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Proposée le 11/12/2008 par Valcour
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C'est dans un hôtel fonctionnel et sans attrait, situé en bordure d'autoroute, entre un "Léon de Bruxelles" et un "Kiloutou" que ma vie a pris il y a deux ans un tournant décisif.
J'y passais une nuit pour raison professionnelle, car je devais faire assez tôt le lendemain matin la présentation d'un nouveau projet important.
Les hôtels de ce genre, tous à peu près identiques, sont propres mais bruyants. Les portes métalliques laissent tout entendre des conversations tenues dans les couloirs. Ce soir-là, je me suis endormi très vite, pour être réveillé vers minuit par les cris d'une femme qui étaient manifestement des cris de jouissance,
-- Ah, A-ah, A-a-ah, ...
de plus en plus forts à mesure que le plaisir l'envahissait. La montée régulière des cris, au rythme du sexe qui devait la tringler, s'interrompait de temps en temps pour des moments de repos. Les râles perdaient de leur force, une voix masculine et le rire d'une autre femme s'y mêlaient. Très vite la marche à l'orgasme reprenait,
-- Ah, A-ah, A-a-ah, ...
et le plaisir montait, montait en elle, irrésistiblement. Je m'attendais à ce que des clients sortent de leurs chambres et protestent. Mais personne n'est intervenu. Comme moi, ils écoutaient.
Des cris plus forts, de surprise, et peut-être de douleur, provoqués par des enfoncées soudain plus vives jaillissaient fréquemment. Des rires accompagnaient ces éclats, et le brame (1) reprenait. N'y tenant plus, je me suis branlé. J'ai cherché à jouir en même temps qu'elle, mais juste au moment où je giclais, les cris d'amour ont fait place à un silence d'où n'émergeaient que des rires étouffés. Je suis sorti sur le palier, pour coller mon oreille à la porte du foutoir (2).
-- Oui, ouiiii, c'est bon , oui, comme ça, c'est trop bon, ouiii...
C'étaient de sourds gémissements, couverts par les paroles de l'autre femme dans une langue que je ne comprenais pas. Je tendais l'oreille pour apprécier l'intensité de son plaisir. Il devait la sucer. Un cri a fusé, surgi de son ventre et de sa gorge, et témoignant d'un bel orgasme qu'une langue habile avait dû s'appliquer à prolonger.
-- Vous vous rincez les oreilles !
J'ai sursauté, c'était le veilleur de nuit. Je bandais comme un âne dans mon pyjama plein de sperme. J'étais pris sur le fait comme un collégien repéré par un pion en train de se branler dans le dortoir d'un pensionnat religieux.
-- Si vous cherchez les toilettes, c'est dans votre chambre. Le distributeur de Coca est en bas.
J'avais laissé la clef dans ma chambre, et j'ai dû lui demander de m'ouvrir avec son passe. Imaginez son air narquois, quand il m'a souhaité une bonne nuit !
Le pistonnage a repris peu après. La scène semblait ne pas devoir finir, comme dans un film pornographique trop long. J'en avais mal d'être raide, je me suis rebranlé. Je venais juste de cracher douloureusement mon foutre quand une pluie de claques s'est abattue sur les fesses de la baisée, brutale comme une averse de grêle un soir d'été. Les cris ont changé de registre :
-- Non, Aa-h , ouiii, no-on , assez ,...
toujours accompagnés du rire sonore de l'autre femme. Un hurlement rauque a déchiré le silence, puissant comme celui qui avait terminé la bienfaisante minette une demi-heure plus tôt. Le decrescendo prolongé des râles de satisfaction a témoigné d'un orgasme magistral.
Ils ont continué un bon moment à commenter leurs exploits, mais les cris de plaisir gravés dans mon esprit, m'ont tenu éveillé longtemps après que le silence ne se soit définitivement réinstallé. Le lendemain, j'ai pris le petit déjeuner, contre mon gré trop tôt pour voir leurs visages. Ma présentation a été ratée et le contrat perdu.
Après cette soirée mémorable, je me suis mis à fréquenter les hôtels "Formule 1", à parcourir leurs couloirs aussi bien l'après-midi que la nuit, et muni d'un magnétophone, afin de recueillir des cris et gémissements comparables à ceux qui m'avaient tant excité.
Sachant que des prostituées s'y installent pour la journée, (il ne m'était pas difficile de vérifier leur présence en leur téléphonant comme un client intéressé), j'avais espoir de m'emplir les oreilles et de nourrir ma future collection. Mais si je voyais bien défiler leurs clients, je ne pouvais rien entendre car elles mettaient en marche la radio ou la télévision pour couvrir les bruits révélateurs, ceci dans un souci de discrétion tout à leur honneur.
J'ai été licencié à cause de mes absences fréquentes et injustifiables. Je savais bien que je courrais ce risque mais j'étais taraudé par le désir d'être à nouveau témoin de scènes d'amour et d'orgies sexuelles. Ma compagne m'a quitté, lassée de mes activités bizarres et secrètes, et surtout du manque de fric. Mon ancien patron m'a aidé à me faire embaucher comme réceptionniste de nuit dans un hôtel d'une chaîne dont je tairai le nom.
C'est incroyable ce dont on peut être témoin comme réceptionniste ou gardien dans un hôtel. Prostitutions en tous genres, de femmes, d'hommes et de transsexuelles. Rendez-vous adultères. Orgies d'étudiants et d'étudiantes, ou d'étudiantes seules. Rencontres d'affaires mafieuses tournant au règlement de compte, et violentes scènes de ménages. J'ai dû plusieurs fois appeler la police.
En quelques semaines, j'ai développé une intuition infaillible des intentions des clients qui se présentent. Il ne m'est pas difficile de vérifier mes hypothèses en montant coller aux portes potentiellement intéressantes de minuscules micros émetteurs vendus dans des boutiques de "sécurité", c'est-à-dire d'espionnage. Je peux grâce à une discrète oreillette, suivre du bureau les ébats dans plusieurs chambres à la fois et les enregistrer, sans rôder constamment dans les couloirs ce qui paraîtrait louche.
J'ai eu la surprise de voir une femme voilée, accompagnée de ses (?) deux filles, elles aussi voilées, louer 3 chambres. Les "oncles" ont ensuite défilé toute la journée, se présentant à la chambre de la "mère" pour y attendre leur tour avant d'aller rejoindre les filles. Mais je n'ai rien pu enregistrer car la télévision couvrait les chuchotements et les gémissements étouffés. Comme chacun sait, les femmes voilées sont pudiques.
J'ai appris à repérer les couples : une femme frêle, timide et soumise avec un homme corpulent et vulgaire sera sodomisée. Les enregistrements confirment mes intuitions. On y entend les gémissements douloureux de la fille dont on force l'anus et qui demande en vain "Arrête", "J'ai mal", "Remets du gel", "Prends moi autrement".
Les soirées d'étudiants sont bruyantes et alcoolisées, il n'y a rien à en tirer, même s'il y a des filles. Quant aux lesbiennes, elles sont trop silencieuses. J'ai enregistré des dépucelages, opérés par de "grands cousins", sous la conduite de matrones. Les taches de sang clair dans les draps ont confirmé ce que les gémissements indiquaient. Ils sont semblables à ceux des sodomisées, mais les demandes sont différentes : "Pas si fort", "Laisse-moi souffler", "Je suis étroite", mêlées à des pleurs et parfois même, à des "Je t'aime" émouvants.
La réceptionniste de l'après-midi est ma complice. Lorsqu'elle est à l'accueil, elle repère les clients intéressants et me signale leurs chambres. La première fois que je lui ai fait écouter mes enregistrements, le sang a envahi son visage, deux minutes après je constatais de manu (3) que son slip était trempé, et cinq minutes après, elle criait encore plus fort que les femmes de mes bandes, vigoureusement baisée par mes soins, le ventre et le buste appuyés sur le bureau au milieu des papiers de l'hôtel. Les factures ont été maculées de nos foutres. Depuis, elle attend les clients en écoutant mes enregistrements tout en se masturbant, et lorsque j'arrive pour prendre mon tour du soir, elle prête à me recevoir.
La scoptophilie auriculaire (4) est bien supérieure à l'oculaire. Elle est moins risquée, car l'observation et l'enregistrement sont plus discrets. Et du fait que l'on entend sans voir, elle sollicite l'imagination, ce qui accroît le plaisir.
Je vous recommande comme aphrodisiaque " naturel " ma compil " Cris d'amour ", que j'édite également sous le titre " Cris de femelles en rut " avec une jaquette pornographique, mais un contenu identique : 15 euros franco de port, pour aider à vivre un pauvre voyeur.
Alain Valcour, valcour@caramail.com
Notes : (1) Le brame est, au sens propre, le cri du cerf en rut. Je me suis permis un léger élargissement du sens de ce terme.
(2) Foutoir : au sens du Marquis de Sade, boudoir où l'on fout.
(3) De manu : terme forgé par mes soins sur le modèle de de visu.
(4) Scoptophilie : compulsion de voyeurisme, en termes savants. Auriculaire : par l'ouïe ; la "confession auriculaire", est une scoptophilie élevée au rang de sacrement.