Le gantier de Sainte-Florine

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Proposée le 29/06/2012 par tanis

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Mme de Sainte-Aude rentra chez elle contrariée. Se débarrassant de sa cape qu'elle jeta dans les bras d'un domestique, elle frappa à la porte du bureau de son mari. Puis sans attendre, elle poussa la porte.

- Charles ! Voilà que je rentre. J'ai visité notre chère amie Mme de la Parde, et ne voilà t-il pas qu'elle m'apprend que sa fille est enceinte !
- Mais n'est-il pas normal pour une femme d'être enceinte ? Rétorqua son mari qui n'écoutait que d'une oreille.
- Charles, cette jeune fille n'est pas mariée, et a juste dix huit ans !
- Ah, dit-il songeur, en effet, en effet'

Sa femme faisait les cent pas dans son bureau, agitant les bras, se parlant à elle-même.

- Louise, s'il te plaît, arrête de tourner comme ça, tu me donnes le tournis ! Bougonna t-il.
- Tu ne m'écoutes pas, et si je te parle de ça, c'est que notre fille a le même âge, et je suppose que tu ne voudrais pas que ça lui arrive !
- Evidemment, évidemment, murmura t-il.

Louise songeuse fixa son mari.

- Ne m'avais-tu pas parlé d'un de tes amis qui, euhh, oui qui fabriquait, comment dire des sortes de protection pour les hommes ?
- Sans doute, sans doute, mais c'est une protection pour les hommes !
- Charles mon Dieu ! Si c'est une protection pour les hommes, ça l'est aussi pour les femmes !
- Puis, je ne le connais pas personnellement, et je ne sais pas que croire, cet ami est gantier !

Faisant la moue, il ajouta.

- De toute façon, tu ne vas pas entrer dans son magasin et' et lui demander quoi ? Ça s'appelle comment ça ? Et, est ce que ça existe en plus ! Il y a tellement de commérages à ce sujet ces derniers moments.

Louise sortit du bureau en marmonnant.

- Honneur de la famille, montré du doigt, nom bafoué? je trouverai, je trouverai ! Ça ne nous arrivera pas !

Elle monta les escaliers rapidement, et s'adressa à Clémence la cuisinière.

- Clémence savez-vous où est Emilie ?
- Elle prend un bain Madame, je viens de lui monter de l'eau chaude.

Louise frappa à la porte et entra sans attendre de réponse.

- Maman ! tu pourrais frapper au moins.
- Emilie, je dois te parler, et c'est important.

Elle rejoignit la fenêtre, laissant à sa fille le temps de laisser glisser l'essuie qu'elle tenait devant elle, et de se plonger dans le bain. La mousse déborda de la grande cuvelle.
Louise se posta devant le bain. Évidemment ! Ce n'était plus une gamine ! Dix-huit ans, et les seins qui frôlaient la surface de l'eau ne démentaient pas son âge. Ses lourds cheveux noirs s'étalaient brillants sur les épaules.

- Je viens d'apprendre que la fille de Mme de***, qui a ton âge, est enceinte ! Puis marmonnant entre ses dents « tombée enceinte ! Elle a du faire un sacré faux pas ! »
- Oh maman ! Et qui est l'heureux papa ? s'inquiéta Emilie.

Sa mère la foudroya du regard.

- Emilie, il n'est pas question pour le moment de connaître le père de cet enfant ! Tu te rends compte du déshonneur pour cette famille ! M. de *** se faisait une joie de marier sa fille, d'inviter ses connaissances, et tout cela tombe à l'eau pour un moment d'inattention, pour, pour?
- Pour quoi Maman ?

Sa mère soupira, puis prenant son courage à deux mains, elle s'accroupit devant le bain.

- Ma chérie, je t'ai expliqué déjà bien des choses, tu t'en souviens j'espère !
- Ah ça ! Comment oublier, dit-elle en se caressant la naissance d'un sein.
- Pas d'ironie s'il te plait ! Et ne m'interromps pas tout le temps, continua-t'elle, oubliant qu'elle venait de poser une question.
Bon ! Tu sais donc ce qu'elle a fait pour se retrouver dans cet état !

Emile serra les bras sur ses seins, réfléchit puis avoua :

- Elle n'avait peut-être pas le choix, la pauvre.
- Comment ça, pas le choix, que veux-tu dire ma fille ?
- Mais maman, toi-même m'a dit qu'avec l'âge, on pouvait ressentir des petites chaleurs dans le ventre, et c'est avec un homme qu'elle s'est calmée !

Louise se redressa. Mon Dieu si Charles savait tout ce qu'elle avait expliqué à sa fille, il lui en voudrait pour le restant de ses jours ! Pourtant elle devait encore aller plus loin, si elle ne voulait pas se retrouver dans la situation de Mme de ***.

- Oui, avoua Louise, c'est bien ça le problème ! Mais Emilie, il y a d'autres façon pour disons' euhhh, calmer ces petites chaleurs quand'
- Ouiii ! Je sais ! Avec les mains entre les cuisses, on entrouvre ses'
- Emilie !!!! Enfin ! Garde ça pour toi ! Mon Dieu comment t'expliquer !

Louise se remit debout, et cette fois employa un ton plus doctrinal :

- Tu vois, parfois cette méthode, euh oui, comment dire autrement, tes mains ne suffiront pas à te calmer, tu voudras sentir ton ventre? remplit, lâcha t-elle avec résignation.
- Comme avec un homme ?
- Oui Emilie, comme avec un homme. Mais tu vois il existe des'
Elle s'arrêta, consciente qu'elle allait dire « des objets », puis repris plus lentement : « des douceurs » pour ce genre de choses.
Je vais m'informer, puis j'aimerais que tu' elle se retint de prononcer le mot « satisfasse », que tu emploies cela !
- Comme tu veux maman, tiens-moi au courant, vite !

Louise contempla sa fille avec stupéfaction puis s'enfuit de la salle de bain. Le plus dur restait à faire, trouver si cela existait dans le commerce ce genre de « choses ». Elle ne savait pas à quoi cela ressemblait mais s'en doutait. En plus si c'était les hommes qui les fabriquaient, l'imagination n'allait pas manquer !
Bon Dieu ! Qu'avaient-elles toutes pour le moment ? « Des chaudasses » avait dit la gouvernante avec une moue de dégout.

Le lendemain, il y avait réception chez sa s'ur Mme de Laclot. Dans la trentaine, et plus au fait qu'elle sur ce sujet, elle saurait peut-être la renseigner sur ce qu'elle cherchait.

***

La soirée arriva, et comme tous les mardis, le chanoine Guillaume de Bloissac s'invita à la table de la famille de Sainte-Aude. La quarantaine épanouie, il avait la réputation de terroriser les chantres et les fidèles lors de ses homélies, les précipitant déjà sur cette terre, dans les feux de l'enfer et la damnation éternelle. Ses petits yeux fouineurs fouillaient et débusquaient les moindres sentiments, et surtout ce que l'on désirait dissimuler.
Ils passèrent à table, le chanoine prit un ton doctrinal et regardant successivement la maîtresse de maison et la fille il déclara mielleusement :

- Vous avez surement appris comme moi la déchéance dans laquelle était tombée Mademoiselle de ***.
- Oui, avoua Mme de Sainte-Aude, la pauvre !

Plus gravement, il reprit :

- Il n'y a pas de pauvre ! La punition vient toujours ! La turpitude, le vice, la salacité seront châtiés ! Si ce n'est sur cette terre, ce sera plus tard, lors du jugement final. Lors de mon dernier sermon, je l'ai encore rappelé ! Les pouvoirs de la chair sont sataniques, et tous les attouchements du corps sont interdits ainsi que les plaisirs solitaires !

Il se délectait de cette logorrhée de mots évoquant la perversion, ses lèvres s'humectaient et il bavait presque en imaginant cette boue dans laquelle les femmes se roulaient en jouissant !
Son regard concupiscent s'attarda sur Emilie dont il jugea la douceur des seins et jaugea la profondeur du corsage. Elle baissa les yeux timidement.

- Je ne saurais trop conseiller aux mères de fouiller la chambre de leur fille, et de vérifier si rien ne pourrait les tenter de se jeter dans le stupre ! J'ai d'ailleurs toujours pensé que pour les jeunes filles, le couvent était source de bonne éducation avant les épousailles !

Mme de Sainte Aude sentit son visage s'empourprer, et lorgna sa fille en coin. Un fin sourire naissait au bord de ses lèvres. Mon Dieu ! Et elle qui venait de lui faire l'éloge de la masturb?. Les voilà surement damnées toutes les deux !
Elle repensa aux rumeurs qui couraient sur le chanoine :

« Libidineux, appétit pour la chair jeune et fraiche, n'hésitant pas à trousser les soubrettes dans la sacristie après des déclarations émoustillantes au confessionnal. »


***

Deux jours plus tard, Mme de Sainte-Aude parcourait le nord de la ville à la recherche de l'adresse que lui avait donnée sa s'ur. Heureusement, elle habitait plus bas, et la distance la mettait à l'abri de rencontrer des connaissances.
Mme de Laclot l'avait rassurée, et vanté le travail de cette maison de couture.

- Pour toi ou pour ta fille, c'est l'endroit qu'il te faut ! avait-elle déclaré avec une petite moue complice.

Elle avait à peine tourné le coin qu'elle stoppa net. Devant elle, un magasin qui paraissait assez ancien étalait sur sa façade le mot « GANTIER ». Sur ses vitrines avaient été peintes ses spécialités en lettres gothiques : Gants de toutes tailles ? fabrication sur mesure ? Grand choix de peaux.
Louise hésita, comment aborder le sujet ! Et s'il ne fabriquait pas ce qu'elle cherchait, il se moquerait d'elle, allant peut-être jusqu'à se moquer de sa demande ! Elle le voyait déjà rire aux éclats ! A trente huit ans, elle avait besoin de ça ? Son mari n'était donc plus capable de la satisfaire ?
Elle eut une pensée tendre pour Charles. Si bien sûr, mais le jardin secret du fantasme était aussi une réalité !

Dans la vitrine s'étalaient plusieurs modèles de gants pour hommes et femmes dans divers coloris. La finition était très soignée, il devait connaître son métier.
Alors qu'elle allait pousser la porte, elle s'entendit interpeller :

- Bien le bonjour Mme de Sainte-Aude, vous voilà donc bien loin de chez vous pour acheter des gants !

Se retournant, elle vit avec stupéfaction le chanoine de Bloissac qui les prunelles pétillantes fouissait déjà dans ses pensées.
Balbutiant un peu, elle s'expliqua en s'embrouillant :

- Euh ! Bonjour mon père ! Oui, une adresse donnée par une amie? belle confection. A bientôt mon père !

Sans hésiter, elle poussa l'huis, échappant au regard interrogateur, et aux questions indiscrètes.
Une série de petites clochettes tintinnabulèrent au dessus d'elle, signalant sa présence. Une forte odeur de peau lui sauta aux narines. Une odeur fauve pensa t-elle.

Un homme assez âgé quitta son comptoir dans le fond de la pièce. Elle l'étiqueta de suite dans la soixantaine. Cheveux gris, le visage sans trop de rides, il était beau. Elle remarqua le léger tremblement dont ses mains étaient affublées.

- Madame, que puis-je pour vous ? demanda t-il avec une légère courbette.

Mme de Sainte Aude voulait avoir le temps d'examiner le magasin, les vitrines, les étagères, aussi elle déclara.

- Je désirerais une paire de gants cher Monsieur, pouvez-vous me montrer ce que vous avez ?
- Pour quel usage ? Gants de soirée, de journée, gants pour se protéger du froid, ou bien des mitaines qui laissent le bout des doigts libres ?
- Ce sera plutôt des gants de journée.
- Très bien !

Il s'enfonça dans l'obscurité de son atelier. Elle en profita pour regarder partout rapidement, surtout les vitrines fermées à clef, mais rien, rien de ce qu'elle cherchait n'était exposé. De grandes peaux tendues sur des cadres occupaient le magasin. Plus près, une table de coupe avec des patrons occupait une grande partie de l'espace.

Il revint avec quelques paires, lui faisant l'éloge de celle-ci par rapport à celle-là, lui expliquant le type coupe, la fente, les fantaisies et les coutures.

- Votre travail est magnifique, vous êtes encore un véritable artisan ! Mais'
- Mais' quelque chose ne vous plait pas ?
- Non, non, ce n'est pas cela, mais une de mes amies m'a donné votre adresse, ce que je cherche est un peu plus particulier.
- Ah ! Expliquez-moi ça, je peux toujours essayer de vous satisfaire.
Mme se Sainte-Aude tiqua avec « le satisfaire ». Alors prenant une profonde inspiration, elle amorça un début d'explication.

- Vous voyez, ce que je cherche c'est comme un gant, mais en principe c'est réservé aux? hommes. Et ce n'est pas les doigts que l'on y met.
- Humm' je ne vois pas de quoi vous voulez parler Madame, c'est une belle devinette en tout cas ! Susurra-t'il.

Louise se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Il réfléchissait en la regardant.

- Attendez, attendez lui dit-il en se frottant le menton, mon fils reprend doucement le commerce, et je sais qu'il essaye de se diversifier. Mais cela doit être dans les tiroirs. Dommage qu'il ne soit pas présent pour le moment, il vous en dirait plus. Moi vous savez, je reste fidèle à mes gants !

Il sortit plusieurs petites boîtes avec couvercles. Ses mains tremblantes parvinrent à ôter ceux-ci.

- Voilà ! dites-moi si c'est ce que vous rechercher.

Mme de Sainte-Aude se pencha, prit l'un des objets dans la boîte. C'était bien un gant, mais d'un seul doigt ! Deux cordelettes de cuir étaient fixées en partie supérieur de chaque côté de l'ouverture.

- J'en ai fabriqué aussi à l'époque, mais c'était en intestin de mouton, et l'une des extrémités était fermée hermétiquement.

- Et ces petites cordelettes'
- Oui elles se nouent autour de la taille après que l'on ait introduit'
- Oui, je vois, je vois, et cela peut-il servir pour des jeunes filles ? s'inquiéta t-elle ?
- Très certainement ! Regardez.

Se retournant, il chercha quelque chose, puis saisit une cane contre le meuble.
Il saisit le petit fourreau et lentement le glissa sur le pommeau de la cane, l'enfonçant totalement.

- Si c'est pour mademoiselle votre fille, elle sera parfaitement à l'abri. Avez-vous vu comme il se dilate autour du pommeau, s'adaptant parfaitement à la taille de? mhmm.
- C'est totalement sûr ?
- Ah Madame, on ne peut jamais être certain de rien ! Mais ici, c'est du premier choix, du chevreau paraffiné, assoupli, très mince, limitant la perte des sensations.
- Que voilà une belle chose ! Constata Mme de Sainte-Aude avec un sourire malicieux.

Fouillant dans la boîte, elle sortit une autre pièce.

- Ah ! Madame est connaisseuse ! Ce modèle ci est plus cher. Regardez, mon fils à placé autour de la collerette un fin filet de poils de sanglier, destiné à frotter la petite perle qui pointe entre vos jambes.
- Monsieur s'il vous plait ! De la tenue ! Et' n'avez-vous rien d'autre qui permettrait de se satisfaire? euh? seule, sans homme.

Penchant la tête, il ouvrit un tiroir en dessous de celui qui baillait encore. Il sortit ce qui ressemblait à une tige de bois, d'un diamètre de 4 cm, effilée vers le dessus.
- Vous voulez parler de ceci ? En effet, ici la jeune fille peut se satisfaire seule, où et quand elle le veut. Je crois que mon fils à des modèles que l'on peut garder pendant la journée et qui s'attache également à la taille.

Soupesant l'engin, Louise le caressa, enroulant ses doigts autour du cylindre, testant sa douceur, sa longueur sur la paume de sa main. C'était du bois dur, lourd, il tenait bien en main !
- Et celui-ci, je peux l'emporter ? dit-elle en dissimulant la vague de chaleur qui lui montait dans le ventre.
- Ah non ! Mon fils veut satisfaire parfaitement la clientèle, donc ils sont chaque fois fabriqués sur mesure. Si c'est pour Mademoiselle votre fille, elle devra revenir quand mon fils sera là. Dès lundi, il rentre de voyage.
- Parfait ! Dites à Monsieur votre fils qu'il doit prévoir un obj' euh de chaque sorte pour ma fille.
- Bien Madame, il sera fait comme vous le désirez.

Mme de Sainte-Aude se recomposa un visage, et remerciant le commerçant lui signala qu'elle enverrait sa fille dès lundi.

- Autant battre le fer tant qu'il est chaud ! Se dit-elle, j'espère seulement que le fils lui expliquera un peu comment... utiliser ce?

De retour chez elle, elle attendit d'être seule avec Emilie pour lui faire part de ses démarches.

- Emilie ma grande, je me suis renseignée au sujet de ce dont je t'ai parlé. Effectivement, ce genre « d'objets » existent.

Elle avait baisé instinctivement la voix.

- Seulement, cet artisan ne confectionne cela que sur mesure, voulant absolument que sa clientèle soit satisfaite. Il faudra donc que tu te rendes dans ce magasin dès lundi. C'est le fils qui t'expliquera et te servira.

Puis plus doucement encore, elle poursuivit :

- Je ne sais pas comment il compte faire du sur mesure pour ça ! Mais faisons lui confiance comme a dit Mme de Laclos !

Emilie se présenta le lundi après-midi à l'atelier de ganterie.
Le fils, un grand gaillard à l'air particulièrement déluré la reçut avec courtoisie :

- Mlle de Saint-Aude je présume, mon père m'a dit que vous passeriez aujourd'hui. Votre maman est passée la semaine passée, mais mon père n'a pas su lui montrer tous les modèles qui se trouvaient dans mon petit atelier dont je ferme toujours la porte lorsque je m'en vais.
- Et bien, voyez cher Monsieur, je suis ici pour ça, et j'espère que vos conseils seront judicieux !

Le gantier la regarda malicieusement et alla fermer la porte du magasin :

- Pardonnez-moi de fermer la porte, mais comme les séances d'essayage sont assez? intimes, je n'aime pas être dérangé. Suivez-moi s'il vous plait ! Entre nous, je m'appelle Marin.

Emilie entra dans le petit atelier au fond de la salle. Seule une verrière éclairait la pièce. Puis son regard se posa sur l'établi à bois sur lequel, se trouvaient des cylindres de bois de tous diamètres.

- Voyez, ici les pièces sont dégauchies, mises à mesure, puis ici, c'est la partie du travail que j'appelle « fantaisie », c'est-à-dire que l'on donne une forme réaliste à l'objet.

Se retournant, il désigna la table derrière lui :

- Ici, commence la finition, l'habillage dans la matière que la cliente désire, tenez, prenez le en main'

D'une main hésitante, Emilie saisit la pièce presque terminée. Le cylindre de bois avait été dégrossi, laissant une sorte de bulbe à son sommet, percé d'un méat relativement large et profond. A la base, deux excroissances dans une peau plus plissée et souple en forme de boules terminaient le travail. Le tout était recouvert d'une peau serrée et terriblement douce.

- C'est du chevreau, il doit encore être paraffiné pour lui donner son brillant.

Emilie frottait ses doigts sur la partie épaisse, redescendait sur la tige lisse, empoignait les épaisses protubérances.

- C'est comme? un sexe d'homme ! C'est énorme !

Elle se revoyait avec sa cousine feuilletant les planches des livres médicaux dans la bibliothèque de son oncle médecin. Un dessin assez réaliste les avait intéressées : « Erection du sexe masculin ». Sur la page opposée, un sexe féminin ouvert dévoilait crument son anatomie.

- Effectivement, j'aime que ces objets soient le plus réaliste possible, ça ajoute du piment pendant l'usage.
- Maman m'avait parlé d'un bois lisse !

Il ouvrit un tiroir, sortant l'objet que sa mère avait vu :

- Ma petite Demoiselle, c'est pour cela que je suis avec vous, et pour vous en convaincre, il ne vous reste qu'à l'essayer. Venez par ici, je vous prie.

Emilie le suivit et il s'arrêta devant un large tabouret muni d'un dossier.

- Voilà, vous pouvez vous mettre à l'aise.

Elle le regarda sans comprendre.

- Il faut enlever vos vêtements Mademoiselle, d'abord pour porter votre choix sur un modèle, puis pour prendre vos mesures !
- Me déshabiller !!
- Je ne peux rien faire si ce n'est pas le cas !

Emilie se retourna, hésita puis d'une main tremblante dégrafa un à un les boutons de sa robe qui bientôt recouvrit ses chevilles.

- Le corset aussi ?
- Vous devez vous sentir à l'aise pendant l'essai, et les vêtements serrés, toutes ces étoffes vont gêner la sensation, et perturber votre choix.

Le corset suivit le même chemin, puis timidement elle se tourna vers lui. Il regardait ce corps de femme, ces seins gonflant la peau, les tétons bruns luisants. Puis son regard s'attarda sur le ventre plat, sur la culotte encore en place. Il se mit à chantonner :

« Eh quoi ! Ta pudeur alarmée
M'oppose encore un vêtement !
As-tu peur, ô ma bien-aimée,
D'être trop près de ton amant ? »


Emilie sentit ses doigts effleurer ses hanches, se poser sur les bords de ce qui protégeait encore son intimité, et tirer sa culotte vers le bas.

- Ohhh ! Vous êtes fou ! Qu'allez-vous faire ?
- Asseyez-vous sur le bord du tabouret, laissez votre sexe accessible. Il reprit la chansonnette :

« Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la s'ur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure ! »


Elle s'agrippa au dossier de peur de tomber pendant qu'il lui relevait une jambe et la posait sur un barreau intermédiaire du tabouret. Elle sentit ses lèvres s'écarter.

- Voilà, la position est bonne pour un essai, tenez, commencez avec le plus simple puis nous verrons.

Il lui tendit le cylindre de bois lisse qu'elle saisit du bout des doigts.

- Allez-y, Mademoiselle de Saint Aude, je verrai de suite la différence ! Il suffit pour cela de vous regarder dans les yeux !

Emilie était rouge ! Jamais elle n'avait connu ce genre de situation. Il la regardait nue, suivait le petit mouvement de sa main qui rapprocha la tige de bois de son sexe.

« Richesses inconnues
Je vous vois !
Vos beautés toutes nues
Sont à moi !
Poussons, poussons, ma mie? »


Elle enfonça prudemment le gode entre les voiles de son intimité. Leurs yeux se fixaient. Elle poussa encore. Elle se sentit mouiller et d'une poussée elle introduisit l'entièreté du cylindre ligneux. Un vertige la fit tressaillir.

- Attendez, ne bougez plus, laissez-moi vérifier la longueur, il me semble que c'est un peu court, constata-t'il

Marin s'agenouilla entre ses cuisses. Elle recueillit son souffle tiède sur ses lèvres.

- Voyez, il est totalement en vous, et vous n'avez même plus de place pour le tenir entre vos doigts. Est-il bien au fond ?

Emilie n'eut même pas le temps de répondre. Appuyant sur le peu qui dépassait encore, il l'enfouit profondément en elle.
La jeune fille se raidit, poussa un petit cri. Il s'inquiéta :

- Vous ai-je fait mal, suis-je trop profond ?
- Non, non' juste la surprise, avoua-t'elle.

Glissant les doigts de chaque côté du gode, il les enfouit en elle, et retira le phallus.

- Alors, qu'en pensez-vous, je dois vous dire que si vous aviez apprécié, je l'aurais vu dans votre regard. Mais essayer plutôt celui-ci, la longueur me paraît plus adaptée.

Il lui tendit le sexe réaliste habillé de peau de chevreau.

- Vous verrez la différence ! Non, pas comme cela, vous devez le tenir par les couilles ! Oui, les deux boules en bas' Voulez-vous que je m'en charge, c'est la première fois pour vous !

S'agenouillant à nouveau, il s'empara des bourses et dirigea directement l'épais gland dans la fente humide.
Le contact avec la peau tendue et lisse fit gémir Emilie. Il fit coulisser le sexe entre les lèvres, chiffonnades de petites peaux humides qui se plaquèrent sur la tige. Découvrant le capuchon du clitoris, il inclina la verge, et introduisit la petite perle nacrée dans le méat béant.

Emilie se cambra, serrant le dossier, et se mit à haleter. Elle poussa un long cri quand d'une poussée ferme, il introduisit le vit en elle jusqu'aux couilles. La frise de petits poils de sanglier vint se coller sur son clitoris, lui arrachant des gémissements de plaisir. Son orgasme vint brutalement quand les coutures cousues en spirales se mirent à frotter en de longs va et vient, la peau satinée dans son sexe.
Elle se redressa, anéantie. De ses grands yeux ouverts elle le regardait :

- Comment avez-vous fait ça !? Je n'ai jamais connu ça !!
- Et bien Mademoiselle de Saint-Aude, vous avez tout simplement joui ! Avouez qu'il n'y a pas de comparaison entre les deux godes, évidemment, le prix n'est pas le même !
- Je prends celui-ci !!
- Très bien ! Vous avez fait un bon choix. J'ai juste encore quelques retouches à faire, et fin de semaine vous pouvez passer le chercher.

Il se dirigea marmonnant vers son bureau pour confirmer la commande pendant qu'Emilie se rhabillait. Il porta le gode à sa bouche, se frottant les lèvres du chevreau humide :

« Te souvint-il, lorsque ma pine,
Luxurieuse et libertine,
Entre tes lèvres se glissant, coquine,
Tu me suçais en rougissant, souvent ? »


Elle s'approcha de lui et demanda timidement :

- Et pour l'autre ? le? fourreau ?
- Ah, vous voulez parler de la « Redingote anglaise » ?
- Euh? oui, sans doute !
- Lorsque vous viendrez cherchez votre colis, nous examinerons cela, pour ce type d'achat, je peux faire les retouches de suite si nécessaire, comme cela vous n'aurez pas à revenir.

Emilie sortit du magasin, étourdie. Son ventre palpitait encore. Elle revoyait la verge enfoncée en elle et cet homme qui jugeait son plaisir. En tout cas, il n'en avait pas profité ! Qu'aurait-elle fait !

Elle eut envie de passer chez sa cousine pour lui raconter, et passa rapidement devant les calèches sans en appeler une. C'est tout à ses pensées qu'elle faillit emboutir le chanoine Guillaume de Bloissac au détour d'une rue.

- Mademoiselle de Sainte-Aude ! Quelle surprise ! Je disais encore hier à Madame votre mère que je n'avais plu eu le plaisir de vous entendre en confession depuis plusieurs semaines ! Vous savez qu'il n'est pas sain pour une jeune fille de garder par devers elle des pensées, voire des actes qui devraient être confessés !
- Non ! Bien-sur mon père ! J'y penserai le prochain dimanche après la messe ! déclara-t'elle en rougissant.
- C'est bien ma fille susurra t-il, déjà alléché par les futures confessions intimes de la jeune fille.

Il la regarda s'éloigner, frétillante. Ce petit corps vivait certainement des émois et des troubles qu'elle devrait lui confier ! Il n'avait pas son pareil pour orienter les confessions !

Elle rentra tard, sa famille venait de passer à table. Sa mère n'eut pas le temps de l'interroger.
- Alors ma fille, d'où revenez-vous à cet heure pour presque manquer le souper, demanda son père.
- De chez ma cousine père, il y a longtemps que l'on ne s'était plus vues.

Sa mère la regarda soulagée ! Heureusement sa fille n'avait pas parlé de la ganterie !
Louise regarda sa fille pendant tout le repas, essayant d'apprendre quelque chose. Elle ne fut tranquille que lorsque Emilie la fixa avec un large sourire en hochant légèrement la tête.


Le lendemain, lorsque son mari fut parti, curieuse, elle rejoignit sa fille dans le salon. Celle-ci les cheveux roulés en chignon feuilletait un livre.

- Alors ma chérie, comment cela c'est-il passé ?
- Oh maman, il est formidable ! Il m'a demandé de me déshabiller, puis m'a mesurée, et finalement m'a fait essayé cet objet recouvert de chevreau, j'ai eu un terrible étourdissement avec une terrible chaleur dans le ventre ! Tu devrais essayer aussi !
- Emiliiiie ! Enfin ! Je suis ta mère !

Puis elle reprit, adoucie et charmée :

- Tu as eu un orgasme Emilie ! Tu as joui si tu veux !
- Oh, c'était si bon ! La prochaine fois je mettrai une robe plus légère et pas de corset.
- Emiliiiie !! Enfin ! Le but n'est pas de te montrer nue à cet homme !

Elle couva sa fille des yeux. Au moins elle ne serait pas frigide comme beaucoup de ses amies !

- Tu es repassée chez ta cousine hier ?
- Oui, je lui ai demandé de pouvoir encore regarder les planches dans le livre d'anatomie de son père. C'est curieux?
- Oui ? Quoi donc ma chérie ?

Emilie réfléchit.

- Dans les livres et chez le gantier, il y avait une petite ouverture au bout qu'il a?

Mme de Sainte-Aude ne chercha pas à en savoir plus, respectant les découvertes intimes de sa fille.

- Oui, il y a une petite ouverture au bout. C'est par là que s'écoule la semence quand l'homme jouit également. C'est justement de cela que tu dois te protéger si tu ne veux pas être enceinte !
- Je dois retourner en fin de semaine au magasin pour chercher le colis. Il doit encore me faire essayer le fourreau, mais il sait faire les retouches de suite m'a-t-il dit.

Louise se demanda comment essayer un fourreau sans qu'il y ait un sexe dedans et sans pénétrer sa fille ! Sa virginité, elle ne s'en souciait plus trop ! Sa s'ur ne lui avait-elle pas avoué avoir surpris les deux cousines tendrement enlacées sur leur lit par une chaude après-midi ! Elle attendrait la fin de semaine qu'Emilie revienne avec ses achats.


***

Emilie s'échappa le vendredi sans que Mme de Sainte-Aude ne l'ait vue. Elle sourit. Pourvu qu'elle n'ait pas l'idée d'aller chercher le colis avec sa cousine !

La jeune fille courut presque tout le long du chemin. Il y avait grande presse, et les calèches encombraient la route et les trottoirs pour se croiser si bien qu'il fallait zigzaguer d'un côté à l'autre pour poursuivre son chemin.
Essoufflée, elle poussa la porte du magasin, déclenchant les sonnettes au dessus d'elle. De suite, elle chercha Marin du regard. Il s'approcha lui tendant la main.

- Ah ! Mademoiselle de Sainte-Aude, je vous attendais, j'ai terminé les retouches, vous serez contente !
- Oui, il nous fallait encore essayer les petits étuis aujourd'hui !

Il la conduisit comme la fois passée dans le petit atelier du fond. Sur la table des petits morceaux de peaux attendaient la découpe.

- Vous voyez, on étire la peau dans un sens puis dans l'autre, une fois les dimensions rapportées, il n'y a plus qu'à couper.
- Mais ici, vous n'avez pas de modèle !
- Si, si, tout comme vous, des hommes viennent passer commande? A l'époque mon grand-père les fabriquait en membrane animale, et il les réparait aussi ! Je crois qu'il n'y a jamais eu autant de naissances !

Marin remarqua la simplicité de sa robe. Il lui désigna une série de préservatifs alignés sur le bord de table. Détaillant sa production, il lui exposa les différents modèles, taillés en différentes peaux, rugueux ou lisses agrémentés parfois d'excroissances, de coutures torsadées. Chaque pochette se terminait par deux petits cordons de cuir.

- Cette semaine, j'ai reçu une commande spéciale de la Comtesse de ***. Regardez, il est identique à celui que vous m'avez commandé au début de semaine, mais il s'enrichit d'une verge plus petite placée vers le bas.

Emilie saisit le gode. Effectivement c'était le même.

- Et à quoi sert ceci ? dit-elle en désignant le second dard qui sortait de la base.
- A votre avis Mademoiselle ? Vous avez deux orifices dans le bas du corps !

Elle rougit violemment.

- Vous ne devez pas rougir, c'est une pratique courante, et pas mal de femme aime ce type de pénétration ! Bon passons aux choses sérieuses. Pour vous habituer, vous allez vous-même me placer la protection.

Marin enleva le tablier de cuir dont il était vêtu, puis torse nu, fit glisser le pantalon.
Emilie la bouche ouverte examinait le sexe qui lentement se redressait :

- Choisissez sur la table, la protection que vous voulez essayer Mademoiselle !
- Mais, je ne sais pas moi?
- Tenez, prenez la deuxième à gauche.

Sans détourner le regard, sa main fouilla derrière elle, et elle se saisit du préservatif.

- Essayer de l'enfiler, ce n'est pas si facile que vous l'imaginer !

Hésitante, elle présenta l'ouverture devant le gland maintenant congestionné.

- Il est nécessaire de bien l'humidifier avant, à défaut d'huile, on peut employer de la salive aussi.
- De la salive?. ? demanda-t'elle timidement.

Marin la regarda. Elle était jolie dans sa robe bleue, manches juste au dessus du coude, décolleté plongeant. Elle avait l'air de ne plus savoir quoi faire.

- De la salive, avec votre main ou votre bouche.

Timide, hésitante, elle porta les doigts à sa bouche puis frôlant la verge, elle la caressa.

- Ce n'est pas assez ! Crachez dessus, ça doit être bien mouillé.

Emilie courba le buste, et laissa sourdre un filet de salive entre ses lèvres.

- Mademoiselle de Sainte-Aude, j'ai dis de cracher, avec ce que vous faites, on ne noierait pas un morpion !

Relevant les yeux, elle le dévisagea furieuse, puis se raclant lentement la gorge, elle cracha avec rage sur le gland.

- Bien, étendez la salive, puis enfiler la protection.

De son index, elle étendit le cracha, couvrant la surface du gland. Elle coiffa le n'ud de la gaine en chevreau. Elle saisit les deux cordelettes et tira fortement vers le bas, enfonçant la tige palpitante dans l'étui. Marin gémit sous le brusque mouvement.

- Ouch ! Voilà ! Ce geste réclamerait un peu plus de douceur mais bon, vous savez comment faire maintenant.

Il allait extraire son sexe de la housse, quand elle arrêta son geste.

- Attendez? n'y a-t-il pas moyen aussi d'essayer, pour se rendre compte de?

Marin chercha son regard, la détailla, examinant la naissance de ses seins, les lourds cheveux serrés en chignon qui libéraient son petit cou.
Ses doigts saisirent le premier bouton à la naissance de ses seins qu'il dégrafa. Puis il passa au second' le temps s'éternisait. Le souffle d'Emilie s'accéléra. Elle sentait la peau rugueuse des doigts contre sa poitrine. Il écarta des deux mains le bustier, libérant les petits seins ronds. Les tétons bombaient gracieusement.
La robe tomba dévoilant son pubis sous une jarretière avec bas blancs. Elle voulu couvrir son sexe, mais elle arrêta son geste. Il plongea les yeux vers le pubis sous lequel ses lèvres frissonnaient. Elle s'approcha du tabouret.

- Non pas le tabouret ! Sur la table ! Et laisse pendre vos jambes.

Emilie regardait, stupéfaite. La verge se dressait comme sur les dessins, épaisse, lourde. Les testicules pendaient presque indécents. Elle frissonna, se rendant compte tout à coup de la fraicheur de l'atelier.
Elle s'allongea sur le dos, s'appuyant sur les coudes, voulant voir. Elle sentit la douceur des peaux de cuirs dans son dos, l'odeur musquée qui s'en échappait. Emilie regarda Marin s'approcher nu, la verge arquée enveloppée de cuir. Elle eut l'impression qu'elle allait se faire saillir par un animal.
Marin plia son érection, et la posa sur la fourchette des lèvres sexuelles. Elle suivit la lente intromission du pal dans son ventre et rejeta la tête en arrière quand les bourses vinrent écraser ses fesses.

- Ohhh, oui? c'est bon.
- Tu vas jouir ma belle ! Puis il murmura en commençant ses longs va et vient :

« Dis-moi, te souvient-il encore
De ces caresses que j'adore :
Ma langue avide en frémissant «
Dévore ton clitoris rose et dardant' »


Marin la regarda jouir. Elle avait saisit les peaux et s'en frottait les seins et le corps en gémissant. Son corps en sueur se calmait. Ses bras retombèrent sur la table. Marin sortit doucement de son ventre, et détachant les fines cordelettes laissa choir l'étui rempli de sperme qui se répandit sur les pieds d'Emilie. Il se rapprocha d'elle et repoussant ses genoux contre son ventre, exposa la fente ouverte et la ligne sombre entre les fesses.

D'un petit coup de reins, il força la rosette plissée à s'ouvrir. Emilie se redressa brusquement :

- Ah non ! Pas dans mes fesses !

Marin pour toute réponse, enfourna son mandrin gluant dans l'étroit pertuis.
Les yeux révulsés, Emilie poussa un long feulement. Elle sentit ses chairs s'ouvrir sous la poussée du butoir et l'emplir totalement.
Elle prit conscience des longs mouvements d'aller et retour qui la faisait ahaner sur la table, les peaux frictionnaient son dos, et toutes ces sensations se concentraient dans son anus, autour de ses reins écartelés. Elle s'abandonna, bercée par le rythme des vagues qui commençaient à la bercer. Les pulsions lentes imprimaient à son corps un mouvement de balancier dont la mécanique ronronnait, comme le battant du bourdon de Sainte?Florine qui s'était mis à égrainer les heures. Marin ponctuait ses poussées de paroles qui l'excitèrent :

« Mais, pour faire jouir, j'ai d'ailleurs un moyen
Qui jusque à ce jour m'a réussi très bien ;
Du vit dans mes deux mains je fais rouler la tête
Vite et fort ; par instants tout à fait je m'arrête...
Quand la pine se gonfle et que le foutre est prêt,
En pressant le canal j'en modère le jet ;
Je bouche quelquefois tout à coup la soupape,
Et par petits filets seulement il m'échappe...
Et ce manège-là, plusieurs fois répété,
Au suprême degré porte la volupté ! »


Emilie se sentit massée de toute part, la mince paroi entre son anus et son vagin, tendue sous la pression, irradiait les sensations dans l'entièreté de son ventre.
Lorsqu'il la vit s'alanguir et commencer à crier, il se lâcha sans retenue, éclaboussant le rectum vierge, de puissantes giclées de sperme.

Regardant Mademoiselle de Sainte-Aude s'étirer sur les peaux, il remit son pantalon et son tablier. Puis s'accroupissant entre ses jambes, il enfoui sa bouche dans la vulve rose, lapant le petit bouton.

« Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses. »


Marin se redressa et aida Emilie à descendre de la table.
Elle sentit les coulées de sperme lui humidifier les cuisses.

- Ohhh ! Vous avez éjaculé dans mes fesses !
- Dans un endroit bien serré, où votre fécondité est préservée Mademoiselle !

Instinctivement Emilie serra les fesses, bloquant la coulée de semence.

- Quand ma cousine apprendra ça ! Murmura-t'elle.

Emilie enfila sa robe pendant que Marin emballait ses achats. Elle sortit du magasin, serrant le petit paquet entre ses bras.
Elle sourit en voyant un couple d'amoureux et heureuse prit le colis entre ses doigts :

- Je sais où venir si un jour ma fille a besoin de gants !

Elle ne vit pas le chanoine Guillaume de Bloissac qui la regarda passer alors qu'elle tenait son paquet comme un étrange cierge entre les mains.


***