ne dis rien. As-tu apprécié ?
- Tu avais raison, la piste est plus facile quand la neige est profonde.
- Je ne parlais pas de maintenant mais d'hier soir.
- Veux-tu être sérieux !
- Je suis sérieux, on ne peut plus sérieux. C'est toujours d'accord pour ce soir ?
- Tais-toi ! Tu n'as pas honte ?
Il prend cela pour un assentiment. Tout content il dévale la pente suivi par les quatre femmes.

Dès leur retour dans l'appartement, joyeux, ils ôtent leur vêtement de skis. La neige poudreuse a pénétré sous les combinaisons et anoraks. Ils enlèvent leurs affaires mouillées et ne conservent que leurs sous-vêtements. En petite tenue, ils se croisent, transportant qui une paire de brodequins, qui une combinaison de ski. Quand l'un ou l'une revient les mains vides, elle ou il en profite pour frôler, caresser celui ou celles qui sont encombrés. Même Annie s'amuse à ce petit jeu. La gamine, emportée par son élan, pose une main conquérante sur le slip de Michel. A ce moment elle croise le regard d'Isabelle qui manque d'éclater de rire en la voyant rougir et se retirer précipitamment. Par bonheur, dans la bousculade, le jeune homme n'a pas remarqué qui lui infligeait cette caresse osée. De son coté, il s'est abstenu de toucher l'adolescente, laissant ce soin à ses compagnes.

Le calme revient. Ils s'assoient, Michel dans le fauteuil, Isabelle sur une chaise, les autres sur les lits. Il a un éblouissement en se rendant compte de la transparence des dessous de ces demoiselles qui laissent deviner les aréoles des seins et l'ombre des poils pubiens dont certains dépassent de la dentelle. Son slip gonfle, impudique. Il veut se cacher. Il y renonce décidant qu'il n'a pas à avoir honte d'une réaction naturelle. Il est sûr que ses compagnes le comprendront. Il les contemple tour à tour, heureux de voir les yeux briller et les sourires fleurir sur les lèvres. Annie s'étire :
- Ouaahh !
Les tétons pointent à travers la dentelle. Michel avale sec. Pour échapper aux pensées lubriques qui l'assaillent, il s'efforce de lancer la conversation sur l'après-midi de ski.
- Une sacrée journée, n'est-ce pas mesdemoiselles ?
- Ça tu peux le dire, affirme l'adolescente.
- Avez-vous aimé la poudreuse ?
- Pas trop, se plaint Sylviane.
- Avoue que tu t'es bien éclaté jusqu'à ce que tu perdes ton ski, susurre Françoise.
- C'est vrai, à part cet incident, j'ai passé une bonne journée.
- Que voulez-vous faire ce soir ? demande le maître de maison.
- Moi je suis invitée, déclare Françoise.
- Hé, hé ! Il y a anguille sous roche ?
- Que vas-tu t'imaginer, Isabelle ? Pas du tout, une simple soirée entre amis, rien de plus.
Ce n'est pas exact. Les Robert lui ont promis une surprise. Les connaissant, Françoise doute qu'ils l'invitent pour enfiler des perles !
- Et vous ? s'inquiète Michel en s'adressant aux trois autres.
- Moi je ne bouge plus ! affirme Isabelle, approuvée par Sylviane.
Annie ne dit rien. Elle aimerait sortir, aller au restaurant, en boite, vivre quoi ! Au lieu de ça, ils vont encore passer une soirée dans cet appartement devant la télévision. Elle soupire. Michel poursuit son idée.
- Je vous propose alors de faire quelques courses, il manque des victuailles pour ce soir. De plus, il faut renflouer la bourse commune. Je suggère vingt euros par personne, d'accord ?
Françoise se lève, imitée par Isabelle et Sylviane. Chacune apporte son écot à Michel. Annie s'insurge :
- Il n'a rien mis lui !
- Tranquillise-toi, je m'exécute.
Il se lève, fouille dans ses affaires. Il extrait de son portefeuille un billet qu'il place avec les autres dans la petite trousse.
- Qui vient avec moi au supermarché ?
Annie bondit du lit.
- Moi je veux bien.
- Habillons-nous. Il fait trop froid pour traîner dehors dans cette tenue !
Michel se lève et se dirige vers le placard à vêtements. Au passage sa main caresse la poitrine d'Isabelle qui retient un instant les doigts sur son sein. Il décroche ses affaires et celles de l'adolescente.
- Tiens, je pense que je ne me suis pas trompé.
- C'est ça, merci.
Il enfile un pull-over. Isabelle caresse l'arrière des cuisses avant qu'il les cache avec le pantalon. Annie est prête. Les autres les regardent enfiler leur après-ski et refermer la porte.

Françoise se lève.
- Bon, ben, je monopolise la salle de bain.
- C'est vrai, il faut que tu te fasses belle, ironise Isabelle.
- Oh ! Vous pouvez m'accompagner si vous voulez.
- Où ? Dans la salle de bain ?
- Evidemment, je ne te proposais pas de sortir, tu nous as assez dit que tu tenais à rester. Je me demande ce que cela cache, n'est-ce pas Sylviane ?
L'interpellée rougit. Françoise satisfaite de son effet laisse seules les deux amies. Isabelle s'installe sur le lit. Sylviane pose la tête sur l'épaule proche, la joue contre le satin du soutien-gorge. Sa main se pose sur une cuisse sur laquelle ses doigts jouent. Elles rêvent.
- Il n'y en a pas une qui viendrait me frotter le dos ?
La voix de Françoise les réveille. Elles se lèvent et rejoignent leur amie dans la salle de bain.
- Voilà, voilà !
En fait de dos, c'est le corps entier qu'elles caressent, insistant sur les seins opulents de la jeune femme. Leurs dessous sont trempés. Elles les enlèvent. Sylviane entre dans la baignoire, pendant qu'Isabelle les arrose.
- Ça suffit pour moi, il faut que je file.
Françoise laisse sa place à Isabelle. Les deux femmes qui s'amusent à s'asperger se font rabrouer par leur amie.
- Faites attention ! Je m'essuie !
- Oh ! Ça va, ça va ! On le saura que tu as rendez-vous... Aïe !
Françoise se venge par une claque sur les fesses d'Isabelle.
- S'il vous plaît, attendez que j'aie fini de me maquiller pour vous amuser !
- Sois tranquille, je m'assure qu'Isabelle ne te tarabuste plus.
Elles regardent sans bouger Françoise se faire les yeux et se coiffer.
- Bon, je vous laisse, soyez sage !
- Autant que toi !
Accroupies dans la baignoire, elles se caressent tendrement, alternant les attouchements des doigts et les jets de la douchette. Françoise les surprend en plein baiser.
- Excusez-moi, continuez, je vous en prie. Ne vous dérangez pas pour moi.
- Tu t'en vas ?
- A quelle heure tu rentres ?
- J'en sais rien, dites bonsoir de ma part aux deux autres.
- On n'y manquera pas.
Les deux amies reprennent leurs caresses interrompues...

Dans les rayons du supermarché Michel pousse son chariot suivi d'Annie.
- Tu sais, pour ce matin...
Il la regarde surpris.
- Que veux-tu dire ?
- Dans la salle de bain...
- Quoi la salle de bain ? Ah oui ? Et alors ?
- Je ne voulais pas, excuse-moi c'est Françoise qui m'a forcée.
- Oh ! Il n'y a pas de mal.
- C'est... c'est la première fois que...
- Que tu vois un homme nu, complète le jeune homme. N'est-ce pas ce que tu veux dire ?
Non, ce n'est pas cela. L'adolescente se souvient des coups d'œil volés dans les vestiaires des garçons à la piscine en compagnie de copines.
- Non, j'en ai déjà vu, mais c'est la première fois que je me déshabille devant un homme, enfin je veux dire, montrer ma poitrine.
- Tu ne vas pas à la plage ?
- Si mais je refuse de me mettre en monokini.
- Je suis flatté d'être le premier.
- Ne te moque pas de moi.
- Je n'en ai pas l'intention, je suis sérieux... Veux-tu de la bière ?
Annie est songeuse, elle n'entend pas. Il prend un pack de bouteilles dans un rayon et le pose dans le chariot. La jeune fille fixe un point lointain. Tout à coup, elle se retourne.
- Dis, ce matin, tu m'as trouvée jolie ?
- Tu es jolie, tout le temps.
- Mais ce matin ?
- Tu me demandes ce que je pense de tes seins ?
Elle rougit et murmure « oui » dans un souffle. Il sourit.
- Ils sont adorables tes seins.
- Tu ne les trouves pas trop petits ?
- Non, prends-en bien soin, ils en valent la peine.
Il ne tient pas à poursuivre la discussion sur cette pente savonneuse. Il se force à penser à Isabelle. L'image de la jeune femme efface celle de l'adolescente. Il se revoit la pénétrant contre le lavabo. Il a hâte de la retrouver.
- Rentrons maintenant, commande-t-il dirigeant le caddie vers la caisse.

Personne ne les accueille à leur arrivée dans l'appartement.
- Où sont-elles ?
- Sais pas, répond Annie, elles sont peut-être sorties.
La voix d'Isabelle leur parvient à travers la porte de la salle de bain.
- Hou, hou, nous sommes là !
Michel entre suivi d'Annie. Elles sont assises dans la baignoire, Isabelle décontractée, Sylviane recroquevillée sur elle-même.
- Françoise n'est pas avec vous ?
- Elle est déjà partie. Elle nous a chargées de vous dire bonsoir.
Michel se penche pour qu'Isabelle dépose un baiser sur sa joue. Elle s'exécute en souriant. Il attrape un sein. La jeune femme se dégage avec un petit rire. Elle se lève, splendide dans sa nudité :
- Passe-moi une serviette s'il te plaît.
Il l'enveloppe d'un drap de bain pendant qu'elle enjambe la baignoire. Il lui frictionne le dos. Annie ôte son pull-over.
- Ne sors pas encore Sylviane, je viens avec toi me doucher.
Elle dégrafe son pantalon. Le jeune homme frotte plus lentement, les yeux fixés sur l'adolescente.
- Michel !
L'ordre bref d'Isabelle, le rappelle à l'ordre.
- Pardon, je sors.
Il passe la porte sans se retourner suivi de la jeune femme enveloppée dans son drap de bain.
- Merci d'être sorti.
- Tu sais, il m'a fallu une force de caractère peu commune pour y arriver !
- Il va me demander de le plaindre !
- Oui, si je n'ai pas une petite compensation.
- Quelle compensation ?
- Ça !
Michel enlace Isabelle. Elle ne se défend pas. Il pose les lèvres sur la bouche qu'elle entrouvre. Le drap de bain, coincé entre leur corps, s'ouvre dans le dos. Ils s'écartent. Elle retient de justesse la serviette sur sa poitrine.
- Tu permets que je m'habille ?
- Me demandes-tu mon avis ?
Elle rit.
- Non ! Je sais trop bien ce que tu me répondras.
Elle se retourne lui offrant la vision de ses fesses. Il y porte les mains.
- Veux-tu !
- Quoi ?
- Ne fais pas l'imbécile et laisse moi enfiler mon pyjama.

Sylviane et Annie en pyjama elles aussi, les trouvent plongés dans la lecture. Michel se lève.
- Ai-je le droit de me doucher ?
- Mais oui mon gros, vas-y !
- C'est ça, moque-toi de moi.
Isabelle lui donne un baiser sur la joue.
- Mais non, mais non, n'est-ce pas les filles qu'on ne se moque pas de lui ?
- Cette idée ! s'exclame Annie.
- Je préfère m'enfuir que subir vos sarcasmes !
Michel, la tête haute, le plus dignement possible s'enferme dans la salle de bain. Une minute après, il entrouvre la porte.
- Il n'y en aurait pas une de vous deux qui accepterait de me frotter le dos ?
Sylviane réplique :
- Oh ! N'as-tu pas honte ?
- Je te fais remarquer que j'ai pris la peine de mentionner « vous deux » et non « vous trois ». Je ne le demande pas à Annie.
- Pourquoi ? s'étonne celle-ci.
Personne ne prend la peine de lui répondre. Isabelle se lève.
- J'arrive, j'ai pitié de toi !
Il s'est accroupie. Elle prend la douchette et asperge le dos qu'elle frotte avec une éponge remplie de mousse.
- Lève-toi !
Elle passe l'éponge sur les fesses et les cuisses. Michel se retourne peu à peu. Isabelle, un sourire aux lèvres continue de le frotter sur le torse, le ventre, le sexe. Il pose les mains mouillées sur les épaules de la jeune femme. Elle lâche tout et s'écarte.
- Non, pas ça ! Je ne veux pas que tu me trempes ! Tourne-toi.
- Tu serais adorable en vêtements mouillés.
Isabelle ne l'entend pas de cette oreille. Elle jette l'éponge dans la baignoire.
- Puisque c'est ainsi, lave-toi tout seul !
- Je t'en prie !
- Rien à faire ! Tu es assez grand !
- Passe-moi une serviette alors.
Elle en décroche une qu'elle dépose à sa portée sur le lavabo et sort de la pièce. Michel est satisfait, cette petite chamaillerie n'altérera pas leur rapport, il en est sûr. Il se rince d'abondance, se sèche et enfile son pyjama. Jamais au cours de son existence, il s'est trouvé autant de fois en pyjama !

Après le repas, sur la proposition d'Annie, ils entament une partie de belote acharnée. Michel fait équipe avec l'adolescente contre Sylviane et Isabelle. La jeune fille est ravie, ils mènent ! Elle saute sur sa chaise à chaque pli gagnant. Ses seins juvéniles accompagnent ses mouvements sous le tissu léger de la nuisette. Les deux autres femmes la regardent en souriant. Leur veste de pyjama largement échancrée offre au garçon la douce vision de globes blancs libres de toute contrainte. Il se lève pour servir de la bière. Il déclenche des cris d'orfraie en passant les canettes fraîches sur le cou de ces dames. Pour se faire pardonner, il les embrasse derrière l'oreille tout en caressant les poitrines sous l'œil envieux de l'adolescente.
Après l'excitation du jeu, les cartes rangées, le calme revient dans le petit appartement. Michel s'installe sur un lit. Il monopolise Isabelle. La jeune femme se blottit contre lui, laissant la main du jeune homme jouer avec la pointe de son sein. Les deux autres acceptent son choix, Sylviane avec simplicité, Annie plus difficilement. Elle aimerait bien être à la place de la jeune femme mais sait qu'il n'en est pas question. Elle soupire puis s'installe à coté de sa sœur.

Michel a hâte de s'isoler avec Isabelle dans son grand lit. Il commence à déplier la cloison mobile.
- Oui, oui, j'ai compris lui lance Isabelle qui se lève avec un sourire narquois.
- On le saura que tu veux lui faire l'amour, renchérit Annie ravie de se moquer de lui.
Il n'a pas le loisir de répondre. La porte s'ouvre sur Françoise.
- Déjà rentrée ? interroge-t-il. Tu ne nous y avais pas habitués.
La jeune femme est d'humeur maussade. Elle range son anorak et ses boots avant de répondre.
- Ouais, déjà là ! On dirait que je dérange.
Le ton de sa voix n'est pas joyeux, loin de là. Isabelle se lève et la câline.
- Ne dis pas de bêtises. On se fait du souci pour toi. Si tu arrives si tôt c'est qu'il s'est passé des choses peu agréables, je me trompe ?
- Non !
Françoise quitte son pantalon. En slip et en tee-shirt elle déambule dans la pièce. Le pantalon rangé, elle ôte le tee-shirt. Sa poitrine opulente tressaute devant elle.
- Vous ne devinerez jamais ce qui m'est arrivée.
- Comment veux-tu qu'on le sache ?
Françoise tourne en rond dans la pièce.
- Que cherches-tu à la fin ? s'impatiente Michel.
- Mon pyjama.
- Il est dans la salle de bain !
- C'est vrai, j'ai oublié, je suis toute chamboulée.
- Assieds-toi et raconte-nous.
Il la force à s'asseoir dans le fauteuil. Françoise se calme.
- Nous sommes tout ouïes.
- Figurez-vous qu'après le repas, excellent d'ailleurs, les Robert m'ont avoué être membres d'un club échangiste.
- C'est quoi ça ? interroge Annie.
- Ne m'interrompez pas sinon je n'y arriverai jamais.
- Tu as compris, Annie ? lance Isabelle. Tu gardes tes questions pour toi. Continue Françoise.
L'adolescente se renfrogne et va s'asseoir en tailleur sur son lit.
- Moi, cela ne me faisait ni chaud ni froid, tous les goûts sont dans la nature. Je leur ai dit. Les Robert m'ont félicitée de ma tolérance et ma largesse d'esprit. J'ai tiqué quand ils ont déclaré attendre des amis rencontrés par hasard dans la station. Quelle sorte d'amis, me suis-je demandé ? Je n'ai pas tardé à être fixée. En dépit de leurs explications alambiquées, j'ai compris qu'ils me proposaient de participer à une partouse.
Annie remue sur son lit. Elle brûle de poser une question mais se retient. Françoise poursuit son récit.
- Moi, à priori je n'avais rien contre, l'amour physique à deux ou plusieurs, c'est du pareil au même.
Michel admire la philosophie de la jeune femme. Il jette un coup d'œil sur l'assemblée. Isabelle sourit. Elle connaît bien son amie, pense-t-il. Annie contemple Françoise, les yeux fixes et la bouche bée. L'adolescente n'en revient pas mais se force à ne pas attirer l'attention de sa sœur.
- Tu leur as dit aussi crûment ? s'inquiète le jeune homme.
- Tu penses bien que non ! Je les aurais choqués ! Je suis arrivée à rougir et en des termes aussi alambiqués qu'eux, j'ai répondu que l'expérience me tentait...

... Josiane embrasse Françoise pendant que son mari la pelote par derrière.
- Tu nous fais grand plaisir. Tu verras, tu ne le regretteras pas.
Il soulève le tee-shirt et patouille la poitrine libre de soutien-gorge. Ses mains descendent à la ceinture. Françoise s'écarte. Elle ne veut pas se retrouver à poil avant l'arrivée des autres invités. Josiane s'étonne.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne nous aimes plus ?
- Excusez-moi, puis-je aller aux toilettes ?
- Je t'en prie.
Françoise s'enferme au moment où la sonnette retentit. Curieuse, elle jette un coup d'œil par la porte entrouverte. Gérard et Josiane ouvrent la porte à un couple. Après avoir embrassé la femme sur le coin de la bouche, Josiane prend son manteau. L'homme a attiré Gérard au fond du couloir près des toilettes. Ils s'entretiennent à voix basse sans se douter que Françoise écoute la conversation.
- Elle est là ?
- Oui, vous ne serez pas déçus.
- Combien ?
La réponse de Gérard est inaudible.
- Bigre ! C'est cher.
- Mais ça les vaut, vous m'en direz des nouvelles.
Le nouveau venu ouvre son portefeuille et tend une liasse à Gérard. Françoise met quelques secondes à réaliser la signification du dialogue. Furieuse elle jaillit des toilettes, décroche son anorak du placard ouvert et attrape ses boots. Gérard estomaqué par sa réaction n'esquisse aucun mouvement. Françoise au passage arrache la liasse de billet qu'il tient en main et se précipite vers l'ascenseur encore sur le palier...

- ...Vous vous rendez compte ? Ces salauds me vendaient ! Passe de participer à une baise commune...
Annie se tortille sur son lit !
- ...mais être considérée comme une prostituée, je ne pouvais l'accepter. J'ai vu juste Gérard sortir furieux de l'appartement et essayer, en vain heureusement, de bloquer l'ascenseur. Je me suis habillée pendant la descente. Je peux vous assurer que je n'ai pas chômé sur le trajet jusqu'ici.
Michel veut lui servir une bière.
- Non, merci j'ai déjà trop bu. De l'eau s'il te plaît.
Il revient avec un verre que la jeune femme siffle d'un trait.
- A combien étais-tu estimée ?
- Comment ?
- Combien le couple avait donné à ce Gérard ?
- Combien ? Je ne sais pas... attends !
Françoise se lève, fouille dans la poche de son pantalon et retire une poignée de billets de 20 euros froissés. Michel les lisse sur la table et compte :
- Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf ! 180 euros ! Ce n'est pas mal !
- Euh... Je crois que je n'ai pas tout pris.
Elle a un tel air de regret que tous éclatent de rire. Elle ramasse les billets.
- Ça nous paiera le restaurant !
- C'est ça, dit Michel, vendredi soir, on vide la bourse commune et les amis...
- Ce ne sont plus mes amis !
- Les souteneurs alors ?
- Ah non ! Je n'ai pas de souteneur !
- Les Robert... Ça va ?
- Oui.
- Les Robert, dis-je, compléteront. Quel festin nous aurons ! Dis donc Françoise, tu t'en sors bien ! Un bon repas, une petite séance de pelotage et du fric, tu as bien profité de ta soirée ! Tout est bien qui finit bien. Par contre ça a du barder chez les Robert après ton départ.
- Oui, tu as raison. Je n'ai pas intérêt à me retrouver seule face à eux sur une piste.
Isabelle bâille imitée par Annie.
- Bon j'ai compris, je vous empêche de dormir. Je vais dans la salle de bain. Vous pouvez vous coucher. Moi-même j'ai sommeil.
Françoise s'éclipse. Michel termine de déplier la cloison. Annie tire les rideaux et s'allonge sous les couvertures. Isabelle va l'embrasser. Elle se penche sur Sylviane et lui glisse quelques mots à l'oreille avant de rejoindre Michel.
- Que lui as-tu dis ?
- A qui ? A Sylviane ?
- Oui.
- Ça ne te regarde pas. Ce sont des secrets entre filles !
Elle ouvre les couvertures pour se coucher.
- Attends !
Il l'enlace par derrière.
- Que veux-tu ?
- Laisse-moi te déshabiller s'il te plaît.
- Ça ne te suffit pas de m'avoir dans ton lit, tu me veux à poil ?
Il déboutonne la veste et caresse la poitrine découverte. Isabelle frémit quand les doigts touchent sa peau. La vibration interne la secoue de la pointe des seins aux orteils. La jeune femme est contrariée. Qu'est-ce qu'elle a ? Il ne peut pas la tripoter sans que cela l'excite comme une gamine ! C'est énervant à la fin ! se plaint-elle. Enervant, peut-être, mais si bon, si agréable !
- Si je comprends bien tu ne me demandes pas mon avis. Je vois qu'il faut en passer par les quatre volontés de monsieur.
Elle se retourne et lui fait face. A son tour, elle déboutonne la veste et s'amuse à enrouler la toison de la poitrine mâle sur ses doigts. Debout, torse nu, leurs bouches se rapprochent, se soudent. Les mains papillonnent dans le dos, sur les reins, s'insinuent sous les pantalons qu'elles font glisser sur les fesses. Ils s'écartent, le temps de débarrasser leurs jambes et se collent l'un contre l'autre, heureux de sentir vibrer contre leur peau, la peau nue du partenaire. Isabelle recule. Ses mollets butent contre le lit. Elle perd l'équilibre et entraîne Michel dans sa chute. Elle veut qu'il la pénètre, qu'il se fonde en elle. Contrairement à son attente, il s'écarte. Elle tend les bras :
- Viens !
Il pose un doigt sur les lèvres entrouvertes et murmure « pas encore » dans un sourire. Ses doigts frôlent la jeune femme. Son corps se couvre de chair de poule. Elle tremble de désir. Déjà dimanche soir, il lui avait fait le coup de la caresse presque innocente qui l'avait terriblement excitée. Il en est de même aujourd'hui. Comme le premier soir, deux Isabelle se battent en elle. L'une, avide d'amour et de sexe, espère qu'il va se fondre en elle, l'autre souhaite que se poursuive la délicieuse torture des caresses incomplètes. Les deux Isabelle se rejoignent lorsqu'un doigt écarte les lèvres du sexe et atteint l'entrée du puits d'amour. Au lieu de pénétrer, le doigt s'enfuit. C'en est trop ! Elle rugit presque en se précipitant sur lui. D'un geste prompt elle guide la verge et s'empale avec un soupir de contentement.

Michel est satisfait. Il a atteint son but, faire craquer la jeune femme, que ce soit elle qui réclame et non lui qui impose. Elle le domine les bras tendus appuyés sur le torse de l'homme. La queue emplit son ventre. Elle est tellement mouillée qu'elle ne ressent pas le frottement, juste la sensation d'un volume qui entre et sort. C'est suffisant pour son plaisir. Ses poils et ceux de Michel sont trempés. Elle imagine le sexe mâle pénétrant dans sa vulve pendant que du liquide sourde autour. La précision pornographique de la vision qui défile en un éclair devant ses yeux, lui donne un choc. Un spasme de plaisir la secoue. Elle s'immobilise un instant tétanisée par la jouissance. Il en profite pour basculer et prendre le dessus.

Isabelle n'a plus la force de mener les débats. Elle subit avec délectation la puissance du mâle. Il la laboure de sa queue. A chaque coup de pubis, la jeune femme est propulsée vers le haut du lit. Le premier orgasme passé, la jouissance renaît dans son ventre, plus forte plus puissante. Elle noue ses jambes dans le dos de Michel s'accrochant à lui comme une pieuvre. Le lit grince, ils n'en ont cure, ne percevant rien qui ne soit leur plaisir. Il est fier de lui, fier de la maîtrise de sa performance. Il se promet de faire jouir la jeune femme plusieurs fois avant de s'abandonner. Elle enfonce les ongles dans son épaule et gémit sourdement. Il n'est pas fatigué et est sûr de résister encore. Isabelle mollit. Il ralentit la cadence pour qu'elle reprenne son souffle. Il varie l'intensité et la profondeur de ses coups de rein. L'effet ne se fait pas attendre. Une nouvelle fois la respiration de la jeune femme s'accélère. Elle resserre son étreinte. Cela le dope. Il amplifie ses mouvements...

A son retour en pyjama de la salle de bain, Françoise trouve Sylviane et Annie couchées. Elle montre du menton la cloison. Sylviane approuve du regard. Oui, Isabelle et Michel sont derrière. Un bruit de chute et des grincements les font sourire. Françoise se penche. Elle dépose un baiser sur le front, puis sur les yeux, le nez, enfin la bouche dans laquelle elle introduit la langue. Annie regarde en serrant le drap contre sa bouche. Sylviane a honte devant sa sœur et tente de repousser la jeune femme. A ce moment là, elles entendent derrière la cloison les gémissements proférés par Isabelle. Cela agit sur Françoise comme un puissant aphrodisiaque. Elle reprend les lèvres de son amie qui subit le baiser dans un premier temps mais se dégage. Elle murmure à l'oreille :
- Je t'en prie, pas devant Annie.
- Attends, j'éteins.
Le dortoir est plongé dans le noir. De l'autre coté de la cloison le vacarme révèle que les deux partenaires s'en donnent à cœur joie. L'obscurité totale anesthésie la volonté de Sylviane. Françoise a toute latitude et en profite. Les deux femmes roulent sur le petit lit, mêlant leurs soupirs aux gémissements du couple dans la chambre proche. Annie se retient de se lever et de s'allonger à coté de sa sœur. Elle aussi a soif de caresses. La crainte d'une rebuffade la dissuade. Elle glisse une main entre ses cuisses serrées et, prenant soin de n'émettre aucun bruit, participe à sa manière à la jouissance générale...

Françoise réintègre sa couchette. Les grincements du grand lit l'énervent.
- Eh ! Ça suffit vous deux ! On veut dormir à coté !
Sa voix immobilise Michel et Isabelle. Elle essaye de se dégager. Il résiste et murmure :
- Je t'en prie.
- Tu n'as pas fini ?
- Non, tu le sens bien !
En effet la grosseur du manchon n'a pas diminué dans son ventre. Ce Michel quel étalon, se dit-elle. Elle ne peux pas le laisser tomber maintenant.
- Attention à ne pas faire de bruit alors.
- Faisons comme samedi soir, sur le coté.
Elle l'aide à basculer. Etroitement soudés ils s'embrassent. Ils retrouvent les gestes et mouvements qui leur ont si bien réussi lors de leur première étreinte. L'éclatement du plaisir foudroie Michel. Isabelle pallie sa défection et joue du bassin jusqu'à ce que la verge ramollie sorte d'elle-même. Ils s'endorment dans les bras l'un de l'autre...

Michel se réveille en pleine nuit. Les fesses d'Isabelle appuient contre sa hanche. La jeune femme s'est retournée dans son sommeil. Avec précautions, il se lève. Le lit grince, il s'immobilise. Rien ne bouge. Il s'enferme dans les toilettes. Il essuie le bas ventre poisseux en souriant au souvenir de leur performance. C'est la troisième fois qu'il baise la jeune femme, non, pas baiser ! Il ne peut pas utiliser ce terme vulgaire pour désigner ce qu'ils ont échangé cette nuit. C'est d'amour qu'il faut parler, oui d'amour. La troisième fois que leur entente est parfaite, pas une seule fausse note. Il n'en revient pas. Cela ne lui était jamais arrivé avec ses précédentes partenaires.
Il sort du cabinet pour tomber nez à nez avec Sylviane.
- Oh !
La jeune femme, étonnée de la rencontre, baisse les yeux et étouffe un petit rire devant sa nudité. Cela vexe Michel. « Je vais t'apprendre à te moquer de moi ! » murmure-t-il. Il s'enferme avec elle dans la salle de bain.
- Qu'est ce que...
Il l'enserre et plaque un baiser sur ses lèvres. Surprise, elle tente de se dégager. En vain, il la tient bien. Sa révolte ne dure pas, elle s'abandonne dans les bras qui la soutiennent. Michel reprend son souffle. Il n'est pas fier de son coup de force. Il aurait bonne mine si elle réveille Isabelle ! regrette-t-il. Il permet à Sylviane de se dégager.
- N'as-tu pas honte ?
L'éclat de ses yeux dément la sévérité du ton. Elle remet en place sa veste sur un sein qui s'était découvert pendant le baiser.
- Tu me pardonnes ?
- Oui, à condition que tu me laisses aller aux toilettes !
- Je t'en prie.
Il ouvre la porte et s'efface avec une courbette. Elle dépose un bécot sur sa joue et s'enfuit. Michel réintègre son lit. Oui, il a un peu honte. Pour se pardonner à lui-même, il serre Isabelle dans ses bras. La jeune femme grogne et se colle à lui quand il pose la main sur un sein tendre...