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Proposée le 12/02/2011 par CAVALIER ROUGE
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Mais qu'est-ce que je fais là ? Depuis deux heures je veille sur un sac à main. Jenna, une collègue de l'usine m'avait abordé dans un couloir. Elle avait un service à me demander. Elle souhaitait aller au bal, samedi et cherchait le gentil garçon disposé à l'y conduire.
- Tu ne danses pas bien ? Qu'à cela ne tienne, je me ferai un plaisir de t'entraîner. En une nuit, avec moi comme professeur, tu feras des progrès incroyables.
A 24 ans, 1,75m donc de taille moyenne, normalement constitué sans être un Apollon, je suis un garçon plutôt réservé. Jusqu'à présent je n'ai pas trouvé l'âme s'ur, la fille aimante et propre, désireuse de se marier avec moi. Une amie de ma marraine tient un cours de danse et j'y ai pris des leçons il y a quelques années, à dix-huit ans. Mais depuis j'ai très peu pratiqué. Je préfère mes cours de judo, j'y ai glané quelques ceintures depuis la blanche de mes débuts. La noire m'est promise pour bientôt.
Cette Jenna était jolie. Elle semblait s'intéresser à moi. Il était peut-être temps de penser à fonder un foyer et à quitter mes chers parents. C'est ainsi que je me suis retrouvé dans cette salle, à une table réservée. Le temps de commander deux boissons pour elle et pour moi au bar, quand je suis revenu à la table un garçon la tenait par la main, prêt à l'emmener danser. Avec un sourire aimable il m'a dit
- Vous permettez ?
Jenna a trempé le bout des lèvres dans son verre, m'a adressé un signe de main et m'a recommandé de veiller sur son sac. Depuis elle a laissé chauffer son coca et n'est pas revenue à notre table. Dans les bras du même cavalier, elle n'a pas manqué une danse. Au début, passant à proximité elle me souriait, avait un petit geste amical. Désormais elle est trop absorbée dans ses gesticulations ou dans ses discussions pour m'accorder un regard. Pendant les poses de l'orchestre elle s'assied à la table de l'autre, en compagnie d'une blonde à chignon de danseuse et d'un autre brun. L'une ou l'autre fois les garçons ont échangé leur cavalière. Jenna semble surtout apprécier celui qui est venu me l'emprunter comme disait Adamo.
Il est vingt trois heures. J'en ai marre, je profite de la fin d'un morceau pour aller déposer ce fichu sac sur sa chaise. Arrivée à sa place, elle voit son sac, lève la main dans ma direction et me sourit aimablement. La mémoire lui revient, mais pas l'envie de tenir son engagement.
J'entame un tour des tables, finis par trouver une cavalière à mon goût et je pars valser. Je suis tombé sur le gros lot. Elle est mariée, son mari ne valse pas alors qu'elle adore cette danse. Nous prenons beaucoup de plaisir à tournoyer en rythme. Elle semble apprécier et souhaite me retrouver pour les prochaines valses. Suivent d'autres danses avec quelques jeunes apprenties maladroites que je quitte avec un merci de courtoisie.
Vers minuit, je sors fumer une cigarette. Sur le parking une place s'est libérée à proximité de la porte. J'en profite pour rapprocher ma voiture. J'éteins mes phares. Sur le seuil un couple s'arrête pour s'abîmer dans un long baiser. Ils dégagent lentement le passage. Jenna pendue aux lèvres du garçon se rend-elle compte de ce déplacement lent vers un recoin plus à l'ombre ? Elle paraît ensorcelée, abandonnée au baiser et aux caresses de deux mains baladeuses. Son dos est parcouru sur toute la largeur, dans toute sa hauteur en un va et vient incessant par une gauche insistante qui flâne avec une prédilection particulière sur la croupe. Si le garçon lâche sa bouche c'est pour lui dévorer le cou, pendant que sa droite prend la mesure des seins. Le baiser reprend, plus gourmand. Jenna s'empare de la tête brune, ses deux mains fouillent la chevelure bouclée. La droite du type glisse sur le ventre, cherche l'ourlet de la robe, remonte entre les jambes dénudées pour s'arrêter dans la fourche. Le baiser dure, la main caresse. La fille accepte, pousse son ventre en avant, se prête à une caresse plus précise.
Ils font une pose, les têtes se séparent, mais la main reste en place. Ils se regardent dans le blanc des yeux, semblent discuter un peu, puis le garçon se baisse, pose ses deux mains sur les hanches et fait descendre vers le bas un léger bandeau de tissu, prisonnier une seconde de la vulve. Il empoche le string, s'éternise dans sa position, remue lentement sa tête à mi corps d'une Jenna tendue en arc. Enfin ils retrouvent la position précédente, lèvres collées, une main dans le dos et l'autre sous la robe remontée dévoilant le blanc de deux cuisses bien en chair. Sous la pression d'un doigt pénétrant, Jenna a un sursaut, mais ne proteste pas. Au contraire. La gauche du garçon profite de la distraction produite par la droite dans le vagin envahi, pour dégager le corsage et offrir à la bouche un nouveau terrain de jeu. La tête de la belle dessine des arabesques aux lignes inattendues, elle perd la tête, permet tout, ou plutôt s'offre à toutes les caresses et invasions.
Elle est maintenant dos au mur, je ne vois plus guère que le dos de l'homme. Seules deux mains blanches derrière la nuque affirment sa présence, puis le bas des jambes apparaît symétriquement de chaque côté du pantalon. L'homme fléchit les genoux, pousse vers le haut. Il a dû rater son coup, baisse les fesses tente une nouvelle percée, se reprend encore. Un groupe bruyant quitte la salle. Les amants s'immobilisent, debout, interrompus en plein envol. Le gars attrape une main de Jenna et la tire dans ma direction. Je me tasse sur mon siège. Les clignotants de la voiture voisine jettent leurs éclairs. Les deux complices s'arrêtent de l'autre côté du véhicule. Il reprend la bouche de Jenna, le temps de ressusciter l'envie, l'appuie contre la carrosserie basse du coupé sport, la fait ployer en arrière, cheveux épars sur la tôle. Je ne vois pas ce qui se passe à quatre-vingts centimètres du sol, mais j'entends le ah! de Jenna sous l'impact de la verge qui vient de l'ouvrir. Ses mèches brunes balaient régulièrement le toit blanc de l'auto, de droite à gauche. Ses gémissements et soupirs de bonheur sont de moins en moins discrets, elle finit crescendo sur une note aiguë à peine étouffée par sa propre main.
Son compagnon ouvre la porte droite du véhicule, se penche à l'intérieur, trafique, jette sa veste sur le siège du conducteur. C'est une voiture de sport bas de gamme certainement, sans vitres teintées. Je le vois s'asseoir sur le siège passager et disparaître. A son tour Jenna se penche vers l'intérieur du véhicule, se courbe et je vois sa tête monter et descendre régulièrement sur un point qui échappe à ma vue. Au bout de quelques longues minutes, elle se redresse, envoie une jambe par-dessus le siège, opère un mouvement de bascule et se retrouve à califourchon, visage tourné vers la lunette arrière, sur le corps étendu de son cavalier. Elle est couchée en avant, soulève sa croupe, s'ajuste, pour entamer une cavalcade dont je ne vois que le mouvement vertical continu d'une croupe blanche dénudée par le glissement du tissu léger de la robe ou les mains du bienheureux succube.
Ils sont dans le feu de l'action, je peux quitter discrètement mon poste d'observation improvisé et retourner danser, sans me faire remarquer. Jenna, Jenna: quel idiot je suis, j'en avais fait un possible parti. C'est une nouvelle déception. Sur ma table trônent deux sacs à main au lieu d'un. Quand les musiciens annoncent la pose, deux jeunes filles étonnées me demandent ce que je fais à leur table. Mon ticket de réservation les met dans l'embarras. Elles s'excusent, je les invite à rester. Nous lions conversation et j'ai vite la certitude de pouvoir danser jusqu'à trois heures du matin soit avec l'une soit avec l'autre, sauf lorsqu'elles danseront ensemble. Je serai moins ridicule. A les voir danser, se donner des baisers dans le cou, se frotter seins contre seins, je comprends mon erreur. Je vais servir d'alibi à un couple de filles amoureuses l'une de l'autre. La plus sèche exerce un ascendant certain sur l'accorte et joviale brune plutôt gironde dont elle quitte rarement la main. Et pour donner le change la dominante m'invitera deux fois. Autant danser avec un manche à balai. Sa jalousie maladive me prive du plaisir de tenter sa compagne.
Par bonheur, pour la valse je retrouve le plaisir de la danse avec Annie-Aime. Je connais un mari qui aurait intérêt à apprendre à valser. La lueur dans les yeux de ma cavalière, certains frôlements appuyés à tous les niveaux commencent à éveiller ma curiosité. Parfois elle s'excuse d'avoir trébuché. Elle danse trop bien pour perdre l'équilibre, et sa façon de se reprendre en m'enfonçant sa poitrine dans les côtes, ressemble à un appel au secours. Des yeux elle me scrute pour savoir si son message passe. J'aurai tout connu en quelques heures. J'ai bien du mal à dissimuler les réactions de mon corps sous la ceinture. Je crains trop une méprise Il suffirait d'une phrase pour m'encourager dans une voie inexplorée. Nous promenons notre désir réciproque mais inavouable et notre timidité étouffe l'envie de nous en ouvrir.
Vers deux heures Jenna s'en va avec le jeune homme qui l'a accaparée, elle me présente son ami René, Je n'aurai pas à la raccompagner, il s'en charge parce que la danse l'a épuisée. La danse et le reste sans doute. En remerciement elle se penche pour m'embrasser sur les joues. Instinctivement je jette ma tête en arrière.
- Tu n'aimes pas mon parfum ? Pourtant tu m'en avais fait compliment en venant!
- Tu as devancé lady Gaga en la matière. Il a tourné peut-être.
Elle hausse les épaules, ne comprend pas. Elle n'a pas lu l'annonce de l'odeur de sang et de sperme qui devrait caractériser les flacons de l'artiste. La nouvelle lui arrivera peut-être. Elle comprendra ce jour là.
Le vendredi suivant, au self Jenna me sollicite pour retourner au bal. Elle promet de mieux s'occuper de moi. Ses retrouvailles avec René, purement accidentelles, avaient dérangé ses projets.
- Je regrette, mais j'attends de la visite samedi. Des amis se sont annoncés.
Cette fois elle a compris.
Le samedi, à 20heures je prends place sur le parking encore vide. Le bal n'est pas commencé, les musiciens débarquent leur matériel et vont l'installer. A l'ouverture du guichet je réserve une place et vais m'asseoir. Au hasard des réservations, je suis rejoins par une jeune fille au léger embonpoint, mais souriante et sympathique. Elle est venue seule et espère nouer connaissance avec l'homme de sa vie qui l'aidera à élever son bébé. Je n'ai pas la vocation.
- Je suis seul ce soir, parce que ma fiancée, est en mission humanitaire. Elle m'a recommandé de me distraire en attendant son retour et notre mariage. La date reste à fixer.
Le mensonge la trompe-t-il ? Je veux éviter de la froisser. Elle acceptera volontiers de danser avec moi, en attendant d'autres invitations. Effectivement nous faisons ensemble quelques rondes au milieu des autres. Elle me met à rude épreuve. L'existence d'une fiancée ne la gêne pas. Elle tente sa chance, me fait connaître la douceur et le confort d'un corps grassouillet. Avec un malin plaisir, à la faveur de l'entassement des danseurs sur la piste, elle se presse contre moi, avec le fol espoir de me prouver qu'un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Je dois lui plaire, elle n'hésite pas à me le faire savoir. Son bras autour de mon cou, ses seins de nourrice contre mes pectoraux, ses cuisses en recherche de ma virilité: elle met le paquet. Je ne suis pas de bois et vois arriver avec soulagement la fin de ces slows dangereux pour mon intégrité. Pourquoi Annie-Aime, pourquoi cette Margot, pourquoi pas Jenna ?
Devinez qui j'aperçois dans la salle en compagnie d'une blonde à chignon et d'un grand brun. Oui, René, mais sans Jenna. Il semble s'ennuyer, mais il m'a vu. Et soudain il est à ma table, vient me serrer amicalement la main et, comme si c'était une seconde nature chez lui, il m'emprunte ma cavalière
- Tu permets ?
Il sait que je ne protesterai pas. Margot rouge de plaisir prend sa main et s'éloigne. Plus tard avec un clin d'oeil complice elle récupère ses affaires et va compléter la table du trio.
- Je crois que j'ai trouvé. Excuse-moi, il m'a invité à sa table. Merci. Bonne continuation.
Je n'irai pas remercier René. Sa fâcheuse habitude de vouloir me prendre mes partenaires ne le rend pas sympathique. A une table voisine, trois copines attendent. Deux vont danser ensemble. La troisième se morfond. Elle est mignonne comme un c'ur, jeune et fraîche, avec de grands yeux bleus innocents. Pour combien de temps encore ? Je vais tenter ma chance et suis accueilli avec un large sourire de contentement. Je devrai excuser ses maladresses, mais mon invitation lui fait plaisir. Cahin-caha nous nous dandinons ensemble. Jeanne est novice, mais douée et si confiante. Je deviens son partenaire attitré. Que Denise et Françoise m'oublient. Le discours est clair. Les cousines sourient, acquiescent.
Le loup s'approche. Il a senti la chair fraîche en ma compagnie. Je dis aux trois copines :
- Pas celui-là. Je vous expliquerai.
Il s'incline d'abord devant Jeanne avec son « Tu permets » conventionnel, ponctué d'un sourire narquois à mon adresse. Elle exagère son affection pour moi, passe son bras velouté autour de mon cou et pour mon plus grand bonheur, fait savoir qu'elle a une invitation permanente. Denise et Françoise ne cherchent pas d'excuse, refusent tout bonnement de passer en deuxième ou troisième place.
René repart, étonné, refroidi et déçu du triple refus. Il ne doit pas être rejeté habituellement. Je mets les filles en garde contre ce prédateur. Un séducteur sans scrupules: à elles de savoir se servir du renseignement. Plus de détails pourraient heurter ces âmes sensibles de jeunes filles en fleurs. Elles me remercient. Il ne manque pas d'autres candidats. René rejoint dépité Margot qui lui fait la fête. Il a perdu un pari: du bar il revient avec une bouteille de mousseux et quatre flûtes sous les applaudissements des trois autres.
Jeanne, en dansant, me fixe dans les yeux. Bientôt, ses cousines et elles vont quitter le bal. Elle en a le c'ur gros. Pour une fois qu'elle est heureuse, ce n'est pas juste. Comme Cendrillon, elles ont une permission de minuit. Je dois lui promettre de revenir ici le samedi suivant. Elles seront présentes et si je le souhaite, nous ignorerons tous les autres. Rendez-vous est pris sur l'étoile polaire tous les soirs de la semaine à 22 heures. Touchante déclaration d'amour, il y manque le mot. Comment croire à ce coup de foudre ? Pourquoi refuser ce naïf espoir ?
Je les raccompagne jusqu'à leur voiture, les vois s'éloigner. Si je fumais une cigarette. Pas de briquet, pas d'allumettes. Mon allume-cigare va servir. Je m'assieds dans ma voiture, tournée vers le bal. Comme par magie cela déclenche une sortie. René, main sur l'épaule de Margot la pousse vers l'ombre.