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Proposée le 26/10/2011 par yvan
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Le Sénégal fut l'un de mes meilleurs souvenirs.
Au cours d'un assez long farniente, savouré dans le pays qui restera pour moi, celui du grand écrivain Léopold Sédar Senghor, j'y avais rencontré un jeune Dakarois, tout à fait par hasard, sur un banc, situé à flanc de la falaise qui domine l'une des plages de la ville.
Nos premiers contacts furent rudes et âpres. Le jeune homme qui était venu s'assoir à mes côtés, m'agressa verbalement, me blâmant vertement pour la politique prétendument raciste, menée par le gouvernement français. D'abord interloqué, partagé entre le désir de fuir pour retrouver la sérénité et celui plus frontal de rendre coup pour coup, je me ratatinais sur mon banc, en attendant la fin de l'orage.
Saïd, c'était son nom, venait de terminer sa longue diatribe, et il me fixa du regard, un regard encore lourd de reproches. Je ne rétorquais rien, me contentant d'observer avec envie, son visage sombre, lisse et imberbe, joliment éclairé par une dentition éclatante.
- Dis ! T'as quel âge pour me faire la leçon, comme ça ?
- J'ai presque vingt ans, et alors ?
Je lui en aurais donné deux ou trois de moins, plus en rapport avec la physionomie juvénile qu'il laissait paraître.
- Ouais... je crois plutôt que t'es un gamin qui a encore de la morve qui pend à son nez! Et bien moi, figure-toi, j'en ai bientôt trente, tu me dois donc le respect. De plus, je suis un touriste qui vient dépenser chez toi, les quelques sous âprement gagnés dans mon pays de merde, comme tu dis, j'ai aussi droit, me semble-t-il, à un minimum de courtoisie et de gentillesse...
Je lui expliquais ensuite, tranquillement, que la décision du gouvernement français de rapatrier au Sénégal ses compatriotes en situation irrégulière, me contrariait, mais que je n'en étais en rien responsable, n'ayant pas voté pour les partis de droite, actuellement au pouvoir.
Saïd se calma. Il me parla de la situation politique et économique de son pays' Des pêcheurs, désespérés par le pillage de la mer; des navires usines japonais; des détritus laissés par l'usine d'azote du coin et des embouteillages de Dakar? De la paix retrouvée en Casamance?
J'en appris plus sur son pays, que ce que pourrait m'en dire le site Wikipédia? Je trouvais ce mec particulièrement intéressant et bien aux faits de l'actualité de son pays.
Saïd, finalement m'avait rappelé sur mon portable, et je l'avais invité à plusieurs reprises à l'Endroit, un coin hip et branché de la ville.
Le garçon s'était confié à moi dans son intimité la plus crue : Les interdits religieux, ses jardins secrets et les non-dits familiaux, le sexe entre mecs, la suspicion envers ses compatriotes jugés peu fiables, le coup au c'ur qu'il avait ressenti à mon égard, lors de notre première rencontre sur le banc de la plage des Mamelles, et les fantasmes lancinants que je déclenchais en lui?
Jamais un homme ne m'avait confié pareils sentiments, effiloché ainsi son âme par petites touches, comme on le ferait d'un tricot, maille après maille. Même si j'étais assez sceptique sur les sentiments dithyrambiques qu'il prétendait éprouver à mon égard, je buvais ses paroles comme du petit lait.
Et pourtant' J'étais là et bien là, à ses côtés, allongé dans son Pajero tout déglingué.
Il avait garé le véhicule sur un terrain vague de la ville, encombré de détritus, mais à l'abri des regards indiscrets par des monticules de terre, élevés on ne sait par qui.
J'avais parcouru de mes mains fébriles son corps sombre, cacao, dépourvu de pilosité, dont la peau était aussi lisse et soyeuse que celle d'une femme, mais dont la forte odeur boisée me rappelait que Saïd était bien un homme, de quelques années mon cadet.
Cela m'avait excité, et pour mieux m'imprégner de sa fragrance sauvage, je m'étais frotté contre lui en élargissant, sur un mode énergique et viril, la surface de contact de nos deux corps enlacés.
La superposition de nos deux peaux black and white, confondues dans une fusion insolite, composaient dans notre bouge à moteur, un ballet synchrone éminemment érotique.
C'était une nuit sans lune, et il commençait à faire chaud en ce mois de mai, dépourvu des alizés qui, habituellement, rafraîchissent le littoral.
Saïd, je l'appris sur le champ, était encore novice dans la sodomie, et il parvint tant bien que mal à ses fins après des essais qui ne furent pas des coups de maître.
L'acte d'amour fut douloureux. Heureusement, il ne put tenir que quelques minutes et il se retira bientôt en s'exclamant sobrement, presque en s'excusant : "J'ai joui", tout en balançant par la vitre grande ouverte, le bébé avec le bain' Je veux dire la capote ramollo avec son jus.
Il s'était délecté au plus profond de moi, rapidement, en silence. L'absence de signes extériorisés de plaisir, me remplit d'un certain malaise.
Je m'étirais de tout mon long, à poil, sur le siège passager, réglé en position couchette. J'allumais une cigarette avec un briquet jetable qui illumina de façon éphémère la frimousse de Saïd au regard perplexe, avant qu'elle ne disparaisse dans les ténèbres de l'habitacle.
J'actionnais machinalement le bouton du radiocassette, et je fus surpris d'entendre la voix de Michel Berger qui entonna le paradis blanc.
« il y a tant de vagues et de fumée, qu'on n'arrive plus à distinguer le blanc du noir, et l'énergie du désespoir? »
Saïd se pencha soudain sur mon visage. Il enveloppa de ses lèvres charnues mon nez, étonné de la man'uvre. Il suça mon appendice nasal comme d'autres savourent une glace à l'eau, puis il s'attarda sur mes lèvres sans tenter d'entrouvrir ma bouche, d'où sortaient des halos de fumée. Il me mordilla enfin le menton, râpeux par quelques jours de rasage aléatoire. Je trouvais ça bon.
« ? Je m'en irai dormir dans le paradis blanc, où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps, tout seul avec le vent, comme dans mes rêves d'enfant' »
Saïd saisit alors mon diabolique engin, de nouveau fringant, qui sans vergogne, succomba à ses avances. J'éteignis ma cigarette.
- Pas mal la queue des blancs, finit-il par sortir.
- Ouais, tu sais, je n'prétends pas être représentatif.
Il recouvrit de sa paume mon gazon broussailleux qu'il caressa avec délicatesse, puis il déroula avec deux doigts, quelques bouclettes entremêlées de la base au sommet, une opération qu'il renouvela plusieurs fois. Il me tira bientôt une touffe entière de brins herbeux jusqu'à en arracher quelques exemplaires.
- Eh, tu vas les analyser en labo ? lui rétorquais-je, amusé par sa man'uvre.
- Ils sont longs et fins tes poils. Nous, en Afrique, on les rase au contraire, et ils sont drus.
Après sa réflexion sur les us et coutumes de nos congénères respectifs, qui n'appela aucune réplique de ma part, Saïd se concentra sur ma rigidité offerte, délicieusement indécente, sacrifiée sur l'autel du délice abyssal. Il fit glisser avec sensualité mon engin dans sa gorge gourmande, humide et profonde.
J'interromps un instant le récit afin que retentisse dans la fournaise qu'était devenu le Pajero, la voix suave et sensuelle de Michel Berger. La sueur perlait en grappe sur mon front et suintait sa salinité par tous les pores de la peau.
« ? Je m'en irai courir dans le paradis blanc, loin des regards de haine et des combats de sang, retrouver les baleines' »
Je me tortillais impudique, gigotant comme un novice en proie à des caresses viriles assidues, jalonnées de fabuleuses succions, veloutées comme de la crème de yaourt vanillée. Je finis rapidement par tomber en pâmoison dans une extase d'une rare intensité.
« ? y a tant de vagues et d'idées, qu'on n'arrive plus à décider le faux du vrai, et qui aimer ou condamner? »
La sublime libération s'effectua dans des gémissements flûtés, puis des soupirs caverneux de grosse caisse, ce qui dut surprendre mon amant d'un soir, comme m'avait surpris sa jouissance silencieuse. Le flot bientôt se tarit. Le jeune Africain étala d'abord ma semence onctueuse sur le ventre, avec autant de délicatesse qu'il caressa plus tôt ma toison pubienne, puis il me nettoya consciencieusement la peau avec des mouchoirs en papier qu'il laissa traîner dans son 4X4.
« ? D'avoir osé, toujours vouloir tout essayer et recommencer là où le monde a commencé? »
J'étais attendri par les marques de tendresse dont Saïd me flattait, mais j'étais tout autant convaincu qu'il fallait cesser cette relation qui prenait une tournure émotionnelle, par trop irrationnelle.
- Saïd, s'il te plait, ramène-moi à mon hôtel, j'suis vanné !