Barcelone

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Proposée le 16/06/2009 par Biba

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Barcelone

On y était là pour que tu me fasses découvrir « ta plus belle ville du monde ». La découverte commençait par une petite soirée dans un petit resto-bar. Il faisait trop chaud. La musique allait trop fort.
Tu vérifiais toutes les cinq minutes que je me plaisais. C'était un enjeu pour toi que je me plaise à Barcelone. Et là, c'était un de tes endroits favoris. Je le comprenais plutôt bien : pas besoin de se parler ou seulement en se rapprochant au maximum, tout devait se passer par les yeux, les mains, les cocktails qui rougissent les joues et l'ambiance grisante.
On n'avait pas encore reçu les plats commandés, on en était au deuxième mojito : le bon moment pour profiter de la musique espagnole, latino-américaine...
Je me laisse emporter par ton envie de me faire découvrir un de tes mondes, par mon impression d'être devenue la princesse du jour ! Je suis là, curieuse d'apprendre à te connaître par ces lieux qui te sont chers, par cette ville qui te colle à la peau.
Mes mains ont commencé à ne plus tout à fait m'appartenir. Mon corps tout entier semblait s'imprégner de la sensualité méditerranéenne. Je te voyais à la fois un peu surpris mais satisfait d'être parvenu à me convaincre de passer trois jours à Barcelone avec toi, « en tout bien tout honneur bien sûr » !
Ces premiers moments, cette soirée me confirmaient que tu savais précisément ce que tu faisais en organisant l'escapade.
Tu faisais mine de résister à ma transformation sensuelle. Tu riais tendrement de mon côté mangeur d'hommes et de sexe que tu avais sans doute déjà deviné, je ne sais quand.
Je sentais que tu ne voulais pas que je puisse te reprocher d'avoir fait basculer les choses, les « règles du jeu ». Et moi, j'étais embarquée dans un tourbillon que je ne maîtrisais peut-être plus tout à fait. C'est ça qui était bon. Ne plus maîtriser. Ne plus penser à l'après. La vie après l'escapade. À nos familles respectives. Le retour sur terre.
Nous avons donc dansé en tout bien tout honneur.
Nous avons mangé en tout bien tout honneur.
Nous nous sommes à peine parlé.
Je savais que tu savais. Tu as toujours deviné les moments où mes soi-disant protections baissaient leur garde. Tu faisais mine de rien. Non, cette fois, ce n'est pas toi qui provoquerais quoi que ce soit en-dehors de « nos règles », de mes règles peut-être...
On est sorti du bar prendre un peu l'air. Il faisait noir.
Tu me parlais de tout et de rien. Des virées que tu y avais déjà faites. Tu faisais comme si tu ne voyais pas. Et moi, je n'ai pas l'habitude d'être entreprenante. Pas avec toi. Je me demandais si tu comptais attendre que je le sois. Tu continuais à marcher jusqu'au banc. Je ne l'ai pas vu tout de suite. Je me demandais où tu m'emmenais.
« Et cool, Biba, on s'balade ! »
Je me détends, effectivement.
Tu t'assieds sur le banc et tu continues à parler. Je m'assieds à côté, sagement. Je continue à t'écouter, tu énumères tous les endroits où tu vas m'emmener demain. Je glisse ma main sur ta braguette sans vraiment penser où ça va me mener.
Surpris, un peu quand même, tu te retournes vers moi.
Je retire ma main comme s'il ne s'était rien passé.
Comme si j'avais simplement retiré une poussière sur ton pantalon... tout tendu.
Je te réponds que j'irais bien voir ceci ou cela, tu argumentes plutôt pour ça...
Je détache l'agrafe de ton pantalon de toile. Tu ne dis plus rien, moi non plus.
Je m'applique fort sérieusement à ouvrir ce qu'il faut pour profiter de ce que mon bas-ventre désire violemment. Je vois dans tes yeux que je suis trop sérieuse. On ne se connaît pas dans ce type de contexte. Tant pis, je continue. Après tout, tu as si souvent l'habitude de mener la barque, de m'emmener à gauche à droite, et moi de dompter mes appréhensions ! À toi de dépasser tes réticences. A toi de te laisser embarquer !
Je n'y pense même pas. Je ne suis pas sensuelle, pas aguicheuse. Je suis juste capable de faire ce qu'il faut pour assouvir mon désir. Je vois que ça ne te met pas tout à fait à l'aise. Tu avais sans doute rêvé autre chose. Mais je continue sans presque m'en apercevoir. Je passe une jambe par-dessus toi. On est face à face. Ma longue robe recouvre le tout. Tu te demandes sans doute à quel moment j'ai pu me défaire de ma culotte.
Il faut un peu de temps que nos corps s'apprivoisent plus ou moins. Je te sens glisser doucement au cœur de mon désir. Je bouge à peine. Je ressens... les yeux fermés. Je les ouvre sur ton visage écarquillé... « Waouh », parviens-tu à prononcer plus embêté qu'enthousiaste.
Je te murmure qu'il y a un chouette espace cinq mètres plus loin, plus discret.
En quelques pas, on y est. Tu défais ma robe sans me laisser réagir. Elle servira à nous protéger des herbes jaunies et sèches du manque de pluie. Tu me dis de me coucher. Je suis un peu pétrifiée de mon audace, contente que tu reprennes la main.
Là, tu maîtrises !
Tu me pénètres doucement, comme pour répondre à ma façon de faire toute à l'heure sur le banc. Et puis tu commences le mouvement d'aller venue, progressivement. Attentif aux réactions sur mon visage. Tu perçois combien je suis troublée, brûlante. Tu sembles moins étonné de mon visage transformé de désir.
Tu suis le rythme de ce que tu devines. Je suis à ce point enflammée que n'importe quel rythme conviendrait. Jambes écartées, pliées, je te pousse un peu et te retourne. Je m'allonge sur toi, me frotte sur toi. En deux temps trois mouvements mon désir flambe. Tu profites de l'émoi pour me guider. A quatre pattes, tu me prends par derrière. Tout me brûle, je ne sens plus rien tellement je te sens partout.
Tout s'éteint. Le bar est sans doute en train de fermer.
Peut-être que Barcelone s'arrête de vivre à une certaine heure de la nuit.
Je ne sais pas. Je n'y ai jamais été. Et je n'irai jamais avec toi... c'est trop dangereux.