Maitresse Anne - Chapitre I

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Proposée le 4/07/2009 par Votre serviteur

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Je vais tout d'abord me présenter, je m'appelle Cédric, j'ai 25 ans et je travaille en tant que secrétaire médical dans l'hôpital public de ma ville. Je sais que c'est un métier plutôt féminin, mais que voulez-vous, j'ai toujours été attiré par les choses qui plaisent aux femmes, sans être gay ou quoi que ce soit, c'est juste comme ça.
Un jour, j'ai rencontré Anne - ou mme P***** comme je l'appelais à cette époque - d'une manière tout à fait banale, c'était un mardi, le docteur pour qui je travaille avait comme à son habitude plus d'une heure de retard et je m'efforçais, comme d'habitude aussi, de lui trouver des excuses auprès de ses patientes. L'une d'elles semblait particulièrement irritée, c'était une jolie femme d'une trentaine d'années, rousse, fine et l'air très stricte. Cet air était d'ailleurs renforcé par les lunettes et le tailleur gris anthracite qu'elle portait.
Elle s'approcha de mon bureau et me dit qu'elle attendait depuis maintenant une heure et que c'était intolérable. Je m'apprêtais donc à lui répondre une phrase passe-partout comme j'ai appris à le faire dans ce cas là :
- Ecoutez mme P*****, le doc...
- Chut
Ce mot raisonna dans la pièce et me stoppa net... Je ne comprenais pas trop mais je n'osais plus parler. Je levais les yeux pour croiser son regard et les baissais aussitôt car elle me fixait avec insistance. J'eus cependant le temps de remarquer que tout le monde dans la salle d'attente me regardait maintenant. Je n'étais pas rompu à ce type de situation, j'ai d'ailleurs au cours de ma vie toujours évité les conflits et tout ce qui s'en rapproche, ça me paraissait mieux comme ça... Jusqu'à aujourd'hui, maintenant mon attitude lâche me laissait désarmé. Il fallait à tout prix que je reprenne le contrôle de la situation, mais comment ???
- Mme P**...
- Qu'est ce que je viens de dire ?
- Mai...
- Montrez-moi l'agenda jeune homme.
- ...
je n'eus le temps de ne rien dire qu'elle avait saisi l'agenda et était déjà en train de lire les rendez-vous du jour. Mais pour qui se prend-elle pour agir comme ça. Je suis agacé comme je l'ai rarement été mais je ne peux simplement rien dire, ni rien faire. Elle interrompt mes pensées :
- Qui est actuellement en consultation ?
- ... Mme P*****... Je ne suis pas autorisé...
- Est-ce madame Noulot ?
- Écoutez.... Je ne peux...
- Vous êtes d'une bêtise navrante mon pauvre ami. Je vous pose une question simple et vous me bégayez sans cesse la même réponse, inintelligible qui plus est.
Comment ose-t'elle me faire ça devant devant tout le monde, je suis complètement humilié... Mais je ne peux rien faire. Mme P reformule sa question à l'identique. Je ne contrôle plus rien, mon cœur bat à 100 à l'heure et je m'entends répondre :
- Oui Mme.
- Merci, vous voyez quand vous voulez.
Elle se retourne souriante et triomphante puis se dirige vers la salle d'attente et s'y assied, elle est la prochaine patiente sur la liste. D'ailleurs, peu de temps après, le docteur sort de son bureau et appelle Mme P***** à le suivre. Je baisse les yeux à son passage mais je crois la voir esquisser un sourire tout en me fixant... puis elle disparait dans le bureau et ferme la porte derrière elle.
Un demi-heure plus tard, la porte du cabinet s'ouvre de nouveau et elle en ressort souriante tout en disant :
- Merci docteur, à dans six mois donc.
Puis elle se dirige vers mon bureau et me dit :
- Je souhaite prendre un rendez-vous pour dans six mois.
- Qua...
- Le 6 mars sera parfait.
- A qu...
- Disons 8 heure, j'espère que le docteur sera plus à l'heure. Tenez, voici ma carte en cas de problème.
Mme P***** sort une carte de son sac et me la tend, je m'apprête à l'attraper pour l'ajouter à son dossier puis elle se désiste et sort un stylo - j'ai juste le temps de remarquer que c'est un Mont-Blanc, le genre qui coûte une semaine de mon salaire - une fois qu'elle a fini, elle me la tend et me dit :
- Ne me décevez pas jeune homme
Elle tourne aussitôt les talons et s'en va sans ajouter un mot, je dois reconnaître que sa dernière remarque m'a laissé dubitatif. Je lis la carte :

Maitre Anne P*****
Cabinet P***** et Tibot
Avocate au barreau de ******
Tel. : 00 00 00 00 00
Fax : 00 00 00 00 00

Au dos, je peux lire : "Viens ce soir au café du théâtre, à 18h, ne sois pas en retard."
Qui c'est cette fille qui me donne des ordres à mon travail et me donne ensuite rendez-vous ? Je ne cesse de penser à cette femme le reste de la journée, pesant le pour et le contre, dois-je me rendre à ce rendez-vous ? Il n'y a que du contre, cette femme est antipathique à souhaits, elle me donne des ordres sans raison... Et pourtant, je veux y aller, pas parce qu'elle est belle, ou parce qu'elle a une bonne situation, d'ailleurs, à y réfléchir, je n'ai aucune bonne raison d'y aller, c'est juste que je voulais y aller.
Je finissais mon service à 17h ce jour là, je fonçais chez moi prendre une douche et me changer, je me surpris à bien m'habiller et à mettre beaucoup plus de parfum que d'accoutumée... Mais qu'est ce qu'elle m'a fait cette nana.
J'arrive à 17h58 au café et je la vois, assise à une table, en train de travailler sur son ordinateur portable, un café sur le côté. Elle lève les yeux, m'aperçoit et me fait signe de la rejoindre, mais d'une façon glaciale, un peu comme un employeur peut le faire lors d'un entretien d'embauche. J'hésite quelques instants à fuir, présageant de tourments futurs, seulement mes jambes en ont décidé autrement et m'amènent en face d'elle.
Je reste tout penaud, debout, incapable d'exprimer la moindre idée construite jusqu'à ce qu'elle me dise :
- Pour moi, ce sera un chocolat chaud... et pour toi... Disons... un double whisky.
J'apprécie une nouvelle fois très moyennement d'être pris pour un larbin et de plus, je déteste le whisky, mais tant pis, je ne me sens vraiment pas de la contredire, je me dirige donc vers le comptoir et commande nos boissons. Puis je retourne à la table avec la commande, elle me fait signe de m'asseoir et range son portable dans sa sacoche de cuir. Elle boit une toute petite gorgée et me dit :
- Je vais être franche, tu m'intéresses.
- Mer...
- Tu as une petite amie ?
Je hais sa manie de me couper la parole.
- Non.
- Très bien, à quand remonte ta dernière relation ?
- ... 6 mois.
- Tu n'es pas un gars pressé visiblement. Moi je veux bien de toi, mais j'ai mes conditions.
- Qu... ?
- Tu devras m'obéir.
- C'est quoi cette condition. No...
- Très bien, donc tu peux t'en aller.
- Mais...
- Il me semble t'avoir dit de partir.
Quelle humiliation, je m'apprête à laisser partir le peu de dignité qu'il me reste... Pour cette femme...
- OK, je veux b...
- C'est bien, on va commencer maintenant. Tu vois le monsieur assis à la table là-bas ?
Je me retourne et vois un homme grand et assez corpulent, les tempes grisonnantes, bien habillé, la cinquantaine en train de lire le journal.
- Vas le voir et demande lui s'il a une capote.
- Mais ...
- Quoi ? C'est une homme il comprendra.
- ...
- Il faut tout te dire à toi, allez, je vais t'aider, tu vas le voir et tu lui dis exactement ça : "Bonjour monsieur, excusez-moi de vous déranger mais auriez-vous un préservatif ? J'en ai un besoin urgent."
- Mais je ne ... peux pas accoster un inconnu... Et lui demander ça.
- Tu as probablement raison, je me suis trompée, tu peux disposer.
Une nouvelle fois, je perds le contrôle et me dirige vers l'homme, il me voit m'arrêter à sa table et me sourit, je lui répète alors exactement la phrase de que Mme P***** m'a soufflé deux minutes auparavant. Il me fait un sourire plus franc et sort une capote de son porte-feuilles et me la tend. Je retourne à ma table, tout content et un peu étonné que c'eut été aussi facile. Mme P***** ne me laisse le temps de ne rien dire et enchaîne :
- Quel est ton prénom ?
- Cédric
- Enchantée Cédric, moi c'est Anne, mais pour toi, ce sera Madame Anne.
- Je ne vais pas vous appeler Mm....
- Si, ça te pose un problème me dit-elle avec autorité.
Je réponds "... Non ...." tout penaud.
- Bien, bois vite ton verre, on va chez moi.


La suite dans le chapitre II, l'histoire est aussi publiée sur mon blog. :)