Ainsi va le monde (du sexe)

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Proposée le 18/01/2013 par Myriam Brunot

ATTENTION : © Copyright HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LE CODE DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Attention, présence de zoophilie, merci de ne pas poursuivre la lecture si ce sujet vous choque.


Oui, comme ça, ta langue, plus lentement. Écrase-le, il aime ça mon bouton de joie. Mouille ta langue un peu plus. Oui, ça vient, c'est comme un grand serpent qui s'étire en moi depuis mon ventre et qui arque mon dos. Le con, il s'arrête juste au moment où ça monte vraiment...

« C'est bon ma chérie ? »
« Oui, tu dois bien le sentir. Continue, bien fort avec ta langue. Et mouille.»

Ça revient, il me lape en long et en large, sans faire dans le détail. Comme un chien qui lèche le cul d'une chienne. Tiens, voilà qu'il tourne sa langue autour du clito. Oui, continue. Et merde, il change de rythme... Pas si mal après tout, sa langue me frôle, pourvu qu'il continue comme ça. Putain de connard, le voilà qui m'introduit ses doigts farfouilleurs. Deux. C'est trop tôt, ça me détourne.

« Ouh, j'ai un torticolis. Il faut que je souffle. »
« Bien sûr, on a tout le temps. »
« Ça serait mieux qu'on se dépêche, je dois conduire la voiture au garage. »
« Et puis un jour, il faudra repeindre le plafond. »
« Mais on l'a fait il y a deux ans ! »
« C'est une blague. »

Il m'enfile. Le cuni, c'est fini. Dans deux minutes maxi, tout sera bouclé.

« Lentement, prend ton temps, pour durer un peu plus. »

Le voilà qui s'introduit à moitié mou. Il espère quoi ? Il agite son truc, il se branle dans ma chatte. Je serre pour l'aider, mais ça traîne. Tiens, ça gonfle un peu. Un poil de raideur. Son honneur (sic) est sauf. Mouais, pas vraiment. Il se dépêche d'en finir, il a peur de débander comme la dernière fois, et celle d'avant et aussi le jour de mon anniversaire. J'aime bien quand-même sa langue qui se glisse entre mes lèvres pour chercher la mienne. Il est câlin. Il compense. C'est toujours ça de pris. J'aime pas non plus les grosses brutes avec un gourdin qui remplit le ventre. Son souffle chaud au creux de mon oreille. Sa main caressante et ferme s'empare de mon cou, il serre, il m'emprisonne, il pourrait me mordre comme dans les films de vampires. Un peu de virilité.

Vas-y, prends-moi, à fond, j'suis pas une poupée de porcelaine. Baise ma chatte baveuse. Il n'ose rien. La routine ! Mords-moi, étouffe-moi dans tes bras puissants, comme l'été dernier, le maître-nageur, au fond d'une crique à l'ombre de la falaise. On avait baisé comme des dieux. Il avait, lui, une vraie bite, une solide, une « virilité durable », tiens, ça serait un bon slogan publicitaire pour des herbes aphrodisiaques. Après on s'était baignés dans les vagues, et il me l'avait refait. Sa bite était froide, mais raide encore plus que le coup d'avant. Nos baisers étaient salés, et au dessus de nous les mouettes tournaient sans se lasser. Baiser sous le regard intéressé des mouettes, quel bonheur, c'est pas souvent...

Ça y-est, il m'a craché son jus dans la moule. Il souffle, on dirait qu'il a monté cinq étages en courant.

« Paul, viens sur moi, gros chat. Repose-toi sur mon épaule. »

J'aime ce moment, « juste après ». Même quand ça n'a pas été génial. Il reprend son souffle, et moi je rêvasse encore des coups tirés sous les yeux des mouettes. A quoi pense donc t-il ?

« Au retour, je prendrai le pain. »
...
« Chérie, c'était bon ? »
« Oui, comme d'hab. »

Il n'a pas senti l'humour un peu triste de ma réponse. Il s'habille sans même essuyer sa queue visqueuse qui pendouille minablement.

« C'est demain qu'on va chez les gouines ? »
« C'est ma sœur quand-même. Tu pourrais être plus gentil. Et puis les gens qui détestent le plus les homosexuels, ce sont justement des homos refoulés. C'est bien connu. »
« Et alors ? Au moins, les trans et les pédés, le SIDA va nous en débarrasser, mais pas des gouines. »
« Si tu sors ce genre de trucs, j'te largue en public. T'auras l'air fin. »

Nous étions invités par ma sœur Sarah et son amie Charlotte, avec une dizaine d'autres personnes que nous ne connaissions pas, pour « pendre la crémaillère » dans leur nouvelle maison. Je redoutais un peu cette invitation.

Sarah m'avait déjà fait visiter leur maison. Vaste et lumineuse, sur un grand terrain boisé et dotée d'aménagements coûteux et parfois bizarres : une piscine sous une véranda à toit ouvrant, une télévision à télécommande vocale dans la salle de bain pour zapper sous la douche, un lit de trois mètres de large (pas facile de changer les draps !) entouré de grands miroirs dont un au plafond. Et le meilleur, c'était la chambre du chien : un vieux canapé recouvert de velours bordeaux usé et taché, une niche en bois brut et par terre, un grand matelas dans une housse bleue qui sentait la pisse.

« Grizou : c'est un husky ! » Son magnifique pelage gris et blanc invitait à le caresser, ce que la bête appréciait visiblement. Pendant toute la visite, il nous a suivi en se frottant à nos jambes, mais la visite de « sa » chambre l'a particulièrement excité. Il s'est mis à lécher les jambes nues de Sarah, et même ses cuisses en se dressant pour glisser son museau sous sa jupe. Bien loin de l'écarter, Sarah riait et flattait la bête tout en guettant ma réaction. Elle a baissé sa culotte (rouge !). Grizou qui comprenait le signal s'est agité de façon frénétique, sa queue s'est mise à remuer dans tous les sens et il a monté son museau jusqu'au bas-ventre de Sarah. Elle est allée s'accroupir sur le canapé, les cuisses bien écartées et relevées en position d'examen gynécologique. Grizou lui a goulûment lapé la chatte, lisse comme une boule de billard. Sarah s'appliquait à écarter ses fesses pour offrir aussi son trou du cul à la langue du chien. Elle a joui, d'un cri animal qui aurait largement récompensé de ses efforts lécheurs Charlotte ou tout autre amante ou amant. J'étais interloquée, je ne savais pas quoi dire.

« Fini Grizou. Fi-ni ! » Elle a dû insister, mais Grizou était bien dressé. Elle était tout essoufflée de sa jouissance.
« C'est super, mais sa langue est râpeuse. Il faut s'y habituer. Tu veux essayer ? »
« Non merci, vraiment pas. »

En retournant chez moi, j'étais partagée entre le dégoût et l'envie, un jour, pourquoi pas, d'essayer. Après tout, Sarah n'est pas la seule à s'amuser avec un chien. Des femmes font ça depuis des milliers d'années, car si les rapports sexuels avec les animaux sont dans la Bible si sévèrement punis, c'est que le « crime » était courant. Et on n'a jamais dit que les chiens étaient atteints du SIDA. Les singes, oui. Bon, mais si j'essaie même une seule fois, Grizou va me sauter dessus lubriquement à chaque visite, et tout le monde devinera que ... Cette histoire de chien et le mépris de mon mec pour les homos m'inquiétaient par rapport à l'invitation prévue.

Le lendemain, nous sommes allées à la fête. Charlotte et Sarah avaient invité une bande de ratés qui exhibaient des fausses Rolex comme preuves de réussite. On nous a présenté un psychanalyste « libertaire », un curé défroqué et sa compagne transsexuelle (une croix ostentatoire se logeait entre ses seins bronzés et siliconés généreusement découverts), un écrivain dont le nom m'était totalement inconnu et qui marmonnait des bouts de phrases incompréhensibles, un poète adepte de l'écriture automatique sous cocaïne, une apprentie bouddhiste au crâne déjà rasé et adepte d'une secte « néo-tantrique », deux couples de lesbiennes, végétariennes militantes et aussi agressives envers les hommes qu'envers les mangeurs de viande et un cinéaste raté qui passait du X à l'écologie dans le but de faire concurrence à N. Hulot. Il était accompagné de sa maîtresse, une hardeuse au sommet (c'est-à-dire à la fin) de sa carrière. J'en ai peut-être oublié. Paul et moi n'avions rien de remarquable sauf que j'étais la sœur cadette de Sarah.

C'est Charlotte qui a fait visiter. Elle se vantait constamment : « J'ai acheté... j'ai fait faire... » alors que Sarah me disait quelques jours avant « Nous avons acheté... nous avons fait faire... ». Visiblement, Charlotte dirigeait tout. Et depuis ma visite, les murs de la chambre « conjugale » avaient été décorés de fouets, de menottes et de colliers cloutés.

Saumon, champagne, foie gras, huîtres en gelée, pâtisseries orientales, tout partait très vite, comme si tous ces gens n'avaient rien mangé de trois jours. Paul et moi n'étions mêlés à aucun groupe et les bribes de conversations que nous percevions étaient tout à fait ésotériques. Les mots « désexualisation », « libération » (de quoi ?), « théorie post-sexuelle », « analyse diacritique déconstructionniste », « quouaire (?) attitude », « destruction programmée de la Vie », « nouvelle spiritualité transculturelle » en émergeaient comme des restes d'icebergs au milieu dans une baie polluée trop chaude pour eux.

Déjà bien alcoolisée, la hardeuse s'est extasiée devant une vitrine composée d'une trentaine de godemichets et autres accessoires sexuels, notamment une ceinture de chasteté en acier inoxydable, doublée de fourrure noire qui n'avait rien de moyen-âgeux. Parmi les godes, quelques très belles pièces anciennes, en ivoire, en bois d'un poli brillant (résultant de nombreux usages ?), en os (préhistorique ?), en cuir, en verre avec réserve pour du liquide, et de plus récentes, en résine rosâtre et dotées de vibreurs électriques. S'emparant d'un modèle en ivoire sculpté de figurines lascives dans le style des temples hindous, elle l'a tendu d'un air supérieur à la jeune bouddhiste qui l'a écarté avec mépris :

« Ce genre de trucs, c'est bon pour les musées. Nous célébrons l'Amour à deux pour atteindre un état de fusion des énergies vitales. Ces jouets ne contiennent pas d'énergie spirituelle ou vitale. »

La hardeuse déconfite aurait pu montrer ses talents professionnels mais elle s'est tournée vers les hommes : « Qui veut célébrer l'Amour avec la belle Arya-Tan ? »

Personne ne s'est proposé, les hommes se regardaient les uns les autres dans l'espoir que l'un d'entre eux se proposerait et les femmes s'amusaient ouvertement de la situation. J'ai poussé Paul du coude.
« Tu y vas ? »
« J'suis pas en forme, et tout ça, c'est nul. »
C'est finalement le poète qui s'y est collé. Arya-Tan a réclamé que l'on brûle de l'encens et qu'un drap couvre les ébats. Le poète l'a enfilée debout en levrette, appuyée au dos d'un fauteuil ; elle psalmodiait des mantras. C'était amusant de deviner l'action sous le drap qui les recouvrait tous les deux. Paul a étalé sa science en déclarant doctement :
« C'est la position de l'Emeu décrite dans le Kama-Soutra. »
Tout le monde a rigolé :
« Bien sûr, ils font les autruches. »
Paul a rectifié :
« Mais non, c'est un mot sanskrit qui n'a rien à voir avec les autruches. Il n'y en a jamais eu en Inde. »
La discussion s'animait, futile, sur la zoophilie avec des oiseaux, et la célébration de l'Amour dans les vapeurs d'encens n'intéressait plus personne. Deux lesbiennes (pas du même couple) s'embrassaient à pleine bouche et se caressaient mutuellement les seins. Une autre faisait des avances à la compagne transsexuelle de l'ancien curé.

« Charlotte, t'as pas mieux à nous montrer ? »

Charlotte a frappé dans ses mains. Sarah est montée sur une table basse et a commencé à danser du ventre et des fesses aux accents de l'inévitable Boléro de Ravel. Elle s'est efforcée d'enlever le plus lentement possible la robe sous laquelle elle ne portait que des bas noirs. Sur un autre signe de Charlotte, la musique s'est arrêtée avant la fin. Charlotte a poussé Sarah au sol, lui a passé un collier de cuir au cou et l'a menée en laisse jusqu'à la chambre de Grizou. Assis sur le canapé, il attendait sagement, mais s'est agité brusquement en voyant la troupe entrer.

« Grizou, voilà ta chienne ! » Charlotte a placé Sarah à quatre pattes sur le matelas, les cuisses bien écartées, et elle lui a copieusement tartiné de gel la chatte et l'entre-fesses. Grizou est accouru pour couvrir Sarah. Il l'a bourriquée frénétiquement, en tirant une langue et pantelante et baveuse. Sarah criait de douleur (?), peut-être aussi de plaisir, et certainement du plaisir de s'exhiber de façon « trash » alors qu'elle est d'habitude élégante et réservée. L'influence de Charlotte ? Elle tendait les fesses en arrière comme si elle voulait résister aux assauts du chien, mais c'était pour lui permettre de la pénétrer le plus profondément possible. J'étais honteuse pour ma sœur mais fascinée par le spectacle inhabituel d'un coït énergique qui ridiculisait tous ceux des films X, sans parler de ceux que Paul s'évertuait à pratiquer sur moi.

Sarah s'est relevée fière de sa « performance » (comme on dit dans les milieux « artistiques »). Le sperme du chien s'écoulait sur ses cuisses et sur ses bas lacérés. Les vigoureux applaudissements ont bloqué nos velléités de protestation. Au buffet, quelques bouteilles n'étaient pas complètement vides.
« Remarquable. »
« Du cran cette petite. Et un cul bien solide ! »
Une des lesbiennes « vegy » pontifiait :
« Refuser la consommation animale est une première brèche dans la barrière psychologique qui nous isole du monde vivant dans son ensemble. Vive l'Amour universel. »
Paul a rétorqué :
« J'vous vois très bien vous faire baiser par un cochon. »
« Pauv'con ! »
Il était temps de partir. J'ai remercié Sarah et Charlotte et nous sommes partis discrètement.

Paul a disserté sur la « décadence », la « perte des repères » et la « dignité humaine » chère aux moralistes et aux censeurs qui prétendent « dire le Bien » et interdire de penser autrement qu'eux. J'avais toujours en tête le tableau de Grizou couvrant Sarah. A cause d'une vague « dignité » impossible à remettre en question ouvertement, allais-je mourir idiote après 60 ans de baisages merdiques (sauf un sous le regard des mouettes) ? Pour Grizou, je ne savais pas, mais la transsexuelle n'était pas mal. De beaux seins, un regard de velours, des lèvres sensuelles et elle n'était peut-être pas opérée. Tout en pensant à elle, j'ai décidé de larguer ce connard de Paul dès le lendemain.