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Proposée le 30/09/2009 par Cidoux
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La confortable voiture rejoint la route. Elodie a pris le volant. Luc tient compagnie à Annette à l'arrière. Ils se sont réajustés. La jeune fille a récupéré sa culotte, changé de tee-shirt et passé une courte jupe. Elle reste pieds nus, n'ayant d'autres chaussures que la paire de sandales de corde encore trempée. Luc assure l'essentiel de la conversation. Ses réparties un peu lourdes font hausser les épaules à Elodie, tandis qu'Annette, pouffe de rire, parfois à contre sens. Elle est jolie, ils lui pardonnent. Ce ne sont pas pour ses qualités d'esprit que ses nouveaux amis l'apprécient. Luc s'est placé dans l'angle opposé à Elodie. En souriant à sa femme dans le rétroviseur, il attire la jeune fille contre lui, emprisonnant un sein dans sa paume. Elle replie les genoux sur la banquette, se laissant caresser par la main libre de Luc. La conductrice les surveille :
- Eh ! Là derrière ! Pas question de baiser pendant que je conduis.
- Pourquoi pas ? rétorque Luc. Tu as bien caressé Annette tout à l'heure.
- Je ne pourrais pas m'empêcher de regarder et cela serait dangereux. Donc, soyez sage !
- Mais nous sommes sages, n'est-ce pas Annette ?
- Oui, je vous assure, nous sommes sages.
Elodie n'est pas convaincue.
- Je me demande si je peux vous faire confiance.
- De toute façon, je te préviendrai si tu dois arrêter. Je tiens à ce que tu participes.
Annette admire le paysage tout en se laissant caresser, caresses innocentes en comparaison à celles échangées dans la clairière. Soudain, elle bondit.
- Oh ! La jolie rivière ! Arrêtez-vous, je vous en prie.
- Oui, arrête-toi, Elodie, nous avons tout notre temps. Profitons du soleil puisqu'ici il n'y a pas eu d'orage.
- D'accord, reposons-nous un instant.
- Est-ce que je pourrai me baigner ?
- Mais oui, Annette !
La lourde limousine conduite par Elodie débouche sur la plage où se repose Fabienne. Celle-ci marmonne dans son coin. Que viennent-ils faire ? Ne peuvent-ils pas la laisser en paix ? Elle décide de les ignorer. La voiture stoppe un peu à l'écart. Elodie sort de la voiture.
- Vous pouvez sortir, je pense que l'emplacement plaira à mademoiselle.
Annette et Luc descendent à leur tour.
- Oh ! Il y a du monde.
Annette désigne la voiture rouge de Fabienne garée sous les arbres. Luc hausse les épaules.
- Tant pis, restons ici, le coin est très joli et la rivière est belle.
La jeune fille s'étire, marche avec précaution, pieds nus, vers le rivage où elle trempe ses orteils.
- Elle est bonne ! Venez !
Il la rejoint au bord de l'eau.
Elodie regarde autour d'eux, cherchant le ou les voyageurs qui les ont précédés en cet endroit. Elle finit par apercevoir, un peu à l'écart, une silhouette féminine accroupie, enveloppée dans un drap de bain. Elle ne bouge pas, indifférente au bruit. Une telle passivité, intrigue la jeune femme. Elle s'approche. Des mouvements spasmodiques des épaules de l'inconnue trahissent une violente émotion. Elodie est persuadée qu'elle pleure.
- Est-ce que ça va ?
Fabienne ne répond pas à la question. La jeune femme insiste :
- Je m'appelle Elodie, le monsieur que vous voyez là-bas est mon mari et s'appelle Luc. Quant à la jeune fille son nom est Annette. Pouvons-nous vous aider ?
- Non, non... snif... ça va bien.
Un gros soupir lui secoue les épaules, la contredisant.
- Je ne vous crois pas. Que vous est-il arrivé ? Vous êtes toute bouleversée.
Tout en parlant, Elodie s'approche, s'accroupit auprès d'elle et passe un bras autour des épaules. Fabienne éclate en sanglots.
- Là, là, pleurez un bon coup, cela vous soulagera.
Elodie la tapote avec douceur. « Que s'est-il passé pour la mettre en ces états ? Là, elle se calme ».
Les pleurs cessent.
- Merci, ça va mieux, ce n'est rien.
- Racontez-moi ce qui vous est arrivé, cela vous fera du bien.
Fabienne ouvre la bouche pour décliner l'offre, quand elle aperçoit Luc s'avancer. Elle se remet à trembler. Elodie se rend compte de son trouble, en voit la cause et fait signe à son mari de s'éloigner.
- Ne vous inquiétez pas, il nous laissera tranquille et ne viendra pas. Allez, racontez-moi tout.
Fabienne dévisage sa voisine. L'inconnue semble sympathique. Elle offre une épaule compatissante, et Fabienne ressent le besoin de s'épancher, de dire tout ce qu'elle a sur le cur. Elle hésite. Tout dévoiler à une inconnue ? Oui ! Tant mieux si cette femme ne la connaît pas, elle aura moins honte. Elle narre sa mésaventure sans rien occulter, comment une partie de plaisir s'est transformée en cauchemar.
- Continuez, je vous en prie, l'encourage Elodie quand Fabienne hésite.
Elle glisse la main sous le drap de bain. La jeune fille est nue dessous. Sa peau est douce sous ses doigts...
Faisant confiance à sa femme, Luc rejoint Annette. Elodie saura le faire venir si le besoin s'en fait sentir. La jeune fille s'amuse à lancer des gerbes d'eau avec le pied. La rive forme une plage de sable parsemée de galets. Des galets bien ronds et bien plats, l'idéal pour faire des ricochets. Luc se revoit enfant faisant des concours de lancer avec des camarades. Il choisit avec soin quelques pierres et s'approche du bord. N'a-t-il pas perdu la main ? En aval, une barrière de rocher forme un barrage et la rivière s'étale en une grande nappe tranquille, le terrain parfait ! Il lance un caillou... un ricochet... deux... trois, plouf ! Ce n'est pas brillant. Un autre essai. Un... deux... trois... quatre, cinq, six sept huit... Luc est fier de sa réussite. Il n'a pas tout oublié de son jeune âge. Il continue à lancer des galets sous les encouragements d'Annette, ou ses quolibets lorsque la pierre coule prématurément. Il jette de temps en temps un il sur Elodie et la jeune fille. Tout va bien de ce coté là. Zut ! Raté ! Le caillou, au lieu de rester horizontal, pivote et plonge dans l'eau. Annette s'esclaffe.
- Essayes donc, toi, puisque tu sais si bien te moquer.
Elle le regarde avec commisération. Lancer des cailloux, ce n'est pas sorcier ! Pleine de confiance, elle ramasse un galet. Rien qu'à voir comment elle le tient en main, Luc devine qu'elle ne réussira pas. Les filles savent rarement imprimer le coup de poignet nécessaire pour que la pierre tourne et surfe à la surface. Annette est déçue de son insuccès. Elle regarde Luc timidement, s'attendant à ses sarcasmes. Lui, magnanime, n'insiste pas.
- Alors, ce bain, quand est-ce qu'on le prend ?
- Tout de suite !
En un clin d'il, Annette se déshabille, éparpillant ses vêtements. Elle se jette nue à l'eau, faisant jaillir des gerbes de gouttelettes. Elle plonge dans une partie plus profonde, et nage quelques brasses. Revenant vers la rive, elle appelle :
- Venez, elle est très bonne !
Il n'est pas question que Luc fasse aussi peu cas de ses affaires ! Il se déshabille avec pondération, prenant soin de bien plier ses vêtements sur une large pierre plate, à l'abri des éventuelles projections. Annette s'impatiente.
- Alors ! Vous venez ?
Avant de la rejoindre, Il jette un coup d'il sur Elodie. Elle est tendrement penchée sur la jeune fille. Serait-elle entrain de la séduire ? Le drap de bain lui cache les formes du corps, mais ce qu'il voit du visage semble prometteur. Elle a l'air joli cette petite, malgré les larmes. Bon ! Revenons à l'autre !
- J'arrive !
Il court en entrant dans la rivière, éclaboussant sur son passage.
Avec les mains, il ramasse de l'eau qu'il expédie sur la jeune fille. Elle réplique. Tous deux mènent grand tapage. Pauvre poissons ! Ils doivent être affolés ! Luc se précipite pour attraper Annette, mais la coquine s'esquive et l'asperge de nouveau. Il tente plusieurs fois de la coincer, mais vive, elle arrive à s'échapper. La poursuite excite Luc.
- Attends ma fille si je t'attrape !
Cela la fait rire.
Fabienne et Elodie assistent au jeu bruyant. La jeune fille est un peu étonnée de la compréhension d'Elodie. C'est son mari qui pelote une jolie fille devant leurs yeux, quand-même !
- Euh... C'est une... euh... amie de votre mari ?
- Annette ? Non, nous venons de la rencontrer.
- Ah !
- Oui. Elle est très gentille. Nous nous sommes bien amusés dans l'auto... Je vous choque ? interroge-t-elle devant le sursaut de Fabienne.
- Euh... No-non.
- Si, je vous choque. Vous savez, Luc et moi nous nous aimons profondément, passionnément. Mais cela ne nous empêche pas d'aimer le sexe et de profiter des occasions qui nous sont offertes.
Elodie appuie son affirmation d'une caresse sous le drap de bain. Fabienne rougit mais ne se dérobe pas. En d'autres circonstances, les paroles d'Elodie l'auraient gênée, mais après le stress de sa rencontre avec Christophe et Joseph, elle n'a plus la force de s'offusquer. Et puis la main d'Elodie est si douce...
Dans la rivière les deux nageurs se poursuivent. Un galet roule sous le pied d'Annette. Elle s'étale de tout son long. Luc se précipite avant qu'elle ne se relève. Une furieuse bataille s'en suit. On dirait deux jeunes chiots qui s'amusent. Les mains s'égarent, le désir se réveille de part et d'autre. Les mouvements deviennent moins vifs, plus lascifs...
Fabienne a raconté le viol de Joseph.
- Oh ce qu'il m'a fait mal !
- Vous savez, vous devriez vous faire examiner. Si vous voulez, j'ai une trousse médicale dans l'auto, je vais la chercher.
Elodie se lève. Fabienne la retient.
- Ne me laissez pas seule... je vous en prie.
- Je demande à Annette de nous aider... Annette ! Annette ! Venez ici s'il vous plaît, nous avons besoin de vous !
Ce n'est pas dans les habitudes d'Elodie d'interrompre Luc sans raison. Il lui fait confiance. Au regard interrogateur que lui lance Annette, il répond :
- Allez ! Vas-y, rejoins Elodie.
La jeune fille obéit à contre cur, mais que faire d'autre ? Luc, de loin, observe les trois femmes discuter, puis Elodie se lever, aller vers la voiture, fouiller dans le coffre. Elle revient avec une petite mallette, la mallette des médicaments ! La jeune fille en détresse a besoin de soin. Il interpelle sa femme :
- Puis-je vous aider ?
- Non, nous n'en avons pas besoin.
- Qu'est-ce que je deviens, alors ?
- Patiente encore quelques minutes et je suis à toi.
Fort de cette promesse, Luc retourne à l'eau et, profitant du large bassin, se défoule par une nage rapide contre le courant.
Couchée sur le ventre, les fesses proéminentes, Fabienne se laisse examiner. Les mains des infirmières improvisées sont douces.
- Il n'y a pas de lésion apparente, la rassure Elodie. Votre tortionnaire devait... euh... comment dirais-je ? Oui, ne devait pas être trop membré. Dans votre malheur, vous avez eu la chance. A première vue, son sexe devait être d'une taille inférieure à la moyenne. N'hésitez quand même pas à consulter un médecin au moindre signe d'infection.
D'entendre rabaisser la virilité de Joseph, met du baume sur la blessure morale de Fabienne.
- Annette va vous enduire de crème adoucissante. Je suis sûr qu'elle fera cela très bien. Pendant ce temps, j'irai consoler mon mari qui se morfond tout seul, n'est-ce pas Annette ?
- Oui, madame.
Les deux femmes permutent de place. La jeune fille pose une noisette de crème sur son doigt et l'étend entre les fesses de Fabienne. Elodie contrôle la bonne exécution et, rassurée, se lève pour rejoindre son époux.
Elle s'approche de la grève sablonneuse.
- Viens me rejoindre dans l'eau ! l'invite Luc.
Elle montre malicieusement sa robe.
- Comme çà ?
- T'es bête ! Déshabille-toi bien sûr !
Elle dépose ses affaires à coté de celles de son époux. Tous deux regardent le groupe des jeunes filles. Annette est penchée sur les fesses de Fabienne. Pas de problème ! Elodie sans remords s'avance à la rencontre de Luc.
- Attends s'il te plaît !
Elle s'arrête surprise.
- Tourne sur toi-même, que je t'admire.
Elle est vraiment très belle avec sa poitrine pleine dont les pointes restent fièrement dressées, ses hanches rondes et son postérieur rebondi. Même le léger embonpoint qui arrondit son ventre ajoute à son pouvoir de séduction. Il en est fier. Elle doit le lire dans ses yeux car elle se précipite dans ses bras. Il la soulève et la fait tourner en l'air.
- Veux-tu me lâcher !
- Non ! Il n'en est pas question. Je te tiens, tu ne t'échapperas pas.
Ils s'embrassent avec fougue. Les langues se disputent dans les bouches. Les mains palpent tout ce qu'elles peuvent. Des doigts se glissent entre leurs corps serrés jusqu'aux sexes. Le lit de la rivière peu profonde à cet emplacement, est recouvert de sable. Elodie se laisse glisser dans l'eau. Luc tiré par la verge s'agenouille. Il la domine, admiratif. Qu'elle est belle ! Une furieuse envie de la posséder, de se fondre en elle l'anime, mais elle ne lâche pas sa verge. Il est forcé d'attendre. La caresse lui inflige une torture presque insoutenable. Enfin ! Elle présente l'engin à son sexe. D'un bon coup de rein, il la pénètre jusqu'à la garde. Il est tellement excité qu'il n'attend pas pour engager une chevauchée sauvage. Rarement, il a été aussi violent. Cela ne la gêne pas, au contraire. Ses cuisses enserrent les fesses comme pour l'empêcher de s'enfuir. Quelques galets s'incrustent dans son dos, elle n'en a cure.
Fabienne se redresse et s'assied contre Annette. Celle-ci la serre contre son épaule. Les deux filles nues regardent de tous leurs yeux. L'érotisme qui se dégage des ébats du couple est contagieux. Les caresses d'Annette entre les cuisses de Fabienne émeuvent la jeune fille. Après les moments terribles passés, ces douces attentions lui redonnent goût aux baisers, et la première, elle tend les lèvres...
Les remous que Luc et Elodie provoquent rident la surface du petit lac. Luc sent qu'il ne résistera pas longtemps. Il veut se calmer mais elle ne l'entend pas de cette oreille. Le plaisir éclate en lui, soudain, violent, avec le regret de ne pas avoir conduit Elodie en même temps aux sommets de l'extase. Par un effort de volonté, il conserve une raideur suffisante pour que sa compagne, par les mouvements du bassin, atteigne elle aussi la jouissance. Terrassé, il bascule dans l'eau.
- Sortons, j'ai froid, déclare-t-elle.
Elodie aide Luc à se relever. Ils se dirigent en se séchant vers les jeunes filles sans honte de leur nudité.
Elles sont tendrement enlacées quand le couple les rejoint.
- J'espère que ça va mieux maintenant, mon remède est-il efficace ? demande Elodie.
Fabienne pique du nez en rougissant. Que vont-ils penser d'elle ? Annette une main sur un sein, dépose un baiser sur le front.
- A votre avis ? sourit-elle.
- Vous avez raison Fabienne, poursuit la jeune femme. Il ne faut pas rester bloqué sur les mauvais traitements que vous avez subis. Laissez-vous embrasser, laissez-vous aimer. Rien de tel qu'une douce caresse féminine pour oublier. Non pardon, cela ne s'oublie pas ces choses là, mais le souvenir en sera moins douloureux.
Luc est fasciné par le jeune couple. Jusqu'ici, il n'avait aperçu de Fabienne qu'une forme enveloppée du drap de bain. « Elle est vraiment belle cette petite », juge-t-il. La séance dans l'eau n'a pas épuisé ses réserves d'énergie. Elodie avec un sourire attendri assiste au réveil du désir. Pourquoi ne pas lui offrir la jeune fille en récompense de sa prouesse aquatique ? Non, décide-t-elle. Ce ne serait pas une bonne idée. La petite n'est pas prête à affronter l'amour mâle après ce qui lui est arrivé.
- Dis Luc ! Je crois qu'il est l'heure de partir. Sinon nous arriverons en retard pour ton repas avec ton client.
Il comprend. Il ne faut pas toucher à la jeune fille. Elodie a sûrement ses raisons.
- C'est vrai, je ne voyais pas le temps passer. Allez, ouste ! Mademoiselle, habillez-vous rapidement, nous partons !
Fabienne lève la figure, piquée par le ton de commandement de Luc. Annette intervient :
- Laisse ! C'est à moi qu'il s'adresse.
Elle se lève, s'étire comme une chatte, splendide statue de chair dans la lumière de l'après-midi.
- Où sont mes affaires ?
- Là où tu les as jetées ! réplique Luc.
Assise seule, Fabienne prend conscience de sa tenue, ou plutôt de son absence de tenue. Elle se précipite sur le drap de bain et s'en enveloppe, regardant les autres s'habiller.
Luc tente une approche :
- Nous habitons Dijon et nous allons à Autun. Si c'est votre direction nous pourrions faire route ensemble ?
- Je viens justement de Dijon où j'habite également. Je me dirige vers Nevers. Nous nous sommes simplement croisés.
- C'est dommage, car j'aurai bien aimé faire plus ample connaissance. Elodie, tu donneras notre adresse et nos coordonnées à Mademoiselle. Peut être qu'à Dijon nous nous reverrons.
- Bonne idée.
Annette a terminé de s'habiller. Fabienne les accompagne à leur véhicule. Le drap de bain qu'elle tient serré contre sa poitrine, s'ouvre sur ses cuisses au gré de sa marche. Elle en a un peu conscience, alertée par les regards de Luc, mais n'empêche pas le tissu de ballotter. Elle a besoin de se sentir admirer. Arrivée à l'auto, Elodie griffonne une feuille de calepin qu'elle tend à Fabienne.
- Tenez, mademoiselle. J'espère que nous nous reverrons. Pensez à ce que je vous ai dit, n'hésitez pas à consulter un médecin au moindre signe suspect.
Elle l'embrasse, imitée par Annette.
- Et moi ? dit Luc. N'y ai-je pas droit ?
La répartie de Luc attire un sourire sur les lèvres de Fabienne. Il en est fier. Elle tend sa joue. Il y dépose un chaste baiser.
La jeune fille regarde disparaître la limousine. Rêveuse, elle rejoint sa voiture. La robe à fleur gît froissée sur le siège. Dire qu'elle l'aimait tant ! Elle ne pourra plus la regarder sans se souvenir de... Un hoquet secoue ses épaules. Elle esquisse un mouvement de contrariété. Il ne faut pas se laisser aller ! Cette femme, Elodie, a raison. Tout à l'heure, à leur arrivée, elle les a maudit de troubler sa solitude, mais ils lui ont fait du bien. Elle va mieux, oui mieux, nettement mieux. Les attentions et les caresses de la femme et de... comment s'appelle-t-elle ? Annette ? Oui Annette, ont fait merveille. Au souvenir des câlins, Fabienne tremble sur ses jambes. Elle est obligée de s'asseoir, nue sur le siège de sa voiture. En fermant les yeux, elle se rappelle l'émoi provoqué par les doigts de la jeune fille sur son sexe et la langue experte dans sa bouche. Elle glisse la main entre les cuisses, mais ne retrouve pas la sensation délicieuse de tout à l'heure. Quel dommage que le couple qui faisait l'amour dans l'eau soit arrivé trop tôt... Oh ! D'avoir une telle pensée choque Fabienne. Depuis son adolescence, elle n'avait plus goûté aux plaisirs saphiques.
- Je ne suis pas lesbienne que je sache !
Elle regrette quand même qu'Annette n'ait pas eu le temps de poursuivre ses caresses, car elle en est sûre, la jeune fille aurait su la conduire à des sommets de jouissance insoupçonnés. Elle soupire. Inutile de se lamenter. Elle ouvre le coffre à la recherche de vêtements propres. Tout en s'habillant elle se surprend à fredonner.
- C'est signe que çà va mieux, ma vieille.
Cette petite jeune fille lui a redonné goût à l'amour...
Dans la limousine, personne n'a envie de parler, chacun se remémorant les événements de l'après-midi. Luc conduit. Ils arrivent dans une petite ville.
- C'est bien votre destination Annette ? demande-t-il.
- Oui, oui !
Annette sort de l'auto avec son sac de voyage. Elle se confond en remerciements :
- Vous avez été très gentil de m'avoir conduite ici.
- Nous ne vous avons pas trop fait perdre de temps ?
- Oh non ! De toute façon, ce n'était pas du temps perdu !
Luc apprécie son humour. Ils se quittent après un dernier baiser.
Arrivé à l'hôtel, Luc sort les bagages du coffre.
- Tu vois, dit-il à Elodie, il peut se passer beaucoup de choses en voyage. Je ne regrette pas d'être parti tôt ce matin pour le rendez-vous de ce soir.
- Je fais amende honorable.
Ils déposent les sacs sur le lit. Le couple échange un long baiser.
- Dis, je voulais te demander, pourquoi m'as-tu empêché de m'approcher de la jeune fille que nous avons rencontrée ?
- Non, mais dit donc ! Deux petites dans le même après-midi ? Tu aurais eu une overdose de jeunesse ! Ce n'est pas bon pour ton cur !
- Laisse mon cur là où il est, et réponds-moi.
- Deux voyous qu'elle avait pris en stop ont abusé d'elle.
- L'as-tu soignée ?
- J'ai contrôlé que son cul n'était pas défoncé sous les assauts de celui qui la sodomisait.
- Elle était prise par les deux en même temps ?
- D'après ce que j'ai compris, oui.
- Une double pénétration non désirée, je m'imagine comme cela doit être terrible.
- Oui, comme tu dis, c'est terrible. J'ai eu de la peine à la consoler.
- Elle a apprécié tes caresses ?
- Tu ne m'en as pas laissé le temps. Tu m'as obligée de charger Annette de s'en occuper.
- A mon avis, elle a réussi.
- Je le pense aussi.
Luc tourne dans la chambre.
- Cela n'explique toujours pas ta défense de m'occuper d'elle !
- Réfléchis un peu ! Une jeune fille vient d'être agressée par deux individus de sexe mâle, et tu voudrais qu'elle accepte les caresses d'un autre homme, comme ça, tout de suite ?
- J'espère pour elle que cette aventure ne la traumatisera pas. Elle est trop mignonne pour çà.
- Tu la trouves à ton goût ?
- Je dois avouer que je la reverrais avec grand plaisir. Je comprends pourquoi tu ne m'as pas laissé l'approcher, mais j'ai un manque. Il faudra te surpasser ce soir pour compenser.
Elodie l'embrasse sur la joue.
- Pense plutôt à ton rendez-vous d'affaire !