Rose Mafia

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Proposée le 8/02/2007 par marie-claire

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Résumé : Un jour sinistre comme tant d'autres auparavant, mais aujourd'hui le temps se suspend à l'affiche d'un cinéma et un blond sourire devient l'effigie d'un espoir à venir. Quelle n'est pas la surprise du narrateur de découvrir sur l'écran que ce sourire est aussi fait de formes et de courbes et de contempler une actrice investie de son rôle...


Rose mafia

L'air était sinistre et le climat sombre comme un lundi sans soleil. J'arpentais les trottoirs avec la mine des mauvais jours que l'on prête habituellement aux indigents. Depuis longtemps je m'appliquais à forcer une de ces fameuses rencontres qui vous bouleverse la vie en la rendant meilleure, plus appréciable, et je ne trouvais pour sustenter mes envies que la froideur des images et de l'onanisme. L'amour ignorant tous mes vouloir, il me fallait au moins un peu de sexe pour tenir en éveil mes ardeurs et ce jour là, je m'étais mis en quête d'un endroit où ma solitude trouverait à s'acclimater de mon désespoir et mes désirs de leurs feulements intimes. Le cinéma Acropole me parut être celui-là en même temps que le lieu idéal pour débattre de ma débauche passagère. L'Acropole s'était spécialisé dans ces films que l'on dit de cul et que moi j'appelais éducatif, l'observation étant un don donné des dieux à nous pauvres mendiants qui peinons à voir qui du discours de la chair ou de celui de l'âme approche le mieux la vérité. Qui plus est, assister à l'émoi des chairs me donnait l'impression d'exister au moins un peu plus qu'a l'accoutumée. A l'entrée, juste après avoir payé les 130 francs que me coûtait mon ticket, j'eus le regard attiré par une superbe hollandaise, blonde comme les pains, grande comme un moulin et la charpente solide qu'ont les filles de Bruegel à qui l'on sait gré d'avoir su rester féminines. Superbe mais un peu froide, du moins en apparence, elle restait à l'écart du tumulte de l'entrée, comme prostrée par l'attente de je ne sais quel été. Elle vit que je la regardais et ne sembla pas indifférente à mon charme, du moins le sourire qu'elle me lança m'aida à le penser. Je la perdit des yeux quand la sonnerie retentit pour prévenir l'ouverture de la séance et la rangeais dans un coin de ma mémoire en me promettant néanmoins d'y revenir très vite. Le film s'appelait simplement " Cul et mafia " et brossait en douceur le portrait d'une petite organisation mafieuse de province dirigée d'une main de fer par une mystérieuse inconnue qui s'ingéniait à rester tapie dans l'ombre. Si elle ne dévoilait son anatomie généreuse qu'avec frilosité, elle s'appliquait toutefois à rendre chacune de ses apparitions à chaque fois un peu plus dénudée. Ses vêtements feignaient la nudité comme le fruit se sert de sa pelure pour s'offrir plus juteux encore. A ce propos, la scène où on la voit parler au téléphone nue, les pieds en appui sur son bureau et la main appliquée à amuser son clitoris avant de se lever et de donner à admirer son affriolant postérieur, aura marqué plus d'un esprit et fait redresser plus d'un sexe. Le mien en tous cas était raide comme un pieu. Plus que toute autre femme, les garces au beau postérieur avaient toujours émis sur moi l'effet positif d'un électrochoc.
Elle s'appelait Hilde et sa chevelure blonde toisait les lumières du jour. Dénudé, son corps présentait les formes du désir, elle était pulpeuse sans être le moins du monde corpulente, ses seins et son cul nous parlaient d'abondance comme d'un don fait à la chair.
Chacune de ses formes donnait du plaisir au regard qui en redemandait guettant la moindre de ses apparitions à l'écran. Elle avait trouvé en la personne de la lascive Marie-Claude, une femme aux cheveux châtains clairs, son plus dévoué lieutenant. Alors que le film s'avançait lentement vers sa clôture, une scène venait à nouveau frapper les esprits : Quand Marie-Claude retrouva Hilde quasi nue sur son lit, un loup de satin noir sur le visage pour préserver l'anonymat de ses yeux et son postérieur bien en évidence attendant visiblement d'être fessé. Une simple mise en bouche avant de gagner les portes de l'extase. Marie-Claude n'eût pas à se faire prier pour s'exécuter et abattit une main lourde qui alla rougir l'épiderme en feu des fesses d'Hilde avant de se relever afin de mieux laisser tomber son slip qui vint atterrir sur ses sandales. Marie-Claude acheva de se déshabiller ensuite, ses seins étaient lourds et tendus, et ses fesses abondantes avaient le rose aux joues. Dès que nues, les deux femmes s'enchevêtrèrent l'une dans l'autre comme les éléments d'un même puzzle et tandis que leurs chattes s'accolèrent et bientôt se frottèrent, un pressentiment de plaisir semblait planer dans l'air. Le tableau ainsi posé rendait à l'atmosphère ce quelque chose de sardanapalesque qui profite au grand œuvre du sexe. N'ergotant sur aucune caresse et portées par le pesant délire de leur sens, les deux jeunes femmes sentaient lentement monter en elle une transe qui se remarquait par le frétillement exagéré de leurs orteils. Marie-Claude fut la première à jouir, mélangeant les interjections aux onomatopées, accompagnée en cela très vite par Hilde qui lança un bras en l'air comme chassant des mouches illusoires à l'instant même où leur voix s'envolait dans un râle commun de jouissance. De leur anatomie, il ne devait rester bientôt que cette ruine que l'on appelle sueur et la luxure transpirait de tous leurs pores. Le scénario avait pris corps en accumulant les cadavres et les deux femmes formaient un duo sardonique des plus saisissant. Marie-Claude, quand elle ne se masturbait pas, jouait du pistolet et Hilde applaudissait de la voir répondre si exactement à ses ordres. On savait que rien ne pourrait les sauver dès lors qu'elles s'étaient rendues coupables de tant d'événements atroces, mais leur beauté excusait bien des tourments. La morale avait pris fait dans la voix de l'inspecteur de police chargé de leur arrestation et si l'éthique ne fait pas bander la nudité elle oui, le réalisateur l'avait bien compris. Rien ne sert de gémir, il faut s'enfuir à poil. Ainsi quand la police fut sur le point de les appréhender, Marie-Claude et Hilde ne trouvèrent rien de plus original que de dérober dans le plus simple appareil la camionnette du fromager venu faire son métier de livreur. Quel ne fut pas mon étonnement quand Hilde dans un geste de rage ôta son loup et découvrit un visage que je connaissais : c'était mon hollandaise de tout à l'heure. De ce moment, le film m'apparut plus intéressant encore. La jeune batave conduisait la camionnette - elle usait magnifiquement de sa nudité comme d'un instrument -, pendant que sa complice tirait sur la police. Une poursuite venait de s'entamer, digne des plus beaux polars. Les paysages défilaient à vive allure. De temps à autre Hilde abandonnait son regard de la route pour le porter sur le magnifique postérieur rose de Marie-Claude qui s'agitait à chaque fois qu'elle déchargeait son arme sur les policiers. Hilde avait ses seins tendus par l'excitation et ses mamelons n'avaient de cesse de durcir à mesure que la suave anatomie de sa voisine déclinait sa luxure. On sentait insidieusement que quelque chose allait se passer et soudainement celles qui tout à l'heure avaient lié leur voix dans la jouissance, le firent maintenant dans le nouveau registre de la peur : un ravin venait de se poser comme un vertige sous leurs roues. Distraite par les fesses de Marie-Claude, Hilde n'avait pas vu arriver le gouffre de pierre et maintenant elle ne pouvait l'éviter. Les deux jeunes femmes n'eurent qu'une voix pour crier et tandis que leur visage se ridait dans un spasme d'effroi, elles disparurent avec la camionnette dans le précipice dont la profondeur était à la mesure des crimes dont elles s'étaient rendues coupables. La camionnette explosa et le mot fin marqua l'écran en lettrine de feu. Le générique n'avait pas encore commencé que je me trouvais déjà à l'extérieur, baladant avec moi l'espoir de revoir ma belle hollandaise. J'avais imaginé de forcer une rencontre en feignant de la féliciter pour ses talents de comédienne (qui étaient réels). Jamais elle n'arriva cependant et depuis chaque jour de chaque semaine, je guette la seconde qui me fera à nouveau rencontrer mon pervers ange blond qui tombe si bien nue des montagnes. Et dans ma poche il y a ce petit mot où il est écrit en lettre d'humour Hilde je te veux à poil et mieux, offerte et confidente de mon corps.

FIN