La Gifle (partie 3/3)

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Proposée le 5/06/2009 par ANNIE-AIME

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Présence d'une scène tendancieuse avec un très jeune homme, sans sexe bien entendu, mais merci quand-même de ne pas lire si cela vous dérange.

La Gifle

Résumé des deux précédents épisodes :

Cédric est jaloux du passé de Cynthia. Le couple se chamaille depuis que l'épouse a invité des amis surgis d'une vie antérieure. La querelle s'envenime et culmine la veille de l'arrivée des deux nigériens. Un soir, l'époux commet l'irrémédiable, la gifle part qu'il ne sait pas retenir, une seule, retentissante, humiliante. De ce moment, une ambiance délétère s'installe qui contamine toutes choses. Les événements s'enchaînent que Cynthia ne maîtrise plus. Les relations du couple sont épouvantables, pire que jamais. Un quiproquo, doublé d'une sorte de hiatus, entraîne les deux invités dans cette spirale infernale et compromet l'amitié, au nom de laquelle Cynthia paiera de son cul un rafistolage in extremis, un peu avant de fourrer les gugusses dans l'avion du retour. Pour ceux là, les compteurs sont à peu prés remis à zéro, mais les mésaventures de Cynthia ne sont pas pour autant terminées. Rocambole entre en scène, démolit la voiture, ce qui amène la jeune femme à abandonner ses plans initiaux, au demeurant aléatoires autant qu'inavouables, et à rentrer en bus SNCF, comme recommandé par Europ assistance.

La Gifle (partie 3/3)

Le billet en poche, Cynthia se dirige vers la salle d'attente. Son regard balaie la salle pour trouver une place. Une jeune femme enceinte fait des signes, laquelle a enlevé son sac pour dégager un siége. Elle est en compagnie d'un garçonnet d'une douzaine d'années et d'un homme, probablement son mari.

La femme n'est pas loin du terme, dont le ventre est déjà bien rebondi.
- Merci ! C'est une fille ? S'enquiert Cynthia, qui accepte le siège avec reconnaissance et veut se montrer aimable.
- Oui, Maelik, qu'elle s'appelle, répond la maman, visiblement radieuse de sa prochaine maternité et heureuse d'accueillir un auditoire.

La conversation démarre sans délai. Très vite, Cynthia pressent l'embrouille, la femme la connaît. La jeune Américaine ne peut pas en dire autant, n'ose pas l'avouer, tergiverse, louvoie pour s'épargner une confession inconfortable. Elle s'enquiert de la destination. C'est une question banale, courante en pareilles circonstances.
- Nous allons au même endroit, répond la jeune femme de manière sibylline.
- Pardon ! Rebondit Cynthia, qui réagit moins aux sens des paroles qu'aux intonations de la voix lesquelles sont pour le moins goguenardes.
- Nous rentrons chez nous, assène la cachottière, qui a visiblement du caractère et ne joue pas au chat et à la souris plus que nécessaire. Les explications sont limpides.

La dame se prénomme Muriel, habite le même village, à quelques encablures de chez Cédric et Cynthia, connaît effectivement cette dernière, l'a reconnue et pensait être payée de retour. Pour couronner le tout, le jeune mari de Muriel et la belle famille, depuis le beau-frère, le beau-père jusqu'au grand père, tous maçons, coffreurs, carreleurs et entrepreneurs du bâtiment, travaillent de concert avec le cabinet d'architectes dans lequel Cédric a des parts et lequel emploie parfois Cynthia.

Muriel prétend qu'elles ont été présentées. La jeune Américaine ne se souvient absolument pas l'avoir jamais rencontrée mais se garde bien de le dire. Elle réalise combien elle est peu intégrée dans son propre village. A dire vrai Cédric et elle-même n'ont jamais réellement fait d'efforts pour cela. Chaque fois qu'ils en ont le loisir, ils préfèrent s'échapper vers la Normandie voir la famille de Cédric ou vers Paris parmi les compatriotes de Cynthia.
- Moi, je vous ai reconnue tout de suite mais j'ai compris que vous, vous ne me reconnaissiez pas, torture la drôlesse en remuant le couteau dans la plaie.
- Désolée, je ne vous avais absolument pas reconnue. Je suis trop déboussolée ces temps-ci, rabâche Cynthia pour la énième fois. Muriel rigole qui tire les ficelles, tandis que Cynthia gigote dans ses petits souliers. La situation est horriblement embarrassante pour la jeune Américaine.

L'arrivée du jeune garçon fait diversion, interrompt la séance de mortification, dissipe la gêne. Il prend place entre sa mère et Cynthia.
- Yannick, va poser tes fesses ailleurs, tu gènes Cynthia, ordonne la maman.
- Il ne me dérange pas, se récrie imprudemment la jeune Américaine, qui n'a pas encore pris la mesure des tracas de ce voisinage remuant.
- Cynthia, tu veux bien être mon amie ? Minaude le gamin, ignorant superbement l'ordre de sa mère.
- Bien sûr Yannick, répond-elle aimablement pour plaire à la maman autant qu'au gamin, lequel ne tient pas en place, descend remonte, chevauche sa mère, puis Cynthia et ainsi de suite. Son agitation deviendra vite exaspérante et plus encore dans les conditions qui prévalent ce jour pour Cynthia, dont la tenue pour le moins minimaliste supporte mal d'être autant dérangée.
- Maman dit que tu viens d'Amérique ? Questionne le garçon.
- Je suis née et j'ai grandi à Baltimore, dans le Maryland, sur la côte est des Etats-Unis, confirme Cynthia bien inutilement parce que son interlocuteur n'écoute pas, s'échappe, va rejoindre son père. On croit être tranquille et voilà l'ouragan qui déferle de nouveau, prend ses aises, s'étale et dévaste. Rebelote, Cynthia réajuste encore.
- Tu m'apprendras l'américain ? Lance le gamin à brûle pourpoint.
- Euh !...Si tu veux, tarde à répondre la jeune Américaine un peu décontenancée.

Le jeune voisin est non seulement remuant mais se fait aussi de plus en plus envahissant. En maintes et maintes occasions, sa main prend appui, chiffonne, pelote, s'égare sur la cuisse de la jeune Américaine, laquelle ne sait comment interpréter ce tripatouillage pour ne pas dire tripotage ni quelle contenance adopter. Duplicité ? Impossible. Ce n'est qu'un gamin. Comment ne pas avoir honte de nourrir de tels soupçons. D'ailleurs il fait de même avec sa mère. Un problème d'éducation ? Ne se fait-elle pas des idées fausses ? Elle en vient à douter d'elle-même, qui n'a pas l'habitude des enfants.

La conversation avec la maman a repris de plus belle, qui porte sur les enfants, la famille, l'éducation et la dureté des temps. La jeune Américaine s'extasie de tant de pétulance chez son interlocutrice, qui la distrait assez pour oublier ses contrariétés, la voiture, le silence du mari et le gamin aussi. Il est fatal que les sujets personnels viennent sur le tapis. Cynthia raconte aussi sa vie du moins dans une version pudique, publique, qui conte la difficulté à s'intégrer en France, les amis qui viennent de s'envoler, l'auto cassée, la boite vocale du mari qui égrène sa rengaine, rien que de très banal en somme.

Dans le même temps, les attouchements du gamin deviennent la norme. Les menottes tripotent, pétrissent, malaxent, triturent et re-tripotent et repétrissent. Ça n'en finit jamais. Cynthia guigne la tenue, angoisse, se torture. Ses sentiments s'emmêlent. La confusion s'installe, la raison est déboussolée, la logique dévisse, le manége fouette ses sens. Un émoi douteux s'enracine qu'elle tente en vain de chasser. La jeune femme culpabilise, serre les dents autant que les cuisses, implore son Dieu mais c'est le diable qui décroche. C'est Satan pour sûr, qui souffle sur la braise. Les mains du petit sont douces, espiègles mêmes, qui ont bien failli se perdre dans la toison. Cynthia gonfle la poitrine, retient sa respiration, expire lentement, inspire à nouveau mais ne gagne pas la paix pour autant. Les chaudrons de l'enfer ne sont pas pire épreuve. L'envie de tout laver bien blanc, de tout nettoyer bien net, d'envoyer tout promener est là pressante, mais les choses ne sont pas si simples, l'énergie manque. Ne va-t-elle pas déplaire à la maman ?

Du répit ! Enfin ! Le diablotin débarrasse le quartier. Cynthia souffle qui n'en peut plus. Le gamin joue au pied de sa mère, assis à même le sol, manie avec dextérité les boutons de son jeu électronique. Pendant ce temps, Muriel narre ses malheurs. Le mari a perdu son permis suite à quelques fautes qui lui bouffaient les points. Depuis la famille voyage avec les parents, les amis ou les transports en commun. Ils sont là pour les soldes, lesquelles cette année, s'avèrent intéressantes.

Zut ! La sangsue est de retour. Le petit escalade, approche ses lèvres prés de l'oreille de Cynthia, avec cette façon qu'ont les enfants quand ils vous racontent un secret.
- J'ai vu ton minou. Tu mets pas de culotte, balance t'il d'une voix aigue qui perce le tympan de la jeune américaine et contraste traîtreusement avec la gestuelle mystérieuse.
- Maman, Cynthia n'a pas de culotte, répète t-il dans la même foulée avec un timbre encore plus sonore en se tournant vers sa mère et désignant de son index pointé le bas ventre de l'intéressée, laquelle rougit, ne sait pas où se mettre pour cacher sa honte. L'entourage à cent lieux à la ronde est renseigné. Des têtes principalement masculines se dressent, veulent connaître. Un mâle se déplace même, sans doute pour voir s'il ne peut tirer quelques clichés.
- Yannick, tais toi. Cela ne te regarde pas, tance la maman. La fine mouche pressent la gène, embarque sa compagne.
- Viens, ordonne t-elle en s'emparant de la main de Cynthia. Le tutoiement s'impose. Le mari n'a pas dit un mot et les regarde simplement s'éloigner.
- Allons marcher, propose Muriel en entraînant sa compagne. A l'extérieur, la chaleur est suffocante. Les deux jeunes femmes se réfugient dans le couloir souterrain qui relie le parking, les voies, le hall et le départ des bus. L'atmosphère y est fraîche et apaisante. Cynthia se calme, évacue le stress, nourrit de la reconnaissance.
- Merci Muriel, je vais t'expliquer....tente-t-elle avec l'intention de se justifier.
- Te fatigues pas, interrompt Muriel

Croit-elle qu'elle est lesbienne ? Songe Cynthia tandis que Muriel enserre sa taille. Sa main descend doucement sur la chute de rein, ralentit, tergiverse, épouse les rondeurs, creuse le vallon, suit le sillon, plisse le tissu, retrousse la jupe, dévoile la fesse, flatte le grain de peau.
- Oh ! Sainte Vierge ! Quel mignon petit cul nu, s'extasie Muriel.
Cynthia méconnaît les plaisirs saphiques. N'empêche que l'expérience ne lui déplait pas du tout, lui donne même du plaisir. Certes, la jeune Américaine ne l'avouerait dans doute pas, qui s'auto illusionne et prétexte sa dette vis-à-vis de Muriel pour justifier sa complaisance et ménager une moralité plutôt conservatrice.

Deux hommes apparaissent, viennent à leur rencontre. Cynthia veut réajuster la tenue. Pas question ! Muriel s'oppose.
- Laisse toi faire, ordonne le mentor autoritaire, lequel maintient fermement sa prise.
Le cul reste nu. La trouille noue les tripes de celle qui expose ainsi son anatomie, son pouls s'affole, bat au rythme d'un sprinter en pleine action. Sa vessie lance des alertes, la transe la paralyse, la catalepsie ankylose les neurones autant que les muscles. La mécanique pédestre bouffe le peu de conscience qui lui reste. Chaque pas absorbe une énergie inouïe. Guidée par sa compagne, la donzelle avance à pas compté, avec une aisance comparable à celle des robots prototypes du siècle passé.

Les hommes zieutent le comportement bizarre, parviennent au niveau des deux femmes, lorgnent, reluquent, hésitent, tournent la tête. Ils n'en croient pas leurs yeux, imaginent une invite. C'est l'affaire d'une poignée de secondes, des secondes qui pour Cynthia valent autant d'éternités. L'égarement de la jeune femme est total mais le délire n'est pas pour autant stérile qui perfuse la volupté goutte à goutte. Elle se consume sous l'ardente brûlure des lasers virils vrillés sur ses fesses nues. Au feu ! Crie-t-elle en silence, incapable de manifester autrement son indépendance. Muriel rabat la jupe, lisse le tissu sur le postérieur, gracieusement, avec ostentation avant de reprendre la route, d'accélérer le pas. Bye, bye ! Le spectacle est terminé. La tutelle de la future maman vaut toutes les cautions, tous les sauf conduits. Les mâles désorientés tergiversent puis renoncent.
- Fi ! L'allumeuse. Au diable ! Les gouines, rouscaille la plèbe.
Les mâles haussent les épaules, marmonnent des insanités, reprennent leur route, disparaissent. Ils ne sont plus visibles quand Muriel résume le bilan de l'exercice.
- Tu es bien timorée pour une exhibitionniste ? Conclut-elle posément.
- N'éprouves-tu pas du plaisir ? Interroge-t-elle dans la foulée. La question peut paraître sibylline mais n'en est pas moins riche de présupposés, qui surgissent naturellement, estomaquent et supplicient la jeune américaine, laquelle est encore émue, ne sait que répondre mais veut par-dessus tout plaire à sa compagne.
- Ce n'est pas ce que tu crois, Euh ! Tente t-elle de se justifier mais s'arrête en chemin, effrayée par l'ampleur de la tâche. Au demeurant, il est vrai que l'exhibition lui a procuré une réelle effervescence. C'était bref mais intense. Du plaisir à l'état pur. Comment expliquer l'émotion ? Oui, Cynthia a joui, pour dire les choses comme elles sont.
- Eh bien ma grande, tu es toute retournée. Viens, je t'offre un remontant, persifle Muriel mi railleuse mi compatissante.

Ce n'est pas une heure de grande affluence. Il n'y a pas grande animation. Les deux hommes du passage souterrain sont là, accoudés au bar. Muriel ne les regarde pas, se juche sur l'un des tabourets du bar en dépit de son gros ventre et invite Cynthia à en faire autant, laquelle ne peut faire moins, bien que l'épreuve de l'escalade promette de la difficulté sinon du spectacle. D'autorité, l'hôtesse commande un Bailey pour son invitée et un chocolat pour elle.
- Vu mon état, je ne prends pas d'alcool, explique t-elle.

Cynthia n'a pas la même désinvolture que son amie. Elle ne peut s'empêcher de loucher en direction des bonhommes, qui ne la quittent pas des yeux. Ils n'ont rien de remarquable et sont même d'un genre banal, très franchouillard, visages poupins, pommettes couperosées, des têtes à porter béret. La belle n'éprouve pas d'attirance particulière pour ces types. Pourtant leurs regards conjugués ont l'étrange pouvoir de la mettre en transe, une exaltation cérébrale, jouissive née de la combinaison de son exaltation et de sa honte. Ces sentiments contradictoires se bousculent dans sa tête. L'envie de fuir est là mais le piment de l'aventure est plus fort. Un fluide circule entre ces hommes et elle, qui la retient mieux que n'importe quel lien. Elle vibre à la seule idée de s'offrir à leurs regards et s'imagine face à eux nue et impuissante sinon consentante. Comment donc expliquer la réaction pour le moins saugrenue ? C'est pour elle proprement incompréhensible mais la jouissance est bien réelle.

Muriel à laquelle rien n'échappe, s'amuse du trouble de Cynthia, l'exacerbe, joue du doigt dans l'échancrure du chemisier, suit la courbe du sein, dégage une aréole, agace le téton. Le public, les deux hommes ne voient pas nécessairement tout cela parce que le corps de Muriel fait en partie écran. Mais qui se soucie de discrétion ? Pas Cynthia en tous cas, dont l'esprit se complait dans un univers lubrique tandis que ses sens se postent à l'affût du désir. La jeune Américaine frémit d'aise quand la main de sa partenaire se pose sur sa cuisse, glisse sur son épiderme, se faufile sous la jupe. Les doigts effleurent la toison, caressent les lèvres, titillent le bouton. D'instinct, la jeune femme écarte les cuisses, offre sa vulve, s'abandonne, tout en sirotant l'alcool crémeux et sucré du bout des lèvres pour donner le change, garder contenance. Le miroir qui fait face à Cynthia renvoie l'image des deux hommes aux aguets. Elle les mate avec arrogance, les défie, se repaît de leur convoitise.

Muriel fatigue, la gymnastique l'épuise, la position est inconfortable. Cynthia éprouve de la frustration d'être ainsi abandonnée, presque à l'orée d'un orgasme.
- Tu y prendrais goût, susurre la nana qui cesse la besogne et hume avec une grimace d'horreur ses doigts baveux de lymphes mêlées.
- Hum ! Un peu faisandé ! Tu as tiré un coup, il y a pas longtemps, critique la maligne en flairant l'aventure, sans vraiment attendre de réponse.
- Regarde les, comme ils sont excités, poursuit la muse en désignant d'un geste du menton le couple que Cynthia a déjà repéré.

Le spectacle a-t-il si grand public ? Outre le couple et les deux hommes, le serveur est aussi aux premières loges, qui rode sans cesse dans les parages. Tous comptes faits, ils ne sont pas si nombreux ceux qui portent intérêt aux agissements des deux femmes, mais c'est assez car la jeune américaine n'est pas habituée à tant de notoriété. La célébrité lui brouille la tête, échauffe ses sangs, dérègle les glandes lesquelles larguent une abondante lubrification. Les flots dévalent. Les fesses pataugent. Par bonheur, la jupe n'est pas souillée mais en revanche, le siège l'est bellement qui témoigne de tous ces égarements. Cynthia file aux toilettes.

Les deux types s'illusionnent, la suivent, la coincent, l'expertisent. La donzelle se rebiffe, râle mais ne hurle pas. Un refrain perfide, démobilisateur, prêche la culpabilité partagée. Sa résistance mollit. Une petite voix fataliste mêle ses intonations, perfuse du poison à l'unisson avec ce sexe qui cherche son chemin entre ses cuisses. Une furie déboule, souffle la tempête, chasse la canaille. Muriel prend la relève, dispense la tendresse. L'épreuve ne semble pas avoir marquée Cynthia autant qu'on pouvait craindre. L'alcool distille chez elle une douce chaleur. L'exaltation perdure. La jeune Américaine a le sentiment de planer sur un nuage à des kilomètres d'altitude. Du bonheur ! Rien que du bonheur !
- Merci Muriel, balbutie-t-elle.
N'aurait-elle pas eu un sursaut d'indignation ? Le doute la travaille. Cynthia n'assume pas, appréhende de découvrir la face sombre de sa personnalité.

Le car est à l'heure. Les passagers sont peu nombreux. Une douzaine de personnes tout au plus. Chacun prend place à sa guise. Muriel, Pascal le mari, Cynthia et Yannick le jeune garçon, optent pour des sièges en ligne. Le gamin s'assoit à côté de la jeune américaine. Les deux jeunes femmes ont réquisitionné les siéges de part et d'autre de l'allée centrale, afin de pouvoir papoter à leur guise. Elles sont désormais les meilleures amies du monde. Les moments d'intimité ont forgé cette complicité sans laquelle il n'y a pas de véritable amitié.

Le gamin recommence son manège, redresse l'accoudoir central et se colle contre sa voisine au prétexte de l'affection et de l'attachement, prétend-il. Ce diable de gamin n'a pas son pareil pour la tripoter. De son nuage qu'elle n'a pas quitté, Cynthia voit les choses avec beaucoup plus de détachement, d'élévation, de mansuétude. La transgression est moins évidente, la tendresse plus présente. Un soupçon de culpabilité perce malgré tout qui la porte à soumettre son problème à la tutelle. La chose ne va pas d'évidence. Il y faut du tact. La réponse est claire. Elle n'y va pas par quatre chemins celle qui dit que la puberté tourmente le gamin, qu'il n'y a qu'à ignorer, que le temps et la nature feront bon ouvrage.

Bien entendu, ce sujet est délicat, qu'on a chuchoté tout bas à l'oreille de la maman. La pose est propice que le garnement met à profit pour quelques diableries. Le démon glisse la main incognito sous les fesses de Cynthia, laquelle ne voit rien, ne pressent rien et reprend place sans se douter. Surprise ? Évidemment, que la jeune femme est surprise, qui sent la menotte sous son cul, tout contre son sexe. Elle soulève illico la fesse. Le gamin retire sa main, renifle deux ou trois fois l'odeur sur ses doigts humides, grimace, les essuie d'un aller et retour sur sa manche et prend une allure innocente comme si de rien n'était tandis que l'œil reste bovin. Incroyable ! Que peut-elle dire ? Rien. La jeune femme est d'abord éberluée, époustouflée même, avant de réagir et partir d'un grand rire. Le rire est communicatif. Il rit aussi. La jeune américaine prend la main du gamin, hume les effluves marins. Brrr ! Il est urgent de parfaire la toilette. La soupe n'est pas très ragoûtante qui mijote dans le creuset entre ses cuisses. Des restes de sperme masculin qui commencent à faisander, rehaussent le parfum des sucs féminins.

Qu'y a t-il à fêter ? La naissance du énième petit fils, parait-il. L'animation est contagieuse qui vient du voisinage. Le car a déjà fait pas mal de kilomètres quand le bonhomme offre la tournée à la cantonade. L'homme parcourt l'allée avec une bouteille d'alcool de poire de son cru et des gobelets en plastique. Quoique fortement alcoolisée, la boisson est savoureuse, parfumée. Cynthia sirote deux ou trois lampées pour goûter, se laisse fléchir et accepte une nouvelle rasade qu'elle avale d'un trait tandis qu'ils scandent « amie Cynthia, lève ton verre ... ». L'alcool dévale, lui brûle le gosier. Elle s'étrangle, tousse et manque d'étouffer. « ....elle a bu son verre comme les autres » poursuivent les autres qui rigolent. Cynthia file aux toilettes. Sa vessie lance des alertes et le gamin est vraiment envahissant.

Quoi c'est ça ? Le charabia lui vient à l'esprit tandis qu'elle s'étrangle. La main du garnement s'insinue dans un endroit hautement stratégique et broussailleux. L'incursion est subreptice mais bien réelle. Bonjour l'audace ! Le choc, la vessie, elle fuit, file aux toilettes. La tête de Cynthia s'embrume mais pas encore au point de perdre le nord. Encore que tout bien considéré, la question peut être mise en débat. Ce gamin la rend folle. Un gamin de douze ans ! C'est proprement inimaginable. Cynthia rechigne à reprendre la controverse avec la maman. La transgression, la mortification ajoute au malaise qu'elle ressasse au point de faire une fixation sans pour autant trouver la solution. Elle est passablement nerveuse quand le car arrive à destination.

A l'arrivée, personne n'attend Cynthia et pour cause.
- On te raccompagne, propose Muriel. La jeune américaine tente une dernière fois de joindre le mari, échoue encore, et finalement accepte l'offre.
- Merci, c'est gentil de ta part, répond-elle enfin d'une voie qui transpire l'inquiétude. Le silence de Cédric la préoccupe. Chez elle, l'anxiété pointe le nez mais l'alcool en tempère la morsure, dont elle a bu beaucoup trop et ressent les effets.

La petite voiture est bondée. Les deux sièges à l'avant sont occupés par les deux hommes venus les accueillir. Cyril, le beau frère de Muriel, tient le volant et un ami rugbyman qui l'accompagne, occupe la place du passager. Muriel, Pascal, Yannick et Cynthia quant à eux se partagent la banquette arrière. C'est un peu juste mais on se serre. Yannick prend place sur les genoux de Cynthia.

Les nouveaux arrivants manifestent beaucoup d'intérêt pour la jeune américaine, laquelle ne s'en offusque point, est même secrètement flattée, mais n'a plus l'humeur qui sied à ce badinage. Le gamin aussi sent la raideur nouvelle, et la laisse tranquille.

La villa est déserte. Cynthia récupère la clé à l'endroit habituel, s'apprête à ouvrir.
- Il n'y a personne, constate Muriel, sur un ton désabusé, décidée à dissuader Cynthia de s'éterniser en un endroit aussi inhospitalier.
- Viens dîner avec nous, insiste-t-elle, tandis que les autres surenchérissent.
- Merci, une autre fois, ce soir, je suis fatiguée, argue en retour la jeune américaine avec sincérité. Les aventures, l'alcool et l'angoisse ont fini par avoir raison de sa résistance.

La cuisine est en triste état. Les reliefs du repas encombrent la table et la vaisselle sale est abandonnée dans l'évier. Les débris du portable brisé jonchent le sol, pas étonnant qu'il ne répondait pas, songe la jeune américaine. Les cadavres des bouteilles de bières s'alignent prés de la porte qui ouvre sur l'extérieur. Cynthia reconnaît bien les manies de son mari, toujours soucieux de recyclage mais pas assez courageux pour débarrasser tout ce bordel. Elle se promet d'en toucher deux mots au macho.

La douche la revigore, les pensées sont plus claires, l'estomac rappelle son appétit. Naturellement, il faut d'abord nettoyer, laver, récurer, balayer. Ces vestiges qui témoignent du machisme du mari, attisent l'irritation de Cynthia, noient l'anxiété. La colère sourd qui ranime la rancune, qui ravive les griefs. Les tâches ménagères, l'irritation, la bouffe dissipent les dernières brumes alcoolisées, requinquent la drôlesse, lui redonnent ce tonus qui la caractérise. Elle mange en remâchant le mois d'enfer puis l'ire finit par s'émousser et le souvenir par focaliser sur les événements du jour, Bilali, l'étudiant, la voiture, le garagiste, Muriel, le gamin, le bus et ces rugbymen qui les accueillaient. L'exercice réveille une libido fébrile, l'énervement monte. L'envie de fumer gagne, pressante, envahissante qui persiste malgré la tablette de nicotine. Cynthia fouille à la recherche d'un paquet, d'une cigarette, d'un mégot oublié. Le sentiment de manque anéantit son esprit, annihile les neurones, pulvérise la volonté. La pulsion est irrépressible, le centre du bourg est tout au plus à un petit quart d'heure à pied, où elle trouvera du tabac.

La jeune Américaine finit de se vêtir, jeans taille basse, top à fine bretelle, baskets couleur fuchsia, sans oublier la montre, le bracelet, les boucles d'oreille et son sac. La nuit est tombée, l'éclairage public éclaire son chemin, la villa a été bâtie en lisière du bourg. Les lumières du bar tabac sont visibles à bonne distance. Des gens font terrasse mais Cynthia ne voit rien que le guichet salvateur qui va lui délivrer sa drogue. Cyril la rejoint quand elle allume sa cigarette.
- Votre mari est passé par ici, en début de soirée, lance t'il en guise d'appât. La jeune américaine lève le nez.
- Il a dit qu'il filait au Ramdam, la boite de nuit, poursuit le bonhomme sur un ton hésitant, d'un air embarrassé à tel point qu'on pressent l'information tronquée.
- Que voulez-vous dire ? Ordonne Cynthia derechef, laquelle a noté les réticences et veut savoir de quoi il retourne.
- Il était avec Rachida. Ils sont partis ensemble, avoue Cyril d'un air contrit.
L'humiliation et la jalousie étreignent le cœur de Cynthia laquelle essaie de n'en rien montrer. Qui est donc cette Rachida ?

La voiture file à bonne allure, la boite est en pays Limousin à une cinquantaine de kilomètres tout au plus. Cyril et ses deux amis ont accepté de conduire la jeune Américaine, laquelle bout d'impatience, d'inquiétude et de rage contenue. Ces sentiments mêlés font une drôle de soupe, assez peu ragoûtante au gré de ses trois compagnons.

Il est tard. Le barman est volubile. Cédric et Rachida ont fait du scandale. Les gendarmes les ont neutralisés et conduits en cellules de dégrisement.

Le gendarme de garde est beaucoup moins prolixe que le barman.
- Je suis l'épouse de Cédric Machin, je voudrais le voir, annone Cynthia dans le micro placé à l'entrée de la gendarmerie.
- Désolé, ce n'est pas possible. Il vous faut revenir demain, répond inlassablement la voix de l'interphone.
- Pouvez-vous au moins me confirmer qu'il est avec vous, la voix s'apprête à repartir pour un tour.
- Je suis terriblement inquiète, complète vivement Cynthia. Le correspondant ébranlé change de registre.
- Oui, il est ici, totalement ivre, annonce-t-il d'une voix sèche qui vibre de réprobation contenue.
- Seul ? S'enquiert-elle d'une voix pointue qui laisse percer une pointe de jalousie.
- Désolé, il n'est pas possible de vous répondre, répond le gendarme en reprenant un ton très professionnel. Cynthia pressent qu'il ne dira plus rien. Mais n'en sait-elle pas déjà plus que de besoin ?

Cyril et sa famille habitent une ferme joliment restaurée, pas très loin du bourg, pas très loin de la villa de Cynthia et Cédric. L'intérieur est spacieux, luxueusement aménagé, richement meublé. Le salon donne sur une terrasse prolongée par une immense piscine. Tous dorment, Muriel, Pascal, Yannick, le père et le grand père. Le salon et les abords sont déserts, le silence est doucement bercé par les bruissements de la nuit.

Le jeune homme entraîne son monde dans univers à lui, qui est tout proche. Il loge dans un studio de dimension très respectable, aménagé au dessus des garages. L'habitation est confortable. Chacun prend place, l'hôte débouche le champagne.
- Cyril, j'ai déjà trop bu aujourd'hui, se récrie Cynthia.
- Tu ne peux pas refuser la boisson des dieux, s'amuse Cyril en passant outre aux dénégations peu convaincantes de la jeune Américaine. Le tutoiement est désormais de rigueur.



ooooOOOoooo




Bien plus tard, le jour ne va pas tarder à se lever, Cynthia dort. Un sommeil d'arsouille, en phase paradoxale, profond et agité à la fois.

La jeune Américaine cauchemarde. La magie onirique la transporte quelques mois en arrière quand Cédric et elle-même naviguaient sur le caboteur capverdien qui assurait la liaison entre le port de Mindelo dans l'île de Sao Vicente jusqu'au port de Puerto Novo dans l'île de San Antonio. Ils avaient essuyé un grain assez mauvais. Cédric la prenait dans ses bras, la rassurait, la rassérénait. Elle avait le mal de mer.

Cynthia a mal au coeur, le tangage s'amplifie. Un léger goût de vomi perce au fond de sa gorge, sur sa glotte, puis le rêve bascule d'un seul coup. Sans raison apparente, le tendre Cédric disparaît, le talentueux Mamadou prend le relais. Les sensations sont charnelles, quasi réelles. Les tétons gonflent, durcissent tandis que le mâle les mordille. Son vagin lubrifie abondamment sous l'impulsion du doigt qui a pénétré. Le plaisir l'inonde mais n'efface pas le mal au cœur. Une houle assez forte reste perceptible. Quelque part dans le cortex cérébral de Cynthia des filtres veillent qui bloquent le scénario dont l'absurdité devient patente. Elle n'est jamais allée en mer avec Mamadou. Impossible !

Par un tour de prestidigitation, dont les rêves ont le secret, le décor change radicalement, la mer devient terre ferme et la houle trampoline. Les personnages aussi ne sont plus les mêmes. Mamadou s'efface mais Cynthia n'est pas seule pour autant, un inconnu lui tient compagnie. Quelle idée de faire l'amour sur un trampoline ? C'est assez curieux, voire agréable et ce type léger, léger. Qui est-il ?

Le rêve est décidément décousu et mouvementé. Un nouveau tour de passe-passe, permet l'identification de l'amant. La brume se dissipe. Il fait face. Le visage est visible. C'est le minois de Yannick. Quel est donc ce sortilège ? Le sursaut engage la phase d'éveil.

Prescience ou sorcellerie ? Qu'importe. Par un mystère non élucidé, le songe s'est approprié la réalité. Cynthia se réveille peu à peu mais l'esprit reste confus. Le jeune garçon qui la couvre ne pèse pas mais s'agite beaucoup. Il a pénétré la vulve avec son dard juvénile, il suce le téton, œuvre et se trémousse avec toute la conviction d'un grand. L'orgasme s'annonce. Il pousse son sexe dans celui de Cynthia, bande son corps, éjacule.
- Yannick, qu'est ce que tu fais ? Interroge Cynthia sottement tandis qu'elle ressent les giclées de lymphes immatures qui éclabousse son vagin. Elle s'indigne, fait rouler le petit sur le côté.
- Je t'aime Cynthia, moi, je t'aime plus que Cyril et ses copains, clame le gamin au risque de réveiller les autres, tandis qu'il s'agrippe désespérément au corps de la jeune femme.

La tête de Cynthia menace d'éclater, la bouche est pâteuse. Des croûtes séchées sont collées un peu partout autour de ses lèvres, sur ses cuisses, sur son pubis, son ventre et même dans ses cheveux. La sueur, le musc et le stupre mêlent les odeurs un peu suries avec des effluves marines. Les événements de cette nuit démentielle lui reviennent en mémoire.

Christian est affalé dans un fauteuil bras ballants, nuque renversée, bouche ouverte. Il ronfle comme un bienheureux et bande comme un taureau. Une érection de belle facture, comiquement dressée à l'instar d'un menhir. Ses talons reposent sur la table du salon, encombrée de bouteilles vides. De son côté Cyril tout aussi nu que Christian, roupille, fesses en l'air, allongé à plat ventre sur la descente de lit. Son front repose sur son avant bras replié. Quand à Léo, il dort, étendu sur le lit qu'il partage avec Cynthia. Le remue-ménage déclenche chez lui des réactions réflexes. Il cherche le corps féminin, et roule à son tour, quand elle bascule avec le petit. Il enroule un bras, saisit un sein, et fait de telle sorte que le corps gracile prend l'abri sous son poitrail de percheron.

La prise de Léo immobilise Cynthia, laquelle n'en a cure, a mal à la tête et pas du tout envie de bouger. Pour tout dire, elle ne désire que deux ou trois petites choses simples : dormir, dormir et encore dormir.
- Yannick, sois gentil, regagne ta chambre, implore-t-elle.
- Non, je veux rester, Cynthia s'il te plait, plaide le gamin. La jeune femme se voit partie pour argumenter des heures et des heures. Elle soupire, capitule.
- Bon ok, tu restes mais tais-toi et dors, intime-t-elle catégorique, pressée de rejoindre les bras de Morphée et totalement indifférente à l'ardillon du petit, plus dur que jamais, qui creuse son empreinte contre son ventre, autant qu'au phallus raide à ravir, que ce diable de Léo a trouvé moyen de loger dans le nid douillet situé au bas de ses fesses dans le creux de l'entrecuisse.

La veille, les gars apprenaient à Cynthia qui était Rachida : une sale pétasse du coin sur laquelle tout le monde était passé sauf le train parce qu'il ne venait plus par ici.