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Proposée le 13/09/2009 par Cidoux
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Passage non consensuel
La petite voiture rouge avale les kilomètres. La campagne en ce début d'été resplendit de couleurs. Les coquelicots éclaboussent de vermillon le vert tendre des fossés qui longent la route. Entre les champs, les bosquets d'arbres apportent une note sombre à la clarté des blés blonds prêts à la moisson. A l'horizon, un gros cumulus bourgeonne trahissant un orage lointain. Ici, le soleil resplendit.
Fabienne est joyeuse et d'humeur folâtre. Elle vient de fêter son vingt deuxième anniversaire. Les vacances commencent, l'année à l'université de Dijon s'est très bien terminée, tous les examens sont réussis et le doyen l'a convoqué pour annoncer que sa candidature en section d'étude avancée est acceptée. Il a même ajouté que peut-être une place de répétitrice adjointe se libérera à la rentrée et qu'il lui réservera le poste. Que souhaiter de mieux ? Elle a décidé de s'offrir deux ou trois semaines de bon temps avant de sacrifier à la traditionnelle tournée de la famille en compagnie de sa mère.
Il fait chaud. Pour être à l'aise en conduisant, elle ne porte qu'une robe légère dont elle aime le motif à fleurs, sur un slip de dentelle rose. Pas de soutien-gorge. L'air qui s'engouffre par les vitres baissées la rafraîchit. Pour en profiter au maximum, elle déboutonne le haut et le bas de la robe. Un coup d'il sur le corsage qui bâille la fait sourire. Si sa mère était dans la voiture, sûrement la gourmanderait-elle. Fabienne s'amuse à l'imiter.
- Ma fille, Tu es indécente de t'exhiber les seins et les cuisses à l'air !... Peut-être, mais maman, t'es pas là pour me faire des remarques ! J'en profite, la vie est belle, vive les vacances !
Tant pis pour les voyeurs ! De toute façon il n'y en a pas. Fabienne étouffe un petit rire et secoue ses boucles châtain doré. Par jeu, elle ouvre un bouton supplémentaire au corsage. Le courant d'air fait onduler les pans de la robe sur les seins qu'ils cachent ou dévoilent tour à tour. C'est la première fois que Fabienne ose se découvrir ainsi, en dehors de l'intimité d'une chambre ou d'une salle de bain. Elle est à la fois gênée et excitée. Les tétons durcissent. Le frôlement du tissu sur la pointe accroît le trouble de la jeune fille. Une auto, une grosse cylindrée la double. Elle a l'impression que le conducteur fixe sa poitrine des yeux.
- Mon dieu ! Il a vu que je suis pratiquement nue !
La berline poursuit sa route sans ralentir. Elle rougit, esquisse le geste de se reboutonner mais, moitié par bravade, moitié par désir confus de s'exposer, elle ne rectifie pas sa tenue.
- Je suis idiote, il n'a rien pu remarquer.
Fabienne jette un coup d'il sur ses seins. Une pointe rose échappe à la protection du tissu. Elle se souvient en cet instant, d'une remarque surprise à la sortie d'une messe dominicale. Une vieille bigote parlait d'une jeune femme dont la tenue légère l'offusquait. « Elle est décolletée jusqu'au fils », disait-elle en faisant le signe de la croix. Fabienne regarde sa poitrine.
- Qu'est-ce qu'elle dirait de moi !
Elle éclate de rire, sa gêne disparaît. La radio diffuse le tube de ce début d'été. La musique est entraînante et la jeune fille fredonne en conduisant. La route défile. A proximité d'un village, un tracteur qui débouche sur la grand route l'oblige à faire un écart. Fabienne se reprend : un accident est si vite arrivé. Elle n'est pas pressée. Elle lève le pied et aborde les premières habitations à la vitesse réglementaire.
C'est un village typique du centre de la France, avec ses maisons basses bordant la rue principale, ses granges et ses jardinets. La traversée n'en finit pas. Sans le vouloir, Fabienne accélère. Un coup d'il au compteur de vitesse tempère son ardeur. Le village est plus long qu'elle ne le pensait. Elle réfrène son impatience et s'apprête avec soulagement à dépasser les dernières maisons.
A la hauteur de la pancarte de fin d'agglomération, deux silhouettes masculines, des jeunes gens, se détachent de l'ombre d'une grange et lui font signe de s'arrêter. Va-t-elle obtempérer ? Elle hésite. D'un coté la fraternité entre jeunes, l'enclin à les embarquer, de l'autre, la prudence lui conseille de passer son chemin. Deux hommes, c'est beaucoup. Elle ne serait pas de taille à leur résister si jamais ils lui voulaient du mal...
ooOOOoo
Christophe fait du stop. L'année universitaire a été rude, les examens difficiles et le passage en deuxième année obtenu de justesse. Le jeune homme a besoin de décompresser. Il accepte l'invitation de son oncle à Bourges, bonne excuse pour échapper au carcan familial qui oublie trop souvent qu'il a sa majorité depuis deux ans déjà. Pour manifester son indépendance, il refuse le billet de train que sa mère voulait lui envoyer. Il fera du stop. Les récriminations maternelles ne font que le conforter dans son désir d'expérimenter ce mode de transport fort en vogue auprès de ses congénères. Un sac rempli d'affaires de premières nécessités et en route pour l'aventure !
A la sortie de Dijon, plusieurs auto-stoppeurs attendent l'occasion favorable. Christophe, un peu timide se poste à l'écart. Il a peur que son inexpérience lui attire quolibets et remarques désobligeantes. Un jeune homme de quelques années son aîné, s'approche pour lier connaissance. Il comprend vite que Christophe est novice et lui propose de faire un bout de route ensemble afin de l'initier aux rudiments de ce mode de locomotion. Au début tout marche comme sur des roulettes. Un premier conducteur sympathique les conduit à une petite ville proche du départ. Là, presque sans attente, un second automobiliste avec lequel ils ont bien discuté les a emmené. Malheureusement, ce dernier conducteur les a largué dans un petit village. Mauvais calcul ! En pleine cambrousse, les automobilistes sont plus méfiants et les gens du cru ne s'arrêtent pas pour prendre des étrangers. Si aux abord des villes, il est facile d'être embarqué, il n'en va pas de même à la campagne.
Au bout d'une heure, Joseph, le compagnon de Christophe, commence à s'énerver et grommelle chaque fois qu'un véhicule les dépasse sans ralentir. Il regrette de s'être encombré de ce jeunot. Seul, il aurait facilement trouvé un chauffeur. Qu'est-ce qu'il lui a pris de jouer les mentors ? On ne l'y reprendra plus ! Sa mauvaise humeur est communicative et les deux garçons sont prêts à enguirlander quiconque leur ferait une remarque.
Un bruit de moteur leur fait relever la tête. Christophe jette un coup d'il à son compagnon. Qui va s'avancer pour solliciter le conducteur ? Joseph ne bouge pas. Une voiture rouge avec une femme au volant va passer devant eux. Le jeune étudiant s'avance au bord de la chaussée et lève le pouce, signe universel de l'auto-stoppeur. La conductrice s'arrêtera-t-elle ? Ou plutôt ne s'arrêtera-t-elle pas ? Il a peu de chance en effet, une femme seule, hésite à prendre des auto-stoppeurs...
ooOOOoo
- Oh ! Christophe !
Fabienne reconnaît l'étudiant en première année, le jeune frère d'une condisciple, qui les rejoignait souvent à la cafétéria. Elle ralentit, arrête la voiture sur le bas coté et patiente, regardant dans le rétroviseur les jeunes gens se hâter. Un coup d'il à sa robe lui arrache un sourire. Elle redonne à sa tenue une allure présentable en refermant haut et bas, puis à la réflexion, relâche un bouton du corsage.
Les deux garçons, essoufflés, posent leur sac contre la voiture.
- Bonjour Christophe, comme on se retrouve !
Il dévisage la conductrice, étonné de s'entendre interpeller par son nom.
- Bonjour... Euh... Ah ! Bonjour Fabienne. Je te reconnaissais pas.
- Qu'est-ce que tu fais sur cette route ?
- Comme tu vois, je parcours la France en faisant du stop.
- Parcours la France ! N'exagère pas ! Tu n'es qu'à quelques kilomètres de la faculté !
- Oui, mais ce n'est qu'un début ! Je te présente Joseph que j'ai rencontré en chemin. Allant dans la même direction nous faisons route ensemble.
- Bonjour Joseph !
- Bonjour... Fabienne, je crois ?
- Oui, c'est cela. Où allez-vous donc ?
- Nous allons d'abord à Nevers, répond Christophe.
- Moi aussi.
- Tu peux nous prendre ?
- Pas de problème. Mon coffre est plein, que celui qui monte derrière prenne les sacs avec lui.
Christophe s'installe devant. Joseph empile les bagages derrière la conductrice et s'engouffre à son tour dans l'auto. Il est un peu serré mais ne se plaint pas. Fabienne se tourne vers lui.
- Que faites-vous en dehors du stop, Monsieur, pardon, Joseph ?
- Je viens de terminer mes études, et je m'octroie un peu de vacances avant de rechercher du travail. Puis, je me lancerai dans le grand cirque de la vie professionnelle.
La jeune fille sourit devant l'intonation pompeuse prise par le jeune homme.
- Vous avez une place en vue ?
- Pas encore. Je compte m'y mettre dans deux ou trois semaines.
Fabienne se fait la réflexion qu'il ne semble pas trop motivé pour trouver un emploi, ni trop pressé de se lancer comme il dit, dans le grand cirque de la vie professionnelle.
La voiture redémarre. La jeune femme conduit avec prudence, elle a le temps. La conversation porte sur leurs études respectives. Peu à peu, Christophe ne répond plus que par monosyllabes, absorbé dans ses pensées. Fabienne ! Jamais au cours de l'année il n'avait eu l'occasion de l'approcher de si près. Chaque fois qu'ils se rencontraient, à la cafétéria, elle était entourée d'une cours d'admirateur. Elle lui souriait, d'accord, comme maintenant, mais à qui ne souriait-elle pas ? Et ce Joseph qui fait le joli cur ! Le garçon se rend compte qu'il devrait parler, attirer l'attention de sa voisine. Peine perdue ! Il remarque le doux balancement des seins lors des virages. D'imaginer la jeune fille nue sous sa robe légère le paralyse.
De son coté, Fabienne aurait préféré rencontrer Christophe seul. Joseph la rend mal à l'aise. Elle se morigène, le jeune homme semble sympathique, souriant. Il est joli garçon et parle bien. Son imagination lui joue des tours. Elle décide de profiter des instants présents sans arrière pensée.
La route défile. Joseph monopolise la conversation. Sous les mouvements occasionnés par la conduite, la robe de Fabienne remonte sur ses cuisses. Christophe ne sait plus où donner du regard. Il a peur que Fabienne s'aperçoive de son indiscrétion. Il craint que la conductrice rétablisse sa tenue et le prive du spectacle, mais il est incapable de détourner les yeux. De son coté la jeune fille n'est pas insensible à l'examen auquel elle est soumise. Tout à l'heure, elle a surpris la lueur des prunelles de Christophe fixées sur les seins qui bougent sous le tissu léger de la robe. Maintenant les yeux du garçon s'abaissent. Fabienne suit le regard sur ses cuisses dénudées. Son premier geste est de les recouvrir, mais à cet instant, un croisement avec un poids lourd accapare son attention.
Avant de mettre de l'ordre dans sa tenue, Fabienne jette un coup d'il sur son voisin. Il est mignon tout plein ce garçon ! Lors de leurs précédentes rencontres, elle n'y avait pas porté attention, il n'était alors que le "petit frère" de son amie. En un éclair lui reviennent les regards énamourés qu'il lui lançait à chaque rencontre. Christophe a le béguin pour elle ! Sous la surprise, elle imprime un écart à la voiture, qu'elle rattrape sans mal. Elle se sent pleine d'indulgence. Comment lui faire plaisir ? Comment se faire pardonner son indifférence passée ? Se donnant comme prétexte une installation plus confortable, au lieu de recouvrir ses cuisses, elle libère un bouton. Le tissu glisse et dévoile encore plus de chair.
Absorbé par son discours, Joseph ne se rend pas compte du jeu muet entre Christophe et la conductrice. A la longue, le silence du garçon l'intrigue. Il s'avance sur son siège pour découvrir à son tour le spectacle des deux cuisses bronzées. Un large sourire illumine sa figure. Si sa mémoire est bonne, la robe était sagement boutonnée à leur montée dans le véhicule. Il passe la langue sur les lèvres, salivant à la pensée de la suite prévisible des événements.
Christophe avance sur son siège, sans cesser de reluquer Fabienne. Celle-ci s'interroge, que regarde-t-il ? La vue de ses jambes lui apporte la réponse. Un bouton supplémentaire s'est ouvert tout seul. Les pans de la robe s'écartent jusqu'au bout du triangle de sa culotte rose. Elle fronce les sourcils, que vont-ils penser d'elle ? Il ne faudrait pas qu'ils se fassent des idées ! Un virage lui rappelle qu'elle est au volant d'une auto et qu'elle a charge d'âme. Les deux mains occupées, elle retarde le boutonnage. Ça y est, la route redevient droite. Un coup d'il sur Christophe la fait sourire. Le jeune homme est hypnotisé par ses jambes nues. Il se rend compte qu'elle l'observe et se redresse sur son siège rouge de confusion. Pauvre garçon ! Au point où elle en est, elle n'a pas le courage de lui refuser ce plaisir ! Un soupçon de contrariété fronce ses sourcils quand elle s'aperçoit que Joseph profite lui aussi du spectacle. Le rouge de la honte couvre son visage. Un instant elle pense à se couvrir, puis elle se dit qu'il est trop tard, que le mal est fait, si mal il y a, et qu'il est vain de jouer les vierges effarouchées. Ils veulent voir ? La belle affaire ! Qu'ils observent si cela leur fait plaisir ! Et puis, il est tellement agréable d'être admirée ! A son corps défendant, elle est troublée, découvrant le pouvoir érotique d'un regard étranger sur son corps.
Plus personne ne parle. Chacun reste enfermé dans ses pensées. La cuisse nue de Fabienne attire la main de Christophe comme un aimant. Ah ! La poser dessus ! Depuis un bout de chemin il médite ce geste, remettant sans cesse son exécution. La peur d'une rebuffade le retient. « Après ce virage... Non, celui là ! » Tous les prétextes sont bons pour retarder. Puis il réfléchit que l'occasion ne se représentera pas. Que risque-t-il ? De se retrouver avec son sac sur la route ? La belle affaire ! Il se décide et dépose une main timide sur le genou tentateur juste au moment où, lassée par le manque de réaction de son voisin, Fabienne s'apprête à cesser le jeu.
La jeune fille frémit au contact. Elle l'espérait cet instant ! Cela lui semblait la suite logique des regards. L'attouchement est léger, presque fragile. Fabienne ne bouge pas. Elle a l'impression qu'au moindre mouvement de sa part, la main s'enfuira, s'envolera comme un oiseau.
Christophe, effrayé par l'audace de son geste, n'ose profiter de l'immobilité de la jeune fille. Après quelques instants, il s'enhardit et progresse sur la peau douce. Fabienne frisonne et sa cuisse se couvre des petits monticules de chair de poule quand les doigts glissent dessus en une délicieuse caresse tournoyante.
A l'arrière Joseph déplace les sacs pour s'asseoir derrière la conductrice. Lui aussi veut participer. Il effleure le cou de l'étudiante. Ses doigts triturent les épaules. Elle se carre contre le dossier du siège pour profiter du massage. Malheureusement, le jeune homme change d'avis. Ses doigts se font indiscrets et glissent sous les revers de la robe de Fabienne. Celle-ci n'ose réagir de peur d'effaroucher la main timide qui caresse sa cuisse. D'ailleurs, une moissonneuse batteuse qu'elle double accapare son attention. Joseph en profite pour se lancer à la conquête du sein droit pensant à juste titre que la jeune femme attendra d'avoir terminé sa manuvre pour réagir. Ensuite, on verra, peut-être lui laissera-t-elle continuer. Malheureusement, le col de la robe serre le cou de la conductrice quand elle se penche pour changer de vitesse. Surprise, elle fait un écart et manque de peu l'engin agricole.
- Faites donc attention, je conduis, moi !
Les mains se retirent précipitamment, laissant un vide sur la peau de Fabienne. Elle aurait bien conservé les doigts de Christophe sur sa cuisse. Mais comment dire à celui-ci « non, toi ne bouge pas, laisse ta main » sans vexer l'autre ? Joseph s'excuse.
- Je vous demande pardon, j'ai pas fait exprès.
- Il manquerait plus que ça !
Christophe est furieux. « Est-ce que cet imbécile ne pouvait pas faire attention ? Tout est fichu maintenant ». Fabienne conduit en silence. Le contact des doigts de Christophe lui manque, et même ceux de Joseph. Justement celui-ci insiste dans ses remords :
- Vous m'en voulez tant que ça ?
- Ce n'est rien, mais soyez plus doux à l'avenir.
Tout à sa déception, Christophe ne réalise pas ce que ces paroles apportent d'espoir. Il ne saisit pas le message que la cuisse que Fabienne n'a pas recouvert lui lance. Sa passivité énerve la jeune fille. Il faut qu'elle écarte la jambe autant que lui permet la conduite pour qu'il comprenne l'invitation à reprendre la caresse interrompue. Joseph, lui, a deviné tout de suite, mais son instinct lui souffle de ne pas être le premier à renouer le contact tactile. Fabienne frémit lorsque enfin, les doigts tant attendus se posent sur sa peau.
Christophe prend de l'assurance. Il ne craint plus une rebuffade et amplifie sa caresse. Fabienne sent avec délice la main du garçon parcourir la face intérieure de la cuisse du genou au tissu de la culotte que, par timidité, elle évite soigneusement. Une autre main, par-dessus son épaule plonge dans le décolleté. De peur de heurter à nouveau la jeune fille, Joseph écarte le tissu du cou de Fabienne. Elle laisse faire. Des doigts triturent le tétin qui raidi sous la caresse. Abandonnant toute prudence, la conductrice, après un changement de vitesse, pose la main sur le jean de Christophe, haut sur la cuisse près de l'aine. La crainte de l'accident, la peur du gendarme, tout est effacé, hors le désir d'être caressée, de caresser. Son corps, sevré durant la session d'examens, réclame sa ration d'amour. La verge du garçon gonfle sous sa paume. Fabienne frisonne. Elle ferme un instant les yeux.
Le changement de sonorité du roulement la réveille. Fabienne redresse l'auto qui mordait sur le bas coté et tape sur les doigts indiscrets.
- Veuillez ôter vos mains, vilains garçons, vous allez nous faire avoir un accident !
Les deux jeunes hommes confus se retirent. Devant leur mine dépitée elle éclate de rire.
- Allez ! Ne faites pas cette tête !
Christophe est déçu. Il se voyait déjà explorant la chair intime de Fabienne et, on peut rêver, poursuivre l'avantage jusqu'à la conclusion finale. Il pousse un gros soupir qui fait sourire la jeune fille. Elle aussi est déçue. Ah ! Si elle était seule avec Christophe...
Ils roulent quelques minutes en silence. Fabienne n'est pas satisfaite. Sa peau, ses seins, son ventre réclament leur dose de caresse. Elle a sous la main pour ainsi dire, deux jeunes garçons sympathiques. Pourquoi ne pas en profiter ? En un éclair, elle visualise une jeune femme, elle, faisant l'amour à chacun d'eux. Elle rougit. Comment a-t-elle pu avoir cette pensée ? Deux hommes ! Elle malmène le levier de vitesse lors de la reprise après un virage. Malgré elle, une bouffée de désir l'enveloppe. Le besoin de se sentir aimé lui ôte toute prudence. Deux hommes ? Et pourquoi pas ? Elle en tremble.
- Bon, je vais m'arrêter. Un peu de... euh... de repos fera du bien à tout le monde, n'est-ce pas ?
Les garçons rient avec elle et se carrent dans leur siège dans l'attente de l'arrêt promis, et des réjouissances qui ne manqueront pas de suivre. La route traverse une forêt. Fabienne engage l'auto dans un chemin de traverse et la dirige en cahotant jusqu'à une clairière à l'abri des regards indiscrets. Elle range le véhicule face au départ et arrête le moteur. Elle descend, laissant la portière ouverte, la clé sur le contact.
Le soleil est chaud. L'endroit est calme. Les frondaisons atténuent le bruit de la route cachée par la verdure. Les oiseaux, dérangés un instant par l'arrivée de la voiture, se remettent à chanter et emplissent l'air de trilles et vocalises. Fabienne s'étire voluptueusement sous le regard admiratif de Christophe qui la rejoint sur l'herbe. Elle lui sourit. Il est aux anges, présentant que l'après-midi lui apportera bonheur et ravissement. Elle ouvre le coffre et en extrait une couverture.
- Aide-moi à l'étaler.
Il se précipite.
- Où tu veux la poser ?
La couverture en mains, ils cherchent du regard un emplacement où le terrain est plat.
- Là ! Le sol est régulier.
A genoux les deux jeunes gens écrasent les touffes d'herbe qui déforment la laine.
- Je pense que ça suffira, qu'est-ce que t'en dis Christophe ?
L'intéressé n'est pas contrariant :
- Ce sera parfait ainsi.
Il aide Fabienne à s'étendre et s'assied à ses cotés. Les pans de la robe qu'elle n'a pas reboutonnés sont largement écartés. La jeune fille va les rassembler, puis se ravise. A quoi bon ! Elle ne conservera pas ce vêtement longtemps, inutile de jouer les prudes. Elle est fière de l'admiration lue dans le regard du jeune étudiant.
Joseph consent enfin à sortir de l'habitacle d'où il a suivi les préparatifs. Il ne s'embarrasse pas de préambules et s'agenouille pour prendre possession des lèvres de Fabienne. Celle-ci espérait Christophe mais la langue de Joseph est habile et lui fait oublier sa déception. Elle entoure le cou du jeune homme de ses bras pour prolonger le baiser. Le frère de son amie n'avait qu'à se décider avant ! Christophe se venge en patouillant les cuisses. Il les écarte sans rencontrer de résistance. Ses mains explorent sous la robe. Elles défont les boutons qui empêchent de découvrir le ventre. De son coté, Joseph ouvre le corsage. Bientôt le tissu ne cache plus rien du corps de la jeune fille. Il ne reste plus aux garçons qu'à ôter le vêtement. Joseph soulève les épaules de Fabienne et Christophe fait glisser la robe qui lui reste entre les mains.
- Attention, s'il te plaît, ne l'abîme pas.
- Euh... Oui, je la pose là, sur l'herbe, à coté de nous.
Elle le regarde un peu inquiète. C'est qu'elle y tient à cette robe ! La manière dont Christophe la plie, la rassure. Elle se recouche sur le dos. Les garçons reprennent leurs caresses. La petite culotte rose rejoint très vite la robe. La jeune fille, toute à son baiser, ne s'est pas rendu compte que des mains habiles l'en débarrassaient et regarde avec surprise le petit dessous tourner autour du doigt de Christophe. Elle fait mine de cacher son sexe par un reflex de pudeur tardif, mais les regards admiratifs de ses compagnons lui font comprendre qu'il est trop tard pour avoir des regrets.
- Qu'est-ce que vous attendez pour vous déshabiller ? Il fait pas froid vous savez !
Surpris, les garçons se concertent du regard. La détermination de Fabienne les prend au dépourvu. Joseph réagit le premier et commence à se dévêtir vite imité par Christophe. Pudiques, ils ne laissent pas à la jeune fille le loisir de constater de visu la vigueur de leur désir et se précipitent pour reprendre leur place.
Joseph accapare la bouche et les seins de Fabienne. Les tétons de la jeune fille sont tout fripés et se dressent sur les globes durcis par l'excitation. Après les doigts, une bouche les tète, au grand plaisir de l'étudiante dont la tête dodeline de part et d'autre. Christophe s'installe entre les jambes écartées et contemple le sexe. La toison qui recouvre le pubis a les mêmes reflets dorés que la chevelure qui excitait la jalousie de sa sur. Il sourit à la pensée qu'il pourra lui affirmer que Fabienne est une vraie blonde. Le duvet clair cache imparfaitement les lèvres intimes rosies par l'émotion et rendues brillantes par les sécrétions vaginales. Les mains du garçon grimpent le long des cuisses en mouvements enveloppants. Les doigts se perdent dans les poils et triturent la chair tendre du sexe de la jeune fille. Celle-ci est trop absorbée par la montée du plaisir pour se préoccuper de l'impudeur de sa position. Sa main explore autour d'elle et agrippe une verge sur laquelle elle se fixe. C'est la première fois que deux hommes la caressent ensemble. La simple profusion des mains et des bouches sur son corps, la conduit à la jouissance. Déjà elle gémit, incapable de proférer d'autres sons.
Christophe change de position. Malheureusement. Ses lèvres remplacent ses doigts sur le sexe de Fabienne. Cela suffit à rompre le charme et la montée de l'orgasme. La jeune fille se décide alors à prendre l'initiative. Un seul à la fois ! Elle se libère d'un coup de rein, renverse Christophe et se jette dessus. Le jeune homme, le buste sur l'herbe, voudrait se replacer sur la couverture mais Fabienne s'installe à califourchon, la main entre ses cuisses à la recherche du sexe du garçon. L'ayant empoigné, elle le guide vers son vagin et s'empale dessus. Le gland se fraye un passage dans les lèvres intimes. Les muqueuses s'écartent devant l'envahisseur qui poursuit son avancée sans rencontrer de résistance tant la voie est lubrifiée par les sécrétions distillées par l'impatience de la jeune femme.
- Aaah !
- Ahhh !
Double cri de satisfaction partagée. Fabienne soulève le bassin. La verge du garçon est presque sortie, seul le bout chatouille l'entrée du vagin. La jeune fille se laisse descendre.
- Ahhh !
Christophe est aux anges. Jamais, au grand jamais, il n'aurait rêvé pareille fête. Les mains sur les hanches de Fabienne, il accompagne les mouvements. Ils ne se pressent pas. Volontairement ils réduisent la cadence jouissant du tremblement que leur retenue provoque.
Joseph se sent frustré. N'est-ce pas lui qui, par ses baisers savants, a mené la fille sur les rives du plaisir ? Pourquoi lui préfère-t-elle ce blanc-bec, ce jeunot à peine déniaisé ? Fabienne devine l'énervement du jeune homme :
- Sois tranquille, ce sera bientôt ton tour, lance-t-elle pour le faire patienter.
Elle maîtrise de moins en moins l'avidité de son corps. La cadence s'accélère au grand bonheur de Christophe. Joseph se place derrière elle et soutient les seins qui dansent au rythme des coups de reins. La jeune fille dont les mamelons durcis pesaient sur la poitrine, le remercie d'une caresse sur la nuque. Elle se déchaîne, donne libre cours à sa boulimie de jouissance. Le frottement de la verge sur les muqueuses de son vagin déclenche une vibration dans son ventre prélude à l'orgasme. Sa bouche grimace sous l'excitation. Christophe ferme les yeux. Il ne pourra résister longtemps.
Tout à coup, Fabienne se sent poussée dans le dos et s'abat sur le garçon.
- Qu'est ce que vous faites ? Lâchez-moi !
Joseph la maintient, avortant ses tentatives de se redresser. Il commande à Christophe :
- Bloque-lui les bras.
Abasourdi, le garçon obéit sans comprendre mais s'inquiète auprès de son compagnon :
- Qu'est-ce que tu fais ! Tu nous gênes !
- T'occupe ! Empêche-la de se relever, y a pas que toi qui as le droit de s'amuser !
- Laisse-la ! Elle te l'a dit, t'auras ton tour après. Tu vois pas qu'elle veut pas !
Ces paroles remplissent Fabienne d'espoir, mais Christophe oublie de la libérer. Joseph coince les pieds de la jeune fille avec ses genoux. Elle est bloquée, réduite à l'impuissance, le cul écartelé. Le seul mouvement possible, tourner le bassin autour de la verge de Christophe, n'incite pas celui-ci à la lâcher.
- Laissez-moi partir, laissez-moi !
- Tu la libères, dis ?
- Fais pas attention, je connais bien ces garces. Elles font des chichis mais en réalité ces aguicheuses aiment bien être forcées. Tu verras qu'elle en redemandera après.
Son impudence met Fabienne en rage.
- Lâchez-moi ! Lâchez-moi, espèces de voyous !
- T'es sûr que tu lui fais pas mal ?
Le jugement de Christophe est faussé par le doux massage du bassin de Fabienne sur sa queue. La jeune fille lui en veut d'autant plus que, à son corps défendant, ses gesticulations font renaître le plaisir dans son ventre. Ses mouvements sont moins désordonnés, ce qui n'échappe pas à Joseph.
- Qu'est-ce que je te disais ? Tu vois, elle en redemande !
A sa grande honte, Fabienne ressent un plaisir trouble à être ainsi humiliée. Elle n'est plus autant pressée que Christophe la libère. Joseph reprend :
- Continue à la maintenir, tu verras que tout ira pour le mieux, pour elle comme pour nous.
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
Joseph ne répond pas. Il recule, relâchant la poussée sur le dos de la jeune fille, certain qu'elle n'en profitera pas. Sous les fesses écartées, la queue de Christophe apparaît et disparaît, luisante dans les poils. Au-dessus, encadrée de quelques poils follets, la rosette de l'anus, que la position de la jeune fille a rendu saillante, attire son regard. Puisque l'autre blanc-bec la baise, il lui reste cet orifice. Ça lui apprendra à cette garce de ne pas l'avoir choisi, lui, en premier. Il suce son index et enfonce le bout du doigt dans le petit trou.
- Non, non ! Pas ça !
Fabienne tente de se libérer. Joseph la maintient de nouveau contre Christophe et fait pénétrer la phalange.
- Non ! Je vous en supplie ! Pas ça, non pas ça !
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Mais rien, pas de problème, tiens la bien !
Il retire le doigt au grand soulagement de la jeune fille. Elle se reprend à espérer, à croire que le mauvais scénario va cesser. Elle est vite détrompée. Le doigt est remplacé la queue de l'homme. Elle pousse un hurlement quand le manchon distend les chairs et s'enfonce dans ses intestins.
- Arrête ! Tu lui fais mal, t'entends pas ? Qu'est ce que tu lui fais ?
Christophe est inquiet. Les cris de Fabienne ne semblent pas de la frime.
- Mais non ! Ce sont des chichis tout ça. Une aguicheuse de cette espèce aime à être pris des deux cotés à la fois.
- Tu... Tu... L'enc...? Pendant que je...?
- Eh ! Oui, mon vieux. Tu prends bien ton plaisir par-devant, alors moi je le prends par derrière. Comme ça y a pas de jalou !
Le cynisme du jeune homme met Fabienne dans une rage folle. Elle comprend que ses cris ne font qu'exciter l'individu. Elle serre les dents et endure le supplice, ne laissant filtrer que de faibles gémissements. Joseph ponctue ses coups de reins de réflexions salaces.
- Ah ! La salope ! Tu vois, je te l'avais bien dit, elle aime ça !... N'est-ce pas que tu aimes les grosses bittes... On va t'en donner !... Tiens prends ça !... Aah !
Christophe est mal à l'aise. L'amour pour lui n'est pas ce déferlement d'insanités et de grossièretés. Ah ! Si sa verge n'était si bien dans le vagin de la jeune fille, il s'enfuirait.
- Tu vois Christophe, elle dit plus rien, je t'avais bien dis qu'elle aimerait... Toutes des salopes qui sont contentes que lorsqu'elles ont une grosse pine au cul... Allez ! Prends encore ça !
Joseph, sous l'effet de la jouissance proche cesse de crier. Plus que la douleur physique, les injures font mal à Fabienne. Elle regarde Christophe les yeux pleins de larmes :
- Je... J'aurai jamais cru cela de toi !
Le jeune homme ne peut en supporter d'avantage. L'étau de ses bras se desserre. Fabienne le remercie d'un regard humide. Elle doit se libérer du premier coup, elle n'aura pas une seconde chance. Elle prend appui sur le sol pendant que Joseph ahane son plaisir. La concentration anesthésie la douleur. Joseph s'enfonce... Il recule... Il s'enfonce à nouveau, c'est le moment ! D'un coup de cul violent, elle accompagne le retrait de l'individu qu'elle envoie valser hors de la couverture. Il pousse un hurlement. En s'arrachant, Fabienne lui a meurtri le sexe. Elle en éprouve de la jouissance, faible vengeance pour ce que ce mauvais garçon lui a fait subir. En un clin d'il, elle est debout, ramasse sa robe au passage et fonce vers l'auto. Elle se félicite d'avoir laissé la clé sur le contact. La voiture démarre avant que les garçons hébétés se soient relevés.
Joseph, les mains sur son sexe endolori, cours derrière la voiture qui cahote sur le chemin en hurlant :
- Eh ! Attends-nous ! Attends-nous ! On voulait juste s'amuser un peu, ne nous laisse pas tomber !
Sa réaction abasourdit Christophe. Si c'est cela sa conception de l'amusement... Tout d'un coup le garçon blêmit. Ses bagages sont dans l'auto qui disparaît ! Il se lève d'un bond et part à son tour à la poursuite de Fabienne.
- Nos bagages, rends-nous nos bagages !
La jeune fille se retourne. Les sacs sont là sur la banquette arrière. Un instant l'idée de les emporter l'effleure, mais les remords, bien que tardifs, de Christophe, lui font abandonner cette piètre vengeance. Au moment d'emprunter la route, la jeune fille ralentit. Les deux jeunes gens, pleins d'espoir redoublent d'effort pour la rejoindre. Par la vitre ouverte, elle jette les sacs dans le fossé et démarre en faisant crisser les pneus sur les gravillons.
Christophe, rassuré, rejoint Joseph qui gesticule à poils sur le bord de la route. La petite auto rouge disparaît dans un virage. Le garçon ramasse son sac et retourne à la clairière enfiler ses habits. Joseph le suit en pestant contre Fabienne :
- Non, mais qu'est ce qu'elle se croit cette gonzesse ?
- C'est ta faute à la fin ! On avait une gentille conductrice, on allait passer du bon temps ! Qu'est-ce qu'il t'a pris de la brutaliser ? Tu pouvais pas attendre ?
- Oh la ferme ! Elle avait qu'à comprendre que c'est par moi qu'il fallait commencer ! J'aime pas passer derrière les autres. C'est bien fait pour elle ! Et puis, tu étais là, toi ! Tu la maintenais ! Tu étais trop content de pouvoir tremper ta quéquette ! Si t'étais pas d'accord, t'avais qu'à le dire et t'abstenir de m'aider !
L'argument fait mal à Christophe et ravive son remords. Les deux hommes se rhabillent en silence et reviennent lentement vers la route laissant derrière eux la couverture et la petite culotte. Pour Joseph, l'incident est clos :
- Allez, oublie cette greluche, elle en vaut pas la peine. Quand je pense que j'ai même pas pu prendre mon pied, c'est à te dégoutter des gonzesses !
Il frotte son bas ventre.
- Qu'est-ce qu'elle m'a fait mal cette garce !
- Comment ? Je croyais que c'était toi qui la brutalisais ?
- Elle m'a tordu le zob en se relevant.
« Bien fait pour toi » pense Christophe, qui n'ose s'exprimer à voix haute.
- Viens ! On continue. Peut-être on aura plus de chance avec une autre conductrice.
- Non, merci. Tu peux partir seul, je te retiens pas.
Joseph hausse les épaules et prenant son sac, marche sur le bas coté de la route pour trouver un coin plus propice à la pratique de l'auto-stop. Christophe le regarde disparaître à un tournant, et au lieu de l'imiter, reste assis sur son baluchon, ressassant les derniers événements.
Il est furieux contre lui. Quel gâchis ! Combien de fois au cours de l'année n'a-t-il pas rêvé de tenir Fabienne dans ses bras ? Et pour une fois ou ses désirs les plus fous allaient être comblés... De rage, il se lève et flanque un coup de pied dans un tronc. La douleur le calme. Il retourne à la clairière. La couverture est toujours là ainsi que la petite culotte. Il l'empoche. Il la gardera en souvenir des moments agréables avant que ce sale individu ne gâche la fête. Comment regagner la confiance de Fabienne ? Est-ce que sa sur consentira à l'aider ? Il se laisse bercer par l'illusion qu'il y parvient...
ooOOOoo
Fabienne conduit comme une somnambule, distinguant à peine la route à travers ses larmes. Elle prend brusquement conscience de sa nudité au volant. Elle recherche un endroit discret pour s'arrêter et s'habiller. La route traverse une rivière aux berges avenantes. La jeune fille emprunte un petit chemin qui la conduit à une plage de galets entourée d'arbres. L'endroit est calme et frais. Elle gare l'auto à l'ombre. La vue des frondaisons a un effet apaisant. La rivière forme dans un coude un bassin. Fabienne, au lieu de se rhabiller, se plonge dans l'eau. La fraîcheur lui fait du bien diminuant la douleur. Du coffre de la voiture, elle sort un drap de bain et s'en drape. Le soleil est chaud. La jeune fille reste immobile, les épaules secouées de sanglots convulsifs. Quelle brute ce Joseph ! De tels individus devraient être châtrés ! Imposer une double pénétration !
"Double pénétration"... A l'évocation de ce nom, un monde de souvenir resurgit du fond sa mémoire. Elle se revoit adolescente, lisant en cachette des livres interdits dans lesquels justement les descriptions de "double pénétration" la faisait fantasmer. Dans son souvenir, double pénétration était liée à double plaisir. Au lieu de cela, la muflerie, la volonté d'avilir de ce... salaud, ont détruit ce rêve de jeune fille. Plus que la douleur qui s'estompe, plus que la honte d'être traitée en esclave, la fuite de ce fantasme fait mal à Fabienne. Christophe reste un peu à l'écart de son ressentiment. C'est à l'encontre de Joseph qu'elle fulmine. Comme si, malgré sa participation au forfait, le remords tardif du jeune étudiant lui permettant de s'échapper, avait, un peu, racheté sa faute.